Réponse aux reviews :

Merci pour toutes ces review, je vous avoue que je m'y attendais pas du tout, je croyais que personne ne lisait la fic...

Il me reste encore une quinzaine de chapitres à poster, j'espère que ça continuera à vous plaire.

Ecole des sorciers

- la chambre des secrets

Le prisonnier d'Azkaban

La coupe de feu

l'ordre du phénix

Le prince au sang mêlé

Les reliques de la mort


Prevel Apothicary

Chemin de traverse

Janvier 1993

Mon Severus,

Ta dernière visite me semble loin.

Ici le début d'année est prenant. Mon travail au jardin et dans la serre en plus de la boutique est un peu lourd pour une personne seule, et ce n'est pas à la belle saison que la charge va d'alléger.

Il me faut un souffre-douleur consentant à exploiter.

Plus que mes journées de travail, ce sont mes soirées seule qui sont interminables.

Vivement que cette fichue année scolaires se termine, je profiterai des deux mois d'été pour te convaincre de laisser les élèves mélanger du napel et de la térébenthine sous pression et accepter le salaire de misère que je peux t'offrir pour venir vendre de l'herboristerie.

Je le vois, après un weekend passé ensemble, au moment d'échanger un dernier baiser sur le pas de la porte, tu es toujours sur le point d'accepter de tout quitter pour venir au soleil. D'admettre que même si le salaire est ridicule et que ça serait un gaspillage évident de tes capacités, la contrepartie de te réveiller chaque matin près de moi compenserait la perte.

Mais chaque fois tu repars quand même dans un soupir.

J'imagine que ta chaire est une façon d'expier, le plus douloureusement que possible, des crimes passés.

Dommage que je n'en ai pas commis et que j'expie les tiens quand meme en pelletant du fumier de dragon seule.

Méfie toi, mon Sev. Je me sens seule et j'ignore combien de temps je peux résister à tous les hommes de l'île.

J'ai aperçu les avant-bras de mon voisin, j'ai manqué de défaillir.

Tendrement,

Hellebore


Poudlard,

Pré-au-lard

Février 1992

Ma Hellebore chérie,

Les températures à Guernesey sont-elles si élevées que tu défailles à la vue d'avant-bras ?

Je te joins une potion anti-insolation, elle te fera le plus grand bien, je crois.

J'ai moi aussi hâte de te rejoindre pour pelleter du fumier de dragon.

Rien ne saura me changer plus agréablement des corrections de copies affligeantes.

Tu me manques, vraiment.

Severus

P.S. je n'expie pas mes crimes.

P. P. S. "Sev" ?


Prevel apothicary

Chemin de traverse

Février 1992

Sev, mon chéri,

Oui, il fait terriblement chaud. Les gens ont des vêtements insuffisamment boutonnés qui collent et dévoilent tout.

Je ne sais pas comment je vais tenir jusqu'à ton arrivée.

Je sens les bouffées de chaleurs le long de mes cuisses à la vue de ces corps.

Langoureusement tienne,

Hellebore


Poudlard

Pré au lard

Mars 1993

Merlin, Hellebore, dois-je comprendre que je devrais revêtir une salopette informe de jardinage comme tes voisins si je veux espérer que tu veuilles de moi pour les vacances de Pâques ?

Ton "Sev"


Prevel Apothicary

Chemin de traverse

Mars 1993

Au moins ça, mon chéri. Mais le plus important n'est pas cette salopette. C'est ce qu'il n'y aura pas en dessous.

Toute à toi,

Hellebore


Prevel Apothicary

Chemin de traverse

Avril 1993

Chère Sophie,

Ton invitation est adorable, j'aimerais beaucoup te présenter Severus, mais je me heurte à un problème.

Deux problèmes, en fait.

Le premier est que ce monsieur, bien que se livrant aux comportements les plus inconvenants dans mon lit, semble être d'une pudeur maladive face à toute autre personne.

Il s'écarte promptement de moi et se remet à me donner du Miss Prevel sitôt que quelqu'un entre dans la boutique.

J'avais timidement évoqué de partir en vacances ensemble, mais il semble que l'idée de faire autre chose que des galipettes cachés dans mon cottage ne parvienne pas à dépasser son rideau de cheveux pour atteindre ses oreilles.

Il paraît donc compliqué de l'emmener pour un weekend à Paris.

Le deuxième problème, c'est qu'il a un caractère exécrable vis à vis de quasiment tous les autres sorciers.

Et il s'attend à ce que j'adopte ses vues sans restriction.

Or, il se trouve que je suis commerçante, et qu'en plus, j'aime tout le monde. Je vois donc mal pourquoi me mettre à détester tout le monde, alors que tout ce monde n'a rien fait qui le justifie.

En ce moment, un sorcier qui a la côte sur le chemin de traverse déclenche justement ses foudres. Je ne sais pas si tu connais Lockhart, il a écrit des livres de voyage assez distrayant, en tête des ventes, et a été nommé l'année dernière professeur à Poudlard.

Un homme séduisant, charismatique, qui parle bien, qui réussi, qui a du succès et qui joue justement dans les domaines de prédilection de Severus. Il a tout pour justifier d'être détesté, n'est ce pas ?

Je l'ai rencontré sur le chemin de traverse pendant les vacances de Pâques.

En fait, j'étais partie pour le mépriser.

Il m'a tenu la jambe à me raconter comment il avait sauvé ses porteurs amazoniens avec des graines de murdoc. Alors que tu sais, Severus sait et je sais que ces graines fragiles n'aurait jamais supporté un voyage en Amazonie et se seraient décomposées.

Mais j'ai croisé le regard noir et jaloux de Severus dans la foule, qui avait refusé de m'accompagner à la librairie plus tôt, et je n'ai pas pu m'empêcher de minauder et glousser, juste pour l'ennuyer.

Honnêtement, je me suis détestée et je déteste cette situation qui ne fait pas du tout ressortir le meilleur de moi.

Je ne dirai pas que nous nous querellons. Ça serait absurde. Je sais que je dois respecter son droit à ne pas être en couple avec moi (parce que, passés un certains nombre de mois, deux adultes ayant des contacts uniquement en intérieur et en secret, ça s'appelle un plan cul) .

Et de son côté, il sait qu'il n'a pas le droit d'attendre que j'adopte sa misantropie.

Et bien sûr, la jalousie et la possessivité sont innaceptable, que l'on soit un couple ou pas.

Mais néanmoins chacun désapprouve le comportement de l'autre. Et je crois que chacun désapprouve son propre comportement en réaction.

Et comme nous sommes des adultes idiots, nous n'abordons pas ces sujets frontalement.

Donc la situation s'enlise.

Bref, je dois accepter que Severus et moi ne soyons pas un couple et que cette situation bancale ne me satisfait pas.

C'est d'autant plus douloureux qu'il me manque dès qu'il n'est plus là et mais la situation m'agace dès qu'il revient.

Ta très triste,

Hellebore


Prevel Apothicary

Chemin de traverse

Mai 1993

Chère Sophie,

Bien sûr, tu as raison et j'en suis consciente.

Tout ce que je te décris est inquiétant, et on ne doit pas s'enfermer dans une relation quand la jalousie maladive est de mise.

Je dois y mettre fin.

Ça serait plus facile si dans l'intimité il n'était pas aussi gentil, tendre, brillant, agréable et prévenant.

Je veux un conjoint, une personne qui sait où elle en est de sa vie. Pas une relation indéfinissable et peu satisfaisante.

Mais en fait, quand je définis les qualités de celui que je veux, c'est justement le portrait de Severus que ça dresse. Quelqu'un de brillant, drôle, fidèle au point de pardonner les défauts, là dans les bons comme les mauvais moments.

Je dois le quitter. Je vais le quitter.

Mais je vais en souffrir.

Hellebore.


Prevel Apothicary

Chemin de traverse

Juillet 1993

Sev,

Je suis désolée que nous nous soyons quittés en aussi mauvais termes.

Il y a eu un malentendu. Pas sur l'intention : sur la raison. Mais jamais je n'ai voulu te faire autant souffrir.

Par ailleurs, si je comprends bien que c'était douloureux (d'autant plus parce que ça l'était terriblement pour moi aussi) rien ne t'autorise à crier ainsi et à parler aussi durement.

Je t'écris parce que je voudrais vraiment que ce que je t'ai dit (mais que tu n'as peut etre pas bien entendu) soit clair, et peut etre que ça t'apaise et que tu comprennes.

Non, il ne s'agit pas de quelqu'un d'autre. Non, il ne s'agit pas de moi ouvrant enfin les yeux sur tes défauts imaginaires.

Je te vois tel que tu es. Je sais que tes étudiants te détestent, je ne suis pas une de tes étudiantes. Je n'ai rien à te prouver, tu n'es pas tenu de m'apprendre quelque chose.

Il ne s'agit pas de toi.

Il s'agit de ce que je veux.

Je veux une relation saine et des enfants.

Tu te détestes tellement que la relation ne peut pas être saine. Tu te compares en permanence à d'autres, les imaginant mieux, plus aimés. Et tu voudrais me garder enfermée avec toi.

Je peux comprendre ton manque de confiance en toi, on passe tous par là un jour ou l'autre parfois longtemps.

Mais je ne suis pas un oiseau qu'on enferme par peur qu'il s'enfuie.

Nous étions ensemble et fidèles l'un à l'autre parce que chacun des deux trouvait du bonheur dans cette relation, pas parce que je ne trouvais personne de mieux et encore moins parce que tes crises de jalousie me détournaient des autres, ou parce qu'à ne pas sortir du cottage, personne ne pouvait nous juger et nous faire croire que l'autre n'était pas assez bien.

Severus, réalise que tu es quelqu'un qu'on peut aimer et apprécier, et que la qualité et la douceur de cette relation me suffisait à ne pas chercher à te remplacer.

Je regrette beaucoup d'être la cause de ton chagrin actuel, mais j'ai apprécié chaque instant cette relation.

Bien à toi,

Hellé


Impasse du tisseur

Carbone-les-Mines

Aout 1993

Chère Hellébore,

Je comprends toutes tes raisons.

Tu as raison, rien ne m'autorisait à m'emporter ou à être jaloux.

Accepte mes excuses.

Je regrette d'avoir osé croire en cette relation, si c'est pour qu'on se sente tous les deux misérables maintenant. Je le savais pourtant.

A toi,

Severus,


Prevel Apothicary

Chemin de traverse

Aout 1993

Sev,

C'est vrai que c'est douloureux.

Mais voir le jardin me fera toujours penser à toi et à ces moments heureux que nous avons partagé.

Alors je crois que pour la qualité de ces souvenirs, je ne regrette pas de t'avoir aimé.

Hellé.