*Raclement de gorge dans une immense salle parfaitement vide*
Bonjour à vous,
Bienvenue dans une fanfic française écrite sur un fandom composé à presque 100 % d'anglophone. Malheureusement n'écrivant qu'en français je n'ai pas trop le choix, en la matière.
Alors je souhaite le bonjour aux trois personnes et demie ayant cliqué sur cette fic (et je vous en remercie énormément).
Bon alors d'abord sachez que c'est une fic assez dure, je sais que j'ai mis les avertissements et tags de circonstance, mais pour ceux qui ne lisent pas. Cette fic n'est pas tout public, ça va parler de torture et de violence très frontalement. Contrairement à ce à quoi mes lecteurs habituels sont habitués pour une fois je n'appuie pas sur la violence particulièrement (par contre j'ai une fic en projet sur Izzy, et bien… vous la verrez quand elle sortira, juste j'ai un rire maléfique), mais elle est là, elle est décrite et peu être choquante.
Ensuite elle a été imaginé dans mon sommeil pour une partie et après juste repris et lissé à mon réveil (disons que j'ai enlevé certains personnages qui ne sont pas censés être là, mais que mon rêve voulait vraiment mettre). Donc la fic peut ressembler à d'autres que vous avez lus, parce qu'en fait depuis la sortie de la série mes yeux ont lu beaucoup trop de fanfics, mon imagination en est imprégnée. Mais j'ai mes spécificités (et aussi après ce chapitre il y aura vraiment de grosses divergences par rapport à mes lectures) qui j'espère vous plairons.
Donc take care et bonne lecture.
Les chaînes étaient lourdes sur ses poignets. Il n'avait jamais été très fort, ni très rapide, ni très résilient. Il aurait probablement eu du mal à bouger avec ces menottes, peu importe le moment de sa vie. Néanmoins, c'était différent cette fois, c'était lourd, fatiguant, rien que de sentir ces épaules soutenir leur poids lui donnait un peu plus envie de mourir.
Pourtant ça n'aurai pas dû être aussi douloureux. Sa situation s'était techniquement améliorée. Il s'était tue suffisamment longtemps pour que même les camarades de Badminton se lassent et abandonnent.
Il se souvenait du réveil qu'il avait eu, le bonheur de se dire que ce garde sous les attentions de son petit copain allait les aider à s'échapper. Il avait même trouvé de nouveaux noms qui leur irait bien Joshua et Alexander, il n'était pas encore sur duquel serai pour lui et duquel irai à Ed. Il avait imaginé chuchoter les deux aux oreilles de son amour et aucun ne lui avait fait aucun effet. Il avait eu un sourire à son éveil avant de comprendre que ce n'était pas une main bienveillante qui le tirait du sommeil, mais un canon métallique.
Badminton l'avait fait sortir dans la forêt en pleine nuit. Il s'était vu mourir, il avait pensé à Ed l'attendant de longues heures sur la jetée, en imaginant que ça serait sa dernière pensée. Ça ne s'était pas passé. Il y avait juste eu un rappel de ces crimes, du gâchis de son existence, une diatribe haineuse et puis la violence d'un coup à l'arrière de son crâne. La seule pensée qu'il avait eue avant de sombrer c'était de se demander à quoi bon utiliser un fusil pour le frapper au lieu de juste lui tirer dessus.
Il s'était réveillé seul, bâillonné, le soleil s'était levé. Edward était parti. C'est ce à quoi il avait pensé en premier. Il s'était inquiété pour lui quelques secondes avant de se rendre compte de la douleur dans tout son corps et du sang qui s'écoulait par flot sur le sol de terre battue d'un abri de fortune. Badminton était venu, il avait été recousu, à vif bien sûr. Le militaire s'était réjoui de lui décrire comment le plus grand pirate au monde n'avait pas hésité avant de s'enfuir en l'abandonnant derrière lui. Il en aurait bien été touché si la douleur ne l'avait pas anesthésié depuis longtemps. Il avait passé des jours séquestré dans cet abri de fortune subissant insultes, coups et humiliations diverses.
Et un jour, il était venu avec un sourire différent. Il avait chargé son fusil. Stede était épuisé, affamé, battu jusqu'au point où son corps n'était qu'un énorme hématome. Il avait espéré ce qu'il n'avait jamais espéré. Il avait souri au canon en attendant sa fin. Et une fois encore, une fois de plus, son espoir avait été détruit. Il avait visé sa cuisse et tiré. Pile dans le muscle. En même temps, il était à quelques centimètres de distance, s'il l'avait manqué, il serait encore plus mauvais que lui.
La douleur avait explosé dans son esprit. Badminton avait retiré le bâillon, détruit ses propres affaires de coups de pied et avait hurlé à ses camarades.
— Je l'ai trouvé les gars ! Je lui ai foutu une balle dans la cuisse à ce traître ! Venez m'aider à l'amener !
Trop désorienté par la douleur, Stede ne s'était pas rendu compte qu'il avait été traîné tout au long de la forêt jusqu'à un bateau. Il se souvenait juste de la douleur du clou sur lequel il avait atterri lorsqu'on le projeta dans ce qui serait ses geôles. De ce qu'il avait compris, il était accusé d'avoir rompu son acte de grâce, de s'être enfui et d'avoir été retrouvé par le courageux amiral. Il n'était qu'un petit pirate qui avait, à peine, volé plus qu'une pauvre plante et il s'était attendu à ce qui arrivait à ceux de sa profession. Haut et court, tout ça, tout ça.
Sauf que si lui l'était, le sacrifice héroïque du grand et cruel Barbe Noire pour lui sauver la vie n'avait pas été ignoré. Il était un pirate, évidemment tous avaient supposé qu'ils avaient partagé un péché de fornication, ce qui bien sûr l'aurait conduit tout aussi vite à l'échafaud que son drapeau noir, si la possibilité qu'une faiblesse au pirate n'eût pas émergé de leurs esprits.
Et alors ça avait commencé, pas par Badminton, ce dernier était trop occupé à s'occuper du nouveau souffle que sa capture avait offert à sa carrière, mais il avait d'autres contacts qui eux pouvait le faire de la manière dont il le voulait.
Il y avait eut des lames partout sur sa peau, des questions sur leurs destinations, des doigts retournés, et un interrogatoires sur ses routines, des os broyés et des questionnements sur ses objectifs. Encore et toujours. Il ne répondait rien. C'était Edward, jamais il ne le trahirait. Il n'avait rien à leur dire, il joua l'idiot naïf, pour lequel il le prenait déjà. L'énervement leur fit réinventer sans cesse de nouvelles tortures. Il perdit son nez et découvrit que les menaces de Jackie pouvaient parfaitement laisser sa victime en vie. Un de ses yeux réussit à voir de bien trop près la rougeur d'un tisonnier et il perdit à jamais un œil. Les quelques doigts non cassés qui lui restaient furent raccourcis de quelques phalanges. Peu à peu les questionnements s'espacèrent puis cessèrent et seuls les instincts les plus bas de l'humain se réveillèrent. Il fut noyé, affamer, ses cheveux furent brûlés, et jamais ça ne s'arrêtait.
Et enfin, ils abandonnèrent. Stede ne savait rien. Stede était juste un idiot. Stede était juste le vide-couille du grand capitaine Barbe Noire. Et surtout Stede n'était plus amusant. Stede avait depuis longtemps perdu ses larmes, perdu ses cris, perdu ses supplications, perdu ses espoirs.
De moins le pensait-il, lorsqu'ils abandonnèrent un espoir, revint. La mort. Il était un pirate, incapable en sus. Il ne savait pas s'il aurait droit au haut et court. Peut-être que la corde la plus courte possible serait quand même trop pour lui, mais il espérait au moins un égorgement propre et rapide. Ou même sale et long. Il n'était plus à ça près, il voulait juste que ça se finisse.
Mais comme il avait fini par s'en douter, ses espoirs furent de nouveau déçus. C'était des Anglais après tout. Et si les pirates devaient être exterminés, de par le danger qu'ils représentaient, il n'en faisait pas partie, tous le savaient. Badminton, toujours sur le vaisseau, avait voulu se venger une dernière fois. Il avait trouvé un navire ayant besoin d'esclaves. Son destin avait été évident.
Il ne comprenait pas bien pourquoi le capitaine de ce nouveau vaisseau avait accepté d'engager un borgne, la jambe pendante, défigurée et ayant perdu la moitié de ces doigts. Il n'était pas des plus efficace, mais ça devait toujours coûter moins cher que d'engager des matelots. Ils étaient dix esclaves sur le navire et quinze marins, probablement pour éviter la mutinerie avec un plus fort déséquilibre. Tous pensaient qu'il allait mourir dans la semaine, mais étrangement un à un ses collègues moururent sans que jamais lui son corps ne bascule. Lui qui avait toujours été considéré comme fragile et faible avait fini par se considérer comme immortel, à son grand désespoir.
Il avait fini par sympathiser avec les autres esclaves et lorsque leur maître avait privé l'un d'entre eux d'orange, alors que ses dents commençaient à se déchausser, c'était avec toute la détermination de l'ancien capitaine pirate qu'il avait été, qu'il avait réagi et sauter à la gorge de l'équipage. Finalement, son camarade échappa au scorbut, mais lui perdit sa langue et les quelques dents qui lui restaient en châtiment.
Cependant, ils étaient en haute mer, ils avaient besoin de bras, il ne pouvait pas se débarrasser d'une menace si ça voulait dire couler par manque de personnel. Et c'est comme ça qu'il avait fini par travailler, enchaîné. Il voyait les dernières personnes avec qui il avait échangé son nom mourir les uns après les autres. Revenu sur la terre ferme, Stede n'avait plus eu l'espoir de mourir et ils reprirent le voyage avec un nouveau groupe d'esclaves pour qui son visage tailladé était un rappel de la menace auquel le manque de loyauté pouvait les amener. Stede perdit enfin son nom. Seul un de ces pairs, Vincent, un ancien marin ayant l'habitude de perdre ses mains dans les poches de ses collègues, le connaissait encore et il avait fini par prendre le pli des autres. Il était devenu le Balafré.
C'était une énième journée de pluie sur un océan que pourtant ses souvenirs lui contaient comme ensoleillée, enfin, tout souvenir avec Ed était ensoleillé. Ses chaînes étaient lourdes et il sentait une fois de plus ses limites commencer à négocier avec son décès. Et tout à coup la vigie hurla à l'attaque pirate. Il était un esclave, on n'allait pas lui donner une épée pour participer au combat donc il se mit à espérer qu'il allait être transpercé, du côté droit de préférence. Un doux sourire prit place sur ses lèvres avant qu'il puisse apercevoir l'étendard. C'était Ed, ou du moins le Revenge. Il n'avait pas cru à sa trahison. Ed l'avait retrouvé, il venait le sauver. Il sentait ces espoirs bondirent dans sa poitrine.
Et puis il l'avait vu, Edward, Barbe Noire, la haine dans ses yeux, le sang sur ses mains, le Kraken. Il n'en restait pas moins le plus bel homme qu'il n'ai vu de sa vie. Il attaquait le bateau, pillait, détruisait. Ses maîtres moururent devant son œil, certains de ses collègues aussi. Il restait toujours le premier esclave avec lequel il avait sympathisé, lui aussi était immortel. Stede croisa le regard de Izzy. Il crut un instant que le second l'avait reconnu.
— Esclave ! Gardez-les en vie ! On les revendra !
Ça n'était pas le cas. Ses chaînes ne furent pas enlevées, son corps transporté sur son Revenge. Il avait envie de s'arrêter, profiter du retour sur son bateau, mais une gifle d'Ivan le fit de nouveau avancer. Il aurait dû s'en douter. Son visage n'avait plus rien à voir avec celui du riche propriétaire terrien qu'il avait été. Ed était trop concentré sur son raid, il allait le reconnaître quand il le verrait. Il allait le voir, il allait voir ces cicatrices et il comprendrait. Il aller l'embrasser, l'enlacer et tout allait s'arranger. C'était Ed, il allait être là pour lui. Il l'avait veillé avant même leur rencontre, l'avait sauvé d'une pendaison et soigné alors qu'il avait été poignardé. Ed allait l'aimer. Et c'était pour le meilleur qu'il n'avait pas été reconnu, qu'il avait autant changé, Izzy l'aurait probablement tué avant même qu'il puisse saluer son aimé.
On les enferma dans une cabine, ils étaient sept en tout dans la plus petite cabine, elle avait été conçue spécialement pour camoufler un passage secret dont il n'avait pas eu le temps d'informer Edward donc sa taille était réduite et asymétrique pour que personne ne le remarque. Ils avaient besoin de plus d'espace autant dans un petit rebut, donc il l'ouvrit, ça gâchait un mystère du bateau, mais il y en avait des dizaines d'autres. Il pourrait les montrer tous à Edward quand il le verrait. Ses camarades furent étonné mais aucun d'entre eux ne pensa à demander au muet comment il connaissait ces secrets.
Il finit par sortir, il s'était attendu à voir son équipage, il ne l'avait pas vu pendant l'attaque, mais entre le mauvais temps, le massacre et les magnifiques mouvements de son amant, il n'avait pas pu réellement observer. Sur le pont, il y avait de nouveau matelots, seul Frenchie, Izzy, Ivan et Fang étaient présents. Qu'était-il arrivé à son équipage ? Il était inquiet pour eux, mais il savait qu'il n'aurait qu'à demander à Ed, lorsqu'il le verrait.
En attendant, il était habitué à se comporter comme un esclave alors il ne changea pas ses habitudes. Il croisa à quelques reprises le regard de Frenchie qui semblait s'interroger, mais il ne fit aucun geste vers lui. Il continuait à dormir et manger avec les autres sans faire de vagues. Vincent était devenu le seul qui le comprenait. Il faisait un son de sa bouche et selon sa hauteur ou sa longueur son ami réagissait. Il avait un peu l'impression d'être devenu Karl et son ami Buttons, il lui aurai bien raconté la blague en espérant que son surnom changerait, mais ces doigts étaient depuis bien plus capables de porter le moindre crayon qui aurai pu lui permettre de communiquer et il ignorait si Vincent savait lire.
Les jours passèrent et Barbe Noire ne sortait pas de sa cabine. Stede s'inquiétait de plus en plus pour lui. Ed aimait se faire mousser sur le pont, il aimait parler à ses hommes et n'avait aucun problèmes avec les prisonniers mais il ne semblait pas sortir. Alors lorsque Stede le vit enfin dehors il n'essaya pas de mettre en place tous les plans romantiques qu'il avait imaginé, il lui sauta dessus, croisant son regard avec le plus beau sourire qu'il pouvait encore faire. Le coup le cueillis en plein estomac. Il s'effondra vomissant son repas sur le pont.
— C'est quoi ça Izzy ? Pourquoi tu l'as pas exécuté celui-là ?
Il n'entendit pas la justification du second. Edward n'avait pas eut le temps de le reconnaître, c'était sa faute. Il n'aurait dû pas lui sauter dessus. La mains de son amant le souleva par la gorge. Il croisa son regard. Et lui cracha dans l'œil. Celui qui était borgne.
— Nettoie ça cabot et ne te met plus dans mes pattes si tu veux continuer à vivre.
Ah. Oui. C'était évident. Il aurai du s'en douter. Edward aussi ne voulait plus de lui. Il retomba par terre en plein dans son vomis. L'homme élégant et sophistiqué qu'il avait été en aurait été mortifié. Mais là c'était l'amoureux transit qui avait été attaqué.
Edward ne l'avait pas reconnu. Il n'avait plus vu son visage depuis des mois, peut-être même une année, il ne savait plus. Il ne s'était pas rendu compte à quelle point il était devenu laid. Il aurait dû s'en douter. Il était le Balafré. Il était en vie alors qu'il n'aurait pas dû.
Il regarda ses chaînes. Elles étaient tellement lourdes. Il ne pourrait jamais nager avec. Il n'était pas loin du bastingage. Personne n'était sur sa route. Il n'eut que quelques pas à faire et dans un dernier sourire il sauta.
— Stede ! Qu'est-ce que tu fais ? Non !
Il aurai rêver que ça soit la voix d'Edward qu'il entende en dernier mais c'était juste celle de Vincent qui voyait son geste. Son corps s'enfonça dans l'eau. Il allait enfin mourir. Il n'était plus immortel. Il sourit.
La fin du chapitre est arrivée. L'ambiance est posée, les éléments aussi, le passé aussi, donc on va pouvoir rentrer dans la partie sympathique donc vous inquiétez pas les prochains chapitres seront plus joyeux, enfin moins affreux… moins graphiques… moins quelque chose, bah vous verrez bien ! J'ai pas mis cette fic en hurt/confort sans raison. Juste ça ne sera pas forcément parfaitement joyeux.
Dernière chose : si je pouvais abuser de la gentillesse de vous trois et demie qui êtes parvenus jusqu'ici, ça me ferait plaisir que vous laissiez un commentaire.
À la prochaine !
Déponia
