3 : Lettre et père.

Regina tourna dans le lit, dans le noir, ses yeux papillonnant avant de regarder devant elle. Son regard tomba sur son réveil indiquant qu'il était trois heure vingt deux du matin, et elle gémit discrètement en se tournant dans le lit, il serait tellement plus simple de se rendormir contre sa petite amie -amoureuse même, depuis un mois elle pouvait la nommer ainsi. Seulement elle se retrouva face au vide de son lit. La veille au soir, Emma et elle avait dîné chez Belle avec Lena, avant de rentrer toutes les deux à l'appartement de l'éditrice, elles s'étaient enlacées dans la couette, avaient parlé un moment et finalement le duo s'était endormi, la brune pressée contre le dos de son amante qui tenait sa main contre sa poitrine. Alors elle était très étonnée de se réveiller seule dans le lit en pleine nuit. Elle se redressa, assise dans les draps et frotta ses yeux pour regarder la chambre. Rien. Elle sortit du lit, pour quitter la chambre et s'avança lentement vers le salon, peu réveillée. Au bout du couloir elle vit alors la petite loupiote en forme de lune allumée sur la table basse éclairant la blonde assise dans le canapé, les jambes repliées contre son torse.

-Emma? Mon soleil, qu'est ce qu'il se passe? Paniqua la brune en se précipitant pour tomber près d'elle, caressant son dos d'une main, l'autre se posant sur les bras croisés de la jeune femme sur ses jambes pliées.

-J'ai pas de nouvelles ni de mon éditrice ni de ma correctrice. Et si mon roman était naze? Demanda Emma, sans bouger, se grattant nerveusement ses bras croisés.

-Emma, j'ai lu ton roman, crois moi il est merveilleux. La correctrice fait son travail, elle doit tout lire et ne doit pas avoir qu'un seul roman à corriger, laisse lui le temps de te répondre. Et ton éditrice a déjà validé plusieurs fois ton roman, elle l'aimait avant que tu le finisses, alors crois moi tout ira bien. Tout. Insista Regina pour la rassurer.

-Mais tu me le dirais si tu ne l'avais pas aimé? Interrogea la blonde.

-Oui, mais ce n'est pas le cas. J'aime ton roman, j'aime tes romans en général, tes mots, tout ce que tu écris et je t'aime toi. Souffla la brune en embrassant son épaule.

-Je suis tellement stressée. Marmonna Emma. Je suis fatigante, pardon. Je dois être un poids pour toi. Bredouilla-t-elle.

-Mon Emma, ne dis pas n'importe quoi, tu n'es pas un poids, on en a déjà parlé. Soupira Regina en la serrant contre elle.

-Je suis désolée de t'avoir réveillée. Continua la blonde.

-Tu ne l'as pas fait. Mais toi tu es levée depuis combien de temps? Demanda la brune, inquiète, en caressant sa tête.

-Je ne sais pas trop, il devait être deux heures du matin, à peu près. Marmonna Emma.

-Pourquoi tu es sortie du lit? Questionna Regina en la serrant contre elle.

-Je me suis réveillée, et j'avais trop de choses dans la tête, ça allait trop vite. J'ai commencé à me sentir oppressée, je n'arrivais plus à respirer alors je suis sortie du lit, je t'ai laissé dormir et je suis venue là. Souffla la blonde.

-Tu sais que tu peux me réveiller à chaque fois que tu as besoin. Remarqua la brune.

-Je sais, tu es parfaite, mais me réveiller en panique et en n'arrivant plus à respirer c'est juste banal pour moi, ça arrive souvent, je ne peux pas te réveiller à chaque fois. Marmonna Emma.

-Bien sur que si mon soleil, toujours. Je suis là pour toi. Assura Regina en pressant un baiser sur sa tête. Viens te recoucher maintenant, s'il te plaît.

Emma accepta, et se leva avec elle, une main dans la sienne, se laissant entrainer vers la chambre. Elles se glissèrent de nouveau dans le lit, Regina se blottissant contre le dos de son amante qui se pelotonna contre elle et rapidement elles s'endormirent ainsi.

Quelques heures plus tard, le réveil de la brune sonna, les réveillant. Regina avait culpabilisé au début de réveiller la blonde aussi, mais elle avait découvert qu'Emma se réveillait tôt tout le temps, même quand elle dormait seule. Alors tout les matins, quand le réveil sonnait, elles s'embrassaient sous la couette avant de se lever ensemble. Regina partait à la douche et s'habillait avant de venir en cuisine où sa petite amie lui avait préparé son café adoré et quelque chose à se mettre sous la dent. Alors ce matin là, sirotant son café accoudée au comptoir de son appartement, elle sourit en voyant la blonde avec le sien tapotant des doigts sur la surface lisse en bois.

-Ton livre est merveilleux, tout ira bien, tu auras bientôt des nouvelles de ton éditrice et de la correctrice. Assura la brune.

-Merci. Murmura Emma, touchée par sa douceur. C'est juste que j'ai toujours peur, à chacun des livres que je fais publié, j'ai peur, vraiment peur. Insista-t-elle.

-Et chacun de tes livres est une grande réussite, je ne vois pas pourquoi se serait différent. Remarqua Regina avec un grand sourire, avant de jeter un oeil à l'heure et de réaliser qu'elle devait filer. Je vais au travail, on se retrouve ici ce soir? Proposa-t-elle.

-D'accord, ça me va. Je peux rester là toute la journée? Questionna la blonde avec un léger sourire timide.

-Bien sur que tu peux mon soleil, j'adore rentrer et te trouver chez moi. Sourit la brune en venant se coller à elle pour l'enlacer. Et tu peux faire tout ce que tu veux, tu le sais. Rappela-t-elle en venant l'embrasser.

Emma hocha doucement la tête et l'embrassa. La brune récupéra son sac et revint vers elle pour un dernier baiser avant d'aller vers la porte d'entrée.

-Je te laisse, j'y vais, bonne journée, bisous, je t'aime. Fit-elle rapidement en s'apprêtant à partir.

-Je t'aime aussi, bonne journée. Fit la blonde, toujours assise au comptoir, en la regardant partir.

Un dernier sourire et la brune quitta l'appartement. Elle partit rapidement à la maison d'édition, elle qui avait passé les dernières années à arriver la première, à travailler comme une folle, depuis quelques mois -depuis Emma- elle arrivait à l'heure de son contrat mais plus la première, elle partait moins tard, ne faisait pratiquement plus d'heures supplémentaires. Mais elle travaillait toujours aussi bien, elle ne prenait pas de retard, et adorait toujours son travail et les auteurs mais elle prenait aussi du temps pour elle ce qu'elle n'avait pas fait depuis des années.

À midi, Lena entra dans son bureau, venant s'asseoir face à elle, lui tendant la nourriture qu'elle venait d'acheter, ouvrant son tupperware pour se mettre à manger avec elle. La rousse remarqua alors très vite que sa meilleure amie, avait l'air ailleurs.

-Tout va bien, Regina? Demanda-t-elle.

-Oui, oui. Mentit la brune, pensive, en vérifiant son téléphone encore une fois, n'ayant aucune nouvelle de sa petite amie.

-Regina, raconte moi. Réclama la rousse.

-C'est juste... Elle soupira. Emma ne va pas bien en ce moment. Elle est une boule de stress et j'essaye vraiment de l'aider, mais je crois que je ne sers à rien. Je n'y arrive pas, c'est une cata. Je me sens nulle.

-Je suis sûre que tu l'aides plus que tu ne le croies. Belle m'a dit elle même que tu étais très présente et d'une grande aide. Remarqua Lena.

-Je l'aime tu sais. Souffla Regina.

-Je le sais, je le vois. Assura la rousse avec un doux sourire.

-Je l'aime vraiment mais je ne pense pas être assez bien. Je fais mon possible, mais je n'ai pas l'impression que ça serve à quoi que se soit. Elle va mal et je ne peux rien faire. Soupira la brune. Je ne suis peut-être pas la bonne pour elle.

-Je suis en désaccord avec ça. Belle passe son temps à dire qu'Emma ne pouvait pas espérer mieux que toi pour elle. Remarqua Lena.

-C'est moi qui aie de la chance Lena, juste moi. Elle est formidable, tellement belle, intelligente et intéressante, elle a tellement de choses en elle et a offrir c'est fou. Argua Regina. Même si j'ai l'impression que je ne suis pas assez bien je l'aime tant que jamais je ne pourrais partir loin d'elle.

-Alors cesse de penser que ça ne va pas marcher et que tu n'es pas assez bien, parce que c'est sûre que c'est faux. Appuya la rousse en la pointant du doigt d'un air décidé.

La brune gloussa doucement en la voyant ainsi avant de lui offrir un sourire reconnaissant, une façon de la remercier pour son soutien et sa gentillesse. Elles finirent le déjeuner en parlant de choses plus légères avant de se remettre au travail pour la fin de journée. Regina quitta son bureau avec son amie en début de soirée, elle la déposa devant chez elle avant de filer à son appartement, pressée de retrouver la blonde. Elle se gara et monta rapidement à son étage. Elle ouvrit la porte et posa ses affaires dans le petit couloir de l'entrée.

-Emma! Je suis là! Appela-t-elle en retirant ses chaussures avant d'avancer vers la partie salon. Mais elle ne vit personne, ni dans le canapé, ni au bureau, ni au comptoir. Emma? Fit-elle de nouveau, surprise par le vide.

Elle fit le tour du salon, posant son sac d'ordinateur et son téléphone sur la table basse avant d'aller à la salle de bain pour vérifier, mais personne. Elle regarda dans la chambre aussi, mais une fois de plus le silence et le vide l'accueillirent. Elle soupira et retourna au salon, tombant les fesses dans le canapé en attrapant son téléphone portable. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, il était pourtant prévu qu'elle retrouve Emma ici en rentrant, elles se l'étaient dit alors pourquoi elle n'était pas chez elle? Inquiète et agacée, à la fois, elle trouva le contact de la blonde dans son répertoire de téléphone et appela. Portant le portable à son oreille, elle laissa tomber son regard sur la table basse, et vit alors la pile de courrier, avec sur le dessus une lettre non timbrée, signe qu'elle avait été déposée et non envoyée. Elle l'attrapa alors que la première sonnerie résonnait dans le téléphone et elle reconnu l'écriture de la blonde sur le devant où il était inscrit Regina, ma perle. Surprise par la lettre et le surnom jamais entendu -ni lu- pour elle avant, elle raccrocha le téléphone, même si elle n'avait pas de réponse.

-Emma, qu'est ce que tu m'as écrit? Souffla-t-elle pour elle même en ouvrant l'enveloppe.

Elle sortit la feuille pliée à l'intérieure et la déplia en laissant tomber l'enveloppe sur le côté. Elle sourit devant l'écriture délicate et manuscrite avant de se plonger dans les mots.

Ma Gina, ma perle,

Tu dois trouver cette lettre très étrange, mais comme tu le sais, quand il s'agit de parler de moi, de choses, de tout, je ne suis pas à l'aise avec les mots, pas autant que je le suis à l'écrit. Alors j'ai décidé de te faire cette lettre pour tout te dire, c'est plus simple pour moi de communiquer ainsi, j'espère que tu comprends et que ça te va.

Je sais que ces derniers temps j'ai été compliquée à vivre, que je suis une boule d'angoisse. Tu dis que je ne suis pas un poids, mais tu es si parfaite comment pourrais tu me dire le contraire? Je sais pourtant que je ne suis pas facile à vivre au quotidien de manière générale, mais dans une période de publication je suis pire, je le sais, d'habitude je passe mon temps avec Belle à la rendre folle. J'ai peur d'être trop, trop d'inquiétudes, trop de problèmes, trop pesante pour toi. Je voudrais pourtant être la bonne, être parfaite avec toi, ou au moins plus facile, plus simple, plus de joies pour toi. Je suis terrifiée à l'idée que mes angoisses nous pèse trop et te donne envie de fuir. Je comprendrais si tu partais, mais en même temps ça me fait tellement peur.

Je t'aime, je t'aime tant. Tu es une femme extraordinaire, intelligente, belle, sensible, adorable, patiente, douce, ouverte. Tu es tout ce que j'aurais pu espérer de mieux, et plus encore même, tu es mieux qu'un idéal. Je ne te mérite pas une seconde, et pourtant tu es encore là, tu es toujours avec moi, même à chacune de mes crises d'angoisse, de mes peurs, tu es là pour moi, et je t'aime encore plus à chaque fois. Je sais que je suis compliquée, mais n'oublie jamais que je t'aime plus que tout. Tu es ma perle rare.

Je ne sais pas ce que tu peux penser en cet instant, j'espère que cette lettre ne te perturbe pas, ni toi ni nous, parce que sache que je veux ma vie avec toi, je veux tout vivre -même si tout me fait peur- avec toi, parce que avec toi tout est beau.

Je t'aime (oui encore)

Emma

PS : j'ai pensé à une petite chose, si tu es d'accord et si tu en as envie, j'aimerais vraiment rencontrer ton père.

Regina, dans le canapé, de petites larmes s'échappant de ses yeux, sourit doucement à la fin de cette lettre. Elle qui s'inquiétait de ne pas être assez bien, qui en parlait à Lena le midi même, lisait l'exacte contraire en cet instant, lui procurant un bonheur total. Elle devait voir Emma, maintenant pour lui dire à quel point elle aimait l'idée des lettres et tout ce qu'elle avait sur le coeur. Elle vérifia qu'il n'y avait aucune information sur l'enveloppe ou dedans à propos d'où elle était, mais rien. Puis soudain elle eut une idée. Elle vérifia la lettre, Emma disait qu'avant elle c'était Belle qui gérait le stress lié à la publication d'un de ses romans. Rapidement, elle bondit et attrapa son téléphone, garda la lettre en main, et alla mettre ses chaussures et prendre son sac pour courir à sa voiture. Elle partit rapidement et se gara quelques minutes plus tard devant l'immeuble de la meilleure amie de son amante. Elle alla à la porte rapidement et sonna au nom de la libraire.

*Oui? Demanda la femme.

*Laisse moi monter s'il te plaît. Répondit-elle sans même réfléchir.

Dans la seconde, la porte s'ouvrit et elle fonça à l'appartement où Belle vivait, avec la rousse petit à petit qui s'installait, les deux étant bien décidé à enfin vivre ensemble. Quand elle arriva devant la porte d'entrée, elle frappa à peine que Lena lui ouvrit.

-Regina, qu'est ce que tu fais là? Demanda la rousse.

-Emma est là, n'est ce pas? Je suis persuadée qu'elle a filé voir Belle dans l'après midi. Surement à cause d'une crise d'angoisse. J'ai tord? Questionna rapidement la brune.

-Non. Entre. Sourit sa meilleure amie en se décalant pour lui ouvrir le passage.

L'éditrice fonça à l'intérieur, sans hésiter, connaissant bien l'appartement, et elle vit alors sa petite et Belle debout dans le salon, la blonde faisant les cent pas avant de la voir.

-Gina? Souffla-t-elle surprise.

-Tu vas bien? Demanda de suite la brune en s'approchant.

-Oui, oui bien sur. Acquiesça Emma en passant ses bras autour des épaules de son amante qui la serra contre elle. Tu es rentrée chez toi?

-Oui, j'ai trouvé la lettre. Sourit Regina, le mot provoquant une angoisse de plus chez sa petite amie. Déjà très bonne idée de communication. Ensuite, tu n'es pas un poids, je t'aime et te trouve merveilleuse. J'ai juste peur des fois de ne pas être assez bien. Je le disais à Lena ce midi d'ailleurs. Mais cette lettre a fait s'envoler beaucoup si ce n'est toutes mes peurs. Rassura-t-elle. Je ne veux que toi Emma.

-Et moi que toi. Mais j'ai senti que tu devais avoir une peur ou quelque chose comme ça et j'ai eu l'impression de te perdre alors voilà, j'ai paniqué et j'ai passé la journée avec Belle dans sa librairie avant de rentrer ici. Expliqua la blonde.

-Je l'ai deviné avec ta lettre. Sourit Regina avant de venir l'embrasser. Et je vais organiser un diner chez mon père pour que tu le rencontres.

-J'ai peur mais hâte. Sourit Emma en se collant un peu plus à elle.

-Je t'aime. Souffla la brune en venant l'embrasser.

-Quand vous aurez fini d'être des sèves, on se fait un apéro. Proposa Lena depuis le comptoir de cuisine avec sa petite amie.

Regina gloussa avant de sentir la blonde se cacher dans son cou.

-Ne l'écoute pas, elle est moqueuse, c'est Lena quoi. Sourit la brune en embrassant sa tête. J'ai hâte que tu rencontres mon père.

-Moi aussi, il a l'air tellement intéressant et passionnant. En plus il t'a fait, faudra que je le remercie pour ça, tu es un être unique. Murmura Emma en pressant un léger baiser contre son cou.

-Je crois que je suis encore plus amoureuse de toi avec cette lettre et ces projets d'avenir esquissés. Sourit Regina.

-Je le suis aussi. Assura la blonde avant de redresser la tête et de venir l'embrasser.

Elles rejoignirent rapidement leurs amies pour prendre un verre et grignoter avec elles, avant de finalement rentrer tardivement chez la brune pour tomber dans les draps.

Regina prit une semaine à enfin trouver une date pour la rencontre avec son père. C'est donc dix jours après la lettre de la blonde qu'en sortant du travail -un peu plus tôt que d'habitude- Regina passa devant chez sa petite amie, qu'elle avait prévenue et qui l'attendait avec un sac en plus de celui habituel. En la voyant, elle vint rapidement vers la voiture et posa son sac d'affaire sur la banquette arrière, près de celui de l'éditrice, avant de monter sur le siège passager.

-Tu es belle. Sourit de suite la brune en la regardant monter dans une large veste de costume avec une chemise fermée en dessous et rentrée dans un pantalon taille haute élégant et très large en bas.

-Merci. Murmura Emma en se penchant vers elle après avoir fermé la porte. Toi aussi, comme ce matin et les jours d'avant. Tu es toujours belle. Fit-elle timidement.

-Tu m'as manqué aujourd'hui. Sourit doucement Regina avant de l'embrasser.

-Tu dis ça tout les soirs. Gloussa tendrement la blonde, les joues rougies.

-Parce que tout les jours tu me manques. Et je ne te parle même pas des jours où le soir on ne se voit pas, j'ai un immense vide en moi. Soupira la brune en l'embrassant plus.

-Tu sais que la chose que j'ai toujours préféré faire sur Terre c'est écrire, mais alors le faire en étant dans tes bras quand tu m'embrasses c'est juste mille fois plus beau. Sourit la blonde en caressant sa joue.

-Oh mon soleil...Murmura Regina en se penchant plus au dessus du levier de vitesse pour l'embrasser. Je t'aime tellement.

-Moi aussi. Mais arrête de m'embrasser, on doit aller voir ton père. Marmonna Emma contre ses lèvres.

-Je t'y emmène. Sourit la brune en se redressant pour démarrer la voiture et prendre la route. Il m'a envoyé un message tout à l'heure pour me dire qu'il avait sortit une de ses meilleures bouteilles de cidre et qu'ils allaient nous faire un bon diner pour fêter cette soirée importante. Il meurt presque d'impatience de te rencontrer, depuis le temps que je parle de toi. Informa-t-elle en conduisant.

-Tu as parlé de moi souvent? Sourit la blonde, rougissant violemment.

-Oui, à chaque fois que je l'appelle je parle de toi. Et il pose des questions. S'amusa doucement Regina. Il a attendu ça toute sa vie.

-Ça quoi? Moi? Interrogea Emma, surprise par la formulation.

-Que je l'appelle un jour pour lui dire que j'étais amoureuse. Que je sortais avec une femme que j'aimais vraiment, sincèrement. Expliqua la brune.

-Il a l'air toujours plus formidable. Souffla la blonde. J'ai toujours une peur dévorante qui m'habite quand je dois rencontrer des gens, encore plus quand il s'agit de personnes importantes pour les gens qui comptent pour moi. Tu n'imagines pas l'état dans lequel j'étais la nuit avait de te rencontrer avec Lena, pour Belle, j'étais paniquée. Mais pour ton père ça va, déjà il ne lit pas mes romans, donc ça me rassure énormément et en plus il a l'air d'être merveilleux.

-Il l'est et en plus il t'adore déjà, alors il n'y a aucune pression. Même si ça ne pourra pas empêcher tes angoisses, je le sais, je t'assure que je suis là pour toi et que tout va parfaitement bien se passer. Rassura Regina en glissant une main sur la cuisse de sa petite amie.

Emma enlaça leurs doigts sur sa cuisse et les serra doucement. Elle était angoissée, très, comme toujours, mais elle savait qu'avec la brune elle n'avait pas besoin de le dire, c'était clair. Elle ne s'était jamais sentie aussi comprise qu'en cet instant, la brune lisait en elle et si ça l'avait terrifiée longuement, elle s'y faisait peu à peu et y voyait les avantages. Comme celui qui arriva un peu plus tard quand la brune se gara devant la grande propriété en campagne, et qu'elle remarqua immédiatement qu'Emma était un peu plus tendue d'un coup.

-Tout va bien se passer, je suis là. Et tu vas voir, cet endroit est magnifique et permet vraiment de se détendre. Surtout que les pommiers à perte de vue en cette saison sont magnifiques. Sourit Regina.

-Tu vas me montrer tout ça, alors. Acquiesça Emma, soudainement un peu plus détendue, la brune l'ayant fait rêvé du paysage.

Elles sortirent de la voiture, récupérèrent leurs sacs et s'approchèrent de la maison. Alors qu'elles posaient le pied sur la première marche du petit escalier devant l'entrée, la porte s'ouvrit et un homme dégarnit, les yeux noisettes, bien battit mais svelte et élégant arriva avec un immense sourire.

-Ma fille! S'exclama-t-il en venant vers elle.

-Papa. Sourit la brune en lâchant la main de sa petite amie grimpant rapidement les deux dernières marches pour laisser tomber son sac et venir enlacer son père. Tu m'as manqué.

-Toi aussi ma fille. Tu devrais venir plus souvent à la maison. Remarqua Henry avant de la relâcher et de porter son regard sur la blonde. En plus maintenant tu pourras venir avec ta jolie amoureuse en week-end.

-On pourrait oui. Sourit Regina. Je te présente Emma, papa.

-Enchantée monsieur. Souffla la blonde, la voix basse et pourtant du plus fort qu'elle était capable.

-Moi aussi Emma, mais appelle moi Henry. Sourit l'homme. Il parait que tu es merveilleuse. Ma fille a beaucoup de chance de t'avoir.

-C'est moi qui ai de la chance monsi-Henry. Sourit timidement la blonde.

-Vous pouvez en avoir toutes les deux. Remarqua Henry avec un doux sourire. Maintenant venez, j'ai préparé le diner, ça chauffe, et après toute cette route, vous devez être affamées. Sourit-il en se tournant pour se mettre instinctivement entre elles, avec une main dans le dos des deux femmes et les entrainer vers la porte. Vous restez tout le week-end? Demanda-t-il alors qu'ils entraient.

-On verra papa. Au moins cette nuit. Sourit Regina qui ne voulait rien imposer à son amante, elle voulait être sûre que tout allait bien pour elle.

-En tout cas tu le sais, vous pouvez rester autant de temps que vous voulez. Je suis ravi de vous avoir ici. Ajouta l'homme en les laissant poser leurs sacs près de l'escalier.

-Merci Henry. Fit poliment la blonde avant de le suivre dans la maison, Regina derrière, vers la cuisine. Cette maison est sublime. Fit elle, vraiment émerveillée.

Il leurs fit signe de s'installer sur les sièges du comptoir central de cuisine, Regina glissant au passage une main dans le dos de son amante, en s'asseyant près d'elle. Il leur offrit un verre de cidre, en affichant un grand sourire.

-Ma meilleure production à ce jour. Confia-t-il en prenant son propre verre qu'il huma. Surement parce que Regina l'a faite avec nous, et que c'était la dernière de sa mère, qui avait tenu à la faire malgré sa maladie.

La brune sourit doucement et tendit son verre vers lui.

-À maman alors. Souffla-t-elle, les yeux brillants d'émotions comme à chaque fois qu'elle pensait à sa mère décédée quand elle avait vingt ans après de longues années de maladie.

-Et à vous deux aussi. Ajouta Henry en les regardant.

Ils prirent tous une gorgée de cidre, la blonde s'en délectant.

-C'est délicieux. Merci pour l'accueil Henry, je suis contente d'enfin vous rencontrer. Et contente que Regina aime les femmes parce qu'aucun homme ne pourrait rivaliser avec vous. Sourit doucement Emma.

-Et moi je suis ravie d'être le seul homme de sa vie. S'amusa doucement Henry.

La blonde rit légèrement et se fondit contre son amante qui la serrait d'un bras. Elle voyait qu'Emma était moins stressée que d'habitude, surement à cause du cadre, hors de la ville, dans la maison de la brune, loins de tout et avec personne ne la connaissant en tant qu'autrice. C'est pour ça qu'elle avait tenu à venir passer la soirée, et donc la nuit ici, sachant que ça ferait du bien à la blonde de s'éloigner un peu de chez elles. Durant tout le diner, Emma resta légèrement angoissée mais continua de parler avec l'homme, les deux faisant connaissance avec Regina intervenant auprès de l'un ou de l'autre de temps à autre. Les ventres pleins, le couple essaya d'aider à débarrasser mais Henry refusa catégoriquement.

-Allez plutôt vous reposer, ta chambre est prête ma fille, et demain après le petit déjeuner nous te montrerons le domaine et nos grands pommiers Emma. Sourit Henry. Ton pommier reste le plus beau ma fille, rassure toi.

La brune gloussa doucement et vint embrasser son père, lui souhaitant une bonne nuit, Emma suivant rapidement en le remerciant pour le diner avant de suivre sa petite amie dans la maison. Elles reprirent leurs sacs et montèrent à l'étage, traversant le couloir avant d'arriver dans la chambre de la brune, une grande pièce avec un lit au centre, le bureau sur le côté, des fenêtres avec rideaux et des décorations un peu partout.

-Deux questions. Murmura la blonde en explorant la pièce. Tu as grandi dans cette chambre? Et tu as un pommier?

-Oui c'est ma chambre d'enfant et d'ado. Mes parents ont la leurs en bas. Enfin mon père maintenant. Sourit Regina en ouvrant son sac sur le bureau. Et oui j'ai un pommier. La production de cidre de la famille Mills a commencé avec mes arrière grands parents, mais quand je suis née mon père à planté un pommier d'une espèce rare dans le jardin, à l'écart de la production. Les pommes qu'on récolte tout les ans avec sont soit pour un cidre juste pour nous soit pour notre plaisir, cuisinées ou non. Raconta-t-elle avec un sourire.

-C'est beau comme idée. Un arbre pour un enfant. Souffla Emma regardant les photos qui recouvraient le mur au dessus de la commode. T'es parents ont toujours voulu n'avoir qu'un enfant? Continua-t-elle.

-Non. Ils en voulaient deux ou trois. Mais ma mère a eu un accouchement très compliqué avec moi, elle a failli mourir alors les médecins l'ont sauvées mais elle est devenu stérile. Ils ont décidé de ne pas essayer autrement et de n'avoir que moi. Mon père m'a dit qu'ils n'avaient jamais regretté. Raconta la brune en venant s'asseoir au bout de son lit.

-Vous avez l'air heureux sur les photos. Et même si c'est le principe des photos de montrer que le beau, je trouve que votre bonheur à l'air si naturel sur toutes. Remarqua la blonde, pensive.

-J'ai été plutôt simple à vivre comme enfant, et mes parents ont toujours été merveilleux. Les meilleurs. Sourit Regina.

-Ce n'est pas moi qui affirmerait ça un jour. Marmonna Emma en revenant doucement vers la brune.

-Tu ne sais vraiment rien d'eux? Demanda la brune.

-Mon géniteur ne s'est jamais montré, et ma mère est morte en me mettant au monde, alors non, je ne sais rien. Eva ma grand mère maternelle m'a élevée jusqu'à sa mort quand j'avais seize ans, et ensuite j'ai vécu avec Belle et sa famille jusqu'à ma majorité. Raconta la blonde. J'ai pas vraiment de famille.

-Si. Tu m'as moi. Sourit tendrement Regina en tendant la main. La blonde glissa la sienne dedans et elle la tira pour la faire se tenir debout entre ses jambes. Elle caressa tendrement ses cuisses, la tête balancée en arrière pour la regarder. Et Belle. Et Lena. Et mon père même maintenant. On est ta famille si tu le veux.

Emma sourit, les joues rougies, et se pencha pour presser un baiser sur les lèvres de la brune, se laissant aller contre elle. Regina sourit en l'embrassant un peu plus et l'entraina avec elle en arrière sur le lit, profitant de cette soirée particulière et si importante.