Et voici enfin le nouveau chapitre. On y apprend ce qu'est devenu Rogue, principalement. Harry commence à dévoiler ses secrets…

J'espère que vous me pardonnerez pour la longue attente…

Bonne lecture.

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Chapitre 3 : révélations d'Harry

Les deux jeunes hommes n'avaient que peu dormi. Aujourd'hui étant son jour de repos hebdomadaire, Harry avait décidé de faire une grasse matinée, encore choqué de ce qu'il avait vu la veille. Maintenant, il comprenait mieux son prisonnier. De son côté, le Mangemort n'osait pas se lever. Il ne savait pas comment réagir, maintenant que son geôlier était au courant de certains aspects de sa vie.

Ce ne fut que l'arrivée fracassante du Duo Infernal, constitué par Pansy et Blaise, qui tira du lit les deux occupants de l'appartement.

-Harry, aurais-tu oublié de te lever ? demanda Pansy en le regardant, la mine sévère.

-Oh, Pansy, c'est mon jour de repos…

-Justement ! C'est le jour où tu viens à la maison pour passer la matinée avant d'aller chez Blaise, je te rappelle ! fit-elle, les poings sur les hanches.

-Elle… Elle a raison ! fit Blaise d'un air idiot en regardant son amant.

-Pansy, Blaise… Je… Je ne pourrais pas, aujourd'hui. C'est pas que je ne veux pas, c'est que je ne peux pas.

-Bien. Dans ce cas, je vais rentrer. Mais je te préviens, Benjamin ne sera pas content quand il saura qu'il devra attendre encore une semaine avant de te voir.

-Benjamin ? demanda Drago. Qui est-ce ?

-Le fils de Pansy et de Theo.

-Theo ? fit Drago avec l'air d'un débile.

-Oui, Theodore Nott, son mari !

Pansy, Blaise et Harry eurent un sourire amusé. Il fallut bien un quart d'heure pour qu'il accepte le fait qu'Harry connaisse des Serpentard et soit apprécié par eux. Et surtout qu'il sache des choses sur eux que lui ignorait.

-Au fait, Blaise, Pansy, vous savez pas, par le plus grand des hasards, où est passé Rogue ? Ça fait au moins deux mois qu'il a disparu.

-Drago, au cas où tu l'aurais oublié, Blaise et moi sommes Aurors. Si nous l'avions trouvé, il serait à l'heure actuelle à Azkaban pour meurtres. Malheureusement, il n'y est pas.

-Et il n'est pas près d'y être, murmura Harry, pour lui même.

Heureusement, personne ne l'entendit, ou peut-être juste Drago, mais il mettait cette phrase sur le compte d'une hallucination.

Pansy repartit peu après par la poudre de cheminette. Blaise s'attarda.

-Harry, je peux te parler, s'il te plaît ? En privé…

Drago leur jeta un bref coup d'œil avant d'aller prendre une douche. Qu'est-ce que Blaise pouvait bien avoir à lui raconter ? Ah oui, bien sûr… Il avait complètement oublié que les deux jeunes hommes couchaient ensemble. Et ça le mettait en rogne rien que d'y penser.

Il prit une longue douche chaude pour se détendre après les cauchemars habituels et pansa soigneusement ses blessures. Malheureusement, celle du dos ne cicatrisait pas correctement. Il devrait demander de l'aide à l'Auror, chose qu'il refusait totalement. Déjà qu'il acceptait de se conduire de manière civilisée avec lui, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, non plus. Et puis, ça voudrait dire exposer ses faiblesses, que le brun pourrait exploiter lors du procès dans une petite dizaine de jours.

À la limite, il pourrait demander à Blaise, tant qu'il était là. Oui, c'est ça. C'est ce qu'il allait faire, et le plus tôt serait le mieux. Il sortit de la salle de bain, ne portant qu'un pantalon.

-Euh, Blaise ? Tu pourrais venir, s'il te plaît ? demanda le brun à son ami qui venait de sortir de la chambre d'Harry.

-Oui, Drago. J'arrive tout de suite.

Blaise se tourna vers Harry et ajouta :

-Tu lui dira de m'attendre ? J'en n'ai pas pour longtemps.

-OK, Blaise, t'inquiète pas, je lui dirais.

Hein ? Dire quoi à qui ? Mais, je veux savoir, moi ! fit mentalement Drago, n'osant pas poser les questions de peur d'être indiscret.

-Alors, Drago, qu'est-ce que tu voulais ? demanda Blaise en fermant la porte de la salle de bains derrière lui.

Pour toute réponse, le blond lui montra son dos.

-Oulà ! Mais comment tu t'es fait ça, vieux ? Tu me passes la pommade ? ajouta-t-il en voyant que Drago ne lui répondrait pas. Faudra que tu montres ça à Harry, c'est lui le champion pour soigner les blessures, il en a eu tellement dans sa vie, continua Blaise en rigolant.

-C'est la délicatesse légendaire des Mangemorts, si tu veux vraiment savoir.

-Dans ce cas, je confirme ce que je disais, il faut que tu montres ça à Harry, il pourra te soigner ça. Je ne suis pas sûr que cette pommade puisse faire effet sur ce genre de blessure. Au fait, tu l'as prise où ?

-Dans l'armoire à pharmacie, derrière toi.

Blaise se retourna et… se cogna.

- Ouch, fit-il en portant sa main libre à l'œil droit qui avait prit le coup.

-Ça va, Blaise ? demanda Drago en refermant l'armoire meurtrière d'un geste rageur.

-Oui, oui, j'aurais juste un magnifique cocard demain.

-Tu t'es pas raté, mon pauvre Blaise. Ça restera gonflé un sacré moment.

-Quoi ? Quoi ? Mais, c'est pas possible ! Comment je vais faire, moi ! Je sors, ce soir ! Et putain de merde de con de… de… d'armoire de merde ! jura-t-il énervé.

-C'est bon ? T'es calmé ? demanda un Drago qui tentait de dissimuler sa frayeur face à une telle colère.

-Qu'est-ce qui t'arrive, Blaise ? demanda Harry à travers la porte fermée.

-Il y a que… commença Blaise en ouvrant la porte, que je me suis pris ton armoire à pharmacie dans la tronche et que je vais avoir un putain de con de merde de cocard ! Et en plus, continua-t-il en dévoilant son œil, ce soir je sors. Je suis dans la merde !

-OK, OK, calme-toi Blaise, fit Harry en oubliant complètement Drago. Montre moi ça.

Le jeune homme aux cheveux châtains s'approcha de l'Auror et le laissa examiner la blessure.

-Franchement, j'aurais pas fait mieux, Blaise. Moi qui suis le roi de la casse, là tu m'as battu à plate couture.

-Putain, Harry, fais pas chier, là, merde !

-Blaise, calme-toi. Tu dis bien plus de grossièretés que d'habitude, fit remarquer Harry avec un sourire. Et puis, avec une simple pommade, la peau ne sera que légèrement marquée. Ça se verra à peine.

L'Auror prit l'un des nombreux tubes de son armoire à pharmacie et retourna devant son ami.

-Ferme l'œil, Blaise.

-Mais qu'est-ce qu'il va dire quand il le verra… gémit Blaise, ne pensant plus qu'à son rendez-vous de la soirée.

-T'inquiète pas, il ne dira rien. Au pire, il voudra te remettre de la pommade pour être sûr que ça guérisse, te demandera toutes les cinq minutes si ça ne te fais pas trop mal et sera aux petits soins pour toi.

-Pff, non, il fera la grimace en me voyant dévisagé ainsi…

-Arrête, on dirait Drago quand il était à Poudlard. Et puis, je connais Seamus, quand même. J'étais dans le même dortoir que lui pendant six ans, quand même, ajouta Harry en refermant le tube de pommade.

-Mouais, fit Blaise, sceptique.

-Tu vas voir, ça va bien se passer. Dis lui, toi, Drago, que ça va bien se passer, son rendez-vous avec Seamus, ce soir, finit-il en se tournant vers le blond.

-T'inquiète pas, Blaise, t'es irrésistible, même comme ça. Je dirais même surtout comme ça, en fait.

Les trois jeunes hommes rirent un bon coup, relâchant la pression de Blaise quant à son rencard avec l'ancien Gryffondor, bien qu'il stresse encore un peu… beaucoup.

Bip bip biiiiip !

-Excusez-moi, fit Harry en sortant rapidement de la salle de bains, laissant les ex Serpentard ensemble.

Il se précipita vers son salon, se demandant qui avait bien pu arriver chez lui par la cheminée. Deux silhouettes l'y attendaient en toussant. La grande lui était familière.

-Seamus ! Te voilà enfin. Blaise est dans la salle de bains, mort de trouille à l'idée que tu viennes.

-Pourquoi ? demanda l'ancien Gryffondor, sortant du nuage de poussière, tout en s'époussetant.

-Il s'est cogné et il a peur de ne plus te plaire avec son œil au beurre noir. Va le voir, il est avec Drago Malefoy.

-C'était donc vrai… murmura l'Irlandais, plus pour lui même. Tu héberges bien un Mangemort chez toi ?

Seamus leva la tête, l'air très inquiet.

-Oui, mais ne t'inquiète pas, il n'est pas aussi mauvais qu'il n'en a l'air. Il a changé depuis Poudlard.

-Toi aussi, Harry, tu as changé depuis que tu as quitté Poudlard, à la fin de notre sixième année. Tu nous as manqué à tous, Harry, fit Seamus d'un ton triste.

Harry ne put rien ajouter, coupé par la seconde silhouette, bien plus petite, qui lui sautait au cou en criant "'Ry !". Le jeune Auror la fit tourner un moment en la serrant dans ses bras, puis il la reposa et ôta la poussière qui recouvrait le petit garçon.

-Benjamin ! Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il étonné mais heureux de revoir son filleul.

-Theo et Pansy devaient partir d'urgence à Ste Mangouste. La mère de Pansy fait une nouvelle crise, mais d'après les Médicomages ça devrait bientôt aller mieux.

-Tant mieux, fit Harry, rassuré.

-Et comme j'étais passé voir Theo, ils m'ont confié le gamin.

-Sui' pas 'min, fit Benjamin en croisant les bras pour bouder.

-Mais comme t'as un rendez-vous avec Blaise, t'as décidé de me le laisser, c'est ça ?

-Oui, ça ne te dérange pas, au moins ?

-Bien sûr que non. Je ne pouvais pas aller le voir, mais ça ne voulais pas dire que je ne pouvais pas l'héberger jusqu'à ce que Theo et Pansy rentrent.

Seamus lui fit un sourire reconnaissant et se dirigea vers la salle de bains où Blaise et Drago discutaient.

-À ce que je vois, t'es toujours aussi doué avec la poudre de Cheminette, non ? fit Harry au petit garçon tout en montrant son salon recouvert de cendres. Pire que moi, ajouta-t-il dans un sourire.

-Le gamin, sorti de sa bouderie passagère, haussa les épaules d'un air innocent et se précipita vers le chat en criant "'Li !". L'animal se blottit dans ses bras et ronronna allègrement, les yeux fermés de bonheur. Harry eut un sourire attendrit et retourna dans la salle de bain, suivi par Benjamin et Malice.

-Mais qu'est-ce que tu racontes, Blaise ! T'es pas horrible comme ça ! Au contraire ! Et puis, souviens toi, Harry, et regarde, Drago ! Ils sont couverts de cicatrices, mais ils ne sont pas moches pour autant ! Ça leur rajoute du charme, même ! fit Seamus en essayant de convaincre Blaise que son cocard ne le dérangeait pas du tout.

Malheureusement, Blaise prit mal le fait que Seamus le compare à son ancien amant.

-Seamus, arrête, il va nous faire une crise de jalousie, fit Harry en rigolant.

L'Irlandais murmura quelque chose à Blaise qui le fit rougir, et qui le sortit de sa bouderie en un clin d'œil. Ils sortirent de la pièce et annoncèrent qu'ils mettaient Benjamin au lit pour sa sieste avant de partir au resto.

Harry se tourna vers le blond et constata qu'effectivement il était assez "amoché". Les blessures semblaient toutes cicatrisées, à moins que ce ne soit qu'une impression due à un sort, sauf celle du bas du dos qui suppurait. Si le Mangemort ne la soignait pas rapidement, il aurait bientôt droit à un séjour à Ste Mangouste, voire à un aller simple au cimetière.

Drago, un peu gêné de se retrouver ainsi, torse nu, devant son ancien ennemi, voulut remettre sa chemise, mais le brun l'en empêcha d'un geste.

-Ne me dis quand même pas que tu as l'intention de laisser ton dos dans cet état ! Montre-moi ça, ajouta-t-il devant le mutisme de Drago.

De son doigt, l'Auror effleura la blessure suppurante, arrachant un frisson au blond.

-Viens par là, je vais te soigner.

Harry empoigna son bras et l'entraîna vers sa propre chambre, pièce normalement interdite à Drago. Ce dernier hésita avant de franchir le pas de la porte.

La pièce était grande, bien meublée. Un grand lit trônait contre le mur du fond, un lourd rideau attaché au plafond l'entourait, rendant le lieu sécurisant. Une table basse était disposée dans un angle, un vieux pouf était posé à côté. Une armoire blanche, presque argenté était placée à gauche, non loin d'une porte menant probablement à une salle de bain.

D'un simple geste de la main, la pièce s'illumina.

-Assied-toi sur le lit, j'arrive, fit Harry en disparaissant derrière une porte dissimulée par un drap rouge orné d'un lion rugissant.

Il revint rapidement, une caisse dans les bras.

-Je te préviens, ça risque de faire mal, mais c'est nécessaire si tu veux te soigner.

-Et si je ne veux pas ? demanda Drago d'un ton dur.

-C'est l'aller simple pour le cimetière. Tu as encore le choix. Et encore, même si je te soigne, il y a des risques. Faudra que je demande à Theo de venir. Il est Médicomage, précisa l'Auror devant le regard étonné du Mangemort.

De sa main, Harry effleura les cicatrices du blond, ôtant ainsi le sort qui leur donnait une impression de guérison. Le jeune Auror eut alors droit à une vision d'horreur. Les blessures étaient nombreuses, la peau violacée, voire arrachée par endroits, du pus sortait de partout le sang avait séché sur le dos. En fait, la blessure du bas du dos n'était qu'un échantillon du reste.

Harry prit une grande inspiration et commença à désinfecter. Drago ne put s'empêcher de grimacer de douleur, s'interdisant formellement de hurler bien que l'envie soit forte. Il avait encore un brin de fierté Malefoyenne.

-Je vais faire ce que je peux, mais je ne garantit rien. Theo ne pourra pas venir tout de suite, continua Harry en fouillant dans ses produits soignants.

Il étendit une serviette blanche sur le lit, d'apparence très douce, et demanda à Drago de s'y coucher sur le dos. Le blond s'exécuta, se demandant tout de même ce qui allait l'attendre.

-Attention, ça va être douloureux. Essaie de te détendre, et ça ira mieux.

Se détendre semblait plus facile à dire qu'à faire. Drago ne pouvait s'empêcher d'être crispé sous l'effet de la douleur lancinante. Harry, à l'aide d'un gant de toilette blanc très doux, nettoyait le mieux possible les nombreuses blessures du torse du Mangemort. Une fois le sang séché ôté et le pus enlevé, le gant ne donnait pas du tout l'impression d'avoir été blanc un jour.

Le brun saisit un flacon. Drago put lire rapidement l'étiquette "larmes de phénix", le meilleur remède pour soigner les blessures. Quelques gouttes froides vinrent s'écraser sur son torse, permettant aux blessures de se refermer presque totalement.

-Au bout de quelques jours, il ne restera plus rien, peut-être des cicatrices, mais c'est tout, commenta Harry en rebouchant la fiole.

Il la reposa à sa place dans la caisse et demanda à Drago de se retourner, tout en prenant une bouteille d'un bleu pâle. Harry examina un bref instant le dos puis se replongea dans la séance de soins intensifs.

Cette partie des soins fut encore plus douloureuse pour le blessé qui ne retenait plus que très difficilement ses cris, toute sa volonté était nécessaire pour mener à bien cette dure tâche. Déjà qu'il avait accepté de montrer ses blessures à Blaise, à Seamus et à Harry, il ne fallait pas trop lui en demander non plus.

Après un moment qui sembla durer une éternité à Drago, des gouttes froides vinrent refermer partiellement ses plaies.

-Tu es sacrément amoché, les larmes de phénix ne suffisent plus à tout soigner en une fois. Il faudra une semaine, je pense, si ce n'est plus pour certaines blessures, surtout celle-là, je pense, fit Harry en laissant ses doigts courir le long de la blessure qui ornait le bas du dos de son ancien condisciple. Tu as d'autres blessures ?

Drago acquiesça.

-Où ?

-Partout, murmura-t-il d'une voix cassée.

-Viens, tu vas prendre un bain avec quelques larmes de phénix, ce sera plus rapide et plus efficace.

Il fit couler l'eau et la baignoire se remplit rapidement. L'Auror ajouta quelques gouttes et sortit de sa salle de bains personnelle. Il ne s'en servait que pour se soigner magiquement après diverses missions dangereuses.

-S'il veut bien se soigner correctement pour les dix jours qu'il lui reste à passer ici, il n'aura plus que des cicatrices, songea Harry en rangeant ses médicaments magiques dans la caisse et en nettoyant d'un coup de baguette la serviette de toilette et le gant, tâchés de pus et de sang.

Trois jours plus tard, Harry attendait que Drago sorte de son bain quotidien pour continuer les soins. Theo n'avait pas encore put passer, mais les blessures semblaient sur la bonne voie. Le brun vérifia sur son écran de surveillance de l'appartement que Benjamin, qu'il hébergeait toujours, jouait tranquillement avec Malice, le magnifique chat blanc aux yeux gris dans le salon.

Une porte claquée le fit sursauter. Il se retourna et regarda le blond sortir de la salle d'eau, une simple serviette blanche nouée autour de ses hanches, dévoilant de longues jambes musclées, mais pas trop, et un torse recouvert de blessures en voie de guérison.

-Assied-toi sur la chaise, fit Harry avant d'examiner l'allure des blessures qui suppuraient encore un peu. Le traitement aux larmes de phénix fonctionne très bien. Malheureusement, je n'en ai plus beaucoup. Il va falloir les économiser. Pour compenser, on va utiliser une pommade que j'ai inventée, à base de larmes de phénix. Elle marche très bien.

D'un léger mouvement du poignet, il fit apparaître une table de massage et indiqua à son "prisonnier" de s'y installer.

-Met-toi sur le dos, ferme les yeux et détend-toi.

Drago s'exécuta, bien que quelques questions lui trottent dans la tête depuis un moment déjà. Le court de ses pensées s'interrompit lorsque l'Auror commença son massage par les abdos, qu'il contracta par réflexe chatouilleux puis se détendit complètement, au bord de l'endormissement. Il passa un agréable moment, à se faire ainsi masser, par un excellent masseur de surcroît.

-Tourne-toi, fit la voix d'Harry, un peu rauque pour on ne sait quelle raison.

Drago s'exécuta et referma les yeux, la tête posée sur ses bras repliés. Bien malgré lui, il posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis trois jours.

-Pourquoi ?

-Pourquoi quoi ? fit Harry en continuant son massage, descendant peu à peu des épaules.

-Pourquoi tu me soignes comme ça, au lieu de me laisser crever ?

-Je ne laisserais personne mourir, pas même mon pire ennemi, pas même une personne qui ne veut que ma perte, répondit Harry en continuant ses doux gestes.

-Même Tu-Sais-Qui ? Pourtant, tu l'as tué, il y a quelques temps…

-Oui, mais Voldemort c'est pas pareil. Il avait tué mes parents, tué Cédric et des tas d'autres gens. Il fallait que je le tue. Il le fallait, mais crois-moi, ça n'a pas été facile de m'y résoudre. Et puis, je n'aurais pas pu être tranquille tant qu'il était en vie. Mais je ne suis pas un meurtrier.

-Je n'ai pas dit que, parce que tu as tué Tu-Sais-Qui, tu étais un meurtrier. Avec lui, cette ordure, c'est différent.

-Oui, mais je ne l'ai pas tué, il est mort, mais ça a été un accident, continua Harry en étouffant un éclat de rire.

-Qu'est-ce qui te fait rire, Harry ?

-Non, rien, je me souviens juste comment Voldemort est mort.

-Et je suppose que, puisque tu ne l'as encore dit à personne, tu ne me le diras pas, n'est-ce pas ?

-Mais c'est qu'il suppose bien, le Drago Malefoy, fit Harry en massant le dos au niveau des côtes.

Drago resta silencieux un moment, profitant du massage relaxant puis posa la seconde question qui le taraudait.

-Harry, quand Pansy et Blaise avaient dit que Rogue n'était pas à Azkaban, toi, tu as ajouté qu'il n'était pas prêt d'y être… Qu'est-ce que tu voulais dire, au juste ?

-Oh, ça ! fit Harry d'un ton dédaigneux. En fait, je voulais dire qu'il n'y sera jamais.

-Hein ? Mais, pourquoi ?

Drago semblait inquiet. Rogue était certes son parrain, mais depuis que celui-ci l'avait poussé dans les bras d'un violeur, il lui en voulait énormément et souhaitait lui demander des comptes avant de s'occuper personnellement de son tortionnaire, Macnair.

Harry, qui avait suivi le cheminement du raisonnement de Drago, ajouta :

-Il n'ira jamais à Azkaban, mais il n'est pas libre pour autant.

-Mais, qu'est-ce que tu veux dire…

-Je veux simplement dire qu'actuellement, il est mort et enterré six pieds sous terre, par mes propres soins.

-Mais, je croyais que tu n'étais pas un meurtrier, pourtant tu viens de me dire que tu l'as tué…

-Je n'ai pas dit que je l'avais tué, non, "tuer" était bien trop gentil pour lui. Non, je l'ai torturé pour obtenir des informations sur Voldemort et ses Mangemorts. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai pu te retrouver. Il t'a lâchement vendu, espérant s'en sortir vivant.

À cette nouvelle, Drago sentit sa haine pour Rogue croître, tout en sachant qu'il ne pourrait assouvir son besoin de vengeance sur lui, le reportant sur Macnair.

-Il est très résistant, ton parrain, tu sais. Il a tenu bien plus que je n'aurais pu l'imaginer, mais j'ai pu obtenir toutes les informations qu'il me fallait. Malheureusement, il est mort avant d'avoir pu me dire où étais Macnair. Peu importe, je l'ai trouvé, et il ne risque pas de s'échapper. Je peux t'assurer que c'était jouissif de voir Rogue me supplier de l'épargner… Plus il me suppliait, plus son agonie devenait douloureuse, insupportable.

-Mais… fit faiblement Drago, sous le choc.

-Macnair ira à Azkaban, mais tu pourras lui rendre visite avant. Pour tout le monde, il est mort, jusqu'à ce que je le livre à la justice.

-Je croyais qu'il était mort et enterré…

-Non, c'est le corps de Rogue, métamorphosé, qu'ils ont mis sous terre. J'étais très heureux quand j'ai été à la cérémonie. Et c'est juste après que l'accident à eu lieu et que Voldemort est mort.

-Mais, comment il est mort…

-Tu le sauras, plus tard, peut-être…

Puis, les deux jeunes hommes restèrent silencieux, profitant du moment. Peu à peu, les mains d'Harry descendaient vers le bas du dos. Les yeux fermés, Drago sentit les doigts de son masseur se glisser légèrement sous la serviette pour pommader la blessure, à moitié recouverte. Il soupira de bien-être et sentit ses reins prendre feu sous la douceur et la… tendresse du massage.

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Et voilà, z'en avez pensé quoi ? C'était bien, pas bien, moyen, bof ?

La "disparition" de Rogue, vous l'imaginiez comme ça ? Et comment est mort Voldemort pour que Harry dise que c'était un accident et ait envie de rire en y repensant ? J'ai envie de dire suite dans le prochain épisode, lol.

Dans le chapitre suivant s'intitulera "le secret de Drago". Vous devinez ce qu'on y apprendra… Après, il restera le chapitre 5 ("traitement de choc" en sera le titre) et l'épilogue.

Bisous à tout le monde.

lilly.malefoy