Chapitre 1 : Le début d'une épopée d'une fille pas comme les autres


Douces vacances de Noel… Je les ai attendu tellement longtemps ces deux semaines de vacances, et pourtant… Personne ne m'attend, moi. Personne ne m'accueille à bras ouverts, un petit festin au coin du feu avec des chants de Noel traditionnels. Non… Rien de cela. La seule personne qui m'ait ouvert les bras et qui m'accueille encore aujourd'hui à mon grand bonheur, c'est Poudlard et son célèbre directeur Albus Dumbledore. Cet honorable homme a pris toutes les responsabilités auprès de l'orphelinat qui me gardait depuis sa naissance jusqu'à mes 11 ans. Oui, car je fus abandonnée seulement quelques jours après ma naissance, et j'ignore encore qui sont mes parents. Déjà avancé d'un certain âge, il s'était présenté dans sa robe longue argentée de sorcier. La pauvre bonne sœur a manqué d'avoir un arrêt cardiaque en voyant un homme entrer dans le domaine des religieuses.

Que croyait-elle, oh ma pauvre dame ? Moi devenir une religieuse, priant jour et nuit pour qu'un soi-disant dieu punisse les infidèles ? Vu la situation actuelle, le vieil homme avait pensé que moi à la même chose à l'époque. Même pas en rêve. Je soupire et observe autour de moi. La grande salle est vide en ce début de vacances, mais ce n'est pas étonnant. Qui a envie de rester à Poudlard à Noel et rester en présence du directeur qui a toujours et encore des idées farfelues pour animer le château. Cette année ne fait pas exception, malheureusement. Une seule table sera mise la veille de Noel et le jour J pour favoriser la cohésion entre les maisons. Ce n'est pas gagné… Mais c'est bien d'essayer quand même, on ne peut pas lui en vouloir à ce vieil homme. C'est ma sixième année que je suis à Poudlard. J'ai 19 ans. Trois ans de plus que mes petits camarades de sixième année. Quand je suis née ? Mystère… Même le directeur n'a pas su si la date qui est marquée sur ma carte est valide ou non.

Mon prénom ? Emily. Pas de nom de famille connu à ce jour. Ça viendra peut-être si mon père ou ma mère se déclare mais je doute depuis le temps que j'attends… J'ai des longs cheveux bruns que j'attache très souvent en queue de cheval avec un élastique noir. J'en prends très soin. C'est sans doute l'une des choses qui m'importe le plus avec les cours. Mon apparence fait des jalouses, je le sais mais quand elle me demande si j'ai fait un régime pour devenir aussi jolie… Je me sens vexée… Ne peut-on pas naître fine et grande ? Du haut de mes 1 mètre 89, je reste une fille à peu près banale… Enfin… Pas tout à fait… Je prends un journal abandonné à ma gauche par l'un de mes camarades Serpentard parti se recoucher, trop fatigué pour faire autre chose en ce bon matin.

Ah oui, le choixpeau magique m'a envoyé dans la maison de Salazar Serpentard, l'un des quatre fondateurs de Poudlard comme chacun le sait. Beaucoup voient cette maison celle du mal, car tous les mangemorts et les criminels les plus dangereux sont passés par là, et Voldemort lui-même y était. On voit leurs crimes aujourd'hui, partout dans les journaux… Dans la Gazette du Sorcier, mais pas que dans celui-ci. Les moldus sont assassinés par centaine par jours de la main de ces fous et nous, que faisons-nous ? Rien… On tente de préserver notre anonymat en tant que sorcier.

Une stupide concurrence entre lions et serpents qui s'est manifesté depuis la création de l'école et qui se poursuit encore même encore les directeurs des maisons. Severus Rogue et Minerva Mcgonagall, les deux directeurs des maisons qui jouent constamment à se chamailler comme chien et chat. Je pouffe légèrement. L'Animagus du professeur de métamorphose est un chat, mais l'autre… Je pencherais plutôt pour… Mmh.. Je ne sais pas. Il n'y a pas d'animal qui puisse vraiment lui correspondre. C'est une chauve-souris pour les Gryffondors.. Quelle impolitesse ! Je leur montre de quoi je suis capable à chaque fois, que des élèves de Gryffondors sont hors de leur dortoir, une fois la nuit tombée ! Le serpent est venimeux ! Tiens, quand on parle d'eux. Je tourne la tête et les aperçois côte à côté qui parlent à voix basse près de la grande porte d'entrée avec des visages sérieux et me jetant des coups d'œil. Ils ne sont pas loin mais impossible d'entendre leur conversation. Bah, c'est encore Peeves qui a fait une bêtise. Il s'est sans doute passé quelque chose de grave.

Le préfet-en-chef de la maison Serpentard est parti précipitamment dans la nature avec sa famille, à cause de la menace omniprésente du mage noir Vous-Savez-Qui sur l'école. Je la remplace après l'accord de son directeur de maison, Severus Rogue. Je regarde le professeur Rogue, ainsi que le professeur Mcgonagall qui s'avancent vers moi, les visages légèrement crispés. Une discussion qui ne va pas me plaire si j'en crois à la démarche crispée.

- Bonjour Professeur Rogue, professeur Mcgonagall, les saluais-je poliment.

- Bonjour Mademoiselle Emily, répond Minerva Mcgonagall. Nous sommes surpris de vous voir déjà levé….

Le professeur Rogue ricane légèrement dans sa barbe inexistante, ce qui hérisse son collège qui le fusille un instant du regard avant de reporter son attention sur moi. Minerva Mcgonagall toussote pour ramener son collège au sérieux et me regarde avec ces yeux compatissants, que je déteste tellement. Je n'ai pas besoin de votre pitié. Crachez le morceau !

- Finalement ce n'est pas plus mal que vous soyez déjà debout… Le directeur souhaite s'entretenir avec vous maintenant.

Je ne bronche pas. Que peut me demander le directeur à une heure aussi avancée ? Il n'est que 8 heures du matin, et me voilà déjà à parcourir les couloirs pour remplir mon poste de préfet. Je regrette tant d'avoir accepté. Je pourrais dormir un peu plus comme les autres. Bah, ça ne me servirait pas à grand-chose à cause de ma nature. Je ferme les yeux un instant, et fais le vide pour effacer ces dernières paroles. Plus je passe de temps ici, plus j'oublie ce que je suis, mais ça me rattrape quotidiennement. Une main se pose sur mon épaule, je relève la tête. Le maître des potions, alias Rogue m'observe, un sourcil levé. Il se redresse et se tourne vers Mcgonagall.

- Partez devant prévenir Albus. Nous avons quelques mots à échanger, conclut Severus Rogue.

Minerva acquiesce et se transforme en un magnifique chat tigré et disparaît avec agilité entre les tables vers la grande porte menant au couloir. Je me lève avec un soupir nullement dissimulé. De toute manière, il peut lire dans mes pensées à cet instant même alors pourquoi lui cacher quelque chose… Je l'observe qui se tourne dans un mouvement de sa longe cape noire. J'ai tellement de respect pour cet homme et cette façon si naturelle de froideur… Et puis, quelle clase quand il fait voler cette cape noire derrière lui, la faisant claquer dans tout le château ! Je presse le pas derrière lui, et le suis en accélérant encore un peu tellement qu'il semble pressé de quitter la grande salle. Il tourne à un couloir, je fronce les sourcils. Le bureau du directeur est dans la direction opposée à celle qu'il prend. Suivons-le quand même. Il a peut-être quelque chose d'important à me dire en tant que préfète des Serpentard… Je continue de le suivre, en gardant un peu plus d'un mètre de distance pour ne pas mettre les pieds sur la cape noire traînant au sol. C'est la pire chose à faire avec la violation du couvre-feu ! Oulalala !

Je regarde autour et m'arrête quand il rentre dans les cachots sombres pour aller jusqu'à son bureau et ses appartements. Je reste à l'entrée et attend le maître des potions qui semble jouer avec certaines de ces potions… J'entends des tubes de verre qui tintent et s'entrechoquent. Comme si c'était le moment de surveiller ces potions professeur ! Grrr ! Je tape du pied, impatiente ce qui résonne dans l'ensemble du cachot. Le professeur Rogue ressort quelques minutes plus tard, en fourrant sous sa cape, ces fioles avec un liquide sombre. Je plisse le nez ayant un bon odorat, et le regarde repartir vers le couloir principal pour aller, dorénavant dans la bonne direction. Je soupire et le suis jusqu'à la gargouille de pierre qui garde la tour. Elle nous fixe de la tête aussi laide que la tête d'un elfe de maison, même pire !

- Sucaçides !

- Mot de passe correct, grogne la gargouille en s'écartant d'un pas.

Le mur cachant l'accès à l'aigle royal s'ouvre devant nous, et nous nous engageons sur l'escalier qui s'active de façon magique, et monte dans la tour en tournant sur lui-même comme un escalier en colimaçon. Toujours aussi spectaculaire cette entrée. Nous arrivons devant la porte, que Severus Rogue ouvre avec délicatesse…. Nàn j'déconne ! Il sort sa baguette et l'ouvre brusquement, la faisant claquer sur le mur. Les murs vibrent sous le choc et je vois quelques bibelots qui tremblent sur leurs étrangères, et qui finissent par tomber pour se fracasser au sol, au désespoir du directeur assis.

- Severus… !

- Oh, excusez-moi monsieur le directeur, ironise Rogue. Je croyais que vous aviez suivi mon conseil de la dernière fois… Et que vous auriez retiré certains de vos …. Choses….

Je m'empêche difficilement de sourire. Le bureau est effectivement surchargé en objet plus bizarres les uns que les autres. Mcgonagall tousse pour ramener son directeur et son collègue à la réalité.

- C'est vrai que nous ne sommes pas réunis aussi tôt pour cela…

Les trois me fixent en silence, me mettant mal à l'aise. Je m'avance vers le directeur, et m'assois dans un fauteuil tout fraîchement apparu par ses soins. Je croise les jambes, et observe le directeur qui se caresse sa longue barbe blanche, ces yeux pétillants me regardant avec une malice commune. Il attrape une corbeille de bonbon qu'il me tend.

- Bonbon au citron ?

- Non merci monsieur le directeur. Si nous en venions au fait…. Vous m'avez convoqué pour quelque chose, il me semble. Et vu l'air avec lequel sont venus me voir le professeur Mcgonagall et Rogue tout à l'heure, j'imagine que c'est important.

Et tac. Je n'ai pas envie de perdre mon temps, et prend toi ça dans les dents le vieux. Je ne suis pas spécialement patiente le matin à 8 heures.

- En effet… Nous traversons une période difficile avec Voldemort et ces mangemorts qui sèment la terreur partout en Angleterre tuant des moldus comme des sorciers n'est-ce pas ?

- Albus ! s'offusque Miverna. Arrêtez de prononcer le nom de Vous-Savez-Qui !

- C'est qu'il recherche Minerva.. A installer la peur avec son nom. Son vrai nom est Tom Jedusor, ne l'oubliez pas, fait Dumbledore.

- Oui, je le sais plus que tout le monde, acquiesçais-je. Ou en est l'Ordre de Phénix ? Ils surveillent toujours la famille Malefoy ?

- Nous en rediscuterons plus tard, il est temps que nous parlions de ce qui t'attend maintenant, dit Dumbledore, en se levant de son siège. J'ai convoqué Miverna car, elle sait me conseiller avec sagesse et Severus car, il est ton directeur de maison. La guerre est proche, poursuit Dumbledore. Nous avons besoin d'alliés contre l'armée de Tom Jedusor qui comporte beaucoup de créatures des ombres…

J'hoche doucement la tête. Loup-garou, vampires, trolls…. Il pioche partout.

- Et qu'est-ce que je viens faire dans cette histoire ?

Je dois vraiment le relancer à chaque fois ou quoi ? Les trois collègues s'observent un moment, et finalement c'est Severus Rogue qui reprend la parole, blasé et visiblement mécontent de la décision qu'il doit annoncer à son élève.

- Notre directeur a des connaissances extérieures à l'Angleterre qu'il a pu contacter il y a maintenant quelques semaines, et tout ça sans en parler au ministre de la Magie qui le surveille intensément avec des aurors.

- J'ai eu jeté un sort au dernier qui a tenté de me suivre, soupire Dumbledore. Cela m'attriste un peu. Nous avons le même ennemi et pourtant….

- Et … ?

- Ces personnes vivent dans un monde extérieur au nôtre, et sont de parfaits moldus. L'un d'entre eux, est le chef d'une armée de soldats qu'il dit compétent, mais personnellement, j'en doute, siffle Rogue avec dédain.

- Severus ! tonne sévèrement Dumbledore. Nous en avons déjà parlé, et ne remettez pas en cause ma décision.

Ouhhh. J'observe l'échange glacial de regard entre le maître des potions et son directeur pendant une fraction de secondes, avant que le directeur finisse par se lasser et soupire.

- Cette personne a accepté de faire une alliance avec nous, mais reste méfiant face à nos pouvoirs. Le chef de cette armée est l'une de mes vielles connaissances lors de mes déplacements dans ma jeunesse… J'ai une bonne relation avec lui, et je pense sincèrement qu'il souhaite m'aider. Néanmoins, il demande que l'un d'entre nous vienne dans leur monde..

- Et …. Qui est cette personne ?

Albus me fait un sourire désolé, et Minerva pose une main sur mon épaule. Oh putain…. Je suis désigné pour aller dans un autre monde perdu, sans autre camarade de sorcellerie et de bêtise.

- Pourquoi moi ?

- Nous avons longtemps hésité entre vous et Hermione Granger, elle aussi en sixième année à Gryffondor, continue doucement Minerva.

- Pourquoi pas elle alors ?!

- Son ami Harry Potter a besoin de soutien ces derniers temps, et nous ne pouvons pas lui retirer l'un de ces amis en lui cachant la vérité, poursuit le directeur.

- Et vous m'avez choisi parce que je suis isolée, c'est ça ?! Vous voulez m'envoyer dans un monde sans magie ?! Même pas en rêve !

- Je ne crois pas vous avoir donné le choix, jeune fille, rétorque Dumbledore. En ce moment, mon vieil ami Sengoku fait une réunion avec quelques gradés, je crois… Mais, il serait important pour nous d'aller nous présenter à eux directement. Qu'en pensez-vous Minerva ?

- Pourquoi pas… C'est vous le directeur Albus…

Je grince des dents. Ils avaient déjà tout prévu, et j'ai un peu beaucoup l'impression de servir de pion dans leur échiquier géant. Je croise les bras, et m'enfonce dans le fauteuil.

- Donnez-moi un seul argument pour que je veuille bien vous suivre dans un monde inconnu avec des moldus de surcroît.

J'entends un soupir à ma droite, et sens quelqu'un qui m'attrape le bras gauche. Traître. Severus Rogue hoche la tête et disparaît en transplanage en même temps qu'Albus Dumbledore et Mcgonagall. Je grimace sous cette impression de passer dans un très étroit tuyau de caoutchouc et finis par retomber les pieds sur terre… Enfin presque. Je tombe carrément, sous le choc du tranplanage aux pieds de mon presseur, qui sourit narquoisement en me fixant. Je le fusillle du regard, et me relève en m'écartant. Ingrat de chauve-souris.

- Hum hum…

Jr tourne la tête. Dumby est plus loin, déjà assis dans un fauteuil violet avec Minerva, elle debout à côté lègèrement nerveuse. Tiens… Y'a du monde aussi. Et ils sont vachement grands … ! Un grand bureau avec un homme avec une casquette avec une grosse mouette bien laide dessus. Il n'a pas l'air commode, mais pas du tout… Marine, y'a écrit dessus… C'est de lui que causait Dumby ? Sympa le copain… Il a une tresse en guise de barbe, et ces petiiiits yeux bruns nous dévisagent derrière des lunettes …. Rondes ?! Je pouffe lègèrement, et éclate de rire sans pouvoir me retenir.

- D….désolé… C'était plus fort que moi…

Je tente malgré tout, d'étouffer mon rire. Je vois l'homme au chapeau qui serre le poing, et avant que je puisse reculer d'un pas, c'est Rogue qui m'a jeté un sort et je me retrouve la têt en bas. J'hausse un sourcil tandis qu'il abaisse sa baguette. Je vole toujours ?! Comment il fait ?! J'veux savoir ! Je croise les bras et observe la pièce. Ah, on n'était pas tout seul en fait. En plus de l'homme à la tresse, de mes trois compagnons sorciers, i fauteuils avec 3 géants encore. Ces derniers font des têtes encore plus drôles que moi quand je me lève le matin.

Jaune, Rouge et blanc-bleu…. On est tombé dans un cirque c'est ça ?

- Hum… Je crois qu'il est temps de faire de plus amples présentations, fait calmement Dumbledore, avec son sourire pétillant.


Du côté de la Marine,

La période de Noël arrive enfin. La base marine de Marineford s'est rapidement vidée, les soldats étant partis retrouver leurs familles pour l'occasion comme chaque année. Seuls restent quelques hauts gradés qui n'ont pas particulièrement de familles qui les attendent ou bien qui préfèrent simplement continuer à travailler. Cependant, certains ne restent tout de même pas longtemps, préférant partir pour une quelconque mission afin de s'éloigner de cette base dont l'atmosphère devient de plus en plus lourde à mesure que l'on s'approche du jour de Noël. Pourquoi donc ? Eh bien, tout simplement car pour nos chers gradés, ceux qui travaillent bien entendu, cette période est la plus chargée de l'année.

Il y a donc dans un bureau un amiral rouge qui semble sur le point d'entrer en ébullition. Dans un autre bureau se trouve un bleu dormant au milieu d'une montagne de dossiers qui menace à tout instant de s'écrouler. Nous pouvons aussi voir dans le bureau d'un amiral tout vêtu de jaune une montagne, certes moins grande que celle du bleu, mais tout de même assez conséquente. D'ailleurs, ce dernier, contrairement aux autres, ne se trouve pas à son bureau. Sans doute est-il parti faire une petite promenade en se laissant guider par un nuage. Un dernier gradé est à montrer. Un certain amiral commandant en chef qui, peu importe la période, a toujours son bureau rempli de dossiers dont certaines feuilles ont été subtilement avalées par une chèvre de compagnie. Si Akainu, l'amiral rouge, est encore plus grognon et renfermé en fin d'année, Sengoku, lui, est bien plus stressé que d'ordinaire et une veine palpite constamment sur son front, menaçant d'exploser à tout instant.

Comme chaque année la tension est donc palpable et comme à chaque fin d'année, le QG de la marine ne serait que peu animé, ne faisant entendre que des bruits de dossiers posés, de grognements ou bien encore de ronflements. Enfin... Cela est sans compter sur un événement qui n'est pas comme chaque année. Les trois amiraux ont été convoqués en salle de réunion par Sengoku. Ils se dirigent donc chacun d'un pas plus ou moins rapide vers la salle. Sans grande surprise, Sakazuki est le premier arrivé tandis que les deux autres ont débarqué tels des touristes avec un retard plus ou moins conséquent.

- Vous êtes en retard de 16 minutes 32 et 21 minutes 15, amiraux Aokiji et Kizaru,tonna une voix féminine se trouvant dans l'ombre de la salle.

À l'entente de cette voix, Borsalino étire une légère grimace. Il a facilement pu identifier la personne. Contrairement à lui, cette personne est bien trop pointilleuse et soucieuse des règles.
- Ne nous blâme paaas. Tu as bien dû arriver en retard au moins une foooois, contre-amirale Domitiiiiille.

Domitille range simplement sa montre à gousset dans sa poche avant d'observer Kizaru tout en remontant ses lunettes.

- Négatif. Du moins cette année je ne suis jamais arrivée en retard.

- Il me semble pourtant que tu étais arrivée en retard lors d'une missiiiion.

- Négatif. C'était votre montre qui était en avance de 5 min 46. Je suis montée sur le navire à exactement 15h45 comme prévu.

Sengoku hausse soudainement le ton, faisant cesser la conversation.

- Ce n'est pas le moment de vous quereller ! Je vous ai appelés d'urgence pour une bonne raison alors prenez place immédiatement !

L'amiral jaune fait la moue mais obéit tout de même alors que Domitille reste dans l'ombre comme à chaque réunion, se contentant d'observer.

- Bien. Je vous ai donc réunis d'urgence car une vieille connaissance à moi m'a demandé de l'aide.

Aokiji baille, déjà ennuyé par la réunion.

- Et en quoi cela nous... euh...

Domitille soupire, sortant de nouveau sa montre puis, après 5 secondes de silence elle prend la parole pour simplement terminer la phrase.

- Concerne.

- Oui, voilà.

- Je vais faire bref. Nous allons être en guerre contre des forces surnaturelles.

- Hmmm? Que voulez-vous diiiire? articula Borsalino

Domitille le dévisage. Elle n'apprécie pas spécialement que les temps de parole ne soient pas respectés.

- Cela n'est pas si simple à expliquer...

Durant ces dernières paroles, la contre-amirale s'est mise à tapoter sur la montre, signifiant à Sengoku que le temps continue de défiler qu'il le veuille ou non. L'amiral en chef toussote simplement et prononce des paroles qui auraient pu être risibles si elles n'étaient pas prononcées avec l'air grave et sérieux du bouddha.

- Mon ami vient d'un autre monde et est en guerre contre un puissant sorcier ayant une redoutable armée et la seule armée avec assez de soldats qu'il connaisse est celle de la marine. J'y ai longuement réfléchi et ai finalement accepté de l'aider à condition qu'un des leurs vienne ici, à Marineford, en gage de sa bonne foi.

Domitille se mord la langue. Comme à chaque fois, elle repousse son côté trop curieux comme ce n'est pas son tour de parler. Borsalino, en revanche, ne s'en prive pas, disant tout ce qui lui passe par la tête.

- Sengoku-saaan, auriez-vous pris un coup sur la tête récemmeeeent?

- Ma tête va très bien et ce que je dis, est-on ne peut plus sérieux.

Kizaru allait de nouveau répliquer quand un poing s'abat soudainement sur la table, coupant net le jaune.

- Cela ne concerne en rien la marine. Je n'ai pas de temps à consacrer à un problème hors de ce monde alors que de la vermine navigue librement sur les mers de ce monde-ci, grogne Akainu d'un ton cinglant.

Sengoku se met à soupirer. Les amiraux ont beau être les plus puissants des marines, ce sont aussi les plus imprévisibles et les plus difficiles à maîtriser et à faire obéir.

- Votre avis sur ce problème m'importe peu amiral Akainu. J'ai décidé que la marine aiderait le monde des sorciers et il en sera ainsi.

Akainu fulmine et de la lave menace de s'écouler à chaque instant. Domitille arrive à ce moment-là, s'étant discrètement éclipsée comme à chaque fois pour rapporter du café afin de calmer les ardeurs. Comme à chaque fois, le seul moyen de "calmer" à peu près le rouge est une bonne tasse de café, un cigare ou deux voire plus et idéalement des pirates ou des soldats à martyriser après. Dans le cas présent, seuls les deux premiers critères sont remplis, Domitille ayant posé la tasse de café dans les mains de Sakazuki et le paquet de cigare sur la table, mais cela suffit pour que l'amiral rouge se rassoit même si une veine palpite toujours sur son front. Puis la jeune fille regarde l'amiral en chef. Celui-ci soupire de nouveau.

À force d'avoir à ses côtés des personnes qui n'en font qu'à leur tête, il en oublie ceux qui suivent scrupuleusement les règles... un peu trop d'ailleurs.

- Tu as la parole.

- Tout d'abord, que vouliez-vous dire par "des forces surnaturelles"? Cela peut avoir plusieurs sens étant donné que techniquement, les fruits du démon sont considérés comme des forces surnaturelles. Puis quel est cet autre monde et de quoi sera composée l'armée adverse ? Et comment connaissez-vous l'existence de sorciers alors que même ici, cela semble invraisemblable ?

Le bouddha se masse l'arête du nez. Il en oublie parfois que cette marine dit beaucoup de choses quand elle le veut. Surtout quand sa curiosité est piquée à vif.

- Eh bien...

Au même instant, des personnes apparaissent d'un coup dans la salle, faisant sursauter tous ceux présents, même ceux qui s'y attendaient. Domitille marmonne :

- 7min 46 de retard. Même si cela a permis à Gensui d'expliquer globalement la situation, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude...

Elle retourne dans l'ombre et se fait de nouveau discrète. Un vieil homme barbu, le premier à être apparu, s'installe sans plus de cérémonie, suivie par une dame d'un certain âge aussi qui se place juste derrière l'homme.

Un autre homme, arrivé juste après, regarde d'un air moqueur le sol d'où se relève une jeune fille, visiblement contrariée. Cette dernière se tourne puis dévisage Sengoku avant de brusquement se tordre de rire, irritant un peu plus l'amiral en chef. Soudain, sous les yeux étonnés des marines, la jeune fille se met à voler et se retrouve la tête en bas.

Domitille, amusée, esquisse un léger sourire avant de reprendre son sérieux. Ce n'est pas le moment de se détendre. Tout d'abord surprise, on peut voir qu'elle est, ensuite, nullement déstabilisée et qu'elle observe les autres présents dans la salle avant que le vieil homme ne prenne la parole.

- Hum... Je crois qu'il est temps de faire de plus amples présentations, fait-il avec un étrange sourire.


Voilà une nouvelle fiction écrite en 2017 avec une camarade de Skyblog, Nalia78 :) !

Bisous !

Chesca-Shan