Ouuuu... Vous m'avez pas oubliée ?

C'est vrai que ça fait un bon bout de temps que je n'ai pas posté de chapitre...Comme j'en ai particulièrement honte, je vais pas m'attarder la dessus mais espère quand meme que vous me pardonnerez.

En tout cas voici un nouveau chapitre.

Je voudrais quand meme placer un gros remerciement pour les reviwers, une fois de plus. Je ne sais pas ce que je ferais snas vous.

Alors pour les anonymes :

Patmola

Tchipoune

Eléa (je suis très touchée...)

Gros bisous à vous.

Et puis tant qu'on y est, merci également à ceux qui m'ont mis dans leurs favoris ou alerte. Meme si je ne sais pas trop quoi penser du fait qu'ils ne laissent pas leur avis ou de commentaire...

Dans les cas, bonne lecture a tous :D


Son visage était collé contre son coussin. Elle espérait qu'elle finirait par s'étouffer. Mais elle n'avait même plus la force de le faire elle même.

Elle sursauta en entendant sa porte s'ouvrir à la volée.

« MAINTENANT DEBOUT ! »

Elle sursauta et leva la tête vers la nouvelle venue. Son amie Mervé trônait au milieu de son salon, les mains sur les hanches, une lueur furieuse dans le regard.

« Qu'est-ce que tu fais là … ? » demanda l'auror d'une vois pâteuse.

« Premièrement tu lèves ton gros derrière. Deuxièmement, tu prends un bon bain brûlant et tu te mets des masques pour revitaliser tout ça. Troisièmement tu t'habilles correctement. Quatrièmement tu manges. ET cinquièmement tu vas à ton rendez vous avec Dawlish. »

« Mais je n'ai pas de rendez vous avec… »

« Et bienSI, puisque que je lui ai écrit en ton nom pour lui proposer »

« Mervé, tu es vraiment horrible !Je ne veux pas voir Dawlish, je veux juste attendre de mourir sur mon couss… »

« HORS DE QUESTION. J'ai été patiente avec toi. Je t'ai laissée te lamenter sur ton propre sort, j'ai respecté ton désir de solitude, ta maladie, ta fatigue, ta dépression etc. etc. Mais MAINTENANT, ça SUFFIT. Tu vas faire ce que je te dis, tu as COMPRIS ? »

Il y avait dans l'expression de son visage tellement de colère que Tonks réalisa qu'elle exagérait peut être un peu.

Mervé soupira, et s'assit à ses cotés. Elle resta silencieuse un court moment, puis lui prit la main.

« Excuse moi d'être si dure, Dora. Mais je ne peux pas supporter plus longtemps que tu sois coupée du monde ainsi. Quoi, personne ne te manque ? Ce foutu Lupin a fait de toi une fille que tu n'es pas… La Tonks que je connaissais était optimiste, toujours joyeuse, savait se relever après une chute, ne pleurait jamais et était toujours là en cas de coup dur. Celle d'aujourd'hui ne fait que s'apitoyer sur son propre sort, est devenue tellement égoïste qu'elle laisse la guerre se faire toute seule autour d'elle en faisant semblant d'ignorer qu'elle en est une actrice importante… En faisant semblant d'oublier que beaucoup de gens comptent sur elle. Car elle passe son temps à pleurer pour un homme. C'est ridicule. Est-ce que tu es consciente de toutes ces choses tellement graves qui arrivent à chaque instant ? Mondingus s'est fait arrêté pour s'être fait passé pour un inférius… Cela signifie un membre de l'ordre en moins… Un petit de 9ans a été arrêté pour avoir tenté de tuer ses grands parents…Sans doute soumis à l'imperium… Octavius pepper est porté disparu…tu vois ? Et toi, pendant ce temps, tu essaies de t'étouffer avec ton coussin… »

Tonks prit une profonde inspiration face au silence fatigué de son amie.

« Il est à quelle heure, ce rendez vous… ? »

Mervé leva vers elle des yeux réjouis.

Accepter ce rendez vous signifiait mettre de coté Remus Lupin, tenter de reprendre sa vie là où elle l'avait laissée, retrouver ses pouvoirs, ses fonctions d'auror, et redevenir un membre majeur de l'ordre. Cela signifiait pour Tonks qu'elle devait enfin sortir de sa dépression.

Mervé éclata finalement de rire et serra son amie dans ses bras un moment. Puis elle s'en éloigna avec une grimace.

« Bon premièrement, on avait dit… »

Tonks roula des yeux et se leva pour s'exécuter, bon gré mal gré.

Tandis qu'elle prenait une longue douche, Mervé continuait à papoter en rangeant sa salle de bain.

« Ok, Dawlish, c'est pas Lupin, mais il est quand même très mignon, non ? C'est aussi un excellent auror…Il avait eu optimal à tous ses ASPIC, tu le savais ? Oh cette fine barbe qu'il a…ce regard si noir…Ces silhouette massive et ces muscles…Il ne serait pas auror, je le prendrais pour un vrai bandit ! Il a un charme incontestable, Dora, non ? Allez, même toi tu dois l'admettre…Je ne dis pas que ce sera l'homme de ta vie, ou que tu en tomberas éperdument amoureuse, mais vous pourrez passer du bon temps, hein ? Tu feras un effort ? Tu me le promets ? »

« Oui, Mervé… » Soupira Tonks. « Maintenant, si tu me laissais sortir ? »


« Hey ! Dawlish ! Je suis là ! »

Le sorcier, qui semblait là depuis un bon moment, fit aussitôt volte face et un grand sourire d'enfant ravi apparut sur son visage.

Tonks, le jean délavé tombant sur ses hanches, s'approcha rapidement de lui et lui sourit.

« Bonsoir. Excuse moi pour le retard… »

« Tu n'es pas en retard » sourit-il. « C'est moi qui était en avance… »

Se rendant compte que c'était exact, elle ne rajouta rien et s'engagea à sa suite dans le restaurant.

Il s'assirent, et s'emparèrent des menus pour commander. Une fois que ce fut fait, Dawlish posa les coudes sur la table pour lui demander :

« Ca fait longtemps qu'on ne te voit plus, au ministère. Je m'inquiétais sérieusement. »

« Oh…tu sais… J'étais juste un peu….malade… »

« Un peu malade ? Tu n'es pas venue pendant tellement longtemps ! Qu'est-ce qui t'es arrivé ? »

Lisant une réelle angoisse sur son visage, elle détourna les yeux et répondit évasivement :

« J'ai eu quelques problèmes avec mes dons de métamorphage. Ca arrive… »

« En cas de choc émotionnel » remarqua l'auror, sourcils froncés.

Elle regretta qu'il fût si cultivé.

« Non, plutôt l'accumulation de choses et d'autres, disons… »

Dawlish sourit.

« Bon, je ne veux pas t'embeter avec ça. Je suis réellement content d'être ici avec toi ce soir. »

« Moi aussi, tu sais. Et sinon, comment ça se passe, au boulot ? »

Il soupira, las.

« Pas très bien…Mais ça ne pourra pas être pire qu'avec Fudge. Roh celui là, je t'assure ! Je n'oublierais jamais ce qu'il m'a forcé à faire… »

«Tu veux dire ces histoires avec Hagrid, et Dumbledore ? »

« Oui ! Il voulait que je les attaque…Mais je suis fier d'avoir réussi à faire semblant d'attaquer Hagrid, tout en laissant les autres se donner à fond ! Cela a tout de même du l'aider, le pauvre…Non ? »

« J'en suis sure » assura Tonks avec un sourire compréhensif.

« A l'époque, je pensais sérieusement me reconvertir en acteur, tellement je faisais du double- jeu…Mais je suis content que ce soit un peu arrangé. »

Ils se redressèrent, tandis que les serveurs déposaient les plats devant eux.

« Je ne savais pas que tu étais contre les pratiques du ministère, à l'époque. Tu aurais du vraiment devenir comédien… » Sourit-elle. Puis elle poursuivit sérieusement : » Et qu'est-ce que tu penses d'aujourd'hui ? »

« Bon…Evidemment, c'est loin d'être parfait…Les arrestations arbitraires, par exemple…Celle du contrôleur du magico bus m'est resté en travers de la gorge. De toute façon, je suis toujours choqué par ça, et cela date de très longtemps…Du gouvernement de Croupton, en fait.

« J'étais encore à Poudlard, à l'époque, mais je m'en souviens » acquiesça la jeune femme. « Il était horrible. Mais parfois efficace, il faut l'admettre… »

« C'est tellement vrai…Mais vers la fin de sa carrière, il devenait franchement injuste. Tu te souviens du scandale de l'affaire Black ? »

Tonks se sentit pâlir.

« Oui, je…Qui ne s'en souvient pas ? »

« Tu sais, je l'ai connu, Black. Quand j'y repense…Quand il était avec Potter…Je n'y comprends rien, vraiment rien. Peut-être aurait-on vraiment du lui faire un jugement. Ca me semble tellement incroyable ! »

Tonks eut un sourire triste et mélancolique.

« Je vais te confier quelque chose à propos de Black »

« Oh ? Qu'est-ce que tu pourrais bien savoir de lui ? »

« Sirius Black était le cousin de ma mère. »

Un lourd silence s'installa. Dawlish la fixait, abasourdi.

« Vraiment ! » S'exclama t-il finalement

« Oui. Et il était réellement innocent… Sa réhabilitation aurait été bien inutile, maintenant qu'il est mort… »

Dawlish but dans son verre pour se remettre de ces révélations.

« C'est tout simplement incroyable. »

Tonks eut un sourire.

« N'est-ce pas ? »

« Mais si ça n'était pas lui, alors qui… ? »

Un grand cri retentit à cet instant, les faisant sursauter tous deux.

Tonks fit un bond de deux mètres sur sa chaise, et se tourna vers la source du bruit.

Une vitre, de l'autre bout du restaurant, avait été sauvagement brisée, et un hibou fonçait à une vitesse ahurissante vers leur table.

Dans un réflexe protecteur, Dawlish se posta devant Tonks, mais le hibou se contenta de laisser tomber la lettre sur la tête de la jeune femme, avant de faire un tour gracieux pour retournerlà par où il était entré.

Un lourd silence suivit son départ aussi soudain que son arrivée. Tous les clients et serveurs étaient tournés vers leur table et les fixaient avec ébahissement, n'ayant jamais rencontré de hibou aussi pressé et décidé à apporter une lettre. Dans leurs regards se lisaient une certaine curiosité, comme si le fait d'avoir été dérangés dans leur repas leur donnait le droit de savoir ce que contenait le courrier.

Dawlish leur fit comprendre par des signes de main apaisants qu'ils pouvaient retourner à leurs occupations.

Puis il se rassit face à son amie avec un sourire.

« Hé bien ! On peut dire que ça, c'est du service ! Rien de grave, j'espère ? »

Tonks lui sourit et entreprit d'ouvrir le courrier.

Sa bouche s'ouvrit en grand, son regard se brouilla, se perdit, puis elle laissa échapper :

« Oh mon Dieu ! »

« Dieu ? Qui est-ce ? Il lui est arrivé quelque chose de grave ? » S'inquiéta Dawlish. Tonks se leva d'un bond, faisant tomber sa chaise.

« Je dois y aller, Dawlish. Excuse moi… »

Et elle sortit en courant, afin de transplaner rapidement.


Haletante, à bout de souffle, elle arpenta les couloirs blancs.

CLAC ! CLAC ! CLAC !

Ses propres pas effrénés faisaient un bruit à en effrayer les morts.

Elle arriva enfin dans la salle d'entrée, et fonça vers la sorcière à l'accueil. Elle bouscula tous ceux sui faisaient la queue, s'attirant des grognements et des plaintes en tous genres.

Elle s'en fichait comme de son premier chaudron.

« JE CHERCHE REMUS LUPIN ! » annonça t-elle à la femme d'accueil, une fois à sa portée.

« Ce n'est pas une raison pour bousculer tout le monde. Je suis désolée, madame, mais vous allez devoir attendre votre tour »

« NON ! Ecoutez, ça ne vous prendra que quelques secondes…C'est urgent ! »

LA femme roula des yeux, et pointa l'index vers les bancs d'attente.

Tonks eut un soupir furieux, et fouilla dans sa poche. Pourvu qu'elle l'ait sur elle…

Elle brandit fièrement son badge d'auror.

« Je suis AUROR et j'exige que vous m'indiquiez immédiatement dans quelle chambre se trouve Remus Lupin, immédiatement ! »

Un lourd silence s'abattit. A présent, la femme la regardait avec un air anxieux et respectueux, et les gens autour ne semblaient plus pressés du tout.

Elle s'éclaircit la gorge et déclara :

« Remus Lupin se trouve au premier étage, celui des blessures par créatures magiques. Il est dans la chambre Dilys Derwent… »

« MERCI. » fit Tonks sèchement.

Elle rangea son badge et tenta de sortir dignement de la salle.

Une fois dans le couloir menant aux ascenseurs, elle reprit sa course effrénée.

Premier étage…elle supplia du regard l'ascenseur d'aller plus vite… Tourner à gauche…Parcourir le couloir…Pas de salle Dilys Derwent…revenir sur ses pas…Tourner à droite…Dilys…Dilys…DILYS !

Elle prit une profonde inspiration, et frappa à la porte avec un air calme.

« Oui » fit simplement la voix posée de Remus.

Son cœur battant à tout rompre, elle entra dans la chambre.

En la voyant, il pâlit dangereusement, et sembla tenté de se cacher sous sa couverture.

« Oh. Salut, Tonks. »

« Remus…Je suis venue dès que j'ai reçu la lettre de Molly pour me prévenir…Bon Dieu, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? »

« Tu sais, c'était parfaitement prévisible…Ca a mal tourné avec les loups garous… Ils ont fini par en avoir marre de moi et de mes discours moralisateurs, je crois. »

Il eut un rire triste.

« Ils sont déjà hors de contrôle, Tonks… »

Elle se mordit la lèvre anxieusement.

« Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? »

« Ils m'ont attaqué…Mais rien de grave, regarde, je suis déjà presque guéri ! »

Il termina avec un sourire réconfortant. Mais en voyant sa lèvre complètement éclatée, elle sentit les siennes trembler, et fondit en sanglots.

Seule avec lui dans la chambre, debout à quelques mètres de lui, elle se couvrit le visage et pleura.

« Tonks…il n'y vraiment pas de quoi pleurer, je t'assure…Dis moi, j'ai l'air aussi horrible que ça ? » demanda Remus, mal à l'aise.

Il eut un maigre rire gêné.

« Non… »

Elle renifla et le regarda.

« Tu vas rester ici combien de temps ? »

« Oh je ne sais pas trop… Pas longtemps, non… »

Quelqu'un frappa à la porte et entra. C'était un medicomage très jeune, probablement une stagiaire, qui semblait assez timide.

« M. Lupin ? Je vous rapporte vos potions pour soulager vos courbatures…Bonjour madame »

Il adressa un signe de tête aux sorciers présents, et ressortit.

« C'est un brave garçon. Ce matin, il s'était mis en tête de m'annoncer que j'avais été mordu par des loups garous…Le pauvre avait vraiment du mal à me dire cette bouleversante nouvelle. J'ai vite mis fin à ses horribles souffrances en lui déclarant que ce n'était pas la première fois… » Sourit le lycanthrope.

Tonks sourit avec lui à travers ses larmes.

« Ca a du te donner une certaine impression de déjà vu… »

« C'est exactement ça. »

Tonks le regarda avec des yeux perçants, puis demanda :

« Comment ça s'est passé, quand tu l'as appris, Remus ? »

Il soupira profondément, puis déclara :

« On a la sensation que le monde s'écroule sur soi. Quand je l'ai appris, j'étais jeune…donc pas totalement conscient…Pourtant, je savais déjà que c'était une chose horrible. On m'avait appris tellement de mauvaises choses à propos des loups garous ! Au lieu de penser que ça n'était pas vrai, j'ai pensé que j'étais devenu comme ça, moi aussi. »

Il eut un triste rire face à sa naïveté, et reprit à voix basse :

« Mais le pire, ça n'est pas ça…Le pire, c'est la veille de la première pleine lune qui suit. On sait ce qui nous attend, sans réellement le savoir… Tous les medicomage nous ont prévenu : ce sera horrible…douloureux…à la limite du supportable…On en ressortira à moitié vivant, à moitié baigné de l'envie de mourir… Puis une fois que c'est fini…rassuré, tranquille…C'est comme reprendre son souffle après s'être empêché de respirer pendant des minutes…Jusqu'à la prochaine fois… Mais les années passent, on s'y habitue. Ca devient banal. Un épisode normal de la vie courante.»

Et il lui servit encore son triste sourire fatigué.

Elle attendit un peu, et chuchota :

«Remus, j'ai eu tellement peur… »

« Je…te remercie. D'être là, de t'inquiéter pour moi…Malgré mon comportement envers toi. La dernière fois, j'ai très mal agi, et je…je ne sais pas trop quoi te dire pour…me faire pardonner… »

Ne sachant quoi ajouter, il s'empara de sa potion d'une main tremblante et précaire.

Elle se précipita et lui prit le flacon. Puis elle vida son contenu dans un verre, qu'elle mena aux lèvres de Remus. Elle l'aida à boire, avant de prendre une serviette pour lui essuyer le contour des lèvres. Elle s'empara ensuite de la crème posée sur son chevet, et en répandit sur la blessure aux lèvres du loup garou. Il plissa les yeux sous le désagréable picotement. Elle le caressa du bout des doigts, presque imperceptiblement.

Les paupières de Remus tombèrent de bien être et avec un douloureux sourire, elle continua à lui caresser les lèvres. Elle ne savait quoi dire ni faire. La situation devenait absolument hors de contrôle. Un pas en avant, deux pas en arrière… C'était un cercle vicieux duquel aucun d'eux ne parvenait à sortir.

Le medicomage frappa à nouveau, et entra.

« Je suis désolé, Madame…Mais M. Lupin doit se coucher, il…a besoin de sommeil. »

« Oui, bien sur. Je comprends. »

Elle se leva. Remus lui serra brièvement la main, comme dans un réflexe désespéré pour la retenir, mais il la relâcha aussitôt.

« Merci d'être passée, Tonks. »

« De rien, Remus. »

Elle referma la porte derrière elle, doucement.

Elle reviendrait.


Tonksen rêva, la nuit. Elle le vit attaqué par les loups garous, des dizaines à se jeter sur lui, seul.

Elle le vit accroupi par terre, en sang, impuissant, mourant.

Elle sentit sa douleur, elle poussa un cri d'horreur…Et se retrouva dans son lit, haletante et en sueur.

« AIE ! » entendit-elle soudainement dans le silence écrasant de sa chambre.

Aussitôt, elle se sentit aspirée par un fil qui tirerait son nombril…

Harry…

Elle le retrouva – sans surprise – dans un couloir de Poudlard. Dans celui qui contenait l'entrée à la salle sur demande. Elle ne se demanda même pas comment Harry avait pu se blesser seul dans un couloir. En tout cas, il était par terre, une grimace douloureuse sur le visage, sa main massant son pied.

« Harry ? »

« Qu'est-ce que vous faites la ? » s'étonna t-il immédiatement.

Elle ne se sentait pas d'humeur à trouver une explication élaborée. De toute façon, la seule chose qui lui passa par l'esprit fut :

« Je suis venue voir Dumbledore »

Harry eut un air suspicieux sur le visage, et déclara :

« Son bureau n'est pas là, il est de l'autre coté du château, derrière la gargouille… »

Détail gênant, pensa t-elle. Elle répondit évasivement :

« Je sais. Mais il n'y a personne. Il a encore du s'absenter. » Elle espéra que Harry n'avait pas vu Dumbledore le jour même, cela discréditerait grandement son mensonge.

« Ah bon ? » s'étonna Harry. Mais il poursuivit rapidement : « Au fait, vous ne savez pas où il va, quand il n'est pas là ? »

« Non »

« Pourquoi vouliez vous le voir ? »

« Rien de particulier. » répondit Tonks qui tripotait la manche de sa robe, gênée par cet interrogatoire imprévu. « Je pensais qu'il savait peut-être ce qui se passait…J'ai entendu des rumeurs…Des gens ont été blessés… » Elle pria pour qu'il se contente de ces vagues explications.

« Oui, je sais, ils en parlent dans les journaux. Ce petit garçon qui a essayé de tuer ses… »

Se pouvait-il qu'il ne soit au courant de rien en ce qui concernait l'état de Remus ?

« La gazette est souvent en retard sur l'actualité » l'interrompit-elle. « Tu n'as pas reçu de lettres de membres de l'Ordre, ces des temps ci ? »

Elle sentit sa gorge nouée en introduisant ce sujet. Elle avait eu tant de mal à retenir ses larmes, ne serait-ce que durant le trajet…elle voulait paraître forte, surtout devant Harry…Mais ça devenait tellement difficile…Elle sentait que ses larmes commençaient à monter à nouveau, elle revoyait son Remus blessé, si fragile dans la maigre robe blanche des hospitalisés de Ste- Mangouste…

« Plus personne ne m'écrit, depuis que Sirius… » Commença Harry. Puis il leva les yeux vers elle et vit qu'elle était au bord des larmes. Il dut penser qu'elle pleurait la mort de Sirius, car il murmura précipitamment :

« Je suis désolé. Je voulais dire…Moi aussi, il me manque… »

Elle ne voulait pas s'enfoncer un quiproquo sans fin. Elle avait assez pleuré pour la mort de Sirius mais avait réussi à surmonter son deuil. Harry semblait pourtant être sur que c'était la raison de ses pleurs. Il fallait dire quelque chose et s'enfuir…

« Quoi ? Bon, eh bien…à un de ces jours, Harry… »

C'était loin d'être recherché, mais cela suffirait. Elle tourna le dos et traversa le couloir en sens inverse pour sortir du château. Il était dommage que le portoloin ne puisse pas faire le trajet du retour.


Le lendemain fut un jour important : celui où elle reprenait son travail.

En effet, son patron avait accepté de lui confier des missions, meme si elles étaient moins importantes que celles qu'elles vaient l'habitude de remplir.

Ainsi malgré ses cheveux couleur aussi souris que lorsqu'elle attendait sa mort contre son coussi, c'est avec un sourire qu'elle entra dans le quartier général des aurors.

Cet endroit avait toujours été un endroit très bruyant et éclairé, chacun s'activant précipitamment dans son coin. Seulement lorsqu'elle entra, les discussions s'évanouirent et tout le monde la fixa, surpris. LE premier à réagir fut Dawlish.

"Tonks ! Je suis tellement content que tu sois de retour !"

Elle lui sourit, ayant chaud au coeur par sa joie qui paraissait sincère. Elle ressentit un peu de gene en repensant à la manière dont elle l'avait laissé au restaurant. Sujet qu'il évoqua subtilement :

"JE me suis inquiété, hier. Tu sais que si tu as besoin de quoique ce soit, je suis..."

"Ne t'en fais pas, Dawlish. Mais je te remercie, c'est très gentil à toi".

Après un dernier sourire, elle prit le chemin de son bureau, lançant quelques salutations ça et là.

Sur ce bureau, elle prit son dossier. Après lecture, elle se rendit compte que sa mission se résumerait àdonner un cours aux apprentis aurors. Déçue, mais tentant de garder le moral, elle prit une grande inspiration et se dirigea vers la salle de formation des aurors

Lorsqu'elle entra et les trouva tous sagement placés à leur place désignée, attendant avec un mélange de hate et d'inquiétude, elle ressentit un sentiment de mélancolie.

Elle avait eu si peur de tout rater, de ne pas etre à sa place...
Elle avait toujours eu un seul but dans sa scolarité : devenir batteur. Chez les frelons. C'était tout ce qui comptait, les enchantement, potions et métamorphoses n'aviaent aucune importance pour elle ! Lorsqu'elle avait des grands examens, elle se fichait pas mal des notes qu'elle pourrait obtenir et préférait préparer les prochains matchs plutot que revoir ses notes. Pourtant, elle ne se souvenait pas avoir obtenu ne serait-ce qu'un seul mauvais résultat. L'idée qu'elle était douée en magie ne lui était jamais venue à l'esprit. Elle pensait que c'était normal, d'otenir des EE ou des O sans travailler, car tout était tellement facile. C'était Flitwik, lors de son entretien d'orientation, qui lui avait ouvert les yeux. Lorsqu'elle lui avait annoncé avec des yeux brillants qu'elle comptait devenir batteur, il s'était étouffé et avait failli tourner de l'oeil.

"Quoi !"

Tonks l'avait fixé, surprise.

"Où est le problème ? Vous croyez que je n'en ai pas les capacités ?" avait-elle demandé, inquiète.

"Mais enfin, avec vos résultats vous pourriez faire preuve de largement plus d'ambition, Mlle. Tonks ! Vous pourriez facilement devenir médicomage...chercheuse dans les potions...chefde la brigade...voire auror !"

Bouche bée, elle l'avait regardé comme un fou. Et c'est ainsi que pour la première fois, elle avait compris qu'elle était peut-etre un peu plus douée que certains de ses camarades. Mais cela ne l'avait pas empeché d'etre parfois saisie de terribles periodes de doutes. La formation pour devenir auror était extremement difficile, et sortir de Poudlard avec des bons résultats ne suffisait pas. Elle avait maintes fois cru que sa paresse et sa maledresse l'empecheraient d'aller jusqu'au bout etdevenir auror, métier qui finalement était devenu celui de ses reves. Ainsi, elle comprenait la crispation des jeunes assis face à elle. ("jeunes" seulement de quelques années par rapport à elle.)

Elle tenta de les mettre à l'aise en souriant abondamment.

"Bonjour à tous. Je suis l'auror Tonks. Je suis chargée de vos cours d'aujourd'hui..."

Elle relut le dossier que lui avait adressé son supérieur.

"...c'est-à-dire de l'histoire des sorts impardonnables. " Elle releva les yeux vers eux. "C'est bien cela qui était prévu ?"

Tous hochèrent la tete en la regardant avec une certaine fascination. Elle fronça les sourcils, inqtriguée par ce comportement.

"Bien. Alors je vais commencer...Les sorts impardonnables. SAvez- vous par qui ils ont été créés ?"

Il y eut un silence pesant, puis un jeuen homme s'éclaircit la gorge et fit avec hésitation :

"Merwyn le malicieux?"

"Oui, absolument. Comme la plupart des sorts, d'ailleurs. Vous devez sans doute savoir que ce mage, qui vécut au moyen age, sans doute en meme temps queMerlin, est celui grace auquel nos baguettes ont autant d'utilité. Il ne croyait pas en la magie noire ou blanche, en le bien ou le mal. Sa seule volonté était de doter tous les sorciers d'un pouvoir sans limite. Il voulait qu'entre nos mains qui brandissent nos baguettes, nous détenions la possibilité d'effectuer le moindre de nos désirs. Des plus simples - faire voler un objet, agrandir ou rapeticer toute sorte de chose - aux plus compliqués : faire naitre, tuer, renaitre. Ainsi la raison pour laquelle il a créé les sorts impardonnables n'est pas de s'en servir, mais de donner à ses prochains la possibilité de le faire. Pour le bien ou le mal ? Ca n'avait aucune importance, puisqu'il n'y croyait pas."

Elle était ravie de voir tant d'intéret et d'attention dans leur regards, alors elle poursuivit avec plus de passion :

"Une de ses plus importantes volontés était de pouvoir retracer le cours d'une vie avec sa baguette. La naissance, l'évolution, la mort. Pour cette dernière étape, cela n'a pas été très difficile et il a rapidement pu créer un sort permettant de tuer. Selon nos sources, il ne l'a utilisé qu'une seule fois, sur une fourmi. MAis le sort devant offrir le pouvoir de faire naitre - ou renaitre - et celui devant représenter l'évolution d'une vie ont très longtemps été pour lui des problèmes. D'ailleurs ils ont été les derniers qu'il a pu inventer, et est mort peur de temps après."

Elle se tut un instant pour reprendre son souffle et vérifier que leur intéret était toujours aussi important. Aussitot, une jeune femme leva la main.

"Oui ?"

"Je ne comprends pas du tout le lien avec les deux autres sorts impardonnables..."

Tonks sourit.

"J'y venais. Il a donc du finir par se résoudre à l'idée qu'il ne pourrait jamais faire naitre artificiellement, ou redonner vie à un etre mort. Il a alors créé l'endoloris, sort de la douleur. Pourquoi ? On dit que le premier cri que pousse un enfant, est un cri de douleur... Un etre encore si faible, arraché à son cocon si confortable, à la douce tiédeur du ventre de sa mort et à un paisible silence, se voit confronté à la lumière aveuglante du monde réel, à toutes ces voix qui se retentissent de toutes parts, formants des bruits assourdissants et indéfinissables, ces mains qui le pressent de toute part, semblant lui broyer les os, et cet air qui lui comprime les poumons, les lui déchire pour y pénétrer pour la première fois... Merwyn a décidé que s'il ne pouvait nous offrir le pouvoir de faire naitre, il nous offrirait celui qui nous permettrait de revivre notre naissance..."

Un silence ébahi envahit la pièce. Ce qui n'étonna pas Tonks. Elle meme avait eu du mal à y croire...

"Vous voulez dire que l'endoloris...est le sort de la naissance ?"

"Tout à fait." sourit fièrement Tonks."Quant à l'imperium...Voyez vous, selon Merwyn, nous passions nos vies sous les ordres d'une personne au dessus de nous. Pour les moldus leur dieu ou leurs rois, de nos jours les patrons etc...Pour lui, aucun de nous n'est doté d'un libre arbitre et nous agissons tous en fonction d'éléments extérieurs. Ce qui explique pourquoi l'imperium est pour lui le symbole du cours de nos vies."

"C'est extraordinaire..." chuchota quelqu'un au fond de la salle.

Tonks sourit.

"En effet. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, il est mort peu de temps après la création de ces trois sorts. Cependant, le vieillissement lui a procuré plus de sagesse, et il s'est rendu compte par la suite à quel point les sorts qu'ils avaient créés étaient dangereux. Il a beaucoup regretté et les a lui meme appelés sortilèges impardonnables.C'était en réalité à lui qu'était d'abord destiné ce nom. On dit qu'il ne s'est jamais pardonné cette erreur, et que sa dernière volonté avait été que sonamie détruise les parchemins sur lesquels il avait annoté la manière de se servir de ces sorts, chose qu'elle n'a visiblement pas faite."

"Et qui était cette amie ?"

"Morgane. Vous savez, la demi soeur du roi Arthur, ferrue de magie noire..."

Quelques soupirs retentièrent dans la classe, et quelqu'un se plaignit meme :

"Comment a t-il confier une telle tache à une partisane de la magie noire...?"

Tonks rappela :

"Il ne croyait pas en la magie noire."

Une autre jeune femme demanda :

"Et comment nous savons tout ça ? Je veux dire...après tout, Merwyn a vécu au Moyen Age. Comment pouvons nous affirmer la validité de telles interprétations..."

"Grace à Adalbert Lasornette. C'était un théoricien de la magie de la fin du 19ème siècle...Il a trouvé les fameusesnotes et recherches de Merwyn. Il a tout déchiffré, et les a remis au ministère de la magie. Ne vous inquiétez donc pas quant à la validité de ce que j'avance, toues les preuves sont au sein meme du ministère" affirma Tonks avec clin d'oeil.

Tonks attendit d'autres questions, mais comme elles ne vinrent pas, elle déclara :

"Et bien je crois bien que nous avons fait le tour en ce qui concerne les sorts impardonnables...Je peux donc vous laisserattendre votre prochaine intervention."

Elle rangea ses affaires, et leur adressa un signe de la main en sortant de la salle:

"Au revoir à tous, et bon courage !"

Elle arpenta les couloirs du ministère, se sentant plus vivante à chaque pas. Elle regarda sa montre, et décida qu'il était temps de retourner faire une petite visite à son lycanthrope préféré.


Et voilà...pfou. MErci d'avoir lu ;)

Je pense que c'st l'avant denrier chapitre. Ou du moins quelque chose dans le genre.

Maintenant, comme après chaque nouveau upload je n'ai plus qu'à attendre anxieusement vos verdicts... :S

J'espère que vous n'avez pas regretté d'avoir pris votre temps pour lire cette fic, gros bisous à tous.