Chapitre 6


J'observe cette femme qui s'éloigne vers le bureau de l'amiral en chef d'où nous sommes sortis il y a précisément 5 minutes. J'espère que je pourrais un peu discuter avec elle un jour. Je suis curieuse de savoir comment elle vit son métier… Il ne semble pas avoir beaucoup de femmes ici alors ca doit être une véritable épreuve..

Il est un peu long le jaune. Tiens, c'est une idée ça. Les appeler par leurs couleurs respectives au lieu de leur prénom. Ca apprendra à certains de me respecter un peu… Le boulet… Toi-même franchement. Je vais me venger tiens. Le mettre dans l'embarras le plus total jusqu'à ce que j'aie des excuses… C'est gamin comme réaction mais je n'ai pas l'habitude qu'on me tienne tête comme ça. Du haut de ces trois mètres, lui comme ces deux copains vont prendre ma vengeance. Je soupire doucement et pose ma tête sur mes bras, attendant mon guide.

- Saakazukii.. Tu ne veux vraaiment pas m'aaider ? Juuste quelquees minutes histoire de l'effraayer…

- Pas question. Je n'ai pas le temps pour une gamine effrontée… Nous pourrions très bien la tuer maintenant et raconter un mensonge au vieux fou…

- Euuh…. Saans façon…

- Débrouille-toi pour trouver la chambre alors.

Puis, il retourne à son dossier ignorant les plaintes de son collègue qui finit, malgré tout par faire demi-tour. Borsalino ouvre la porte et sort de la pièce en me cherchant du regard.

- Gaaamine ?

- Ici.

Il baisse les yeux pour me voir assise, à même le sol. Je me redresse et essuie rapidement ma jupe. Il m'attrape à nouveau le bras pour me tirer maladroitement dans les couloirs. Le jaune s'arrête à chaque porte dans un immense couloir.

- Fluute…. Mais où est-eeelle ?!

Il me lâche le bras pour s'avancer et ouvrir une porte au hasard. Visiblement, ce n'est la bonne puisqu'il se reçoit une bouteille de shampoing en pleine tête avec un grognement de protestation féminin si j'en crois à la voix.

- Non mais …! Pervers !

J'observe la scène avec des yeux ronds, tandis qu'il se masse la joue gauche où l'amiral Borsalino a désormais une marque rouge bien visible sur la peau. Malgré le manque de compassion, je m'empêche un sourire en croisant les bras.

- Voilà ce qui arrive quand on rentre dans une chambre d'une fille sans y être invité… Et autant vous dire qu'il risque de vous arriver la même chose si vous le tentez avec moi... Avec beaucoup plus de chances d'être blessé …

Je regarde autour et ouvre la porte d'en face. J'y trouve un soldat qui sursaute et se retourne vers moi en tremblant de tous ces membres, apeuré.

- Je … Je n'ai pas fini contre-ami…

Il s'arrête dans sa phrase en me voyant, et ouvre la bouche en bavant en coin. Je le détaille sans scrupule. Un garçon d'environ la trentaine, les cheveux blonds et cours et un visage un peu rond avec un corps fin comme une brindille ! Raw ! Ca risque pas de m'affamer ces machins ! Un léger raclement de gorge le ramène à la réalité et le fait déguerpir à toute vitesse hors de la pièce. Pourquoi il faisait cette tête ? Je suis si effrayante que ça ? Je me retourne vers l'amiral et pose une question toute simple.

- Euh…. Pourquoi il a fait cette tête le soldat ? J'ai fait quelque chose de mal à son égard ?

Je le regarde dans les yeux, tandis qu'il me regarde sérieusement, se demandant si je suis sérieuse. Bah quoi ? Je pose juste une question moi !

Alors que j'attends une réponse, je le vois qui sourit un peu plus. Il est bipolaire, je ne vois que cette solution.


Pendant ce temps, à Poudlard, dans le bureau d'Albus Dumbledore.

- Albus, fait doucement Minerva. Est-ce vraiment prudent de la laisser là-bas avec ces personnes … ? Vous connaissez le caractère plutôt explosif de la jeune femme…

- J'y ai longuement réfléchi ma chère Minerva, et je pense qu'elle sera plus en sécurité là-bas qu'au sein de cet établissement, fait posément le directeur, assis dans son fauteuil en observant sa collègue. J'ai fait ce choix tout en lui faisant confiance… Malgré sa nature, elle a su se contrôler ces dernières années … De plus, mon ami Sengoku est quelqu'un qui a un certain talent pour se faire obéir, et je ne doute pas que la force de l'ensemble de ces hommes…

Les deux s'observent en silence, avant qu'il ne soit à nouveau interrompu.

- Pensez-vous que Cornelius a eu le temps de prévenir son successeur, Rufus Scrimgeour, Albus ?

- Il a de fortes chances, soupire-t-il. Je crains que lui, et Dolores Ombrage ne soient toujours sur les traces de cette jeune fille…

- Vous ne pouviez pas prévoir que cette vieille harpie de Dolores soit aussi …. Dangereuse envers nos élèves Albus, continue Minerva en voyant son directeur pensif. Vous ne saviez pas qu'elle haissaît toutes les créatures surnaturelles de notre monde.. Je n'imagine pas les dégâts qu'elle pourrait faire si elle apprenait l'existence d'un monde parallèle…

Le directeur hoche la tête et la congédie finalement, fatigué de cette journée. Il se tourne vers son phénix, qui pousse un cri mélodieux qui résonne dans toute la pièce, arrachant ainsi un sourire mystérieux au directeur.

- C'est notre plus précieux atout, mon vieil ami… Vous devriez vous rendre compte de sa véritable utilité plus tard, Sengoku… Mais pour l'instant, prenez en soin…


Du côté de la Marine,

Domitille regarde rapidement autour d'elle avant de remonter ses lunettes et de toquer brièvement sur une porte. Elle l'ouvre ensuite en entendant une réponse et se place près de l'entrée, attendant une quelconque parole de l'amiral en chef. Ce dernier préfère d'abord finir son dossier avant de finalement lever les yeux vers la contre-amirale.

- Je t'écoute.

Elle se met droite et parle le plus clairement possible.

- Il n'y a pas d'améliorations mais pas non plus de baisses concernant les dossiers traités. Comme d'ordinaire, c'est l'amiral Akainu qui est en tête et qui fait la majeure partie du travail. La chambre de notre invitée est presque prête. J'ai chargé un soldat de la nettoyer et l'amiral Kizaru doit être en train de chercher sa chambre...
Sengoku hausse un sourcil et coupe Domitille.

- Il est en train de chercher ?

Elle souffle et répond simplement.

- Il ignore où se trouve le bâtiment B mais j'ai dû le laisser se débrouiller pour vous remettre mon rapport en temps et en heure.

Le bouddha se masse les temps d'exaspération mais décide de laisser ce problème pour le moment.

- Très bien, passons. As-tu déjà prévu comment faire concernant les tours de garde ?

Elle hoche la tête et, après avoir rapidement vérifié l'heure, elle reprend.

- Les amiraux se chargeront donc de sa surveillance. Cependant la surveiller chacun huit heures par jour serait trop long et surchargerait leur emploi du temps déjà rempli. L'idéal serait donc de tourner toutes les six heures.

- C'était la conclusion que j'avais moi aussi tiré. Mais il manque une personne dans ce cas.

- ... Gensui, je devine ce que vous voulez faire mais votre emploi du temps étant le plus surchargé, je ne peux pas vous permettre de faire partie de cette surveillance.

- Tu oublies que je suis l'amiral en chef. Je peux très bien ne pas t'écouter et le faire moi-même.

- Vous avez raison mais vous savez que je suis loin d'avoir tort et que j'ai déjà envisagé de près cette possibilité. Avec vos actuelles responsabilités vous ne feriez que vous épuiser inutilement.

L'amiral en chef regarde du coin de l'œil ses dossiers avant de soupirer et d'allonger légèrement le dossier de son fauteuil.

- ... Qu'as-tu à proposer alors ?

La jeune femme s'avance de quelques pas.

- J'ai rapidement calculé et j'en ai conclu que vous pouviez la surveiller trois heures par jour... C'est à peu près le temps que vous prenez pour dorloter votre chèvre ou vous extasier devant elle.

Le gradé le plus puissant de la marine s'empourpre d'indignation.

- Qu... Quoi ?!

Elle attend un peu et souffle.

- Je suis l'ombre de cette base. Il est donc tout à fait normal que j'aie pu voir des choses pour le moins... étonnantes au cours de ces années.

- ... Revenons à notre sujet principal. Trois heures tu as dit ?

Elle hoche de nouveau la tête.

- Et pour les trois heures restantes ? reprit-il

- Je pourrais m'en charger si vous me la laisser durant les heures qui sont aux alentours du déjeuner. C'est le seul moment où je devrais pouvoir.

- Dois-je te rappeler que ces heures te servent à faire une pause ?

- Je n'ai pas besoin de faire de pause.

- ... Bien si c'est ton choix, souffle Sengoku. Je pense pouvoir te laisser répartir les temps de surveillance alors.

- J'y ai déjà réfléchi pendant les brefs trajets dans les couloirs. En partant du principe que la surveillance a commencé à dix-huit heures, Borsalino s'occupera donc de la garder jusqu'à minuit. Par la suite, Sakazuki étant toujours éveillé vers les heures suivantes, il se chargera de la surveillance de minuit à six heures. Après Sakazuki, Kuzan devrait faire l'affaire jusqu'à midi. Je prendrai ensuite le relais jusqu'à quinze heures, vous laissant donc de quinze heures à dix-huit heures. Cela vous convient-il ?

- Ça devrait convenir. Il y a juste l'horaire de Kuzan qui ne me semble pas approprié pour lui.

- Il dort toute la journée. Cela lui apprendra au moins à se lever tôt. De plus, je doute qu'il se laissera réveiller par Sakazuki alors il devrait être à l'heure.

- Je vois. C'est entendu alors. Je te laisse avertir les autres dans ce cas.

Domitille fait un bref salut à son supérieur avant de sortir du bureau et de se diriger vers la chambre qu'occuperait désormais la jeune sorcière. Alors qu'elle arrive devant la porte, un soldat en sort et la bouscule, la faisant reculer de quelques pas. Le soldat se redresse rapidement et pâlit.

- C... Contre-amirale ! Ve... Veuillez m'excuser, je n'ai pas eu le temps...

Domitille a un léger froncement de sourcils qui disparait aussitôt, retrouvant son air impassible.

- Tu avais pourtant le temps nécessaire. A moins que tu n'aies flâné mais dans ce cas c'est un autre problème.

- V... Veuillez m'excuser !

Elle le regarde un instant et soupire.

- Il te reste encore du travail à faire.

Comprenant qu'il pouvait partir, le soldat ne se fait pas prier deux fois et s'empresse de déguerpir. Domitille remonte alors ses lunettes et entre dans la pièce.

- La chambre convient-elle ?