Chapitre 8


J'observe avec étonnement l'échange entre les deux collègues. Je ne suis pas sûre de comprendre la hiérarchie ici... Amiral et contre-amirale, mais le premier semble aussi futé que certains membres au ministère de la magie. Hum… Je ne devrais pas penser ça… Il n'a pas l'air méchant et plutôt conciliant. Donc, pas très autoritaire. C'est toujours bon à savoir pour négocier des petites sorties nocturnes pour visiter un peu l'île.

Je me redresse finalement après environ 3 secondes d'hésitation, et me lève du doux matelas pour m'avancer vers l'amiral Kizaru qui esquisse un lèger pas de recul. Je m'arrête avec une moue et tend une main.

- Bah quoi… On a fait de rapide présentation tout à l'heure mais autant les refaire… Je ne vais pas vous mordre hein….

Lèger plissement de nez chez ce dernier.

- Arrêtez… Malgré ce que vous avez entendu de la part de mon cher professeur Severus Rogue, je ne suis pas si dangereuse… Je l'étais lors de mes premières années en tant que vampire mais c'est loin cette époque. De plus, j'ai permis au directeur la réussite de plusieurs missions pour l'Ordre du Phénix…

Oula… Vu sa tête j'ai beaucoup de choses à expliquer ! Je soupire avant de retourner m'asseoir sur le bord du lit et de l'observer s'asseoir sur le fauteuil qu'il place à environ 3 mètres de ma position. Méfiant quand même.

- Par quoi commencer ? Ça serait plus facile si vous me posiez directement des questions… Mon monde est tellement complexe que je n'arriverais pas à parler de tout dans un temps aussi limité tout en bâtissant un schéma global.

Je le vois qui réfléchit un instant, puis parle de sa voix si monotone.

- C'est quoi un maangemort ?

Il n'y va pas par quatre chemins. J'aime bien. Pas besoin de me casser la tête pendant 30 minutes avec ce type pour se faire comprendre.

- Ce sont les criminels que nous sommes chargés d'éliminer dans mon monde, et qui sont commandés par le fameux mage noir que nous avons surnommés Vous-Savez-Qui, ou Celui-Dont-On-ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom… Bon, le directeur a dit son nom, alors je ne vais pas me gêner... Voldemort.

Un haussement de sourcil accompagne un terrible silence, tandis qu'il croise les bras. J'ai dit quelque chose de travers. Ça ne risque pas d'améliorer les choses ces discussions si ça part de traviole à chaque fois.

- Doonc tu ess la fille d'un de ces crimiinels ?

- ….

C'est bien ce que je pensais. Il a tout gobé ce que la vielle folle a balancé sur moi.

- Non. Je suis orpheline dès ma naissance, et aucune preuve n'a démontrée à ce jour que j'étais la fille de l'un d'eux. Et si c'était le cas, je ne pense pas que je serais ici en train de discuter avec vous. Ces enfoirés cherchent à agrandir leurs rangs chaque seconde qui passe là-bas, et il n'y a aucun vampire parmi eux à ce jour.

Il continue de me fixer, peu convaincu par ma réponse.

- Question suivante … ?

- Pourquoi tooi ?

- Pourquoi le directeur m'a choisi moi, pour venir ici ? Je l'ignore comme vous. Il m'a mise au courant seulement 10 minutes avant notre arrivée dans le bureau de … Euh…. J'ai oublié son nom…. Du monsieur à la tresse… Il m'a juste avoué qu'il avait hésité entre moi et une fille de la maison Griffondor.. Hermione Granger. La Miss-Je-Sais-Tout.. Quelle plaie cette fille…

- Griffoondoor ?

- Ah oui ! Ce sont les quatre maisons à Poudlard ! Lorsque nous sommes arrivés en première année, le professeur McGonagall nous a dit que cette école serait comme une seconde famille…. Et que nous serions répartis dans 4 maisons qui sont Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigne et Serpentard. On y est répartis par le Choixpeau magique… Une fois disposée sur la tête, il arrive à percevoir les traits de caractère de l'élève… Et ce sont ces derniers qui lui permettent d'envoyer l'élève dans les différentes maisons… Vous me suivez ?

- …

Je prends ça pour un oui. Je m'éclaircis un peu la voix et récite doucement.

- Si vous allez à Gryffondor vous rejoignez les courageux. Les plus hardis et les plus forts sont rassemblés en ce haut lieu.
Aux yeux de Gryffondor, il fallait à tout âge montrer par-dessus tout, la vertu de courage. C'est le majestueux lion.

Je sors ma baguette et je commence à faire apparaître, sans mouvement brusque, les différents symboles des maisons.

- Si à Poufsouffle vous allez, comme eux vous s'rez juste et loyal. Ceux de Poufsouffle aiment travailler et leur patience est proverbiale. Poufsouffle avait le goût du travail acharné, tout ceux de sa maison y étaient destinés. Un blaireau..

Un deuxième animal scintille doucement aux côtés du lion.

- Si vous êtes sage et réfléchi Serdaigle vous accueillera peut-être. Là-bas, ce sont des érudits qui ont envie de tout connaitre. La passion de Serdaigle envers l'intelligence animait son amour des bienfaits de la science. C'est un magnifique aigle…

L'aigle s'allume à son tour, laissant le dernier entouré de vert seul dans la pénombre.

- Vous finirez à Serpentard si vous êtes plutôt malin, car ceux-la sont de vrais roublards qui parviennent toujours à leur fins. Serpentard, assoiffé de pouvoir et d'action, recherchait en chacun le feu de l'ambition. (Pause) Vous devinez maintenant chez qui je suis… Je suis de la maison de serpentard... Une grande partie de ces criminels désormais traqués sont passée par cette maison. Ces mêmes odieux personnages qui tuent sans pitié, les innocents aujourd'hui… Je ne partage pas les idéologies de ces ordures. Que cela se sache... Et ne redîtes plus jamais que je suis la fille de l'un de ces enfoirés devant moi ! Si cela devait être vrai.. Je mettrais fin à mes jours simplement… Mais, au fond de moi je sens que la vérité n'est pas aussi simple et je compte bien découvrir les secrets que me cache Albus Dumbledore sur mon histoire…


A Pourdlard..

Le temps s'écroule lentement. Les élèves reviennent petit à petit, se racontant leurs vacances. Dans son bureau, le directeur est en proie à une migraine avec Minerva McGonagall, qui depuis leur retour ne cesse de lui faire la morale comme un enfant ayant fait une énorme bêtise.

- Quelle est la prochaine étape Albus ?! La nomination de Severus au poste des défenses contre les forces du mal, et puis ça ?! Où avez-vous donc la tête ?!

- Voyons Minerva… Je vous ai déjà expliqué que les raisons de ce choix ne regardaient que moi, et vous les découvrirez en temps voulu, réplique Dumbledore.

- Je ne remets pas en cause vos connaissances, mais vous avez bien vu leurs réactions ! Mais notre élève serait bien mieux dans notre monde, entourée de personnes compétentes !

- Ca suffit Minerva, coupe Dumbledore. Je ne reviendrais pas sur ma décision, et si vous êtes si inquiète pour cette jeune femme, qui n'est pas votre élève, vous pouvez lui rendre visite... Maintenant, retournez à vos occupations.

A peine frustrée d'avoir été coupée, la directrice des Gryffondor le fusille du regard avant de partir en claquant la porte. Les élèves s'écartent dans le couloir, trop effrayés d'être puni. Elle rentre dans son bureau et sort de nombreux livres couverts de poussière.

- J'imagine que nous ne pouvons pas compter ni sur Albus ni Severus pour surveiller ce qui se passe là-bas… J'irais moi-même alors !

Alors que je m'étire, je me reçois plusieurs bouquins plutôt lourds et m'écroule sur le sol, la tête en avant.

- Niiaaa !

Je suis littéralement écrasée par environ une dizaine de livres plus épais les uns que les autres. Je grogne avant de me redresser, couverte de poussière et toile d'araignée.

- Grr… Encore du boulot ? Comme si je n'en avais pas assez avec les devoirs de McGonagall et Rogue, il faut qu'on m'en rajoute…

J'attrape le premier livre à ma portée et souffle dessus pour évacuer toute la poussière. Je fais une grimace avant d'éternuer.

- Arf. Ça fait un moment qu'il n'a pas vu la lumière du jour celui-là…

J'observe le titre du libre écrit en doré, et en taille moyenne sur la première de couverture : Les animagus pour les débiles ! J'en attrape un autre : « Les animagus, ou comment savoir se métamorphoser en l'animal rêvé. » Ces livres… Ce sont ceux de la réserve qui m'ont été interdit d'accès toutes ces années à Poudlard ! Je relève la tête, avec un sourire avec le ciel que je ne vois pas d'ailleurs et souffle.

- Merci professeur McGonagall.


Du côté de la Marine,

Les heures qui suivent se passent dans le plus grand des silences. Kizaru, devant la porte, se met à bailler. Cela fait un moment qu'Emily est dans sa chambre. Il avait pu vaguement la voir entourée de livres mais avait préféré la laisser. Il attend donc que son tour de garde passe. Son estomac se met alors à grogner, lui faisant étirer une grimace. Quelle idée de mettre son tour de garde à l'heure du repas ? Au moment où cette pensée lui effleure l'esprit, Domitille apparaît soudainement ce qui fait sursauter l'amiral jaune. En la reconnaissant, il soupire et s'adosse de nouveau contre le mur.

- Je m'ennuiiiie.

Elle ne répond rien et se contente de déposer un plateau ainsi qu'un jeu de cartes près de Borsalino avant de disparaitre tout aussi soudainement. L'amiral soupire alors et s'assoit pour manger un peu. Une fois fait, il scrute le paquet de cartes et hausse les épaules avant de l'attraper. Il entreprend ensuite de faire un château de cartes. En pleine concentration, son château de cartes s'écroule et il voit le pied du coupable. Il lève alors la tête.

- Eeeeeeh ! Regarde un peu devaaant toi Kuzaaaan.

L'amiral bleu ne semble pas le moins du monde désolé et se contente de bailler avant d'observer les dégâts qu'il vient de causer.

- Pas vu... Qu'est-ce que... euh... tu fais là ?

- C'est mon tour de surveilleeeer.

- Heu... qui ?

- L'invitééée.

- Il y a une... invitée ?

- Ouiiii. La sorcière de tout à l'heeeeuure.

N'importe quelle personne passant par là et voyant cette scène serait loin d'imaginer que ces hommes soient considérés comme les piliers de la marine. Pourtant c'est bel et bien le cas, ce qui explique le fait qu'aucun soldat n'ose venir les interrompre malgré le fait qu'ils bloquent le couloir, obligeant les passants à faire un détour.

- Pas de chance...

- Toi aussi tu vas devoir la surveilleeer.

- Hm... Pas été mis... au courant.

- Siiii. Tu as dû oublieeer.

Aokiji baille de nouveau et se cure l'oreille tout en regardant en direction de la porte de la chambre.

- Bah. Peu importe. Je sècherais.

- Tu peux paaas. Tu vas te faire taper sur les doooiigts.

- Hm. Pas grave. Aller, bonne chance avec... euh... j'ai oublié.

L'amiral bleu part tranquillement, laissant le plus âgé s'ennuyer avec son paquet de cartes.


Dans le bureau de Sengoku...

Sengoku avait convoqué Domitille dans son bureau. Cette dernière se trouve donc, comme d'ordinaire, à attendre que l'amiral en Chef prenne la parole.

- Tout se passe bien pour le moment ?

- Affirmatif. La jeune sorcière lit quelques livres et malgré son ennui apparent, l'amiral Kizaru n'a pas délaissé ses fonctions.

- Bien. Je ne m'inquiète pas trop pour Borsalino... En revanche, j'aimerais que tu surveilles Sakazuki durant les prochains jours.

- Voulez-vous dire pendant ses tours de garde ?

Sengoku hoche la tête et se redresse.

- Je me doute bien qu'il n'apprécie pas particulièrement mes décisions.

- Amiral en Chef, l'amiral Akainu est certes impulsif mais il obéit aux ordres mieux que quiconque.

- Je sais. Cependant, le problème est là : il est impulsif. Nous ne savons pas comment il réagira si notre invitée se décidait à faire quelques bêtises. Garde un œil sur lui.

Domitille, peu convaincue, hoche tout de même la tête puis fait le salut réglementaire.

- Comme il vous plaira.

Elle quitte ensuite le bureau pour retourner rapidement à ses occupations, une partie de son temps devant être consacré à une surveillance en plus.

Borsalino finit par voir Sakazuki arrivé, pile au douzième coup de minuit. Le jaune se redresse alors avec son sourire simple toujours collé à son visage.

- A l'heure comme d'habituuuude.

Akainu se contente d'un vague grognement comme réponse et se place devant la porte, laissant enfin Kizaru partir.

- Ne t'endors paaaas.

- Je ne suis pas Aokiji.

- Je saaaais.

Puis le jaune disparaît au détour d'un couloir. Sakazuki soupire et regarde autour. Domitille, quant à elle, est tapie dans l'ombre depuis une dizaine de minutes, surveillant le moindre geste. Le tour de garde suivant peut donc commencer.


Alors vos remarques ? :3 !