Chapitre 9 :


Je relève la tête. Je remarque une nouvelle présence devant la porte. Qui est-ce cette fois-ci ? Je plisse les yeux et prend une grande inspiration. Il dégage une forte chaleur, une surdose d'énergie et un fort sentiment d'ennui. Bon, ce n'est pas étonnant vu la situation. Je crois que cet homme n'apprécie pas les décisions de son supérieur… Un deuxième Severus Rogue mais peut être plus dangereux si j'en crois aux murmures des soldats. Ils sont terrifiés par cet individu… Mh.

Mon vieil instinct me dit qu'il ne faut pas le fâcher. Maaaaais… Je m'ennuie tout simplement. J'ai déjà terminé tous mes livres, et je fixe bêtement la porte espérant peut-être qu'elle s'ouvrira sur quelqu'un d'intéressant mais non ! Ils préfèrent tous rester dans le couloir, à la vue de leurs soldats s'attirant les moqueries discrètes de ces derniers. Et ma curiosité est redevenue vive ! Flûte quoi… Déjà que le premier n'était pas très bavard mais lui, ça risque d'être encore plus difficile de l'approcher !

- Vous n'êtes pas obligés de rester dans le couloir, vous savez ? Vous êtes ici chez vous, amiral…

J'entends un vague grognement derrière la porte, mais aucun mouvement supplémentaire. Il a entendu, c'est déjà une bonne chose. Je ne vais pas aller le chercher quand même ? …. Si ? C'est très tentant, mais quelque chose me dit qu'il pourrait le prendre comme une attaque contre lui..

- Emma.

Plop

Un elfe de maison apparaît dans la chambre, le visage rayonnant de son sourire habituel.

- Mademoiselle Emily m'a appelé ?

- Effectivement. Va me chercher un bon café bien fort et une couverture puis amène-les-moi s'il te plait. Je crois qu'il ne semble vraiment pas vouloir venir dans cette pièce de son plein gré.

L'elfe repart aussitôt tandis que je me lève pour aller ouvrir la porte. Cherchons un moyen correct pour engager la conversation. Hm... Bonjour ? Non... Il fait nuit en plus ! Bonsoir, moi c'est … Nàn, trop direct ! Raw !

Ça m'énerve déjà.. Obligée de jouer une fille sérieuse pour donner une bonne image de Poudlard. Franchement ! Ce n'est pas à moi qu'il faut demander ça ! Je vais donner l'image de moi-même et tant pis si ça ne plaît pas au directeur ! Rien ne vaut une personne naturelle !

J'ouvre tranquillement la porte et sans que je puisse avancer, un étrange liquide avance vers moi dégageant une forte chaleur. Je reste plantée à la fixer alors que la masse s'infiltre toujours plus. Elle m'entoure désormais et j'observe le dos de l'amiral qui fait face à moi, me cachant néanmoins la vue sur les coupables de cette hausse de chaleur. Je penche la tête.

- P….pitié... amiral… On …. N'allait… rien…faire…

Des soldats ? J'ignore encore ce qu'ils ont ou allaient faire, mais le supérieur n'a visiblement pas apprécié. Vu l'heure avancée qu'il est, j'imagine qu'ils ne sont pas plus autorisés que nous, à sortir une fois la nuit tombée. On est à égalité alors.

J'avance d'un pas, mettant les pieds dans la lave. J'écarquille les yeux tandis qu'une violente douleur me parvient et me fait reculer tandis que je retiens avec grande peine ma plainte.

Je crains la lave ?! Depuis quand c'est possible ça ? Moi qui me croyais intouchable par tous les éléments de la nature, voilà que je découvre ça… Je relève les yeux. Il n'a pas remarqué ma présence, c'est une chance pour l'instant. Et les soldats ont l'air en grand danger, et j'ai vraiment de la pitié pour eux. Ce n'est pas mes problèmes mais aucuns d'entre eux, ne mérite le sort d'être carbonisé. Je souffle, et serre les dents avant de traverser lentement le lac de lave et attrape fermement le bras de l'amiral le forçant à tourner la tête.

- Ça suffit. J'ignore ce qu'ils ont fait ou comptaient faire mais, ce n'est pas le moment pour s'en occuper. Calmez-vous... Et par pitié, faîtes revenir votre fichue lave en vous ! C'est … douloureux… Vraiment…

Je fais un signe discret aux soldats qui déguerpissent sans un merci et serre les dents tout en relâchant le géant.

- Je comprends mieux …. Les visages effrayés des soldats d'un coup.. Parce que je crois que niveau dangerosité, on est au même stade.

Je recule et referme la porte derrière moi pour m'écrouler contre le mur, les pieds fumants, et une lèvre fortement abimée.

Plop

- Mademoiselle Emily… Le café et la couverture sont prêt…

L'elfe dépose le tout sur le bureau et se tourne vers moi, n'entendant pas de réponse. Je l'observe sans rien dire, mais elle comprend aussitôt le problème à la vue de mon bas fortement dévorés par les flammes.

- Je vais chercher le professeur McGonagall pour vous aider Miss !

- Non …. Surtout pas. Il est tard, et elle n'est pas de garde cette nuit d'après mes souvenirs. Ce n'est pas la peine de la déranger. Va me chercher de quoi me soigner, Emma. Je vais m'en occuper.

Je me traîne jusqu'au lit, sur lequel je m'assois péniblement. Plus jamais je ne prends un risque comme ça. Qu'ils aillent voir ailleurs si j'y suis les soldats la prochaine fois ! Je serre les poings essayant de me calmer, d'oublier cette douleur…. Et cet enfoiré qui s'en fout royalement derrière la porte !

- Espèce de dégénéré impulsif !


Du côté de la Marine,

Domitille avait dû s'absenter pour une urgence à l'infirmerie. A son retour, elle découvre des soldats apeurés et de la lave s'étendant dans le couloir. Elle soupire, semblant simplement ennuyée ce qui est anormal dans cette situation. Au moment où elle compte intervenir, la jeune sorcière agrippe le bras de l'amiral rouge avant de lui crier dessus puis de refermer brutalement la porte. Les soldats en profitent pour s'éclipser, mettant Akainu dans une colère noire même s'il se décide à faire disparaître sa lave, non sans un grognement.

La contre-amirale soupire alors et se replace au même endroit. Sakazuki finit par reprendre une once de calme jusqu'à ce que la sorcière hurle :

- Espèce de dégénéré impulsif !

Il tique et tourne la tête, s'apprêtant à entrer dans la chambre. Domitille intervient alors en s'avançant. Elle pose sa main sur l'épaule d'Akainu dans un geste mesuré afin de ne pas se faire brûler par inadvertance. L'amiral tourne de nouveau la tête et prend un air sévère.

- Lâchez-moi. Cette sorcière a besoin d'être remise à sa place.

- Ne faites rien qui puisse donner raison à l'amiral en chef.

Akainu claque la main de la contre-amirale, la faisant reculer.

- Cela ne vous concerne en rien. Plus important, que faites-vous là ?

Domitille soupire et remonte ses lunettes.

- Je suis chargée de vous surveiller sur ordre de l'amiral en chef Sengoku.

- N'a-t-il pas mieux à vous faire faire ?

- Peu importe qu'il y ait mieux ou non.

Akainu peste et croise les bras.

- Il aurait aussi bien pu vous charger directement de la surveillance de la sorcière dans ce cas.

- Cela ne durera que les premiers jours. Le temps que les soldats cessent de trainer dans ces couloirs la nuit et que je puisse dire à l'amiral commandant en chef que vous pouvez assurer vos fonctions sans causer de dégâts.

- Je n'ai pas besoin d'être surveillé.

- Vous venez juste de nous prouver le contraire.

Akainu devient plus irrité ce qui fait de nouveau soupirer Domitille. Elle sort rapidement sa montre puis la range et se recule encore. Un silence se fait tandis que les deux marines s'observent. Au bout d'un moment, Domitille finit par soupirer et fait demi-tour.

- Je vous préviens amiral Akainu. L'amiral en chef ne vous porte pas dans son cœur. Cependant, vous faites du bon travail alors je ne lui rapporterai pas cet incident et je m'occuperai personnellement de sanctionner ces soldats. Evitez donc de refaire ce genre d'erreur.

Akainu parait légèrement surpris malgré sa mauvaise humeur toujours visible.

- Depuis quand cachez-vous ce genre de détail à Sengoku ?

Domitille s'arrête un instant mais reprend aussitôt sa marche pour disparaitre dans l'ombre tout en prononçant un simple :

- ... Bonne nuit amiral Akainu...

Le couloir redevient complètement silencieux alors que chacun retourne à sa position initiale.