Chapitre 10 :


Assise sur le lit, je grimace quand l'elfe de maison Emma applique de quoi soigner les brulures au niveau des pieds et au-dessus sur mes jambes. Je serre les dents pour éviter de crier. Bordel ... Ca faisait longtemps que je n'avais pas ressenti la douleur comme ça ! Grrr. Ce type est vraiment dangereux et impulsif avec un pouvoir qui le dépasse largement. En cas de problème, il ne contrôle plus rien, et voilà le résultat. Blessure à gogo pour ceux qui s'y frotte !

- J'ai presque fini, mademoiselle Emily, couine Emma en frottant à nouveau un coton imbibée d'alcool.

Je ferme les yeux en gémissant. Au moins, j'ai tenté une fois le diable et ça ne risque plus d'arriver avec ce type.

- Tu as pris une trousse de secours complète, Emma ?

- Oui, mademoiselle…

- Passe la moi. J'ai une autre solution plus rapide pour éteindre cette douleur infernale.

- Mais…

- Emma, passe-moi cette trousse immédiatement.

L'elfe courbe la tête et prend la mallette de premier secours qu'elle me tend sous ma voix autoritaire. Je la prends rapidement et ouvre pour en étudier le contenu. Elle est complète comme dit avant. Je prends une seringue et en retire le piston pour pousser le liquide à l'intérieur. Je place l'embout de la seringue au niveau de mon visage et la dispose sous l'une de mes très légères canines que je possède.

- Que faîtes-vous mademoiselle ?

- Je fabrique un venin capable de calmer la douleur comme une sorte de morphine. Tous les vampires en fabriquent, et c'est ce qui permet de paralyser ou de tuer nos proies… Si on se nourrit d'humain ou d'animaux pour une grande majorité des miens…

- Vous ne devriez pas vous nourrir que de ce sang fabriqué..

- J'y ai pensé… Ce sang ne me suffira pas pour me battre lors de la guerre..

Je remplis rapidement la seringue jusqu'au rebord du liquide blanc et la rebouche rapidement avant de la planter à l'endroit où ma peau est gravement brulée. Je serre les dents, et déverse rapidement le liquide sous la peau. Je recommence l'opération de l'autre côté et m'allonge doucement sur le lit, les yeux lourds.

- Je … me sens fatiguée d'un coup..

- Mademoiselle devrait se reposer, couine Emma. J'irais chercher Madame McGonagall demain pour vérifier votre état…

J'hoche difficilement la tête et laisse l'elfe me couvrir d'une couverture avant de disparaître à nouveau. Pourquoi ça tombe toujours sur moi les missions suicidaires de ce genre ?

A Poudlard.

Minerva McGonagall soupire et congédie l'elfe de maison qui repart aussi auprès de la jeune femme, encore endormie dans la base marine. Les problèmes commencent. Ce n'est pas étonnant, se dit-elle à en observant les élèves qui apparaissent dans la grande salle, pour le déjeuner matinal. Cette alliance ne la satisfait pas complètement et ne la rassure pas plus. Albus est un homme de confiance, mais depuis peu, il semble se renfermer sur lui-même ; et se rapproche un peu plus du jeune Potter avec lequel il passe des soirées. Elle ignore complètement le but de ces soirées, mais elle sait que le directeur repose tous ces espoirs sur les épaules du jeune Gryffondor. Elle porte doucement sa tasse de thé à ces lèvres et tourne la tête quand Seveurs Rogue apparaît d'un mouvement de cape à ces côtés.

- Bonjour Minerva, claque froidement Rogue en s'asseyant à sa droite.

- Bonjour à vous aussi Severus…

- Vous semblez nerveuse Minerva… Je me trompe ? fait-il en la fixant.

- On m'a informé que votre élève a été blessée la nuit dernière Severus… Je crains que le tempérament de votre étudiante ne plaise pas à tout le monde…

- Je m'en doutais... Néanmoins, je n'irais pas contre les décisions d'Albus quoi qu'il se passe.

- Je vois, soupire McGonagall. Il faudrait quand même que vous lui rendiez visite afin de voir si elle travaille correctement… J'irais moi-même y faire un tour afin de l'aider.

L'aider ? Rogue la regarde, un sourcil levé.

- … Je crois avoir un doute sur la personne dont nous parlons, ma chère Minerva…

- Si vous vous intéressiez un peu à vos élèves, vous sauriez que mademoiselle Emily désire faire l'école prestigieuse des Aurors… Et qu'elle a besoin d'avoir les meilleurs notes possibles afin d'y parvenir et je crois qu'elle a de gros lacunes en potions.

Puis, elle se lève, une tasse de thé en main et repart dans son bureau pour corriger les devoirs des élèves. Très mauvais en passant.. Dommage qu'une jeune personne remontait quand même les notes..

Légèrement secouée, je finis par ouvrir les yeux en grognant fortement, pestant contre celui ou celle qui ose la déranger pendant un léger coma passager. Un peu trop, et je n'ai pas eu le temps de guérir complètement des brûlures de l'autre idiot avec son costard rouge. Il serait le premier à être sur ma liste des mauvaises plaisanteries à faire, quand ils auront le dos tourné tiens !

- Quoi ?

- Le professeur Rogue désire s'entretenir avec vous dans une heure, fait doucement Emma. Vous devriez vous préparer et vous nourrir…

- Punaise….. Il est à peine 6 heures du matin et j'ai déjà du boulot. Grrrr…

Malgré tout, je me lève en grinçant des dents. La douleur est toujours présente, mais elle est supportable encore… Je prends une douche froide pour me réveiller, et ressort de la salle de bain en séchant rapidement mes cheveux pour être présentable. J'enfile mon uniforme et m'attache les cheveux en queue de cheval comme à mon habitude. Je tourne la tête et m'approche de la porte. Il est toujours là… Akainu je crois….

- Emma, apporte-moi un nouveau café…

- Tout de suite !

J'attends une dizaine de secondes et l'elfe me tend à nouveau une tasse rempli du liquide affreux qu'est le café. Beurk. Affreux cette odeur. Je soupire, et ouvre la porte.

- Amiral … ?

Il tourne lentement ces yeux vers moi, et plisse les yeux. Il m'en veut clairement.

- J'ai pas besoin de vos remarques sur mon comportement de tout à l'heure… Je propose de passer à autre chose… Cela risque d'arriver souvent vu nos caractères plutôt… Euh… Comment définir un tel écart ? Fin bref… Ca rendrait malheureux mon directeur… Et ça ne faciliterait pas la tâche à votre chef, n'est-ce pas … ? Alors, pour m'excuser, j'vous offre un café … Il me semble que vous aimez ça si j'en crois à la minuscule tâche sur votre col…

Regard méfiant. Aucun mouvement. Je reste immobile, mais tend néanmoins la tasse vers l'amiral, la tasse brulante de café noir. Prendra ou pas ? Ennemi ou pas ?


Du côté de la Marine,

Akainu la regarde d'un air plus méfiant que jamais. Il prend tout de même prudemment la tasse et observe son contenu. Rien d'anormal à première vue. Il porte la tasse à ses lèvres alors que la sorcière se recule légèrement.

Quelques instants plus tôt, Domitille regarde l'heure et voyant que six heures étaient passées elle soupire en constatant que l'amiral bleu n'était toujours pas présent. Elle sort donc de sa cachette pour chercher Aokiji. En une dizaine de minutes, l'amiral Akainu ne devrait pas avoir le temps de faire trop de dégâts si quelque chose tournait mal. C'était à espérer en tout cas. Elle ouvre la porte des appartements du bleu. Vide. Elle tente son bureau. Tout aussi vide. Elle souffle alors et examine les alentours puis elle marche rapidement et ouvre une autre porte : le bureau de l'amiral Kizaru. Elle y trouve le plus jeune des amiraux dormant tranquillement, n'ayant pas l'air d'avoir remarqué quoi que ce soit. Elle soupire alors et le réveille sans ménagement d'un coup de pied dans les côtes. Aokiji enlève alors son cache yeux en grimaçant.

- Hm... Mal...

- Vous êtes en retard de 3min 48. Veuillez vous lever immédiatement afin d'aller assurer vos fonctions.

- Pas envie.

Après ces paroles, Aokiji lui tourne le dos et referme les yeux. Domitille sort alors sa montre à gousset et attend une minute avant d'empoigner le bras de l'amiral et de le tirer.

- Vous pesez amiral alors si vous pouviez vous lever.

- Non...

Elle soupire et se résigne à l'emmener vers la chambre de la sorcière en le trainant. Elle avance donc calmement, tel un automate. Sengoku les croise et hausse un sourcil.

- Que faites-vous ?

- L'amiral Aokiji refuse d'assurer ses fonctions.

L'amiral en chef soupire et scrute Kuzan.

- Aokiji. Ce n'est absolument pas le moment de faire l'enfant.

- Pas grave.

Domitille regarde de nouveau l'heure et commence à perdre patience.
Une idée lui vient alors en tête et, après avoir pris en compte tout ce dont elle avait besoin, elle tourne la tête vers l'amiral toujours au sol.

- ... Amiral Aokiji. Un dossier en moins pour chaque heure passée à bien surveiller.

L'amiral semble intrigué et relève légèrement la tête pour la regarder.

- Hum... Intéressant. Combien d'heures pour... ? Euh...

- Vous devez surveiller la sorcière six heures par jour.

Il lève les yeux au ciel et laisse retomber sa tête.

- Trop peu... Hum... Trois... sinon...

Domitille fait alors un rapide calcul dans sa tête. Dix-huit dossiers simplement pour qu'il surveille n'en valait pas la peine et cela serait trop en plus pour elle...

- Deux dossiers. Deux dossiers par heure donc douze dossiers à chaque surveillance bien faite.

Aokiji réfléchit puis hoche la tête et se lève en baillant. Il se dirige ensuite d'un pas trainant vers la chambre de la sorcière. Sengoku soupire.

- Tu es sûre de toi ? Tu sais bien que le travail que tu enlèves sera pour toi du coup.

- Douze dossiers en plus sont faisables. Bonne journée Gensui.

La contre-amirale suit rapidement Aokiji, n'ayant aucun mal à le rattraper vu la vitesse à laquelle il va. Elle soupire, pose une main sur son dos et le pousse un peu afin qu'il accélère le pas. Ils finissent par arriver et Domitille regarde de nouveau l'heure.

- Vous venez de me faire perdre 11min 52 avec vos bêtises, amiral Aokiji. Je prendrais donc la relève à 12h12 au lieu de 12h aujourd'hui.

Elle se tourne ensuite vers Akainu et fait un bref salut de marine avant de continuer.

- Vous pouvez reprendre vos fonctions habituelles, amiral Akainu. Sur ce...

Elle fait demi-tour et part rapidement, du travail en plus à sa charge.