Chapitre 11 :
Je regarde avec un peu de regret, l'amiral Akainu qui s'en va pour laisser la place à son collègue qui m'observe avant de s'allonger tranquillement, en baillant. J'hausse un sourcil. Déjà qu'il est en retard, mais en plus il se permet de se rendormir au lieu de me surveiller ? Mais… C'est parfait !
Je regarde dans le couloir. Bon. L'amiral en chef est encore à l'autre bout du couloir, pour vérifier que son amiral reste à son poste. Il n'est pas prêt de bouger et va vite ronfler. Parfait parfait…
Je rentre à nouveau dans la chambre et observe autour. Le professeur Rogue ne devrait plus tarder. J'espère que cette entrevue ne sera pas longue. J'ai hâte d'aller me balader un peu sur cette île ! Je retourne m'installer en tailleur sur le lit, et attend quelques minutes avant d'un plop sonore ne retentisse dans la pièce, laissant apparaître mon cher et tendre professeur favori. Il reste à une distance raisonnable, le corps droit m'observant froidement comme à son habitude.
- Professeur Rogue…. Que me vaut votre visite ce beau matin ?
- J'ai appris par ma collègue, de vos ambitions dans la carrière d'auror…
- Et donc … ? Vous comptez m'en empêcher, professeur ? Parce que ce n'est pas ce que vous, avec Dumbledore avez prévu ? Dans moins de deux ans, je quitterais une fois pour tout Poudlard. Je dois donc déjà me préparer à une carrière future, et je n'ai pas la moindre envie de rester ici parce que je représente un danger !
- Ni Albus, ni moi n'avions l'intention de vous obliger à rester dans le château, fait-il en s'avançant. Sachez seulement que vos chances de le devenir sont très réduites…
- Et pourquoi ça ?
- La formation pour le devenir est une formation extrêmement difficile et intensive…
- Cela ne me pose aucun problème, professeur.. Je suis spéciale comme vous le savez très bien..
- Justement.. Il y a peu de chances que le ministère intègre un membre de ceux qu'il nomme les « suceurs de sang » dans ses élites que sont les aurors…
- Et si je faisais mes preuves ? Cela fait bien des années qu'il ne recrute plus aucun aurors ! Pourtant, le climat dans lequel est plongé notre monde montre à quel point, le monde sorciers en a besoin..
- En effet… Mais le ministre de la magie Scrimgeour est aussi têtu que son prédécesseur..
- Je vois… Je dois donc abandonner cette perspective selon vous, professeur ?
- Je ne dis pas cela, fait-il sérieusement. Continuez de fournir toute votre énergie dans vos travaux.. Le directeur, Minerva sont derrière vous pour vous soutenir.
- Et vous dans tout ça ?
Il m'a déjà tourné le dos, et s'apprête à transplanter à nouveau pour retourner à Poudlard, pour faire cours aux cornichons de première année. Les pauvres élèves..
- Je vous soutiens aussi…. Plus fort que vous pouvez le croire malgré les apparences… Sur ce, bonne journée, miss.
Puis, il disparaît dans un nouveau plop et bruissement de cape. Le voilà déjà reparti pour ces potions dans son laboratoire secret. Bon.. Je dois sûrement me faire des idées sur ma carrière d'auror… il a sans doute raison.. Mais cette idée me tient tellement à cœur, que je ne me vois pas faire autre chose que ça.
Je secoue la tête et ouvre à nouveau la porte pour observer autour. L'amiral en chef est loin, et plongé sur des dossiers. L'amiral est, lui couché et endormi sur le sol froid du couloir désert désormais. Pas de trace de la contre-amirale. Parfait.
Je retourne rapidement dans la chambre et bois en vitesse éclair ma boisson sanguine. Autant éviter les débordements si je croise un petit soldat malchanceux, et très attirant… Enfin.. Pas lui dans le sens, corporel hein ! Juste sa petite jugulaire où passe le sang frais des humains ! Héhé.. J'arrive toujours à effrayer quelques personnes en fixant leur gorge avec mes yeux rouges sangs. Celui ou celle qui ne comprend pas le message doit être très con(ne).
Bref. Je contourne sur la pointe des pieds le corps endormi de l'amiral pervers. Je regarde autour et me dirige instinctivement dans le couloir d'où nous sommes arrivés avec l'amiral Borsalino. Il me semble avoir senti une bibliothèque non loin. Je passe devant plusieurs portes, dans le couloir anormalement désert. Consigne de sécurité j'imagine.
J'arrive enfin, sans embuche dans la bibliothèque. Elle est si impressionnante… Et tellement plus vaste que celle de Poudlard ! Je pourrais dévorer jamais de ces bouquins en plusieurs semaines vu la grosseur de certains ! Je pourrais ensuite me vanter de connaissances que d'autres personnes n'auraient pas sans connaissance de ce monde. Je pourrais très bien poser directement des questions aux personnes censées me surveiller, mais j'ai un peu peur de passer pour la gamine de service, trop curieuse. Alors que je cherche juste à m'intéresseur à eux pour faire passer le temps…. Et faire disparaître un peu ma curiosité malsaine j'avoue. J'avance doucement dans les rayons, les doigts frôlant les reliures de ces livres qui ont l'air si anciens. Ce qui les rend beaucoup plus passionnants à lire.
Je suis penchée sur certains livres au milieu d'une allée, occupée à lire les différents titres de ces magnifiques ouvrages quand j'entends soudainement des pas en ma direction. Merde…. Quelqu'un a déjà remarquée mon absence et me fonce dessus pour m'y ramener ? Je tourne brusquement la tête pour voir, un homme d'un certain âge qui tourne lui aussi la tête dans ma direction, surpris de croiser quelqu'un à cette heure.
Personne ne parle. J'ai coupé ma respiration.
C'est un homme bien baraqué, grand comme l'amiral en chef en personne. Habillé d'un complet blanc, d'une chemise bleue foncée et d'une cravate bleue turquoise… Cet homme ne passe pas inaperçu. De plus, je remarque sa cape. Merde… Un haut gradé en plus ! Il va courir voir l'amiral en chef et je vais passer un très mauvais quart d'heure. Son visage lui, m'inspire quelque chose comme si s'il ne m'était pas complètement inconnu. Un visage carré, avec une barbe, une moustache et des cheveux tous gris !
Il cligne des yeux, croyant rêver et se frotte à plusieurs reprises les yeux.
- Je dois rêver…
Fuir. Fuir. Fuir. Mais la sortie est derrière lui ! Zut !
Je le dois avancer un pas vers moi, puis un deuxième. Paniiique ! Je recule instinctivement.
- Attend gamine.. Je ne te veux aucun mal… J'suis Monkey D Garp et toi ?
- Je …. Je suis personne… Je…dois partir..
Avant qu'il n'ait pu s'approcher plus, j'ai déjà disparu en le contournant pour revenir en quatrième vitesse dans la pièce me servant de chambre. Je m'allonge sur le lit et me tient la tête, une violente douleur m'empêchant de me concentrer sur ce qui vient de se passer.
Je reste allongée un moment sur le lit, la tête entre les mains sans bouger loin de la réalité en tentant bien que mal, de réduire la douleur.
- Seeeeeengoku !
Le concerné lève la tête tandis que la porte de son bureau s'ouvre brusquement sur son vieil ami Garp, qui s'avance rapidement, effrayant au passage la chèvre qui mâche des papiers à ces côtés.
- Que se passe-t-il Garp cette fois-ci ? Tu as vu un monstre marin en forme de donut aujourd'hui ? fait-il sèchement. Tu me fais perdre mon temps…
- Je n'avais pas rêve la dernière fois, grogne Garp. Et ce n'est pas ça que je veux te parler !
- Quoi alors ?
- J'ai vu un fantôme dans la bibliothèque !
Haussement de sourcil chez l'amiral en chef. Si son ami continuait à lui sortir de telles bêtises, il allait finir par lui confisquer ces donuts et biscuits pour les faire contrôler..
Voyant la mine désespérée de l'amiral en chef, il fait demi-tour bien décidé à revoir la jeune femme pour lui poser des questions. Il claque la porte et retourne dans la bibliothèque dans laquelle il prend une chaise et la dispose à l'endroit exact où il avait vu la mystérieuse jeune femme. Il resterait aussi longtemps qu'il faudrait pour la revoir, foi de Garp !
Du côté de la Marine,
Sengoku hausse un sourcil en voyant son ami de longue date partir après avoir déblatéré sur une histoire de fantôme.
- Un fantôme dans la bibliothèque... Comment fait-il pour avoir autant d'imagination ?
Cela ne l'étonne cependant qu'à moitié, se souvenant que Garp avait un jour cru ramener un gros chien d'une île déserte alors qu'il s'agissait en réalité d'un bébé dinosaure. A l'époque, cela lui avait valu quelques ennuis.
Néanmoins, avec les récents événements, l'amiral en Chef préfère ne prendre aucun risque. On ne savait jamais lorsque les ennemis de Dumbledore pouvaient découvrir leur alliance et venir dans ce monde. Il soupire donc. Et dire qu'il y avait plusieurs années déjà, l'existence d'un quelconque fantôme lui semblait parfaitement invraisemblable. Il lève la tête d'un dossier et tonne clairement :
- Domitille ?
La marine apparait quelques instants après, droite et attendant simplement l'ordre de son supérieur.
- Garp m'a parlé d'un... fantôme dans la bibliothèque...
Il s'arrête, se demandant s'il devait réellement se préoccuper de cela. Depuis quand croyait-il Garp lorsqu'il divaguait ?
Comme si elle lisait dans ses pensées, la contre-amirale prit la parole.
- Voulez-vous que j'aille vérifier ?
Il réfléchit un instant puis hoche simplement la tête et s'appuie de nouveau contre le dossier de son fauteuil.
- Et vérifie aussi où se trouve la sorcière. Je doute que Kuzan la surveille réellement.
- Bien.
Domitille sort du bureau aussi silencieusement qu'elle est arrivée et se dirige tout d'abord vers la bibliothèque pendant que Sengoku pousse un nouveau soupir en tentant de se concentrer sur ses dossiers.
Arrivée devant la bibliothèque, elle ouvre la tête et tombe avec stupéfaction sur le vice-amiral Garp. La surprise se lit sur son visage avant qu'elle ne reprenne un air neutre et s'avance. Garp se lève en la voyant, ses yeux semblant remplis d'espoir, mais cette lueur part rapidement lorsqu'il reconnait la contre-amirale. Il prend alors une tête légèrement boudeuse et se rassoit en gonflant les joues.
- Si c'est Sengoku qui t'envoie, dis-lui qu'il peut aller se faire voir car j'ai pas rêvé.
- Je vous crois.
En entendant ses paroles, Garp relève la tête et sourit.
- C'est vrai ?!
Elle hoche la tête.
- Je pense que vous avez en effet vu quelqu'un cependant ce n'était peut-être pas un fantôme.
Celui qu'on surnomme « le Héros » gonfle alors de nouveau les joues et tourne la tête dans la direction opposée, tournant presque le dos à la contre-amirale. Cette dernière regarde rapidement l'heure et lève les yeux au ciel en voyant le temps que cette histoire lui faisait perdre.
- Pourriez-vous me dire à quoi ressemblait ce... « fantôme » ?
- Pas envie...
Un léger tic nerveux se fait au coin de son œil puis elle soupire et reprend rapidement son calme.
- S'il vous plait... Toute information pourrait aider à retrouver votre fantôme.
- Tu vas m'aider à la retrouver ?
- ... Bien entendu.
Garp sourit de nouveau et montre un emplacement juste devant lui.
- Elle se trouvait là. C'était une fille... Oui oui, une fille... 'Me semble que c'en était une. Son visage était tout blanc et elle portait de drôles de vêtements !
Domitille pense pendant un instant que la description que venait de faire le vice-amiral relevait du niveau d'un enfant en primaire. Elle ne fait toutefois aucun commentaire là-dessus et hoche simplement la tête.
- ... Une jeune fille ?
Garp hoche la tête.
- Donc... Une jeune fille avec la peau très pâle...
Nouveau hochement de tête.
- Ses vêtements, pouvaient-ils faire penser à un uniforme ?
- Ouais ! Peut-être que ça vient d'un nouveau service créé par le Gouvernement !... Ou un ancien comme elle est morte.
Domitille soupire et attrape le bras du vice-amiral qui proteste.
- Eh ! On risque de la manquer si elle revient !
Elle ne répond pas et traverse les couloirs jusqu'à arriver devant un géant endormi au milieu du couloir. Elle lui donne un coup de pied dans les côtes ce qui le réveille. Le géant grogne et enlève son cache-yeux avant de lever la tête.
- Une jeune fille ne devrait pas frapper autant... dès le matin.
Domitille balaye d'un geste ses paroles et s'accroupit.
- La sorcière est-elle sortie de sa chambre durant l'heure ?
Garp les regarde sans comprendre.
- Une sorcière ?!
Aokiji la scrute aussi, d'un air endormi, ne semblant même pas comprendre le sens de ses paroles. Elle soupire donc et se redresse.
- Je vois que vous n'avez rien fait alors que cela fait presque une heure que vous avez pris la relève... Je vous rends donc deux dossiers et si vous ne voulez pas que je continue, prenez votre travail au sérieux. Je n'ai pas le temps de surveiller tous les amiraux.
Elle enjambe ensuite l'amiral et frappe doucement à la porte puis attend un peu avant de l'ouvrir. Elle se tourne alors vers Garp et lui demande :
- C'est elle que vous avez vu ?
Garp regarde dans la chambre puis après ce qui semble être une intense réflexion, il hoche frénétiquement la tête.
- Oui ! C'est la fille fantôme !
La contre-amirale lève le bras et donne une pichenette sur le front du vice-amiral.
- Ce n'est pas un fantôme mais notre invitée. Tâchez de vous en souvenir. Elle restera un petit moment.
Domitille s'excuse ensuite brièvement auprès de la sorcière puis referme la porte avant de repartir précipitamment. Elle avait perdu beaucoup de temps.
