Chapitre 14
- Qu... Quoi?! Comment...
- Je sais beaucoup de choses. Plus que tu ne le penses. Les différentes organisations du Gouvernement font tout pour tenter de m'avoir. Je pourrais faire tomber n'importe qui d'un claquement de doigt. Tu ne voudrais pas tomber petit soldat ?
Je retiens difficilement un violent frisson tandis qu'elle murmure ces paroles au soldat, qui reste muet. Tu es un vilain canard toi, et elle le sait très bien visiblement. Un silence suit sa dernière phrase, et je la sens qui se redresse pour regarder avec une étrange neutralité les soldats, contrairement à celle qui parlait il y a quelques minutes.
- Pourriez-vous traîner dans un autre couloir ?
Puis, les soldats fuient rapidement le périmètre comme s'ils étaient tous piqués par une vilaine mouche. Une mouche très humaine alors. Je soupire et passe une main distraite dans les cheveux. Ca me fatigue cette alliance.. On est trop différent pour que nos caractères correspondent. Bon… Essayons de lui parler… Je m'avance et ouvre la porte sur la contre-amirale Domitille qui me tourne le dos. Je tousse bruyamment, et la vois qui se retourne rapidement, et m'observer avec méfiance.
- Vous savez qui vous me rappelez contre-amirale … ? L'amiral Akainu qui a fait son tour de garde tout à l'heure.
- Vous avez entendu l'amiral en chef tout à l'heure. Vous ne sortez pas de cette pièce sans autorisation.
- J'allais vous la demander, mais il faut forcément que je sorte pour vous parler… Cherchez l'erreur.
Elle reste silencieuse, et me dévisage longuement.
- C'est mon apparence qui vous dérange vous tous ? Je peux peut-être m'arranger….
Je retourne à l'intérieur de la chambre et pars rapidement dans la salle de bain pour effectuer quelque changement. Je fouille mon sac et en sors une boîte. Je l'ouvre et prends délicatement les lentilles de contact. Je déteste les utiliser mais parfois, il faut bien souffrir pour s'adapter aux autres. Je serre les dents et les place sur mes yeux. Une fois fait, j'observe le résultat. Mes pupilles rouges laissent désormais place à de jolis yeux verts foncés, en hommage à ma maison Serpentard. Je place une mèche de cheveux derrière l'oreille et les détache finalement laissant mes cheveux bruns tomber dans mon dos. Ça fait beaucoup plus naturel... Bon, je ne vais pas me mettre une tonne de maquillage pour cacher ma pâleur naturelle. Je vais dire que je suis une malade destinée à mourir, et on me laissera en paix comme ça. Je ressors tranquillement de la chambre et tousse légèrement pour avoir à nouveau l'attention de la femme.
- C'est mieux ?
- Que me voulez-vous exactement … ?
Mais c'est qu'elle est claquante elle ! Je ne sais pas où elle a appris à être aussi impassible, mais ça déstabilise pas mal.
- Mh… Serait-il possible d'avoir accès à une salle… pour s'entraîner ? Ou juste une salle vide assez grande de préférence… ?
- Je crains que nous n'ayons pas ce que vous demandiez… Et que vous avez eu pour ordre de rester tranquille ici.
- En effet, mais ce n'est pas comme ça que fonctionne une alliance en principe. Je n'ai pas reçu d'ordre particulier de la part de mes enseignants sur mon rôle ici… Mais je pense que si la tension ne s'apaise pas, l'alliance ne durera pas et nous risquerons au contraire de se retourner l'un contre l'autre si un problème se présente à nous.
Elle m'observe gravement et soupire.
- J'en parlerais à l'amiral en chef..
- Merci…. Il serait peut-être aussi nécessaire de faire une autre réunion si on dire ça pour mettre les choses aux clair.
- Ça, c'est à l'amiral en chef de décider, pas à moi.
- Je sais… Mais vous semblez être proche de lui en terme de hiérarchie, donc je passe par vous.
Elle soutient mon regard, tandis que je m'appuie au mur nonchalamment.
- Je vais sans doute vous embêter mais parlez de vous… de la marine…. Ou tout ce qui pourrait m'apporter des éléments pour m'apprendre des choses…
- Je ne vois pas en quel honneur je devais vous informer sur ce sujet.
- Vous en savez des choses sur le professeur Dumbledore ? Qui représente le directeur Albus Dumbledore pour votre chef ? Le peu de choses que j'ai pu apercevoir entre les deux hommes, me semble suffisant pour établir un lien d'amitié et de confiance très fort. La curiosité ne vous titille pas ? Comment se sont-ils rencontrés ? Parce que c'est un peu à cause de ce lien que nous en sommes à discuter aujourd'hui… Après, si vous n'êtes pas aussi curieuse que moi, je lui demanderais directement puisqu'il me semble qu'il est le suivant à me surveiller… Oh... Et une dernière chose... Je préfère franchement qu'on me tutoie... Après, c'est à votre guise...
Je me redresse et retourne dans la chambre en m'étirant longuement. Je tends néanmoins l'oreille vers la porte. Pas de bruit, mais je pense avoir posé les questions qu'il fallait pour la faire se questionner aussi. Je m'assois sur le lit, et observe la porte sans bouger, attendant le prochain surveillant.
Amiral en chef Sengoku.
- Que contenait ce fameux dossier, Albus ? répète Minerva d'une voix plus douce à son directeur, borné.
Le directeur ne répond pas, trop absorbé par l'état de son bureau. Tout avait été retourné et certain objet détruit par la puissance et la rage de l'intrus. Il savait ce qu'il cherchait, et à la vue de l'emplacement vide dans le tiroir du bureau, il l'avait trouvé avant de disparaitre dans la nature.
- Minerva… Appellez Severus s'il vous plait. Je crains que ce ne soit l'œuvre d'un mangemort.
- Oh Albus… Si vous me disiez ce que contenait…
- Ma chère Minerva… N'insistez pas… Vous le saurez au moment venu, fait doucement Albus en s'asseyant à son bureau. Il est trop tôt pour que les secrets apparaissent à la surface brumeuse et incertaine de l'eau d'aujourd'hui…
Minerva McGonagall l'observe gravement et finit par sortir du bureau à la recherche de son collège, directeur des Serpentard dans ces sombres cachots et appartements. Dumbledore soupire et passe une main dans le fameux tiroir abimé pour en retirer un double fond. Il en sort un épais dossier qu'il étudie longuement.
- Je crains que les petits secrets ne se sachent plus vite que prévu mon vieil ami. Heureusement que j'ai pensé à mettre un dossier ne contenant que certaines informations concernant notre jeune demoiselle…
- Bande d'incapables ! hurle le mage noir, Lord Voldemort dans un immense manoir.
Fou de rage, il prend sa baguette, faisant fuir ces fidèles mangemorts, trop effrayés d'être pris pour la prochaine victime des sortilèges impardonnables. Les sorts volent dans tous les sens, sous le ricanement malsain de Bellatrix Lestrange, et des yeux effrayés de la famille Malefoy quasi-complète.
- Vous m'avez deçu… Tous déçus les uns après les autres… Espérons que le jeune Drago ne me déçoive pas à son tour comme tous ces idiots, susurre Voldemort en caressant son fidèle serpent Nagini sur la table principale.
Du côté de la Marine,
Domitille attend que le temps passe en ressassant la conversation de la jeune sorcière dans sa tête. Elle finit par soupirer en constatant que cela ne la menait à rien et s'adosse contre le mur, laissant de côté ses interrogations.
Elle se redresse néanmoins en entendant des pas lourds dans le couloir et tourne la tête pour apercevoir l'amiral jaune qui semble se promener. Elle soupire alors et le fixe.
-Il me semble que vous avez du travail qui vous attend amiral Kizaru.
- Je l'ai finiiii.
- ... Je ne vous crois pas.
- Maaaaais...
Elle continue de le fixer et Borsalino finit par capituler. Il fait demi-tour pour probablement retourner à son bureau. Domitille lève alors les yeux au ciel devant le peu de maturité de son supérieur et se masse les tempes.
- Tu sembles contrariée Domitille.
Elle sursaute légèrement et tourne la tête pour s'apercevoir qu'il s'agit de l'amiral en Chef. Elle salue donc rapidement et se décale de la porte.
- Veuillez excuser mon inattention. Cela ne se reproduira plus.
Sengoku hoche simplement la tête et regarde en direction de la chambre de la sorcière avant de changer de sujet.
- J'espère qu'elle ne compte pas rester dans sa chambre. Je ne compte pas la surveiller ici.
- Amiral en Chef, à ce propos...
- ... Qu'y a-t-il?
- Eh bien... La sorcière désirerait une salle pour s'entraîner. En a-t-elle le droit?
Sengoku semble réfléchir puis soupire.
- Cela pourrait être dangereux qu'elle utilise sa... magie ici.
La contre-amirale fronce légèrement les sourcils.
- Veuillez m'excuser encore une fois mais je doute que cela soit réellement plus dangereux qu'un fruit du démon.
- Nous ne pouvons prendre aucun risque. Nous ne connaissons rien de leurs pouvoirs et nous serions dans l'incapacité de l'arrêter correctement si quoi que ce soit devenait incontrôlable, contrairement aux détenteurs d'un fruit du démon.
- Le niveau de dangerosité d'un détenteur de fruit est pourtant élevé. Surtout lorsqu'il s'agit de logia comme nos amiraux. Je doute que vous puissiez réellement les arrêter avec du granit marin si un jour ils décidaient d'utiliser toute leur puissance.
- Domitille. Je te rappelle que je suis amiral commandant en chef de la marine. Je pense t'avoir plus d'une fois montré l'étendu de mes pouvoirs alors je ne pense pas que ce serait si facile pour eux de se... défouler.
- Où est le problème pour arrêter une sorcière encore étudiante alors?
Sengoku s'arrête soudainement, ne trouvant rien pour répliquer. Il regarde de nouveau en direction de la porte puis, avec une certaine amertume, il ne peut que lui donner d'accord.
- Très bien... Il doit y avoir une salle assez grande en bas, à côté des cachots... Sakazuki l'utilisait lorsqu'il ne maîtrisait pas encore pleinement ses pouvoirs alors il ne devrait y avoir aucun risque... théoriquement et en partant du principe que sa magie n'est pas plus dévastatrice.
Domitille hoche doucement la tête.
- Je vous remercie de votre attention.
Sengoku fait un simple geste de la main, lui donnant ainsi la permission de se retirer. Elle hésite cependant un peu.
- Êtes-vous sûr? Vous avez encore beaucoup de travail...
- Je l'emmènerai dans mon bureau afin de pouvoir travailler en même temps. Et puis tu as aussi du travail qui t'attend il me semble. Retournes-y.
- ... Bien.
Elle salue de nouveau et s'éloigne de la chambre tandis que le bouddha se tourne et donne quelques coups à la porte.
