Chapitre 16
- Gamine !
Je sursaute quand la porte s'ouvre à ma grande surprise, et celle de l'amiral Borsalino sur le vice-amiral Garp, qui a un grand sourire de psychopathe sur le visage.
- Ah non pas lui !
Très rapide, je pars me cacher derrière l'amiral vêtu de jaune, ou derrière ces grandes jambes du moins. Vu que je suis fine comme une asperge, y'a pas besoin de grand-chose pour me cacher ! J'entends clairement le vice-amiral qui grogne contre moi et son supérieur.
- Laisse-moi Borsalino ! J'veux juste lui parler !
- Faaaites le à distaaance…
- Nàn ! J'veux la voir pour lui poser les questions ! Tu peux disposer toi, je m'occupe de la petite…
- C'est pas vrai ! J'suis pas petite arrêtez ! C'est vous qui êtes des géants ! J'suis déjà bien grande pour mon âge !
- Bwahahaha ! T'es marrante toi ! Allez Borsalino… Je t'ai aidé pour tes dossiers la dernière fois, tu peux me rendre ce p'tit service pour une fois ! Et j'dis rien à Sengoku !
- …
Je vois avec stupéfaction l'amiral qui tourne la tête vers moi, réfléchissant à la proposition qui lui est faites ! Ne cédez pas sinon je vais tout raconter à …
- Déééésolé….
Il commence à se diriger vers la porte, pour repartir à son bureau pour un petit somme mérité. Dur labeur, mérite dur dodo ! Mais faut-il encore le faire ! Je disparais de ma position lorsque le vice-amiral Garp tente de m'attraper et derrière l'amiral qui a déjà tendu sa main vers la poignée. Sans hésiter, je lui saute gentiment sur le dos et m'accroche désespérément à la cape de l'amiral qui s'arrête en grimaçant, contrarié.
- Deesceeeend de moon doos.. !
- Pas envie ! Soit vous restez pour faire votre travail, ou j'viens avec vous !
- J'croois pas que Seengooku m'aait autorisé à faaire çaa…
- M'en fout ! Je ne reste pas avec ce vieux taré !
- Qui tu traites de vieux taré salle mioche ?! hurle Garp en brandissant son poing vers nous.
- A ton avis le vieux ?!
Je reste solidement accroché à l'amiral qui ne bouge plus d'un centimètre, très crispé. Avoir un vampire sur le dos, il ne pouvait pas craindre pire pour sa vie. Des pirates ? C'est ridicule. Un empereur ? Il rit doucement. Un corsaire. Il s'en fout. Mais un vampire… Il prie intérieurement pour sa vie. J'observe sans un mot, le visage un peu tendu de l'amiral, et voit une légère et minuscule goutte de sueur qui coule le long de son large front. Oh… Je m'accroche un peu plus pour grimper encore plus sur son dos, et pose ma tête sur son épaule en continuant à le regarder. J'ignore les grognements du vice-amiral qui tente d'attirer mon attention, sans succès.
- Vous êtes devenu pâle amiral… Je vous fais peur …. ?
- …
- J'vais pas vous dévorer. Je suis plus à ce stade d'attaquer chaque personne qui me frolait. (Pause) Vous êtes très confortable, je crois que j'ai envie de rester comme ça moi. J'suis pas lourde en plus… Et vous savez quoi ? J'adore les calins…
Dans un autre bureau…
Sengoku attend. Son ami tardait, et il n'aime guère ça. Sa lettre lui a laissé un mauvais pressentiment qui le laisse perplexe sur la suite des évènements. Bon. Il n'avait pas trop à déclarer pour l'instant. Ou juste la tentative de fuite de la jeune femme, mais sinon, elle était étrangement calme.
Plop
Il tourne la tête, et aperçoit son vieil ami qui vient d'apparaître, l'air plus fatigué que la dernière fois. Il hausse un sourcil, et serre rapidement la poignée de main de Dumbledore qui s'assoit en face en soupirant.
- Vraiment navré de te déranger à une heure pareille mon ami, fait doucement Dumbledore. Je dois admettre que les évènements s'enchaînent à une vitesse ces derniers temps.
- Passons à l'essentiel, veux-tu, fait Sengoku. Je crois avoir compris que tu m'as caché de précieux éléments sur la jeune femme que j'accueille ici.
- En effet. Mais nous devons remonter le temps pour cela… Te souviens-tu de notre rencontre … ?
- A quoi joues-tu encore ? soupire Sengoku, qui ne voit pas où son ami l'emmène.
- Te souviens-tu seulement ? Ta mémoire te fait-elle déjà défaut ? reprend Dumbledore avec un maigre sourire.
- Ma mémoire va très bien, merci, grogne le chef de la marine, qui prend une teinte légèrement pourpre. Seulement, j'ai d'autres choses en tête…
- Je vois… Disons que notre rencontre est le fruit d'un pur hasard. Si ma mémoire est bonne, nous nous sommes rencontrés il y a maintenant un bon nombre d'année… Je crois que tu étais à la recherche d'un certain… Gold Roger. Qu'est-il devenu d'ailleurs ?
- Il est mort. Nous l'avons attrapé quelques mois après, et nous l'avons exécuté à Loguetown.
- C'est ton travail après tout, soupire Dumbledore. A cette époque, tu étais amiral il me semble… Tu étais bien plus jeune…. Et tu n'utilisais pas d'une teinture pour tes cheveux.
- Que…. Comment sais-tu … ?!
- Je sais reconnaître des vrais cheveux bruns à des cheveux teints mon cher… Mais passons.. Le temps presse.
- Je t'écoute.
Dumbledore se redresse et fait apparaître un dossier très fin qu'il tend à Sengoku. Ce dernier le prend et l'ouvre pour feuilleter rapidement les feuilles dedans.
- C'est bien maigre comme informations…
- Et quelqu'un les voulait à tout prix, fait remarquer Dumbledore.
- Ce n'est pas le dossier le plus confidentiel que j'ai vu.
- Laisse-moi te présenter le contexte mon vieil ami… (Pause) Tout d'abord, sache que cette jeune femme est légèrement plus âgée que ces camarades. Mais en réalité, nous l'avons vieilli de trois ans pour que tout semble plus en cohérence avec sa maturité et sa soif constante de connaissance. Aux yeux de tous, il s'agit donc d'une jeune étudiante de 19 ans, orpheline que nous sommes allés chercher dans une institution religieuse. Malheureusement, il y a eu un incident à la veille de ces 11 ans… (soupir) La jeune demoiselle ne supportait plus d'être enfermée dans un orphelinat en présence des religieuses. Elles l'ont éduqué comme chaque enfant qui passe chez eux.
- Beaucoup de soldats dans cette base sont passés par là, fait froidement Sengoku. C'est malheureusement courant.
- Justement… Ce n'est pas courant chez nous, qu'une orpheline dont nous ignorons tout, vienne à Poudlard. De plus, suite à l'incident, qui comme tu l'as sûrement deviné, est la rencontre malheureuse avec un vampire affamé, nous ne pouvions pas l'accepter aussi facilement à Poudlard, et faire courir un risque important aux autres élèves.
- J'imagine…
- La suite n'est pas importante pour l'instant…
- Si tu m'as convoqué pour des détails comme ça, je risque fortement de m'énerver Albus, fait fermement Sengoku, bientôt à bout de nerf.
- Il s'agissait uniquement des informations dites officielles sur Emily. Maintenant, je vais te demander de ne répéter ces informations aux soldats que tu juges personnellement aptes à le savoir et à le garder pour eux. (Pause) Je pense que tu peux en parler à la contre-amirale... Et aux amiraux, mais cela ne doit pas s'ébruiter au-délà. Est-ce clair ?
- Très, enchaîne Sengoku.
- Parfait. Je vais aller droit au but alors. Si nous nous connaissons aujourd'hui, c'est grâce à la jeune femme que tu accueilles gentiment chez toi.
- …
- Cette jeune femme vient de ton monde, Sengoku..
- QUOI ?!
Sengoku, abasourdi, se recule.
- Mais alors... pourquoi...
- Beaucoup de choses se sont produites pour qu'Emily en arrive là mon ami. Cela serait plus simple à t'expliquer si je te le montrai.
- Me le montrer ?... Mais comment ?
- La magie, Sengoku.
Sengoku fixe Dumbledore sans ciller. Ce dernier souffle donc, ennuyé par la froideur et la méfiance dont fait preuve l'amiral en Chef de la marine.
- Il n'y a bien évidemment aucun risque, ni pour toi, ni pour moi.
Sengoku réfléchit donc puis hoche doucement la tête.
- Montre-moi donc.
- Je ne peux malheureusement pas le faire comme ça. Il faudrait que tu viennes avec moi dans mon bureau, à Poudlard.
- ... Je suis un homme occupé Dumbledore. Je n'ai pas le temps de faire des allers-retours entre...
- Je le suis tout autant. Ce sera rapide et tu pourras ensuite retourner à tes occupations, juste après. Je te demande simplement de me suivre... et de ne pas me juger trop sévèrement sur ce que tu verras.
En voyant son air grave remplacer le regard habituellement rieur de son ami, Sengoku ne peut que hocher de nouveau la tête ce qui détend légèrement les traits du directeur.
- Bien... J'imagine qu'il va falloir que tu confies Marineford à quelqu'un avant de partir.
- ... Domitille !
La contre-amirale arrive aussitôt, faisant légèrement hausser les sourcils du directeur. Sans un regard pour elle, Sengoku pose son manteau sur ses épaules tout en disant :
- Je m'absente rapidement. Contacte-moi seulement en cas d'urgence.
Domitille détaille le vieux sorcier qui lui sourit.
- ... Bien.
Sengoku prend ensuite le dossier que Dumbledore lui a donné et le tend à Domitille.
- Et range ce dossier en sureté.
La contre-amirale ne pose aucune question là-dessus et se contente de le prendre sans plus de considération.
- Surveille aussi Garp. Je doute que sa curiosité se soit apaisée... Je pense d'ailleurs que ces propos étaient censés finalement... pour une fois.
- De quoi parles-tu ?
Sengoku soupire.
-Si tes dires sont vrais, il semble que l'un de nous l'a, par on ne sait quel miracle, reconnue.
Dumbledore se met alors à caresser sa longue barbe pensivement.
-Je vois... Ne perdons donc pas plus de temps.
Le directeur de Poudlard tend le bras à son ami qui le regarde avant de le prendre. Tous deux disparaissent aussitôt devant le regard surpris de Domitille. Cette dernière reprend rapidement un air neutre et marmonne un peu avant de sortir du bureau. Elle croise alors l'amiral Akainu.
- L'amiral en Chef est momentanément absent.
L'amiral baisse les yeux pour la voir et soupire avant de lui tendre des dossiers.
- Mets ça dans son bureau.
Domitille hoche la tête et prend les dossiers avant de faire demi-tour.
-Et rapporte-moi ensuite un café.
-Bien.
Elle retourne donc dans le bureau afin de déposer les dossiers puis s'empresse de rapporter le café à l'amiral rouge avant de ranger le dossier que lui a confié Sengoku. Elle sort ensuite sa montre et souffle.
- J'ai pris du retard...
Elle regarde autour et se met tout de même à chercher Garp, se doutant de l'endroit où le vice-amiral se trouve.
