Chapitre 17
- Bwahahaha ! Tu verrais ta tête Borsalino ! On dirait que tu viens de voir passer le fantôme de ta grand-mère !
- Un peeeu de reespect pour elleee...
- Que se passe-t-il ici ?
Nous tournons tous la tête vers la contre-amirale Domitille qui nous observe avec son regard habituellement neutre. Je montre directement le vice-amiral Garp du doigt, qui grogne dans sa barbe avant de faire la moue en croisant les bras, comme un gamin.
- C'est de sa faute ! Il me terrorise ce vieux taré !
- Salle mioche ! Tu oses me manquer de respect ?! J'ai l'âge d'être ton père !
- Ouais, mais vous ne l'êtes pas !
- Tu vas voir toi !
Je le vois qui s'avance vers nous, menaçant, et je grogne sauvagement à la manière d'un animal, les lèvres remontées, sur mes dents blanches en avant de me laisser tomber de l'amiral et reculer, dos vers le mur, les yeux bien rivés sur le vice-amiral. Un vrai danger celui-là. Vivement que je parte d'ici !
- Vice-amiral Garp, vous devriez sortir. Bien que l'amiral en chef tolère vos faits et gestes, ce n'est pas mon cas, donc je vous conseille fortement de partir d'ici et de laisser l'amiral Borsalino faire son travail.
- Il a prooposé de suurveiller à maa plaace...
- C'est à vous que cette mission a été donnée. Faîtes là. J'ai perdu beaucoup de temps.
Puis, elle repart comme si rien n'était, me laissant en piteuse situation entre les deux hommes. Je récupère mon contact visuel avec le vieux taré que je fixe méchamment, espérant lui faire peur et éviter ainsi qu'il ne m'approche à nouveau. Mais... Ça ne fonctionne pas. Malheureusement. Et je suis très mal. Parce que le géant jaune vient de se décaler, comme si lui-même avait peur de ce type aux cheveux gris.
Malgré moi, je sors ma baguette pour la pointer sans équivoque sur mon adversaire.
- Ça suffit. Reculez maintenant...
Deux silhouettes apparaissent subitement dans le bureau du directeur. Fumseck ouvre doucement les yeux et pousse un doux cri mélodieux qui résonne dans l'étrange bureau. L'amiral en chef titube légèrement, encore un peu surpris de la sensation plus que désagréable qu'il vient de vivre. Une sensation d'être passé de force dans un tuyau bien trop étroit pour lui..
- Que ... s'est-il passé ?
- Nous avons transplané mon ami... Nous pourrons en reparler après si tu le désires... Mais il y a des chances que ce que tu vas voir, change définitivement l'image que tu as de moi, fait gravement Dumbledore en s'avançant jusqu'à un étrange récipient.
Ce dernier se penche au-dessus de la sphère de pierre où il revoit ces souvenirs qu'il tente d'oublier chaque jour. Sengoku, inquiet du silence de son ami s'avance à son tour et regarde par-dessus l'épaule du directeur. Il observe avec méfiance ce qui ressemble de loin à une assiette de pierre dans lequel il aperçoit un mélange d'images sourdes, plus ou moins floues.
- Albus ... ?
- Excuse-moi.. Je me suis perdu dans de lointains souvenirs..
Le vieux directeur ouvre alors une armoire et balaye rapidement du regard les différentes fioles de souvenir devant lui. Sengoku ne bouge pas, et le regarde faire sans comprendre.
- Que contiennent ces fioles ?
- Tous mes souvenirs... Tout ce que j'ai vécu et que je ne veux pas oublier tout en les gardant hors de ma mémoire.. Je peux les consulter à tout moment, vois-tu. Et à l'aide de cet objet ici..
Il montre d'un geste las, la pensine devant les deux hommes d'où on entend un lèger fond sonore presque inaudible. Le vieux marine observe sans émotion l'étrange objet, et semble presque attirer vers ce dernier. Le directeur, lui est plongé dans une profonde méditation : que faire ? Faisait-il le bon choix en lui montrant le secret si bien gardé ? Il sait que le temps lui manque.. Il prend une grande inspiration et parle doucement.
- Sengoku... Je sais que tu ne pourras pas t'empêcher de me juger après ce que tu auras vu de moi... Néanmoins, je tiens à dire pour ma défense, qu'à cette époque, je ne savais pas dans quoi je m'aventurais. Et puis... C'est bien grâce à cela que nous sommes ici. (pause) Malgré le peu de différence d'âge qu'il y a entre nous, je pense que mon heure est bientôt venue... Le monde des sorciers va connaître une guerre contre le mage noir le plus puissant qu'il ait connu... Et malheureusement, je ne peux plus l'arrêter... Peut-être alors feras-tu un jour la connaissance du jeune Harry Potter... Souviens-toi bien de son nom, car il est l'élu.
Sengoku le fixe sans comprendre un traitre mot. Si, il avait compris, mais tout cela lui semble absurde.
- Je répondrais à tes questions après si tu veux bien.. Je vois bien que je suis un peu vague... On me le reproche souvent...
La main tremblante, Dumbledore s'empare d'une première fiole avec une étiquette abimée de couleur rougeâtre.
- Toutes les fioles qui concernent la jeune Emily nt une étiquette rouge comme tu vois... Elles sont nombreuses... Nous devons tous les voir pour que tu comprennes la situation.
Il l'ouvre de son autre main noire, qu'il cache rapidement en voyant le regard surpris de son invité. Il verse ensuite le contenu dans la pensine, avant de l'inviter à se pencher pour plonger dedans.
- Après toi..
Sengoku soupire et se penche lentement vers la pensine, et se sent brusquement aspiré par une force extérieure et emmené à travers la fine couche de souvenirs. Il cligne des yeux un instant et se voit passer de l'autre côté du miroir. Pendant un moment, il observe le sol d'un bureau qui se rapproche dangereusement de lui, et ferme les yeux pour se préparer à l'impact. Mais rien ne vient.
- Hum...
Quand il rouvre les yeux, Dumbledore l'observe par-dessus ces lunettes et lui fait signe de la tête en direction d'un bureau. Un bureau qui est à quelques détails près, le même que celui qu'il vient de quitter.
- Où ... sommes-nous ?
- Dans mon bureau mon cher ami.
- Attends... Nous venons de quitter ton bureau, pour aller dans ton bureau... ? A quoi joues-tu ? grogne Sengoku.
- Sois patient. Et observe autour de toi. (pause) En réalité, nous sommes dans le même bureau, mais plus de 20 ans en arrière. Sois sans crainte. Nos présences ici ne modifieront en rien le présent, car il ne s'agit que de souvenirs.
Alors que l'amiral en chef s'apprête à répondre, la porte de chêne du bureau s'ouvre sur un homme : Albus Dumbledore alors plus jeune de vingt ans. Il marche jusqu'à son bureau, prend une lettre et le décor de Poudlard s'efface pour se transformer en une fraction de seconde. Dumbledore (du présent) s'éclaircit la gorge et parle d'une voix douce à Sengoku sans le quitter des yeux tandis que son double s'avance sur une île bien connue : Sabondy.
- Je venais de recevoir une lettre importante signée du Conseil des 5 Etoiles... Je crois savoir que tu es un autre gradé, et que tu n'ignores pas de qui il s'agit.
- ...
- Bien. Cette lettre m'ordonnait fermement de venir sur un lieu dénommé Marijoie...
- Marijoa, le corrige Sengoku avec un tic nerveux.
- Pardon. Je me suis donc rendu à Marijoa où je les ai rencontrés...
- Dans quel but ... ?
- Nous allons voir ça tout de suite.
Le décor s'efface à nouveau, et ils se trouvent alors dans une immense pièce où se trouvent 5 hommes assis autour d'une table. La pièce est fortement éclairée, et les visages des 5 patriarches sont flous, inquiétant Sengoku.
- Pourquoi ... ?
- Le souvenir est lointain... Certains détails se sont détériorés, comme leur visage... Je suis incapable de me souvenir leur nom, leur visage... Et cela se reflète ici... Mais les mots ne seront pas affectés.
Dumbledore du passé attend silencieusement et observe les différents protagonistes qui en font de même, surveillant ces faits et gestes d'un œil curieux. Personne ne bouge. Le silence est pesant, puis un des patriarches se redressent et parle d'une voix grave.
- Nous sommes heureux de pouvoir enfin vous rencontrer, Albus Dumbledore.
Le concerné hoche la tête et reste silencieux et immobile à sa place près de la porte.
- N'ayez crainte. Nous ne vous ferons rien, tant que vous travaillez pour nous.. Approchez-vous... Je crains que vous ne restiez un moment parmi nous.
- Est-ce bien prudent de faire appel à un homme aussi puissant ? marmonne le vieux patriarche au crâne chauve.
- Nous avons déjà discuté de cela, fait gravement l'homme à ces côtés.
Il regarde ensuite le sorcier et l'invite à s'avancer, ce que fait prudemment Dumbledore (du passé) afin de ne pas les effrayer.
- Ne perdons pas plus de temps. Albus Dumbledore, nous vous avons contacté pour une affaire urgente. Un meurtre a eu lieu à Marijoa.
Puis, la scène s'arrête là, projetant Dumbledore et Sengoku dans le bureau, devant la Pensine.
- Un ... Meurtre à Marijoa ? Tu dois faire erreur, Albus..
- Non. Je t'assure qu'il y a eu un meurtre dans l'enceinte du palais des nobles mondiaux, fait doucement Dumbledore. Un meurtre en famille. Mais ce n'est pas étonnant que tu ne sois pas au courant. Le conseil m'a avoué qu'il a fait taire ceux qui étaient au courant... Et ainsi, a enfoui ce terrible secret. Es-tu capable d'entendre la suite, Sengoku ?
Domitille tourne la tête en sentant quelque chose. Elle soupire et fait demi-tour pour retourner dans la chambre de la sorcière et la voit pointant une sorte de bâton en direction de Garp. Elle ne comprend pas la situation mais sent une menace apparente. Elle dirige son regard vers Kizaru, aussi surpris mais ne semblant pas saisir grand-chose. Elle l'attrape alors discrètement par le bras et le tire en arrière. Pendant ce temps, ni la sorcière, ni le vice-amiral ne bouge. Chacun semble observer l'autre et l'atmosphère se fait lourde. Domitille soupire alors et attrape aussi le bras de Garp lui faisant tourner la tête et stoppant par la même occasion le contact visuel avec la sorcière.
- Je pense que vous vous êtes assez amusé vice-amiral Garp.
- Mais c'est cette gamine qui... !
- Je ne veux rien savoir. Sortez.
Elle resserre la prise sur son bras et se reçoit un regard noir de la part de Garp. Ce dernier se tourne ensuite de nouveau vers Emily qui prend aussitôt une position défensive.
- On en reparlera sale mioche.
- Ne comptez pas là-dessus.
Domitille le force à sortir et sermonne ensuite Borsalino pour son non-professionnalisme.
- C'est pas mooooi.
- Peu importe de qui il s'agit, vous étiez censé être responsable.
Elle regarde ensuite l'heure, peste et se masse les tempes.
- Nous en rediscuterons plus tard, je dois me rendre à Marijoa. Dites à l'amiral en Chef que je reviendrai au plus tard demain à midi pour la surveillance.
Elle part rapidement et Kizaru se tourne vers Emily. Cette dernière semble figée et marmonne :
- Marjoa...
L'amiral jaune se penche vers elle.
-Ça t'intéreeesse ? Là-bas il y a le quartier généraaaal du Gouvernement Mondiaaaal... c'est aussi la résidence de nooobles mondiaux qu'on appelle Dragons Céleeeestes... Gamiiine ?
Emily ne répond rien. Kizaru soupire alors et se redresse.
- Boooon... Je retourne devant la poooorte si tu me cherches pour discuteeeer.
Il ressort et ferme la porte, laissant Emily dans ses pensées. En sortant il voit Garp assis à même le sol contre le mur d'en face. Il hausse un sourcil.
- Que faaaaites-vous ?
- J'attends.
- Quoooi ?
- Qu'elle se calme pour que je puisse enfin lui parler tranquillement.
Kizaru bat plusieurs fois des paupières.
- ... C'était vous qu'il fallait calmer vice-amiraaaal...
- Naaan. Moi j'étais calme ! C'est elle qui s'est énervée !
Borsalino soupire et s'assoit en face.
- Je ne ferais aucun commentaire là-dessuuus...
- Bah quoi ?
- ... Rieeeeen. Faites ce que vous voulez. Ce n'est pas moi qui pourraaa vous en empêcheeer...
