Chapitre 22


Dumbledore regarde son phénix Fumseck qui disparaît de son perchoir, avec les livres demandés par son ami Sengoku. Il a choisi soigneusement les livres les plus complets qu'il possède sur Poudlard, et l'histoire de la magie. Il regarde l'heure, et sort de son bureau en direction du terrain de Quidditch. Après tout, il ne raterait pour rien le match entre Gryffondor et Serpentard.


Nous sommes le jour J. Moi, ainsi que les autres camarades Serpentard attendons derrière le rideau. Les élèves s'installent progressivement dans les gradins, tandis que nous restons silencieux, alignées en attendant le coup de sifflet. Les élèves sont surexcitées, et impatients. Le rideau s'ouvre, et nous sortons sur le terrain dans un tumulte d'acclamations et de huées. À l'une des extrémités du stade, les gradins étaient
entièrement rouge et or ; de l'autre côté, c'était une mer vert et d'argent. Une égalité presque parfaite.. Dommage. Je lève un instant les yeux, le ciel est gris et je sens quelques gouttes d'eau déjà.

Etant la capitaine de mon équipe, je s'approche de Madame Bibine, l'arbitre, qui se tient prête à libérer les balles de leur boîte.

- Les capitaines, serrez-vous la main.

Je plante mon regard dans celui du capitaine adverse, Harry Potter, l'Elu. Nous nous serrons la main gentiment comme des adultes responsables, avant de nous reculer pour enfourcher nos balais chacun de son côté.

- Enfourchez vos balais. À mon coup de sifflet... trois... deux... un...

Le sifflet retentit. Nous décollons tous en même temps tandis que les balles sont toutes lâchées. Je prends rapidement de la hauteur et recherche activement le Vif d'Or comme le jeune Potter en face de moi, qui est légèrement en stress à cause de son ami Ron, aux buts de Gryffondor.

- Voilà, c'est parti, et je crois que nous sommes tous très surpris de voir l'équipe que Potter a constituée cette année. Étant donné les performances très inégales de Ronald Weasley à son poste de gardien l'année dernière, beaucoup pensaient qu'il ne ferait peut-être plus partie de l'équipe mais bien sûr, des liens d'amitié très étroits avec le capitaine peuvent arranger bien des choses...

L'intégralité des Serpentards ricanent dans le stade. Très drôle franchement. C'est d'une originalité.. Je tourne la tête pour voir le commentateur de ce match : Zacharias Smith. Cet idiot. Il faut que je me concentre. Allez... J'accélère et monte un peu plus en hauteur. Même Potter ne trouve pas ce fichu Vif d'Or. Madame Bibine l'a bien lâchée, du moins je crois. Une demi-heure est passée et Griffondor nous mène de 60 points ! Et aucune trace de ce vif d'or ! Le temps, lui s'est dégradé très rapidement. Maintenant, il pleut des cordes, le vent nous empêche d'être au maximum de nous-même. J'essuie les lunettes qui me servent à protéger mes yeux le temps du match, et tire un peu plus ma capuche sur mon crâne. Quel temps de chien.. Mais ça ne m'empêchera pas d'attraper le vif d'or !

Un mouvement d'un objet brillant attire mon œil aussitôt, à ma droite, et je fonce la tête la première. Je plisse les yeux, et oui, il s'agit bien du vif. Je me penche au maximum sur mon balai et fonce derrière la balle dorée à toute vitesse, évitant les autres joueurs, et le cognard toujours aussi féroce. J'entends un autre balai qui m'approche et tourne la tête pour voir, Harry Potter, capitaine et attrapeur des lions, qui s'approche dangereusement de ma position.

- Rêve pas Potter ! La victoire ira à notre maison cette année !

Il ne répond pas et continue sa remontée fulgurante à mes côtés. Je grogne et me reconcentre sur le vif d'or... qui a de nouveau disparu. Je lâche une injure et regarde autour. Je l'aperçois qui disparaît dans les nuages, suivi par l'Elu. Je fais un violent virage et monte rapidement au-dessus des nuages à sa poursuite.

J'utilise les sens, et le repère à une vingtaine de mètres de moi, le bras tendu à deux mètres du vif. J'accélère et lui donne un violent coup d'épaule en lui arrivant à côté. Hey. Je suis à Serpentard quand même ! Il tourne la tête et m'offre aussi un coup d'épaule, qui me fait rire intérieurement. Pauvre Potter. Vraiment faible niveau force.

- Hey Potter ! Tu devrais aller à la musculation, tu auras plus de chance la prochaine fois !

Il m'ignore royalement, ce qui m'agace fortement. Je grogne un peu plus fort, et tente de le rattraper, sans succès. Je le vois désormais à seulement à quelques centimètres de l'avoir, cette autre victoire. Une victoire encore volée à la maison Serpentard ! Nous montons un peu plus, et nous sommes désormais dans les nuages de nuit et d'orage. La pluie nous frappe violemment, et nous sommes perdus dans un couloir infini de nuages noirs qui grondent férocement. Je songe un instant à m'arrêter et à redresser en dessous par sécurité, mais Potter ne lâche pas l'affaire !

- Potter ! Nous nous sommes trop éloignés de l'école ! Et ces nuages ne m'inspirent pas confiance !

- J'ai combattu un Magyar à pointes, alors ce n'est pas ce temps qui va m'arrêter !

Je grimace. Ce fameux dragon. Le pauvre garçon avait dû faire le Tournois des Trois Sorciers il y a quelques années... Comment te détruire une vie.. Tiens, je serais curieuse de savoir si les trois amiraux pourraient combattre chacun un dragon à main nue... Je secoue la tête et suit Potter de près. Bizarre.. Je suis plus inquiète de ce qui va suivre que de l'issue de ce match. Je le vois qui tend la main, et au moment de prendre la balle... Un énorme grognement surgit autour de nous, et un violent éclair apparaît et frappe de plein fouet, le balai de mon adversaire Harry Potter. Je le vois perdre connaissance à cause du choc, et d'une peur extrême. Son balais file à toute vitesse vers le sol, et disparaît avec son propriétaire dans les nuages.

- POTTER !

Mon hurlement est couvert par le grognement de l'orage. J'hésite un instant. Le vif est devant moi. Ça ne prendrait qu'une seconde de le prendre... Non. Je plonge immédiatement vers le sol. Je plisse les yeux pour tenter de l'apercevoir. Je vois une forme qui diminue de taille et tombe très rapidement. Je fonce à travers les nuages, couchée sur mon balai. Je suis perdue dans les nuages, mais ne change pas ma trajectoire.


Plus bas, dans les gradins des professeurs...

Le professeur Mcgonagall observe avec anxiété le ciel.

- Albus.. Le jeune Harry n'est toujours pas revenu..

- Il faut croire que le vif d'or est plus rapide que lui aujourd'hui, fait doucement Dumbledore. Il reviendra avec, n'ayez crainte ma chère Minerva.. Et puis, il n'est pas seul là-haut..

- C'est justement ça qui m'inquiète Albus ! tonne Minerva. Il se passe toujours quelque chose lorsque Serpentard joue contre Gryffondor !

- Toujours de mauvaise foi, ricane Rogue derrière eux.

Mcgonagall se retourne et ouvre la bouche pour répliquer lorsque les hurlements des élèves les figent. Toutes les têtes se lèvent, et une forme tombe à toute vitesse vers la pelouse, au milieu des autres joueurs plongés dans l'échange et la stratégie.

- Mon dieu, c'est Harry Potter !

Les hurlements augmentent d'intensité, obligeant Albus Dumbledore à se lever à lancer des sortilèges pour ralentir la chute du jeune homme, mais sans grand succès.

Je sors enfin du couloir de nuage après des minutes infernales à chercher la sortie. Je fonce à toute puissance, et réussis enfin à le rattraper par le col, et redresse le manche de mon engin. Le match s'est arrêté autour de moi. Le stade est silencieux. Je joue la comédie et tarde un peu à le monter devant moi comme un animal mort après une chasse. Ses camarades ne tardent pas à débarquer autour de moi, posant mille et une questions.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Il a attrapé le vif d'or ?

- Où est son balai ?

- STOP ! On descend à terre.. Mon balai ne va supporter très longtemps le poids de deux personnes ...

Je sors du cercle des Gryffondor, et descend rapidement au sol, où je retourne l'Elu et vérifie son pouls.

- Il va avoir besoin de soin rapidement.

- Madame Bibine arrive avec eux !

Nous nous écartons tandis que Madame Bibine vérifie l'état du lion, suivie rapidement du directeur, du professeur Mcgonagall et de Severus Rogue, mon directeur de maison.

- Mademoiselle Emily dans mon bureau tout de suite ! fait Dumbledore, malgré le chaos.

Je grimace, et le suit sous les regards mauvais de toute mon équipe et des élèves Serpentards dans les gradins. Encore une fois, je n'ai pas gagné que des amis.


A Marineford,

Sengoku, absorbé par un dossier, relève la tête en entendant un coup à sa fenêtre. Il n'est qu'à moitié surpris d'y découvrir le phénix de Dumbledore. Il se lève donc et ouvre la fenêtre pour le laisser entrer. L'oiseau ne s'attarde pas et se pose rapidement sur une pile de dossiers avant de poser plusieurs livres.

- Eh bien. Ca n'a pas tardé...

Sengoku soupire et appelle Domitille qui apparaît aussitôt. Il prend le temps de s'asseoir puis regarde de nouveau son dossier.

- Ta demande vient d'arriver.

Domitille le regarde un instant puis se tourne vers le phénix qui n'a pas encore bougé. Elle s'approche et, après l'avoir longuement observé, elle prend les livres. L'oiseau s'envole juste après, son travail terminé.

- Je vous remercie Gensui.
- Ne me remercie pas. Pense plutôt à le faire à Albus la prochaine fois que tu le verras.
- Je n'y manquerai pas.
- Et fais attention à tout ça. Il ne faudrait pas qu'ils soient abîmés ou qu ils tombent entre de mauvaises mains.
-Bien entendu... Je pourrais toujours faire passer cela pour des livres de fantaisies.
- Domitille. Nous savons tous que tu n'es pas du genre à lire... ça.

Elle soupire.

- Lire une histoire sur quelque chose d'irréel est une perte de temps.
- ... Voilà où je voulais en venir...
- ... Je vois... C'est compréhensible.
- Hm. Quoi qu'il en soit, fait attention.

La contre-amirale fait un signe de la tête, ses bras tenant les différents livres, puis sort du bureau. Elle rentre rapidement dans le sien et pose tous ces ouvrages.

- Note: Ajouter la lecture de ces livres aux tâches à faire pour les prochains jours.

Elle regarde ensuite l'heure, remonte ses lunettes et repart aussi rapidement tout en marmonnant.

- Le seul moment où je pourrais lire est la nuit... ou pendant la surveillance de la sorcière.

La contre-amirale soupire et décide de retourner à ses occupations. En chemin, elle croise l'amiral jaune qui semble pensif.

- Il faudraaait que je fasse un tour à Marijoaaa bientôôôôt...

Il passe à côté d'elle sans la voir, lui faisant hausser brièvement un sourcil. Elle finit cependant par tourner de nouveau la tête et continue son chemin avant de s'arrêter soudainement.

- ... Un amiral manque...

Elle soupire et ouvre la porte d'un bureau pour en avoir le cœur net.

- ... L'amiral Aokiji... Comme d'ordinaire... Il faudrait lui confisquer son vélo.

Elle referme silencieusement la porte et fait rapidement le tour de la base après avoir vérifié que l'amiral Akainu fasse bien son travail étant donné que c'était, de toute façon, l'un des seul à le faire.


Un peu plus tard...

- Pardon Sengoku. Luffy s'est enfui.
- Quoi?! Tu le fais vraiment exprès Garp!

Le denden avec la tête du vice-amiral se met à rire bruyamment.

- Bah t'en fais pas! Ils seront bien attrapés un jour! N'empêche t'aurais dû voir! Leur bateau a volé! Pouf! Disparu dans le ciel !
- Je n'ai pas le temps d'écouter tes bêtises alors arrête de divaguer!
- Mais je mens pas! Le bateau volait ! Il volait !

Sengoku raccroche, une veine sur la tempe menaçant d'exploser. De l'autre côté du combiné, Garp, vexé, décide de harceler Sengoku en l'appelant durant une bonne partie du trajet vers Marineford.