Chapitre 23
Je traverse en silence le château silencieux avec le professeur Mcgonagall, le professeur Rogue et le directeur lui-même. J'espère qu'il ne va pas déformer mes propos... Nous arrivons devant la statue, le mot de passe est prononcé et nous rentrons quelques minutes plus tard dans le magnifique bureau. Je suis invitée à m'asseoir tandis qu'il en fait de même derrière son bureau. Il croise les mains et m'observe sans dire un mot. L'ambiance est pesante. Très pesante.
- Raconte nous alors ce qui s'est passé.
- Il a pris la foudre... Du moins, son balai. Nous sommes montés très haut tous les deux, et on était seulement à quelques mètres du vif d'or quand nous sommes rentrés dans la zone de danger. Des nuages noirs et menaçants d'orage... Lorsque nous sommes rentrés, j'ai su qu'il y allait avoir un problème, et j'ai essayé de le raisonner. Il a refusé, et je l'ai suivi. Après tout, nous voulions la même chose et je ne voulais surtout pas m'avouer vaincue aussi facilement.
- Je vois.. Donc, Harry a reçu de plein fouet la foudre et il est tombé de son balai, c'est ça ?
- Oui, c'est ce que j'ai vu de mes propres yeux.
- Qu'as-tu fait ensuite ? Quelques secondes se sont écoulées avant que l'on t'aperçoive tous le sauver de justesse, jeune fille, fait froidement Minerva Mcgonagall.
Je me crispe et la regarde. Un masque de fureur collé sur son visage.
- J'ai Hésité... Le vif d'or était à portée de main... Mais j'ai préféré plongé.. Parce que le quidditch n'est qu'un jeu après tout, et une vie vaut plus qu'une victoire..
- Permets-moi néanmoins, de mettre en doute ta version des faits, fait Dumbledore. Tu pouvais forcer le jeune Harry à te suivre, n'est-il pas ? Pourquoi ne pas l'avoir fait ?
- Il est libre de ces mouvements, et je ne suis pas sa mère.
- Pourtant, je pense qu'une grande majorité des personnes auraient réagi de cette manière...
- Mais je ne suis pas comme la majorité de ces gens. Moi, je suis un vampire, je suis à l'écart de vous autres et je pense différent d'un être humain normalement constitué. Vous devriez le savoir autant que moi, monsieur le Directeur.
Je le fixe dans les yeux, la jeune et gentille Emily disparue. Il abuse de ma gentillesse à présent. C'est bien nouveau et inhabituel.
- Je suis scandalisée que l'une de nos élèves ait pensé à laisser tomber ainsi un de ces camarades, continue Mcgonagall en me fusillant du regard. Ce n'est pas étonnant de la part de la maison Serpentard après tout.
Je grince des dents, mais ne fais aucun mouvement. Que font-ils ? Cela n'a plus rien de normal... Ils m'accusent de mentir. Et le professeur Rogue ne me défend même pas. Parlez bon sang !
- Je dois admettre que votre attitude me déplait énormément, commence Dumbledore. Severus, avez-vous un mot à dire ou une sanction à proposer ?
Hein ?! Une sanction ? Pourquoi ? Je tourne la tête vers mon directeur de maison, Severus Rogue, qui s'avance, le visage froid comme à son habitude, et sans un regard pour moi, il observe le directeur.
- Je pense que le fait d'avoir perdu le match de cette façon, est déjà une forte sanction pour mon élève. Néanmoins, je propose qu'elle ne participe plus à aucun match jusqu'à nouvel ordre, et qu'elle reste à son poste, chez vos très chers amis, les moldus.
- Quoi ?! Mais...je veux continuer à jouer.. Et vous ne pouvez pas m'interdire comme ça de jouer...
- Oh que si
Je les regarde, abasourdie. Puis, une vague de colère me submerge brutalement, comme si je faisais une violente crise d'autorité. Comment ose-t-il me faire ça ?! J'ai été sage pendant tout ce temps, et voilà comment ils me remercient tous ?! J'aurais mieux fait de disparaître quand j'en avais l'occasion !
Quoi ? C'était quoi ça ?
J'ai entendu comme ma propre voix qui m'ordonnait presque de le dire à voix haute. Non, je ne dois pas... Je serre les poings et me lève brusquement du siège. Tous les regards sont portés sur moi, même ceux des tableaux, pour une fois silencieux. Je reste un instant, immobile et regarde avec mon plus beau regard noir, le directeur qui ne bronche pas d'un centimètre.
- C'est vous le directeur de toute manière. Si vous le voulez bien, je retourne à mes appartements. Je suis épuisée.
- Nous n'avons pas terminé...
- Je m'en fiche complètement. Cette conversation l'est pour moi.
Sans un autre commentaire, je lui tourne le dos et m'enfuis rapidement en dehors du bureau. Je cours jusqu'à mes appartements, dans lequel je rentre en vitesse, sans laisser le temps à Tara de placer un mot. Je prends une douche froide, et je change rapidement de vêtements.
- Il y a un problème ? fait Tara depuis son tableau.
- Oui... Dumbledore et les autres se retournent tous contre moi.. Ils ont changé de comportement. Je ne comprends pas. Et en plus, j'ai eu des pensées comme si je me sentais supérieure au directeur, lui-même. Cela ne m'est jamais arrivé auparavant. Tu crois que je suis en train de devenir folle, Tara ?
- Non.. Mais peut-être que quelque chose se cache au fond de toi.. Tu es orpheline, n'est-ce pas ?
- Oui..
- Pourquoi ne pas chercher qui était tes parents ... ?
- Déjà essayé. Mais aucune trace. Ni chez les moldus, ni chez les sorciers. Rien, et je ne sais pas comment j'ai atterri dans ce foutu trou de l'orphelinat.
Je reste pensive. Le vide est bien étrange. Et même Dumbledore ne m'a jamais aidé là-dessus... Malgré toutes mes tentatives pour lui tirer les vers du nez.
Dans le bureau de Dumbledore.
- Albus... Pourquoi avons-nous fait ça ? Nous savons qu'elle dit la vérité, fait le professeur Mcgonagall qui s'assoit.
- Minerva... Plus tard, si vous le voulez bien. Je vous ai dit qu'il était nécessaire de faire ça, tente Dumbledore.
- La repousser dans ces retranchements, est-il vraiment ce qu'il y a de mieux ?! tonne Rogue.
- En effet. J'ai senti dans son regard, un léger changement. Il le faut. Vous découvrirez plus tard, pourquoi nous devons l'éloigner de Poudlard désormais.. Et la rapprocher de ce nouveau monde..Vous devrez accomplir cette mission désormais.
- Encore une de vos idées farfelues, je le sens, grogne Rogue.
Je ferme mon sac et me redresse tandis que Tara ne cesse de bouger derrière moi en hurlant.
- Ne fais pas ça ! Où iras-tu après ?
- Chez les moldus dont je t'ai parlé avant le match. Au moins, je n'aurais pas d'ennemi là-bas, enfin j'espère.. Si c'était le cas, je m'enfuirai de là-bas. Et je partirais en France. C'est un beau pays où il fait bon de vivre..
- En France ?! Ce sont depuis toujours nos ennemis ! Tu l'oublies ça !
- Et il y a aussi un ministère de la Magie là-bas... J'ai peut-être encore ma chance aux écoles d'aurors.. Et puis, ce sont les moldus qui ont fait que nous sommes ennemis.. Pas les sorciers. Nous sommes tous pareils Tara, ne l'oublie pas.
Je passe mon sac sur mon épaule et sors dans le couloir, vide et silencieux comme un jour normal. Habillée en moldue, je vais m'enfuir maintenant. Je traverse les couloirs, et sors à l'extérieur du bâtiment en direction du parc de Poudlard, et plus précisément vers la gare. Je tire ma capuche sur ma tête et accélère le pas. J'arrive enfin à la gare et surprise, elle est vide de toute machine et humain. C'est à la fois une bonne et mauvaise nouvelle. Personne ne me verra ici, mais comment partir de la large zone anti-transplanage sans train ? Tant pis, je vais continuer mon chemin à pied. Je saute sur les rails, et commence ma longue marche sur les rails pour aller, je ne sais où encore. Mais n'importe où est mieux qu'ici.
A Poudlard, pendant ce temps.
Alors que le calme régnait dans Poudlard, le professeur débarque dans le bureau de Dumbledore, visiblement très paniquée.
- Albus ! La jeune Emily a disparue !
Il se lève de son fauteuil et se dirige immédiatement vers mes appartements. Tara les accueille d'un regard froid.
- Mot de passe ?
- Où est-elle passée ? fait fermement Albus Dumbledore.
- Elle est partie il y a plusieurs heures déjà. Vous êtes en retard, monsieur.
Puis, elle disparaît à l'intérieur, ne souhaitant pas lui parler plus longtemps. Le directeur est embêté et retourne en vitesse dans son bureau.
- Je pense savoir où elle va aller se réfugier..
Il prend un papier, et écrit un mot pour son ami Sengoku.
« La jeune Emily s'est enfuie de Poudlard il y a quelques heures. Je pense qu'elle sera vite de retour dans la pièce dans laquelle elle séjourne habituellement chez toi. Je te conseille néanmoins de dire à tes amiraux, de garder leur distance quelques heures, car je crains qu'il y ait un peu de rancœur à mon égard et qu'elle vous le fasse clairement ressentir. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir sur son comportement envers vous. Il n'y a aucun risque, malgré les apparences. Je regrette de la bousculer de cette façon, mais le temps presse. Elle t'expliquera, et si tu as des questions, n'hésites pas. Cordialement, Albus »
Il le donne à son phénix, et le regarde disparaître dans le ciel dans un cri mélodieux comme à son habitude.
Pendant ce temps là, à Marineford,
De retour à Marineford, le vice-amiral Garp se presse d'aller dans le bureau de Sengoku. Il ouvre la porte à la volée et entre à l'intérieur du bureau tout en mangeant des gâteaux.
- C'est pas sympa de pas me répondre!
- Je t'ai dit que je n'avais pas le temps de t'entendre divaguer.
- Je dix baguer pas!
- Divaguer, Garp. Divaguer...
- C'est pareil!
Sengoku entend soudainement un petit bruit et tourne la tête pour voir qu'il s'agit de nouveau du phénix du directeur de Poudlard qui donne des petits coups à la fenêtre. Il soupire, se lève et ouvre à l'oiseau qui entre et dépose la lettre.
- Que me veut Albus cette fois?
- Oh, c'est quoi ce truc?! On dirait un piaf mais je ne connais pas cette espèce!
L'amiral en chef l'ignore et prend la lettre, la déplie avant de la lire rapidement. Il soupire ensuite et se rassoit.
- Qu'a-t-il bien pu faire pour qu'on en arrive là...
Garp, curieux, s'avance et tente de voir ce qu'il y a écrit. Sengoku, ayant vu son ami venir, replie aussitôt la lettre qu'il range dans un tiroir, hors de portée du vice-amiral.
- Mais eeeuh! Je veux savoir!
- Ca ne te concerne en rien. Sors de là maintenant.
- Beuh! T'es pas marrant! Pour la peine, t'auras pas de gâteaux!
Garp sort rapidement et finit son paquet de gâteaux. Il grommelle et part chercher un autre paquet.
Sengoku, en voyant la réaction de Garp, soupire de découragement.
- C'est vraiment ça que l'on considère comme un héros de la marine...
Il regarde l'oiseau qui s'envole de nouveau puis sa chèvre qui continue tranquillement de manger un quelconque rapport avant d'appeler Domitille. Celle-ci arrive rapidement
-Dis à Borsalino de reprendre son tour de surveillance devant la chambre de la sorcière. Mais qu'il n'entre sous aucun prétexte et qu il reste tout de même assez éloigné.
Domitille le regarde avec une légère lueur d'interrogation dans son regard. Néanmoins, elle hoche la tête et disparaît aussitôt. Elle marche un peu et croise rapidement l'amiral jaune. Elle lui explique donc brièvement les ordres de Sengoku et Kizaru se met à faire la moue.
- Je croyaaais qu'elle était partiiiie.
La contre-amirale hausse légèrement les épaules.
- J'imagine qu'elle ne va pas tarder à revenir.
- Mais pourquoi moooi?
Domitille sort sa montre et regarde l'heure.
- C'est votre tour à cette heure.
- Maaaais...
L'amiral jaune semble réfléchir ce qui fait soupirer la marine.
- Vous n'avez plus aucun argument. Veuillez cesser de me faire perdre du temps amiral.
Kizaru gonfle légèrement les joues mais finit par se résigner.
- ... Bieeeen. Mais je ne manquerai paaas une occasion de t'embêteeer.
Il fait ensuite demi-tour et part en direction de la chambre de la jeune sorcière avant de s'asseoir à côté de la porte, boudant un peu.
