Chapitre 25
A Poudlard,
Au fond d'une pièce sombre, un jeune homme tire sur une couverture, et la laisse tomber sur le sol. Une immense armoire apparaît alors devant lui. C'est un jeune homme maigre, blond et fatigué. Il tend lentement la main et caresse le bois abimé de l'immense armoirie. Cette personne n'est rien d'autre que Drago Malefoy. Il manque de s'écrouler, et pose une main sur son ventre, affamé.
- Ce...n'est pas le moment.. J'ai presque réussi Père..
Il fait quelques arrangements et replace rapidement la couverture avant de repartir de la pièce pour disparaître dans sa chambre.
A Marineford,
Et voilà. A cause de cet imbécile d'amiral, je dois aller m'expliquer avec ce drôle de chef avec un piaf sur le chapeau. Tant pis. Ça m'apprendra à ne pas être vigilante après une partie de chasse improvisée. Je me change rapidement pour des vêtements moldus et parfaitement propre cette fois-ci. J'observe mon reflet un instant et sors de la salle de bain en pestant.
- Je déteste ces yeux de démons...
J'ouvre la porte et me retrouve face à l'amiral et une étrange femme, aux cheveux roses et habillé avec des vêtements rouge bordeaux. Je hausse un sourcil, tandis qu'ils se retournent vers moi. Silence gênant. Elle m'observe un moment avant de se s'adresser à l'amiral.
- Hina ne connaît pas cette femme. Qui est-ce ?
- Hinaaa n'a pas besooooin de savoir pour l'instaaant.
- Hina veut savoir maintenant.
- Va demaander à Sengooku alors. Depêchooons-nous gamiine, Sengoku va noous attendree..
Il m'attrape par le bras et me traîne sans ménagement vers le bureau de son chef. Je grogne mon fort mécontentement mais me laisse néanmoins faire. Pas besoin de me fatiguer et d'aggraver ma situation. Tout ce que je fais, sera forcément retenu contre moi de toute manière, comme d'habitude.
Nous arrivons devant la porte et il frappe trois coups successifs.
- Entrez !
De très mauvaise humeur, et c'est sur moi que ça tombe. Ce n'est pas le moment. La porte est ouverte par l'amiral et il me lance presque à l'intérieur du bureau. Je serre les dents et le fusille du regard.
- Pas très commode aujourd'hui.
- Mooins de teemps je reeeste en ta prééésence, mieeux je me pooorte...
Il recule pour sortir du bureau et j'entends un vague murmure avant qu'il ne claque la porte devant mon nez.
- Moonstre va...
Je m'immobilise, et regarde fixement la porte. Et revoilà l'éternel insulte.. J'avais espéré qu'ici, je sois tranquille avec ce genre de personne mais bon. Je soupire et me tourne lentement vers l'amiral en chef. Il a un visage fermé, et plutôt froid. Je sens que je vais passer encore un mauvais quart d'heure.
- Assis toi.
- Si c'est pour me faire une remarque encore, vous pouvez vous la garder pour quelques jours si ce n'est pas urgent. J'ai déjà eu une remontrance pour rien de la part de l'autre vieux..
- Je ne te permets pas de me parler ainsi, jeune fille ! tonne Segnoku.
- Sinon quoi ? Je n'ai pas envie de parler pour l'instant.. Et c'est surtout pas le moment de m'énerver.
Sa patience a des limites et la mienne aussi. Je souffle et finis quand même par m'avancer pour m'asseoir dans un siège devant le bureau. Il épie chacun de mes gestes, et il est prêt à frapper. Je préfère baisser les yeux, rapproche mes jambes de moi et passe mes bras autour. Ma tête se pose sur le haut de mes genou et je fixe le bureau.
- Qu'est-ce que vous me voulez alors ?
- Albus m'a signalé que tu étais parti sans son autorisation..
- Parce qu'il m'a accusée à tort. Lui, Mcgonagall, et Rogue se sont mis à trois pour m'accuser de mentir... Dans mon vocabulaire, j'appelle ça de la diffamation..
- A quel propos ?
- Vous n'êtes vraiment au courant de rien.. Le match de Quidditch a été joué hier, et dans des conditions horribles... Pluie, vent et orage.. On ne pouvait pas rêver pire, mais rien au monde ne peut nous empêcher de jouer. Rien. Enfin bref.. Je suis attrapeuse dans l'équipe.. Ca veut dire que j'ai le rôle de poursuivre une petite balle dorée et de l'attraper pour faire gagner mon équipe. Je suis de l'équipe de Serpentard, et nous avions les Gryfondor en face avec le fameux Potter.. Nous sommes montés dans les nuages cachés à la vue de tous dans le stade à sa poursuite. Malheureusement, son balai a pris la foudre.. Et il a plongé, inconscient. Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai regardé un instant la balle et j'ai plongé à mon tour, pour le sauver. J'ai beau être le pire monstre que la terre est créée mais je pense qu'il aura un rôle important dans cette guerre contre le mage noir.. Voilà l'histoire..
- Comment en es-tu arrivé avec du sang sur toi ? As-tu tué quelqu'un ? fait-il sévèrement.
- Même si c'était le cas, en quoi ça vous intéresse ? Vous n'êtes pas mon responsable.
- ...
- C'est du sang de biche si vous voulez tout savoir. Après la discussion dans le bureau du directeur, j'ai récupéré le reste de mes affaires, et j'ai déserté l'école. J'ai marché jusqu'à la gare et je suis retourné dans le monde moldu avant de m'enfuir dans une petite forêt non loin. J'avais faim...
- As-tu faim actuellement ?
J'hausse un sourcil et le regarde bizarrement. Faim ?
- Je me suis nourrie avant de venir ici. Ça fera la semaine, et j'y retournerais s'il y a besoin, pas de soucis de ce côté.
On s'échange quelques regards, mais la suite de la conversation ne semble pas venir. Il ne cherche pas non plus à éviter mon regard. Pourquoi je suis étonnée qu'il tienne mon regard ? Peut-être parce que tout le monde le fait, sauf lui. J'ai l'impression qu'il cherche quelque chose en moi ou sur mon visage, mais quoi ?
- Je vous fais peur n'est-ce pas ? Je ne fais rien de particulier.. Et même si je faisais quelque chose de bien, on me le reproche toujours.. Quand quelque chose ne va pas, c'est moi la coupable.. Je peux vous avouer quelque chose ? Le directeur me cache quelque chose.. Ca fait plusieurs années que je fais des recherches sur moi, et je lui demande de l'aide.. Mais il m'envoie gentiment balader vers des fausses pistes... J'en ai juste marre de l'entendre parler avec une voix douce pour tenter de me calmer...
Sur l'instant, j'imagine le directeur Dumbledore mort et souffle doucement.
- Je suis sûre que tout irait mieux sans lui..
Sauf que je ne savais pas à quel point, j'avais tort.
Du côté de la Marine,
Sengoku la fixe sans ciller avant de finalement l'ordonner de quitter le bureau. La sorcière ne se fait pas prier et se lève avant de sortir sans un regard en arrière.
- J'espère que Borsalino est bien resté devant. Ce n'est pas le moment de la laisser se promener librement avec les doutes qu'elle a.
L'amiral en chef soupire et appelle un soldat.
- Va me chercher Sakazuki.
- M... Mais... pourquoi moi?
Sengoku le fixe et se masse les tempes.
- Tu ne peux pas exécuter un simple ordre?
- Mais... C'est... Il s'agit d... de l'amiral Akainu. Il ne faut... pas le déranger quand... il travaille...
- Mais à quoi servez-vous bon sang?!... J'en ai assez entendu. Déguerpis.
Le soldat part, tout tremblotant, ce qui agace un peu plus Sengoku, déjà sur les nerfs depuis un moment.
- Pas le choix... Domitille!
La contre-amirale apparaît quelques temps après et se place devant le bureau.
- Tu es plus lente que d'ordinaire.
- J'avais des affaires urgente à régler.
- Quoi donc?
- Je ne peux pas le dire.
Une veine palpite sur sa tempe et il finit par exploser.
- Vous êtes-vous tous donné le mot pour m'énerver?! Je suis déjà assez occupé sans devoir être en plus entouré d'incompétents!
Domitille le regarde sans broncher. Elle abaisse légèrement ses lunettes et observe l'amiral en chef par dessus avant de soupirer et de les remettre en place.
-Je comprends que vous soyez sur les nerfs Gensui. Je vais donc attendre que vous me reprochiez tous les malheurs du monde puis je vais écouter et obéir à votre ordre.
Sengoku est légèrement décontenancé, ce qui le calme un peu. Il toussote légèrement.
- Excuse-moi Domitille.
- C'est humain de crier sur la dernière personne après avoir laisser passer les autres. De plus, il me semble que vous savez quelque chose qu'il ne faut pas révéler et que cela vous taraude l'esprit.
Sengoku hausse les sourcils mais décide de ne rien dire dessus étant donné que la contre-amirale ne demande rien.
- ... Amène-moi Sakazuki.
-... Les soldats ont-ils plus peur de l'amiral Akainu que de l'amiral en chef?
- Que veux-tu dire?
- Vous donnez ce genre de corvées à un simple soldat d'ordinaire.
- ... Vas-y maintenant.
Domitille n'insiste pas et sort pour aller chercher l'amiral rouge.
