Chapitre 32


Je commence à me redresser doucement, et passe légèrement la tête dans le léger entrebâillement pour observer la situation devant moi. La chèvre continue de bouger dans son sommeil, mâchouillant un papier, la respiration tranquille tandis que le vieux est déjà retourné à ces dossiers, grattant à une vitesse incroyable le papier. Des années d'entraînement pour ça ? Gratter du papier ? C'est ça être le chef d'une armée ? Pas terrible... J'espère que ce n'est pas la même chose pour un auror, sinon je vais craquer rapidement.

- Seeeengokuuu...

Je me tends brusquement et recule brusquement, faisant le léger courant d'air qui suffit à me claquer la porte-fenêtre au nez. Je grogne légèrement et m'écrase sous la vitre, espérant que personne ne vienne regarder..

Je suis complétement cuite sinon..

- Que se passe-t-il Borsalino ? soupire Sengoku sans lever les yeux. Tu n'as pas du travail en retard par hasard à me donner ?

- Noon... Mais c'est en coours...

- Je les veux ce soir sur mon bureau, dernier délai.

- Pas geentil..

- Ce n'est pas mon rôle Borsalino. Si c'est pour me faire perdre du temps, tu peux partir..

- Nooon... J'ai une booonne et mauvaaaise nouvelle...

- J'écoute..

Il lâche son dossier et se redresse, les bras croisés.

- Aloors.. La boonne... Un problèmeee vient de disparaîtreeee... La mauvaaaise... C'est la gamiine quiii a disparuue...

- QUOI ?! Tu étais censé la surveiller !

- Je pouvaaais paaas.. J'étaaais ici pour la réuniiioon...

Sengoku se pince le nez et souffle pour tenter de se calmer, mais rien n'y fait. C'est la goutte de trop.

- Ce n'est pas possible... Elle est incapable de rester tranquille...

Il finit néanmoins par se lever et suit rapidement l'amiral pour fouiller de fond en comble le quartier général à ma recherche. Je sais que s'ils me trouvent, je suis très mal. Je tente de rouvrir la porte mais elle ne bouge pas d'un pouce à mon grand malheur. Je pousse un miaulement ou une sorte de grognement agacé, réveillant au passage la chèvre qui ouvre les yeux. Dans la frustration, je saute sur le bord d'un autre balcon, que je loupe à seulement quelques centimètres. Je tombe plus bas dans un buisson, et regarde rapidement autour de moi. Personne ne m'a vu. J'ai peut-être une chance de m'échapper une bonne fois pour tout d'ici... Dumbledore a essayé, mais non. Cette alliance est vouée à l'échec de toute manière. Et ils ont l'air de préparer quelque chose dans mon dos. Cette réunion ne m'inspire pas quelque chose de bon. Je sors le plus discrètement possible du buisson et me faufile rapidement contre un mur, vers ce qui me semble être des maisons... Un groupe de soldats arrivent à ma gauche, et je saute me cacher dans un trou pour les voir passer, la marche rapide et avec juste le bruit des chaussures sur le sol. Aucune parole n'est prononcé, et un autre géant les suit de près, habillé d'un costard aux goûts encore plus étranges.. Blanc et violet ? Et en plus en vertical ? Encore plus bizarre que l'amiral en jaune... A peine, j'ai pensé ces mots que le géant tourne la tête vers moi comme s'il avait entendu mes pensées. Je m'écrase un peu plus, et recule sentant la chance tourner. Il hausse un sourcil avant de s'approcher.

ET IL EST A MOITIE CHAUVE AVEC UNE QUEUE DE CHEVAL VIOLETTE EN PLUS DE CES HABITS ?

- Quel étrange chat... Je ne t'ai jamais vu ici toi..

Je tente de le repousser en donnant des coups de pattes avec mes griffes, mais je suis tout de même attrapée par la peau du cou et collée à lui. Je pousse un miaulement agacé mais me laisse néanmoins faire. Bon.. D'un côté si j'arrive à revenir dans la base sous cette forme et sous leur nez, je peux regagner ma chambre sans encombre. Mais ce type a l'air de s'être déjà attaché à moi. Misère... ! Je m'arrêt progressivement de me débattre et me cale contre lui, les yeux un peu lourds. Il fait tellement chaud là... Ça me donne un peu l'envie de piquer un somme. Je ferme un instant les yeux et écoute autour. Le géant rattrape rapidement ces soldats et s'arrête au plein milieu du couloir.

- Retournez à vos occupations jusqu'à la prochaine mission, dans trois jours.

- Oui, vice-amiral !

Puis, les pas s'éloignent dans tous les sens. Et puis, je sens un regard, puis deux. Des regards qui te donnent envie de partir très loin, trèèès vite.

- Sengoku-Gensui, amiral Kizaru, s'enquit Momonga en haussant un sourcil. Un souci ?

Oh oh. J'ouvre les yeux et relève la tête. Ils tombent mal... J'étais bien là...


A Poudlard, dans le bureau du directeur.

- Voyons Seveurs... Je ne pouvais pas refuser à cette époque, tente Dumbledore de son tableau, une mine fatiguée.

- Ce n'est pas la question ! hurle Rogue en se retournant. Vous vous êtes engagés à la protéger et voilà que vous l'abandonnez chez ces foutus moldus pour un stupide mariage !? Vous le saviez depuis qu'elle est arrivé ici, et vous la gardez dans l'ignorance ?!

- Cela vaut pour nous tous, répond calmement Dumbledore.

- Où est ce fichu dossier ? siffle le serpentard.

- Il est en possession de mon vieil ami Sengoku, mais je doute qu'il t'en fasse part. Il peut être aussi têtu que moi.. Et il doit déjà être au courant pour moi..

- Il n'aura pas d'autres choix que de me donner ce dossier, enrage Rogue en mettant sa cape. Je suis maintenant le nouveau directeur de Poudlard, et s'il ne veut pas d'ennuis, il ne peut que coopérer pour sa propre sécurité !

Il sort rapidement du bureau, avant de se diriger au pas de course à l'extérieur du château. Il passe en vitesse devant la maison d'Hagrid, qui sort lorsqu'il l'aperçoit par sa fenêtre et beugle le plus fort possible.

- Espèce ... d'assassin !

L'ignorant, Rogue ouvre d'un coup de baguette le portail qui s'ouvre dans un grincement sinistre, et transplane immédiatement dans le bureau de l'amiral en chef. Vide. Il soupire et croise les bras, attendant son retour. Il se masse les tempes et souffle très bas.

- Un mariage... Quelle idée stupide. Il me faut absolument le nom de son futur époux.. Que je m'en occupe moi-même... Et cacher ça à mon élève... Idiot d'Albus...


Du côté de la Marine,

Kizaru se rapproche et se penche un peu avec un sourire.

-Bah tieeens. Justemeeent.

L'amiral jaune se tourne ensuite vers Sengoku.
- C'est eeeelle.
- En es-tu sûr ?
- Ouiiii. Certaaaain.
- Bien. Nous n'aurons pas à courir partout au moins.

Momonga les regarde toujours, ne comprenant rien à la situation.

- Pourrais-je savoir de quoi vous parler ?
Borsalino tourne alors de nouveau la tête, comme s'il venait de se rappeler de sa présence. Il soupire et pointe ensuite le chat d'un doigt nonchalant.

- On la cherchaaaait.
Le vice-amiral hausse un sourcil et regarde Emily.
- De quoi ? Ce chat ?
- Ouiiii. Celui-làààà.
- Kizaru. Dépêche-toi de la récupérer.
- Oui ouiii. Je suis en traaain.

Le jaune tend les bras vers la sorcière qui tente de reculer mais elle est tenue fermement par Momonga. Cependant, l'amiral s'arrête juste avant de la prendre et se redresse.

- Ooooh... Et si on laissait plutôôôôt Momonga la surveilleeer ?
Sengoku le regarde alors, consterné.

- Tu cherches vraiment tous les moyens possibles pour éviter de faire des heures supplémentaires...

Il regarde ensuite de nouveau Momonga et soupire.

- Ce n'est cependant pas une si mauvaise idée. Cela nous permettrait de ne pas nous soucier de cette affaire en plus... Momonga, surveille ce chat à partir de maintenant et ne le quitte surtout pas des yeux.
- Hum. Pourquoi donc ?
- Fais-le juste. Ne le quitte pas d'une semelle.
- B... Bien Gensui

Momonga semble ne rien comprendre mais salut rapidement l'amiral en Chef avant de faire demi-tour. Sengoku l'interpelle alors une dernière fois.

- Je suis sérieux Momonga. Ne le laisse pas se promener librement et ne le quitte sous aucun prétexte jusqu'à l'exécution de Portgas D. Ace.

Le vice-amiral hoche la tête et repart jusqu'à son bureau. Sengoku soupire et fait demi-tour.
- Boooon. Une bonne chose de faaaaite.
- Ne te crois pas sorti d'affaire. Comme tu n'as plus à la surveiller pour le moment, je veux que tu me rendes tes dossiers dans les heures à venir.
- Maaais. C'est trop looong.
- Ce n'est pas mon problème.

Le bouddha retourne rapidement dans son bureau pour reprendre son travail mais s'arrête en y voyant le professeur de potion. Il ne se souvient cependant plus de son nom mais ne cherche pas plus loin et soupire avant de s'asseoir.

- Je l'ai déjà dit à votre collègue plus tôt. Emily reste ici.

Soudain, il a l'impression d'oublier une chose importante concernant cet homme mais balaye de nouveau cette pensée, se disant que ce doit être à cause de la fatigue qu'il a accumulée jusqu'à présent.

Le sorcier ne bouge pas et ne prend pas en compte sa phrase.

- Je veux le nom de l'homme que va épouser Emily.

Sengoku fronce les sourcils devant le ton autoritaire du professeur.

- Je n'ai pas à vous le donner.
- Il s'agit du mariage d'une de mes élèves.
- Il s'agit d'un mariage de notre monde. Vous n'avez pas à vous y mêler, monsieur...

Sengoku se lève soudainement, comme frappé par la foudre. Les neurones de son cerveau fatigué ont fini par se connecter et le nom du sorcier lui revient en tête.

- Severus Rogue !

Le nom du meurtrier d'Albus Dumbledore.