Chapitre 33

Le sombre professeur observe sans une émotion, la colère naissante du vieux marine, vieil ami d'Albus Dumbledore. Face à la situation, il ne peut pas s'empêcher de faire un rictus moqueur, en croisant les bras sur son torse.

- On dirait que l'âge que ne vous a pas rendu plus intelligent..

- Vous... ! grogne Sengoku en remontant ces manches. Vous osez venir ici après ce que vous avez fait ?!

- Le problème n'est pas là, claque froidement Rogue. Il me faut le nom de celui qui force la main de mon élève.

- Ici, elle n'est plus sous votre responsabilité..

- Elle l'est toujours.

L'amiral en chef serre les poings, et tente de se retenir de lui asséner son poing de fer dans l'estomac... Le sorcier sort rapidement sa baguette, alors que son interlocuteur s'avance lentement vers sa position. Il ne bouge pas d'un centimètre et hausse un sourcil en remarquant un étrange bout de bois dans la poche de ce dernier.

- Accio !

Sengoku recule de quelques pas, craignant une attaque mais rien ne vient et il sent quelque chose disparaître de sa poche et atterrir dans la main du professeur des potions.

- Bois de cèdre... 30.5 centimètres.. Avec un crin de sombral... Il s'agit de la baguette de mon élève, tonne Rogue. Savez-vous à quel danger, vous exposez mon élève en lui confisquant la seule arme à sa disposition ?!

- Cela ne vous concerne pas. Elle est un danger...

- Vous n'êtes pas encore mort à ce que je vois, siffle Rogue. Albus ne l'aurait pas autorisé à venir ici si elle représentait un quelconque danger pour vous. Dumbledore est sans doute simplet d'esprit quand il le veut, mais pas à ce point.

- Il l'était... Avant que vous le tuiez...

- Il l'est toujours. Albus a demandé à être ressuscité en tant que tableau dans le bureau que j'occupe désormais.

- QUOI ?!

L'amiral en chef observe avec de gros yeux le sorcier devant lui, au regard toujours moqueur et arrogant comme à son habitude. Après tout, il n'était pas pour rien le professeur le plus détesté de Poudlard pour rien.

- Nous avons désormais le ministre de la mage et Poudlard en notre possession... Le seigneur des ténèbres n'attendait que la mort de Dumbledore pour s'affirmer à nouveau.

- Que venez-vous faire ici alors ..? Vous ne pourrez pas me tuer aussi facilement qu'Albus.

- Je ne suis pas ici pour ça, répond froidement Rogue. Donnez-moi toutes les informations concernant mon élève. Je vous rappelle que Dumbledore mort, je suis désormais votre unique interlocuteur et que ni le professeur Mcgonagall ni aucun autre membre de l'Ordre du Phénix ne reviendra ici tant que je suis vivant.. Tant que je suis le directeur, vous devrez passer par moi, et seulement moi. De lourdes sanctions tomberont si j'apprends que vous tentez de contacter Minerva... Ce n'est pas ce que vous souhaitez, n'est-ce pas ?

- L'unique solution est donc de vous tuer, marmonne Sengoku.

- Je ne gagne rien à vous tuer et vous, non plus, réplique lentement Rogue.

- Que décidez-vous ? Coopérez-vous ou préférez-vous m'avoir dans vos nombreux ennemis si j'en crois à l'agitation ici ? A moins que vous préfériez que je me charge directement de vos plans à son égard.. Elle serait ravie d'apprendre qu'elle doit se marier dans quelques semaines...

- Est-ce de l'ironie ? grogne Sengoku.

- Vous apprenez vite...

Il soupire et regarde rapidement l'heure et relève les yeux, toujours aussi impassible, le visage froid et dangereux.

- Votre réponse tarde...

Plus loin...

Je souffle doucement, quand le dénommé Momonga s'éloigne rapidement des deux crétins. Ça me changera un peu de la chambre en tout cas... Je regarde autour de nous, les soldats qui s'écartent du passage pour le vice-amiral... Encore un nouveau grade à retenir.. Ennuyant. Il rentre finalement dans un bureau, et s'assoit à son bureau en me gardant contre lui. Je ferme les yeux, et écoute autour de nous. J'entends ce qui semble être un hurlement de l'autre côté du bâtiment.

- Quelqu'un a encore mis le chef en colère, soupire Momonga. Je suis content de ne pas lui avoir donné mon dossier immédiatement... Tu n'es pas d'accord, petit chat ?

Je relève la tête et plisse légèrement les yeux ayant tout l'air de dire : Qu'est-ce que je m'en fous de ta vie... Continue plutôt de t'occuper de moi. Ce qu'il fait tranquillement, en me caressant lentement la colonne vertébrale. Que c'est bon d'être un chat ! On est pénard à ne rien faire de sa journée... Je baille lentement et m'étire les pattes avant. Et dire que je voulais récupérer ma baguette, pour m'entraîner, et voilà où je suis... D'ailleurs.. Où est le vieux ? Que j'aille le voir quand j'en aurais assez... Je me concentre et observe autour de moi. Alors, si je me rappelle bien... Le bureau est seulement à quelques mètres... J'écarquille les yeux en sentant une autre présence dans ce fameux bureau... Le vieux est dans la même pièce que Rogue... Mauvais !

Je me redresse brusquement des genoux du violet et saute rapidement à terre. Il n'a pas le temps de se lever pour me rattraper, que j'ai déjà atteint la porte et saute sur la poignée pour l'abaisser. La porte s'ouvre et je sors en vitesse dans le couloir à moitié folle de rage, et à moitié angoissée. Qu'est-il en train de faire ? Le menacer ? Le torturer ? Lui soutirer des informations ? Les ondes ne sont pas franchement bonnes ! J'arrive en quelques secondes devant la porte et saute à nouveau sur la poignée qui s'abaisse avec une facilité déconcertante.

Deux personnes se tournent vers la porte, et moi qui suis accrochée à la poignée. Je tombe au sol et m'approche du sombre sorcier, les lèvres légèrement retroussées et un fort grognement sortant de ma gorge.

- Assassin... Meurtrier !

Severus Rogue se tourne complètement vers moi, toujours aussi impassible, neutre comme si rien ne s'était passé. Si c'est pour de pitoyables excuses, va crever...

- Nous étions justement en train de parler de vous jeune fille...

Je grogne un peu plus.

- Dans des termes élogieux, j'espère.. ?

- J'aurais beaucoup aimé, soupire Rogue. Mais il se trouve que ce n'est malheureusement pas le cas. Le seul problème ici : c'est vous, jeune fille.

- N'essayez pas de me faire avaler vos stupides salades... Rogue... Assassin. Meurtrier ! Dumbledore vous faisait confiance et voilà comment vous le remerciez après tant d'années à vous protéger contre le ministère et ceux qui voulaient votre mort ?!

- Je préfère être un assassin qu'un menteur, n'est-il pas ?

L'enseignant observe du coin de l'œil l'amiral en chef, qui s'est momentanément figé de stupeur avant de reprendre ces esprits, et reprendre un visage ferme.

- Je vous déconseille formellement de faire ça..

- Il semblerait que j'ai touché une corde très sensible, mais mon sens moral est différent du vôtre, voyez-vous. Vous ne semblez pas ne pas avoir de morale... A moins qu'elle ait existé un temps, avant de disparaître au fur et à mesure que vous montiez dans les échelons.. Je n'étais pas là pour le constater, et la seule personne capable de le juger, est désormais muette.

- Par votre main, grogne Sengoku.

Je garde les yeux fixés sur la main de mon enseignement... Deux baguettes à la main, la sienne et la mienne.. Et il tient clairement l'amiral en chef en ligne de mire, et si ce dernier dit une parole malheureuse, il ne sera plus longtemps des nôtres... Je me retransforme rapidement en humaine après quelques difficultés et les observe à nouveau. Je serre les poings pour contenir ma rage, et m'avance lentement entre mon directeur et le marine.

Les deux se tendent immédiatement, tandis que je fixe Rogue dans les yeux, sans un autre mouvement.

- Si vous voulez le tuer, il faudra d'abord me combattre dans un duel à mort.

- Très galant de votre part, ironise Rogue. Vous changerez de camp quand vous saurez à quel avenir vous êtes destiné, miss.

Je hausse un sourcil, et le regarde bizarrement en baissant très légèrement ma garde.

- De quoi parlez-vous... ?

Sengoku fusille du regard Rogue.
-Vous n'oseriez pas?!
-Pourquoi donc?

Emily les regarde avec incompréhension. Sengoku serre alors les poings.

-Vous ne pouvez pas faire ça à Albus...
-Détrompez-vous. Comme je vous l'ai déjà dit, Emily sera ravie d'apprendre que..
-Très bien! Prenez ce dossier et déguerpissez!

Il lance un dossier que Rogue attrape sans peine. Ce dernier le feuillette alors rapidement et fronce les sourcils.

-Il en manque une bonne partie.
-Il y a tout ce dont vous avez besoin. Partez maintenant.
L'actuel directeur de Poudlard le regarde alors, comme s'il le sondait puis il soupire.

-Je n'aime pas qu'on me mente.
-Je ne...
-Vous mentez. Je le sais. N'essayez pas de jouer au plus malin avec moi ou je serai dans l'obligation d'utiliser la force.

La jeune sorcière se place alors de nouveau entre eux deux.
-N'essayez pas de lui faire quoi que ce soit.

En la voyant faire, Rogue fait un rictus moqueur.

-Le protégerais-tu toujours si tu savais ce qu'il te cache?
-... De quoi parlez-vous?
L'amiral en chef serre alors un peu plus les poings.

-Emily. Retourne avec Momonga immédiatement.
-Je ne vais pas vous laisser avec ce meurtrier! Et que me cachez-vous?!
-... Tu le sauras en temps voulu...
-Mais...
-C'est Dumbledore qui l'a décidé.

Emily se fige un instant.
-... Dumbledore?
Sengoku hoche la tête.
-Si tu comprends, retourne auprès de Momonga.

Emily soupire mais obtempère, pour une fois, sans rien ajouter. Elle se retransforme puis sort du bureau après avoir lancé un dernier regard noir à l'ancien maître des potions. Rogue se tourne alors de nouveau vers Sengoku.
-Vous savez réfléchir finalement. Impressionnant.

Sengoku grogne mais je fait aucun commentaire là dessus. Le sorcier semble alors se moquer avant de reprendre un visage grave.

-Revenons à notre discussion. Donnez-moi toutes les informations que vous avez.
-Je n'ai que ça.
-Ne...
-Je ne mens pas.
Rogue le fixe alors de nouveau puis soupire.

-Je vois... C'est la contre-amirale de l'autre jour qui l'a.
-Comment...

Sans lui laisser le temps de répondre, Rogue disparaît alors, laissant Sengoku avec ses inquiétudes.