Chapitre 37


J'observe par la fenêtre, l'immense place du Quartier Général de la Marine bondée de soldats, attendant tous l'arrivée de leur ennemi. J'ignore de qui il s'agit... Mais il doit suffisamment leur faire peur pour un tel rassemblement. Mon regard est attiré plus bas, quand un jeune homme s'avance, torse nu et dans un état pitoyable et menotté de partout avec deux soldats derrière lui. Le silence est interrompu par le grattement des chaînes sur le sol, et celui des chaussures du prisonnier. Le petit groupe monte ensuite sur un immense échafaud sur lequel le prisonnier s'agenouille et lève la tête pour regarder les soldats qui le dévisagent. Quelques instants se passent, puis des pas résonnent à nouveau dans les marches. L'amiral en chef Sengoku monte à son tour, et vient se positionner à côté du condamné, un escargot à la main.

- Avant de commencer, j'ai quelque chose d'important à vous dire.. La mort de Portgas D Ace revête une signification particulière : elle marque le début d'une nouvelle ère ! ... Ace, j'aimerais que tu nous dises le nom de ton père.

- Mon père s'appelle Barbe Blanche...

- C'est faux ! tonne Sengoku.

J'hausse un sourcil. A quoi joue-t-il ? S'il le dit, c'est que c'est vrai...

- Bien sûr que non ! Mon père c'est Barbe Blanche ! C'est personne d'autre, c'est clair !

Pour quelqu'un censé se faire exécuter dans pas longtemps, il en a dans le ventre pour répondre comme ça...

- A l'époque, nos renseignements se baisaient sur des informations parcellaires transmises par le Cipher Pol ! Cette simple possibilité nous a fait remuer ciel et terre pour retrouver l'enfant d'un certain homme : un enfant censé vivre sur une île bien particulière. Sur place, nous avons passé en revue tous les nouveau-nés et toutes les femmes sur le point d'accoucher ! Malheureusement pour nous, nous n'avons pas réussi à lui mettre la main dessus. C'était impossible évidemment ! Ta naissance a comme dirait été truquée. Ta mère, par on ne sait quel prodige, animée par une volonté que seules les mères possèdent, a risqué sa vie pour te protéger. Cette effrontée nous a sciemment trompées. Non...Elle a dupée la planète entière. A South Blue, il existe une île qui s'appelle Paterla.. Quant à ta mère, elle portait le nom de Portgas D Rouge. Nourrie de l'amour qu'elle vouait à son enfant chéri, d'un amour presque irraisonnable, elle est parvenu à faire perdurer sa grossesse pendant 20 mois.. Mais elle va fini par mourir de fatigue juste après t'avoir mis au monde. Cet enfant avait un sang des plus maléfiques qui coulait dans les veines.. Cet enfant qui était né 1 an et 3 mois après la mort de son père.. Hey bien, c'est enfant c'est toi ! Mais je m'imagine que je ne t'apprends rien.. Ton père n'est d'autre que... le Roi des Pirates, cet infâme Gold Roger !

Un long silence de mort accueille sa déclaration, et une vague de murmures surpris et choqué suit du côté des soldats. Néanmoins, la surprise est rapidement effacée quand l'eau commence à remuer et la terre qui tremble fortement.

- Ce n'est pas ma guerre de toute manière...

Je m'écarte de la fenêtre et m'allonge sur le lit, et replonge le nez dans les vieux bouquins. Je lis un, deux puis trois bouquins... Je m'étire et me relève pour attraper mon sac... BROOOOOOM ! Je perds soudainement l'équilibre et tombe au sol. Je relève la tête et vois le mur en face de moi, qui se fissure à une vitesse alarmante, et j'ai à peine le temps de me jeter sur la table de chevet où j'attrape ma baguette, que le bâtiment commence à craquer de toute part. Je fonce rapidement pour défoncer la porte, et éviter d'être écrasée par des morceaux de plafond..

- Alohomora.. !

La porte s'ouvre sans problème, mais j'ai à peine passé la porte, que le sol commence à s'écrouler devant et derrière moi. Je fais un saut au-dessus du trou et tente de chercher une sortie. Une parte du bâtiment s'est déjà écroulée et bloque la seule sortie que je connaisse à ce jour. Je grogne légèrement et recule rapidement en voyant une fissure s'agrandir à mes pieds.

- Bordel... Qu'est-ce qui se passe ici ?

Je recule de quelques pas, inquiète et le temps s'arrête autour de moi quand je sens mon pied qui ne trouve pas le sol, là où il devait se trouver. J'écarquille brusquement les yeux et pousse un hurlement de surprise tandis que je bascule en arrière, dans le vide.

- Aaaaaah !

Je tombe quelques mètres plus bas sur le dos, au milieu des décombres. Je grogne et me lève rapidement pour observer autour de moi. Bon.. Je fais comment pour remonter, tout en sachant que personne ne m'a entendu... ? La guerre commence à faire rage. Les premiers corps tombent au sol et les coups s'enchaînent.


Du côté de la Marine,

Sengoku regarde la scène du haut de l'échafaud. Son stratagème doit et va marcher. Il faut qu'il en soit ainsi.
Deux des trois amiraux ont deja quitté leur poste respectif cependant il ne s'inquiète pas. Il sait que le dernier ne bougera pas avant que ce ne soit le moment. Tout se passe comme prévu. L'amiral en chef est toutefois un peu plus inquiet pour l'état de la base. La jeune sorcière s'y trouvait et il espère qu'il n'y a pas eu de problème. Mieux valait éviter qu'elle ne soit mêlée à cette histoire. Il secoue alors légèrement la tête et se concentre de nouveau sur la bataille devant lui. Il doit rester vigilant au moindre imprévu afin de pouvoir tout réorganiser si cela s'avérait nécessaire. ... La jeune sorcière est surveillée par Domitille de toute façon.

De son côté, La contre-amirale observe un instant Emily avant de décider, après un long moment, à sortir de sa cachette. La sorcière se tourne alors et sort sa baguette avant de reconnaître la Marine et de soupirer.

- N'apparaissez pas comme ça. J'aurais pu vous tuer.
- Je ne suis pas si faible.

Emily ne semble pas convaincue mais ne dit rien là dessus.

- Que faites-vous là?
-J'ai été chargé de vous surveiller... et je pense ne pas outrepasser mes fonctions en vous mettant en sécurité.

- Je n'ai pas besoin d'être mise en sécurité. Je sais me débrouiller.

Domitille tique alors légèrement mais reprend un air neutre. Elle attrape soudainement le bras et la tire sans ménagement, à l'opposé de la place de Marineford.

La Serpentarde fronce alors les sourcils et, à son grand étonnement, elle parvient facilement à l'arrêter et à se défaire de sa prise.

- Eh bah. Je pensais que vous étiez plus forte. Dans le genre des géants vu comment, étrangement, ils vous écoutent.

Domitille se mord alors légèrement la lèvre et change soudainement de sujet.

- Dépêchons-nous de nous éloigner. C'est dangereux par ici.
- Je ne vous suivrai pas.

La contre-amirale s'approche rapidement et retire ses lunettes, perdant en même temps, son air calme.

- Ecoutez-moi bien jeune fille. Nous sommes en pleine guerre, près d'un champ de bataille et ce ne sont pas que des balles perdues qui pourraient venir par là mais aussi de la lave, des tremblements de terre, des lasers et je ne sais encore. Je ne doute pas de la puissance de votre magie mais je doute que, même vous, vous puissiez venir à bout de tous ces éléments déchaînés à leur maximum.