Chapitre 38
Devant le regard sévère de la vice-amirale, je ne me laisse pas abattre et revient à l'attaque, sans bouger de ma position actuelle.
- J'avais bien vu que vous étiez dans un conflit, qui visiblement vous dépasse en terme en termes de force...
- La Marine est parfaitement capable de rivaliser, réplique-t-elle brusquement. Maintenant, suivez-moi.
- Et moi, je vous répète : non. Et puis, si nous revenons en arrière, on va finir écrasée sous des débris qui seront tombés, comme par hasard au même moment..
- C'est pour cela que je suis ici : pour vous protéger.
- Commencez par me protéger de mon futur mari, et on en reparle.
Je le fusille du regard avant de le contourner, et de trouver une issue de secours.
- On dirait bien que nous sommes coincées ici... Tout est détruit.. Mais je n'entends plus de bruit de l'extérieur. Votre guerre est terminée je crois. Et j'espère pour vous contre-amirale, que c'est la Marine qui a gagné.. Sinon, nous sommes bonnes à nous enfuir loin d'ici.
- La Marine n'a jamais perdu, grince-t-elle.
- Elle devra pourtant. C'est d'échec en échec qu'on va progressivement à la réussite. Et pas l'inverse...
Je tourne la tête, et plisse légèrement les yeux. Tout s'est calmé on dirait... Mais je sens néanmoins une personne qui vient sur nous. Je souffle et range rapidement ma baguette nous pensant en sécurité, désormais.. Mais je me trompais tellement. J'entends la personne de l'autre côté, commencer à désencombrer le passage et n'écoutant que mon côté altruiste, je décide d'en faire de même de mon côté. La contre-amirale elle, ne bouge pas de sa position, et continue d'observer devant moi.
- Vous ne devriez pas faire ça...
- Et comment voulez-vous que l'on sorte d'ici si on ne retire pas tout ce bordel ? grognais-je. Vous pourriez aider...
Elle ne bouge toujours pas et me tourne le dos pour sortir l'étrange l'escargot. Elle murmure légèrement.
- Appelle Sengoku-Gensui... Urgence...
Les derniers morceaux de débris tombent à mes pieds, et j'aperçois enfin la personne de l'autre côté. Du moins, ces grandes jambes et un pantalon orange. Oh oh... Je pensais que j'allais voir un amiral de l'autre côté... Je relève la tête et m'immobilise en voyant l'homme habillé de rose rencontré peu de temps avant... Un immense sourire recouvre son visage tandis qu'il s'avance dans la seule et unique brèche existante. Je recule au fur et à mesure qu'il avance, et finis par me retrouver collée au mur. La contre-amirale s'interpose rapidement, le visage ferme.
- Ca suffit.
- Fufufu... Je voudrais voir celle que je suis censée épouser de plus près si vous voulez bien, contre-amirale...
- ...
Elle ne bouge pas d'un pouce réfléchissant un instant, puis hoche négativement la tête. Elle sait autant que moi que c'est la vérité. Mais j'imagine qu'elle va devoir s'écarter. Il est comme moi de toute manière... Je serre les dents, et resserre ma prise sur ma baguette, dans ma poche. Sans réfléchir, je m'avance et passe devant la contre-amirale en regardant ce type droit dans les yeux.
- Visiblement, je ne peux pas nier le contrat qui a été signé entre nous deux. Mais il va falloir négocier... Je n'ai pas été consulté pour cela, donc je ne vous faciliterais aucunement la tâche. Et si par malheur, un jour j'ai le moyen de vous tuer, je le ferais sans hésitation et sans regret... Que ce soit clair entre nous.
Le corsaire perd instantanément son sourire, et j'aperçois une veine apparaître sur son front. C'est sûrement mauvais signe... Puis, il s'avance à nouveau et je sors ma baguette que je pointe sur lui avant de m'écrier.
- Ne bougez pas !
- Fufufu...Tu crois que je crains ce misérable morceau de bois ?
Il s'avance encore d'un pas, et cette fois, je panique réellement.
- Sectumsempra !
Je vise consciemment le torse nu du grand corsaire devant moi, espérant au fond de moi, le tuer par une seule blessure. Après tout, c'est un sortilège mortel s'il est bien lancé. En voyant le corps du corsaire tomber et une flaque de sang se former autour de lui, la contre-amirale se fige un instant. Elle tente cependant de reprendre ses esprits et s'approche du corps sans regarder la sorcière. Elle observe les blessures de Doflamingo et grimace légèrement. C'était comme si son corps avait été tailladé en l'espace d'une seconde. Elle murmure ensuite:
- Qu'avez-vous fait...
Emily la regarde alors sans répondre et Domitille daigne enfin la regarder. Elle repose alors sa question d'une voix plus forte:
- Qu'avez-vous fait?
- Je nous ai juste sorti d'une situation qui semblait compliqué, autant pour moi que pour vous.
Domitille se tait alors et fronce les sourcils. Elle finit cependant par soupirer et détourne le regard la première.
- Il faut qu'on retrouve Sengoku Gensui. Il ne répondait pas. Il doit être occupé ou blessé.
La sorcière veut alors dire quelque chose mais elle s'interrompt et écarquille les yeux en voyant le corps du flamant se remettre debout. Domitille se recule alors rapidement, en position de défense. Durant un instant, Emily veut rire en connaissant la force dérisoire de la contre-amirale mais l'heure n'est pas aux plaisanteries. Doflamingo, tout sourire effacé, crache un peu de sang et fait craquer son cou.
- Tu m'as fait mal jeune fille. Je n'apprécie pas ce comportement.
La sorcière pointe alors de nouveau sa baguette vers lui, un sort sur le bout de la langue mais la contre-amirale attrape soudainement son bras et la tire vers la seule issue, Doflamingo ayant été envoyé plus loin suite au sort. A défaut d'être forte, Domitille sait être rapide et Emily est trop décontenancé pour protester, sur le moment. Dès qu'elles sortent, Domitille retire une barre de fer et les décombres rebouchent aussitôt le trou formé par le corsaire et la sorcière plus tôt. Emily fait alors aussitôt lâcher prise à la marine et la fusille du regard.
- Pourquoi ne m'avez-vous pas laissé faire?! J'aurais pu...
- Vous n'auriez rien pu faire. Il est extrêmement résistant et votre sort n'a fait que l'énerver davantage. Dans moins d'une minute, il sortira et si on ne retrouve pas l'amiral en chef ou l'un des amiraux, nous ne ferons pas le poids, même si vous avez votre baguette.
Et comme pour confirmer ses dires, les décombres se mettent à bouger afin de dégager le passage. La contre-amirale attrape alors de nouveau le bras de la jeune fille et se remet à courir avant d'être, de nouveau, arrêtée par cette dernière. Domitille ne lui laisse cependant pas le temps de dire quoi que ce soit et s'approche rapidement avant de l'attraper par le col et de les cacher derrière des débris.
- Qu'est-ce que...
- Taisez-vous un peu, chuchote rapidement Domitille.
Emily veut alors dire quelque chose mais elle s'abstient en sentant Doflamingo passer juste derrière elle, de l'autre côté des décombres. Toutes deux retiennent leur respiration et, seulement après être sûres qu'il soit bien parti, elles soufflent et se redressent. Domitille se remet en marche mais est obligée de s'arrêter en remarquant qu'Emily ne suit toujours pas.
- Je compte bien me débarrasser de lui.
Domitille l'ignore et regarde autour d'elle. Elle peste alors et remonte la capuche de sa veste sur sa tête tout en parlant, plus pour elle-même:
- Il a fallu que je laisse mes lunettes là-bas...
La jeune sorcière fronce les sourcils.
- J'aimerais bien ne pas être ignorée.
La contre-amirale se tourne alors de nouveau vers elle.
- Vous ne connaissez rien de lui alors laissez moi vous le présenter de telle sorte que vous compreniez la menace qui plane sur nous actuellement.
Domitille fouille alors dans sa mémoire pour retrouver des noms ou des mots, propres au monde dans lequel la sorcière a grandi, venant des quelques livres qu'elle a eu le temps de lire.
- On peut comparer Doflamingo a celui que vous appelez... Lord Voldemort, d'après ce que j'ai lu sur lui... Doflamingo ne cherche qu'à faire le plus de dégâts possibles. Il aime faire souffrir et a commis de nombreux crimes, plus horribles les uns que les autres. De plus, il est capable manipuler les personnes à sa guise un peu comme hum... un impero.
