Chapitre 41


- Kuzan, tu restes ici pour la surveiller à partir de maintenant. Nous faisons nos bagages dès maintenant. Borsalino, Sakazuki, sauvez ce que vous pouvez d'entre les décombres et partons d'ici le plus rapidement possible. Exécution !

Les deux amiraux hochent la tête et font demi-tour pour s'enfoncer dans les décombres en direction des bureaux, tandis que je reste en présence de l'amiral Aokiji, et l'ex amiral en chef Sengoku. Ce dernier nous doit bien des explications d'ailleurs...

- Je vous accompagne. Tu as assez fait de bêtises pour aujourd'hui..

- Pas de ma faute si on est trop différent vous et moi.

- Je t'arrête immédiatement jeune fille ! Ne commence pas à prendre tes grands airs avec moi !

- Si vous remontez dans le temps, vous verriez que je ne parle pas différemment par rapport à d'habitude. C'est juste et votre imagination, qui commencez à me relier au futur rang de noble !

On se fusille du regard, et je suis reculé de force par l'amiral Aokiji qui souffle.

- Hey là.. Ce n'est pas.. euh... convenable pour une jeune femme de se mettre dans un état pareil...

- Oh la ferme ! Quand on ne sait pas aligner deux mots à la suite sans faire des « euh » à répétition, on évite de se la ramener pour faire la morale hein !

- Je ne te permets pas de lui faire la morale jeune fille ! tonne Sengoku.

- Vous mourrez d'envie de lui faire une remarque, et je viens de vous rendre ce service ! Arrêtez d'être aussi hypocrite avec vous-même et ceux qui vous entoure ! Vous vous comportez comme si vous étiez celui dont on doit suivre l'exemple ! Je parlais justement de soumission avec la contre amirale Domitille, que vous avez « gentiment » renvoyé il y a quelques minutes ! A quel point, êtes-vous soumis vous et tous les autres, au gouvernement ?! Ce sont les nobles qui vous posent problème, c'est ça ? Vous pourriez très bien faire du chantage au gouvernement avec moi comme otage.. Il n'y a que mon cher mari qui soit au courant pour ma position ici...

Il m'ignore royalement et m'attrape le bras, avant de faire un signe à l'amiral avant de me traîner à travers les couloirs pour se diriger vers l'extérieur. Nous sortons rapidement et je suis rapidement enfermée dans une petite chambre sur son navire, qui part immédiatement vers ma dernière destination : Marijoa.


Quelques heures plus tard...

Je me suis enfin calmé. Malgré ma frustration qui se voit à travers le tremblement de mes bras, de mes mains.. De mon corps tout entier... Pourquoi le vieux est-il aussi froid et insensible face à moi ? Et puis, je n'arrête pas de penser à cette femme.. Domitille... Elle est différente des autres, et malgré son air froid, j'aimerais l'aider. Elle n'a pas sa place ici.. Je dois la trouver. Elle est à Marijoa elle aussi.. Je la trouverais... Et il faut que je sache ce qu'elle cache... C'est plus fort que moi. Elle m'attire. Je tourne la tête et aperçois Sengoku qui s'avance, m'attrape le plus gentiment possible malgré une prise ferme sur mon bras.

- Bien, tu vas m'écouter attentivement jeune fille.. Nous venons d'arriver à Marijoa. Garde la tête et les yeux sur le sol, et ne les relève à aucun moment. Ton statut n'est pas encore connu des autres habitants que tu vas devoir côtoyer après ton mariage avec Doflamingo...

- ... Vous ne l'aimez pas, n'est-ce pas ?

- ... Je n'ai pas à te le dire. Il reste un pirate, mais il est l'un de nos meilleurs alliés.

- Mais il n'hésite pas à vous désobéir à chaque fois que vos routes se croisent... S'il vous plait, faîtes annuler ce mariage. Je ne veux pas vous nuire, ni nuire à quiconque. J'ai autre chose à faire de ma vie, que de me marier et de rester derrière le fourneau à cuisiner comme n'importe quelles femmes dans votre monde.

- Je ne vois pas de quoi il est question.

- Mais bien sûr... Parlons alors de votre secrétaire Domitille... Vous semblez avoir un fort impact sur elle... Elle est soumise, et semble cacher quelque chose de lourd. Soit vous avez un lien familial fort avec elle ce qui explique votre surprotection quotidienne, soit vous avez quelque chose à gagner qu'elle reste en vie et dans la Marine surtout. Et cette chose qu'elle cache, elle le cache même aux autres supérieurs que sont les amiraux. Allez.. Crachez le morceau maintenant... Le gouvernement n'aimerait pas avoir un danger public dans ces rangs, n'est-ce pas ?

Il marmonne vaguement des choses mais me tire en direction de Marijoa. Malgré mon envie de lui désobéir, je me doute que ce n'est pas le moment et m'exécute rapidement pour fixer la pelouse. Après quelques minutes assez longues, il s'arrête enfin à l'intérieur du bâtiment et plus précisément dans un immense bureau qui est aussi peu personnalisé que celui qu'il avait à Marineford.

- Je vais devoir prévenir le Conseil des Anciens de ta présence ici.. Et surtout de ta nouvelle forme et ton comportement. Je doute qu'ils s'attendent à te voir aussi rebelle et avec un aspect aussi sombre.

- Ils n'avaient qu'à s'occuper de moi personnellement s'ils ne sont pas contents. Et pourquoi, n'irais-je pas avec vous les voir ... ? Il me semble que c'est moi dont il est question, non ? J'ai certaines choses à dire moi aussi.

- Hors de question, je le répète. Kuzan, garde la dans cette pièce et ne la laisse pas sortir d'ici !

- Entendu...

Il baille longuement, tandis que Sengoku sort rapidement du bureau. Je tente de le suivre, mais l'amiral de glace se matérialise devant moi, devant ma seule sortir possible.

- Ecartez-vous... Quand on parle de moi, je préfère être présente pour éviter que l'on me crache dans le dos.

- Sengoku m'a donné... Euh... Enfin bon...Tu restes ici..

- Aucune autorité. Dégagez de mon passage ou je vais devoir vous bousculer gentiment.

Nos regards se croisent, j'essaye de le déstabiliser, mais c'est peine perdu. Ce type est fainéant mais très têtu quand il a quelque chose en tête. Je serre les poings et le fusille du regard, avant de me souvenir de quelque chose. Mon rang..

- Bien. J'ai essayé de discuter gentiment, mais vu que c'est inutile, on passe à un autre niveau, et on va parler d'adulte en adulte. Laissez-moi passer immédiatement, amiral. Et je sais que vous aviez obligation d'obéir à un noble, n'est-ce pas ? Alors exécutez-vous, et indiquez moi où est parti votre supérieur.

L'amiral se crispe légèrement en entendant les paroles d'Emily. Il grimace alors et se gratte l'arrière de la tête.

- Alala. Ca devient embêtant pour moi là... Tu veux vraiment que je... euh... me mette à dos le chef...
- Ce n'est plus votre chef puisqu'il a pris sa retraite. En revanche que je le veuille ou non, moi je reste une noble.

Aokiji semble réfléchir au pour et au contre puis soupire.

- C'est pas mon truc de... euh... peu importe.

Il se décale alors et pointe une direction avant de bailler.

- Il est parti par là. Faut monter les escaliers et y aura une grande... ah oui, porte.

La sorcière le regarde alors, comme s'attendant à un piège. Elle passe prudemment à côté de lui puis l'observe avant de se diriger rapidement vers l'endroit indiqué.

- Eh bah. Ca a été plus simple que prévu... Ils sont si craints que ça ?

Elle n'a cependant pas le temps de se poser davantage de questions qu'elle arrive devant une grande porte. Elle se prépare à ouvrir en grand la porte mais se ravise en entendant une bride de la conversation. Elle se décide alors à tendre l'oreille et, ses sens étant plus aiguisés que la moyenne, elle parvient facilement à entendre la conversation.

- Quoi ?! C'est une plaisanterie !
- J'ai bien peur que non. Dumbledore nous cachait donc bien quelque chose...
- Nous ne pouvons pas laisser passer ça ! Où se trouve ce directeur ?!

Les têtes se tournent alors vers Sengoku qui n'a pas bougé après avoir révélé tout ce qu'il savait.

- ... Le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, a été assassiné dans son monde...
- Quoi ?! Pourquoi n'avons-nous pas été informés ?!
- La bataille contre Barbe Blanche se préparait et...
- Nous ne voulons pas de vos pitoyables excuses !
- Où se trouve la jeune fille ?!
- Elle est ici, saine et sauve.
- Elle le serait vraiment si ce n'était pas un... monstre... mais vu le mari qu'elle aura, ce n'est pas plus mal.

Sengoku reste crispé tandis que la discussion entre les différents membres du conseil continue.

Vivement la retraite, pense t il.

Après un moment, Sengoku est autorisé à quitter la salle, ce qu'il fait avec un soulagement non feint. Toutefois, son froncement de sourcils revient lorsqu'il découvre Emily, juste devant la porte. Il peste alors et se pince l'arête du nez.

- Je pensais t'avoir dit de rester là-bas.
- Je n'aime pas être mise de côté, surtout quand la conversation porte sur moi.

Une veine palpite sur la tempe de l'ancien amiral en chef mais il décide finalement de simplement soupirer.

- Pourrais-je savoir comment as-tu fait pour sortir ?
- ... Disons que j'ai utilisé mon... rang puisque vous avez l'air de prendre tout ça un peu trop à cœur.

Sengoku la regarde alors, consterné.

- ... J'aurais dû m'en douter.
- Vous m'avez sous-estimée.

Las, Sengoku décide de laisser agir la jeune sorcière.

- Tu as gagné. Le Conseil est encore là, si tu comptes aller leur parler...