Chapitre 44


Je souffle et me redresse sans un regard, sur le corps étendu mort devant moi. J'attrape le den den que je place rapidement dans une poche sans l'éteindre, et fais rapidement demi-tour en direction du château. Je sors en vitesse de la cabane dite hantée et souffle en passant une main dans mes cheveux, une fois à l'extérieur, sous la lune.

- Pas si hantée que ça.. Mais c'est vrai que l'ambiance n'est pas très cool quand on est à l'intérieur. A croire qu'un monstre plus terrible que moi y a vécu..

- Parce qu'il y a pire que les vampires ? marmonne Sengoku à l'autre bout.

- Oh que oui.. Il y a les loups garous... Chaque soirée de pleine lune, il vaut mieux les enfermer dans une pièce bien solide... Un loup-garou n'est dangereux que durant ces périodes de transformation.. Nous en avons un il y a quelques années en tant que professeur de défense contre les forces du mal.. Dommage. Il était sympa mais dès que je suis rentré dans la salle, j'ai su sa véritable nature. Les vampires et ces loups, sont ennemis depuis la nuit des temps, et ce n'est pas aujourd'hui que ça va changer..

- ...

Je regarde autour de moi, à l'affut d'un quelconque danger, mais rien à l'horizon. Je regarde ma montre et plisse les yeux. Déjà 40 minutes que je suis dans la cabane.. Tout est calme autour. Le calme avant la tempête. Et cette tempête pourrait changer la face du monde selon le gagnant de cette guerre.

- Il est temps que je retourne vers le château. L'assaut doit bientôt avoir lieu. Et je ne manquerai pour rien au monde cette attaque. Tuer quelques salauds me détendrait beaucoup.

Je marche d'un pas assuré, quand je sens une présence près de la forêt interdite. Je m'arrête net et tourne la tête, cherchant cette présence. Je plisse les yeux et aperçois un jeune garçon aux cheveux bruns, me tournant le dos un objet à la main.

- Que se passe-t-il encore ? soupire Sengoku.

- Silence, sifflais-je. Il y a peut-être un mangemort à quelques mètres de nous...

Je me courbe lentement, pour être plus discrète et m'approche lentement vers la silhouette qui semble être en pleine réflexion. Je suis sur la défensive, prête à lui sauter à la gorge, le plaquant contre le sol ou un arbre, pour le tuer. Mais bizarrement, mon instinct me dit d'attendre. Me signifiant automatiquement que ce n'est pas un ennemi, ou du moins pas pour l'instant. J'avance doucement et voit cet étrange individu souffler doucement avant de s'enfoncer dans la forêt, visiblement résigné.

- Pourquoi la forêt... Et à cette heure ? murmurais-je.

Je continue néanmoins de suivre très discrètement cette ombre dans la forêt, me cachant subtilement derrière les arbres, évitant de faire cracher les branches en étant la plus discrète possible. Cette personne finit par s'arrêter au lieu d'immenses arbres et regarde autour de lui, comme si quelqu'un pouvait le voir. Personne à part moi bien sûr. Il regarde le fameux objet qu'il tient dans sa main, le cachant de ma vue. Je grogne intérieurement, et me rapproche en passant à un arbre plus fin, pour enfin voir cette personne de profil. J'écarquille les yeux et marmonne.

- Potter.. Mais qu'est-ce que tu fous là..? Les mangemorts sont tous à ta recherche pauvre imbécile.

Il l'observe quelques minutes, et lorsque mon regard se pose enfin sur ce fameux objet, je me reconnais aussitôt. Il a le vif d'or en sa possession ?! Comment cela est-il possible ? Il est gardé dans la grosse boîte de Madame Bibine normalement ! Quel culot de l'avoir volé ! Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Ce n'est pas le moment...

- Je m'ouvre au terme, murmure-t-il en fixant l'objet. Je vais bientôt mourir...

Puis.. Étonnamment, il porte le vif à sa bouche, l'embrassant vigoureusement, et m'arrachant une grimace de dégout. Sa première fois à avaler ce machin ne lui a donc pas suffit ? Beurk ! Je sens le denden qui continue d'observer comme moi, la situation sans un mot. Il ne doit pas comprendre grand-chose.. Je m'accroupis et parle doucement pour me faire entendre par l'amiral en chef uniquement et aux autres personnes s'il y a bien entendu.

- Vous avez devant moi, celui que l'on appelle Harry Potter... Ou l'Elu.. Du fait qu'il est le seul jusqu'à présent qu'il ait survécu au sortilège de la mort, l'Avada Kedavra... Il n'était qu'un bébé lorsque ...

J'avale ma salive et regarde autour de nous, vérifiant encore une fois que personne ne nous entend.

- Volde...Vol... V... Non.. Je n'y arrive pas... Vous-savez-qui.. Le grand mage noir a tué ses parents... Personne ne sait comme il a survécu.. Mais une seule chose est sûre : il est la clé pour tuer le mage noir. Et j'ai peur qu'il n'aille dans la gueule du loup maintenant... Je sens des présences très mauvaises à plus de deux ou trois cents mètres de notre position.. Dont Vous-savez-qui.. Mais je dois admettre que le comportement de Potter... D'Harry pardon.. J'ai l'habitude de l'appeler par son nom de manière... péjorative pour rentrer dans le rôle du serpentard ignare et insultant à souhait... Il.. est très étrange...

Je me redresse, et le voit rouvrir lentement les yeux comme s'il espérait un miracle. Et un petit déclic se fait entendre, et le vif d'or s'ouvre lentement sur une bien étrange pierre qui s'envole quelques centimètres au-dessus de la boule dorée.

- La Pierre de résurrection...

Je me tends immédiatement et écarquille les yeux. Elle existe réellement ?! Moi qui croyais à de vieilles et idiotes légendes...Il referme la main dessus et comme s'il rêvait, il observe un point devant lui avant de s'avancer rapidement la main tendue pour attraper quelque chose.

- Que fait-il... ? marmonne Sengoku à mon attention.

- Il vient de prendre une pierre.. La pierre de résurrection.. Selon les légendes, elle permet de voir les morts que l'on désire voir.. Donc.. Maintenant j'imagine qu'il voit d'abord ces parents... Et que ce ne sont pas nos affaires...

Je tourne le dos à la scène, et souffle lentement sans écouter ce qui se passe derrière nous, malgré les ronchonnements que j'entends dans ma poche.

- Même si ma curiosité est forte, je pense qu'il faut faire preuve de respect... Il a vécu des moments bien horribles pour un jeune homme plus jeune que moi... Peut-être des histoires et une enfance bien pire que n'importe quel homme dans votre monde, amiral en chef.. Je ne doute pas de la dangerosité de votre monde, mais le nôtre l'est aussi. Bien sûr que l'on ne se l'imagine.

Puis, j'attends quelques minutes, observant un point fixe devant moi, la tête ailleurs, rêvant à qui je rêverais si la pierre arrivait dans mes mains.

Un craquement de branche me sort de ma rêverie et je me retourne à temps pour voir disparaître Harry Potter derrière des arbres, allant se jeter droit dans la gueule de Lord Voldemort. J'hésite un instant et cours rapidement attraper la pierre tombée sur le sol et la glisse dans ma poche, en évitant de regarder autour de moi. Je reprends ma course derrière lui, en évitant les racines, les creux et les bestioles et finis par arriver non loin d'une grande place vide où sont réunis l'ensemble des mangemorts..

- Je pensais qu'il viendrait, murmure l'ignoble Voldemort à l'ensemble de ces camarades.

Un craquement de branche, et tout le monde se retourne. Et Harry s'avance. Je ressens immédiatement un mal-être quand je vois le visage du mage noir se détendre, et un sourire mauvais apparaître sur cette face de serpent. Je retiens un grognement animal, et jure intérieurement en serrant les poings. Le den den bouge légèrement et sans que je le remarque, les yeux de l'escargot ont changé leur trajectoire pour m'observer. Mes traits du visage sont durcis devant la scène devant moi, le regard noir et dangereux. Le visage du vampire ressort enfin.. Bordel mais cours Harry ! Qu'est-ce que tu fous encore là ?!

- HARRY ?! hurle Hagrid. NON ! QU'EST-CE QUE TU FAIS ICI ?!

- Silence ! hurle un mangemort.

Plus personne ne bouge, ni ne parle. La tension monde d'un cran.

- Harry Potter... Le garçon qui a survécu. Prépare-toi à mourir...

Je me mords la lèvre lorsque la baguette de Voldemort se lève, et que le serpent s'approche en confiance de son maître.

- Avada Kedavra !

Un rayon vert illumine la forêt brusquement me brûlant les yeux, et soudainement, je sens mes jambes qui me lâchent, une violente douleur me traverse le cœur, et je bascule en arrière inconsciente, tombant dans le trou de plusieurs mètres que je n'avais pas remarqué plutôt.


Du côté de la Marine,

Sengoku hausse les sourcils et appelle plusieurs fois Emily, de plus en plus inquiet. Il peste alors et se lève, le Denden toujours en main, et sort rapidement de son bureau. Sans réfléchir, il ouvre en grand une porte et les personnes à l'intérieur sursautent et toutes tournent leur tête vers lui. Il s'agit du Conseil des cinq étoiles. L'un d'eux fronce les sourcils et s'écrie aussitôt :

- Que faites-vous encore Sengoku?!
- Comment avez-vous fait pour entrer en contact avec le monde sorcier ?
- En quoi cela vous concerne?!
- ... La sorcière est partie et ...

Ils ne lui laissent pas le temps de dire plus et se lèvent.

- Comment?! Vous l'avez laissée s'échapper?!
- Mais...
- Il suffit! Nous n'aurions pas dû vous faire confiance! Nous allons nous occuper d'elle. Oubliez la et sortez imm...!
- Excusez-moi mais cela n'est pas possible.

Tous se tournent vers l'entrée et Sengoku souffle :

- Domitille ?

La contre-amirale hoche légèrement la tête.

- Veuillez excuser mon retard. J'ai dû régler certains problèmes.

Elle se tourne alors vers le Conseil et parle plus fort.

- La jeune fille est une noble mondiale. Nous ne pouvons pas lui désobéir. Vous ne pouvez donc pas blâmer l'amiral en chef d'avoir obéi lorsqu'elle l'a ordonné de la laisser partir.
- Comment...?
- Je passais par là et j'ai entendu une bride de votre conversation. Excusez-moi Gensui.
- Ce sont des propos insensés et il n'est plus amiral en chef! C'est à nous que vous devez obéir, contre-amirale, et nous avons bien ordonné de la garder !

Domitille soupire alors sans pour autant s'énerver.

- Il l'est toujours tant qu'il n'y a personne pour le succéder et, jusqu'à preuve du contraire, les amiraux Akainu et Aokiji se battent encore. Quant aux ordre... les Dragons Célestes sont au-dessus de vous, que vous le vouliez ou non. Ce sont vos règles qui le montrent.

Les membres du Conseil semblent soudainement très énervé. L'un d'eux tonne alors.

- Nous en avons assez entendu ! Contre-amirale, vous êtes destituée de vos fonctions jusqu'à ce que vous cessiez d'être aussi impertinente! Et vous irez en cellule jusqu'à nouvel ordre! Sengoku, vous avez intérêt à l'emmener immédiatement !

Domitille ne rajoute rien et fait demi-tour sans regret. Sengoku, quant à lui, peine à comprendre mais décide de suivre l'ancienne contre-amirale. Cette dernière se dirige d'elle-même jusqu'aux cellules et rentre dans l'une d'elles. L'amiral en chef s'arrête alors devant la cellule et observe Domitille.

- ... Qu'attendez-vous pour verrouiller la cellule, Gensui?
- Pourquoi as-tu fait ça?

Domitille le regarde alors et soupire. Elle s'assoit contre un mur, près des barreaux, et enlève ses lunettes, perdant ensuite son air neutre pour prendre une expression lasse.

- Je pensais que c'était la façon la plus simple pour qu'ils oublient de vous sanctionner. Vous êtes toujours libre de vos mouvements alors faites ce que vous devez faire...

Elle sort alors de sa poche un bout de papier et le lui tends.

- Il y a écrit "S'enclenchera le moment venu". Il était glissé dans un des livres que votre ami m'a donné, au chapitre "Portoloin".

Devant l'incompréhension de Sengoku, elle continue :

- Un portoloin est un objet qui, à première vue a l'air d'un simple objet mais qui permet de se téléporter quand on le touche à un moment précis. J'imagine que ce bout de papier était glissé dans ce chapitre-là pour une bonne raison.

Sengoku observe le bout de papier et hoche la tête. Il le prend alors mais, à peine l'a-t-il dans les mains, qu'il disparaît aussitôt sous les yeux écarquillés de Domitille.

- ... Ça n'attendait que d'être touché par l'amiral en chef pour s'activer alors...


Et voilà Sengoku parti dans un autre monde :) !

Chesca-Shan