Chapitre 47
~ Quelques jours plus tard, Marijoa, loft privé des anges ~
Enfermée dans un immense appartement privatif au sein du château de la Noblesse Mondial, j'observe le déploiement exceptionnel des hommes du Gouvernement Mondial et de la Marine se préparer à mon départ prochain. J'ai tenté de lutter contre les 5 Anciens en m'opposant à ce mariage encore et encore, mais en vain. Les êtres cruels qui me servaient de parents ont consenti à ce mariage avant ma naissance et je n'ai pas d'autre choix que de m'exécuter. Mais qu'avaient-ils en tête bon sang ?! Marier un enfant qui n'est pas encore né ! C'est bien des idées tordues de moldus ça !
Mais le degré de folie de mes parents est largement dépassé par celui qui sera mon futur mari : Don Quichotte Doflamingo, grand corsaire craint sur les mers par les pirates, marines et même le Gouvernement Mondial. Je vois au quotidien les regards des soldats sur moi, à la seule idée de me savoir future femme de ce type. Les seules personnes qui semblent joyeuses à l'idée de ce mariage sont les domestiques qui m'ont été attribué par la Noblesse Mondiale dans le cadre de mon rang et sang royal. Pff. Je m'en serais bien passé. Elles sont plus bavardes qu'un elfe de maison et beaucoup moins efficaces !
- Miss Chanel, m'interpelle l'un des domestiques. Les Anciens ont consenti à vous remettre une copie des papiers que vous avez demandé. Où dois-je vous les déposer ?
- Déposez-les sur le bureau. Je ne veux plus être dérangé à partir de maintenant, ordonnais-je.
- Bien Miss Chanel, fit-elle en s'inclinant respectueusement. Je vais avertir le reste du personnel. Vous mangerez dans vos appartements ce soir ?
- En effet. Maintenant, sors d'ici.
Sans la regarder, j'entends ses pas se faufiler aussi discrètement que possible à travers la pièce tandis qu'elle dépose le dossier contenant l'ensemble des papiers qui ont été écrit sur mon mariage et les relations avec la famille Don Quichotte. J'attends patiemment qu'elle tourne les talons et quitte la pièce avant de me retourner et de foncer impatiente sur le dossier. Je l'attrape avant d'aller m'écrouler à plat ventre sur le lit pour dévorer chaque ligne de ce foutu merdier. Je commence à faire défiler les feuilles, dévorant chaque mot et épiant chaque écriture ou formule maladroite. La moindre erreur pourrait me permettre d'annuler ce mariage. J'entends la porte de mes appartements s'entrouvrir légèrement et des bruits très discrets s'approcher de moi. Je relève les yeux pour voir Minerva Mcgonagall sauter sur le lit sous sa forme animagus.
Depuis que mon sort est scellé à ce monde, elle se fait un point d'honneur à me tenir compagnie ici, veillant que je ne sombre pas. Mais c'est peine perdue. Si j'arrive à m'échapper de cette cage dorée, je ne pourrais jamais retourner dans le monde sorcier.
- Des nouvelles concernant mon procès Minerva ? soupirais-je.
Elle hoche négativement la tête, l'air dépitée avant de s'adresser à moi par la pensée.
- Kingsley essaie tant bien que mal d'annuler la tenue du procès et de transformer l'accusation utilisation de sortilèges impardonnables en légitime défense. Cela aurait plus facile s'ils n'avaient pas perdu la mémoire, jeune fille ! tonne-t-elle.
- Oui je sais, mais je n'ai pas eu le temps nécessaire pour analyser et agir en conséquence, Minerva ! C'était ça ou la mort ! J'ai agi et tant pis maintenant.
La discussion s'arrête nette et je reprends ma lecture. Je la sens venir se coucher à mes côtés et lire par-dessus mon épaule.
- Ce sont les documents qui ont officialisé mon union avec l'autre timbré. Je cherche des vices de procédure pour annuler la chose.
- Est-ce une bonne idée ? me temporise Minerva. C'est la seule chose qui peut vous protéger d'une sanction de la part des jugés du Magenmagot.
- Mmhh. Je sais… J'essaie de m'accrocher encore à un espoir de retourner à Poudlard Minerva... Je me sens… si seule ici.
Minerva ne répond rien en retour, incapable de donner des mots rassurants. Chaque jour elle surveille la jeune femme enfermée entre quatre murs, obligée de suivre les codes de la Noblesse Mondiale. Elle n'a aucun contact avec l'extérieur et tout le monde a pour ordre d'éviter le secteur des appartements mondiaux sans avoir l'autorisation des Anciens. Elle se contente de venir se caler contre la jeune fille dont le regard s'est assombri à la seule idée d'être désormais un pion sans âme entre des mains d'un manipulateur.
~ A l'extérieur de Mariajoa, au même moment ~
L'ex-amiral en chef Sengoku surveille les derniers préparatifs des navires qui vont emmener la jeune Noble au lieu des festivités. Durant leur dernière rencontre, il s'est progressivement renfermé sur lui-même ignorant même les demandes de sa subalterne Domitille qui le poursuit en quête de réponses. Mais il demeure silencieux, le cœur lourd. Oui, il aurait dû faire quelque chose à l'époque. Mais quoi ? La contre-amirale Domitille a été longuement formée et manipulée par le Gouvernement Mondial avant qu'elle ne soit complètement autonome au sein du Quartier Général. Il se souvient encore de l'étrange sensation qu'il avait ressenti lors de leur première rencontre. La première pensée lui ayant traversé l'esprit était de se demander si elle était humaine ou complètement robotique avec une apparence humaine. Avec un scientifique brillant comme Vegapunk à la solde du GM, il n'en aurait que peu étonné. Malheureusement, il s'est vite rendu compte de la triste réalité. Le Gouvernement Mondial formate des enfants dès leur plus jeune enfance en se servant dans les bâtards de la Noblesse Mondiale. Après tout, ces enfants ne manqueront à personne, pas vrai ? avait dit un jour l'un des anciens.
Sengoku secoue la tête essayant de chasser l'image de la contre-amirale Domitille le poursuivant sans arrêt à travers les couloirs de Marineford ces dernières semaines. Il espère au fond de lui que son successeur saura la traiter avec autant de bienveillance que lui.
- Monsieur ! s'écrie un soldat en se plaçant en garde à vue devant lui. Les navires seront prêts d'ici la fin de la journée !
- Nous sommes parfaitement dans les temps, répond Sengoku. Que tous les soldats préparent leurs affaires pour demain matin, 6h30 précise. Nous partirons aux premières lumières pour Dressrosa !
- A vos ordres, Monsieur !
Le soldat part aussi vite qu'il est apparu pour donner les instructions tandis que l'amiral en chef Sengoku se dirige lentement vers Mariajoa pour déclarer l'avancée des préparatifs. Il traverse rapidement les jardins entourant l'immense château et pénètre dans l'enceinte sacré de Mariajoa sous les yeux des agents du Gouvernement Mondial. Sans leur prêter d'attention, il marche à ville allure vers le bureau des 5 Etoiles et vient frapper à leur porte, l'expression faciale neutre et détendue.
- Entrez ! beugle plusieurs voix.
Il prend une inspiration avant d'entrer dans le bureau des Anciens, et salue poliment chaque membre présent dans la pièce. Les 5 haut membres observent le vieux marin s'avancer vers eux et se défaire de son chapeau avant de s'adresser à eux.
- Messieurs, je viens vous annoncer que les préparatifs seront prêts pour ce soir. Le convoi partira donc demain matin comme il était annoncé au départ, déclare-t-il.
- Hâte de nous débarrer de ce monstre ! marmonne l'un des anciens. Les Nobles Mondiaux n'osent plus sortir de leur appartement à cause de sa présence néfaste ! Elle terrifie chaque membre de la Noblesse à cause de son horrible apparence !
Sengoku reste de marbre, ne voulant pas participer à ce genre de discussions futiles.
- Ses parents n'étaient pas d'une beauté digne de Dragons Célestes après tout ! Il est temps que cette lignée désastreuse et maudite aille s'éteindre au fin fond du Nouveau Monde ! crache un autre avec la fumée de cigare.
- Je n'ai aucun doute que ce cher Don Quichotte Doflamingo saura la mettre au pas avec ses méthodes très persuasives, ricane-t-il.
- Disposez-donc Sengoku ! tonne l'Ancien au crâne chauve.
- Je m'excuse, messieurs, s'excuse Sengoku avant de tourner les talons et de quitter précipitamment la pièce.
Il referme la porte derrière lui et se rhabille de son chapeau préféré avant d'aller marcher dans les couloirs. Sa curiosité étant malgré tout forte, il emprunte plusieurs couloirs et s'introduit dans le couloir des appartements des Nobles pour se diriger vers la porte n°33 abritant le loft des anges. Il s'arrête devant la porte et fixe un instant la poignée sur laquelle il a déjà posé la main avant de la retirer et de frapper à la porte. Il attend quelques secondes avant qu'il n'entende clairement une voix féminine lui permettre d'entrer. Il retire à nouveau son chapeau et pénètre dans le spacieux loft. Nos regards se croisent aussitôt tandis que nous nous jugeons du regard, sans un mot. Sengoku se racle la gorge avant de prendre la parole :
- Miss Chanel, les navires seront prêts ce soir. Nous partions demain matin à 8h précises. Vos domestiques ont d'ores et déjà été prévenues et elles viennent vous aider à emballer vos affaires pour nous diriger chez votre futur demeure.
- Vous aussi vous ressemblez à un robot mécanique quand vous parlez à un noble, c'est dingue.
- ….
Contrairement à mes attentes, il ne bronche pas d'un poil et il reste de marbre sans montrer le moindre agacement. Je soupire longuement avant de me redresser de mon lit pour m'étirer mes bras.
- J'ai une question pour vous. Une petite chose me taraude l'esprit depuis quelques minutes, voyez-vous. J'ai repéré des incohérences dans les documents fournis par les Anciens sur mon mariage avec le Corsaire Doflamingo.
- C'est impossible, rétorque-t-il. Ils ont été rédigés par la Haute Administration du Gouvernement Mondial. Vous avez dû mal interpréter les documents.
- Alors, dans ce cas… Je vais vous poser ma question : Doflamingo a-t-il un membre de sa famille encore vivant à ce jour ? Par exemple…. Un frère ?
Sengoku se fige si soudainement que cela ne passe pas inaperçu à mes yeux et ceux du chat à mes côtés. Je me lève lentement et m'approche de lui d'un pas lent et tortueux, avide de me plonger dans ses souvenirs. Je le vois aussitôt réagir et reculer vers la porte, cherchant à partir. Mais je sors ma baguette et verrouille subtilement la porte à l'aide d'un sortilège informulé.
- J'ai posé une question, veuillez y répondre sur-le-champ, sifflais-je.
- A ce jour, Doflamingo est le seul membre vivant de sa famille, marmonne Sengoku.
- …. Qui est ce Corazon à qui vous pensez si fort alors ?
- ….
Je sens une colère monstre monter en lui tandis qu'il semble refouler des larmes et sa rage. Je m'approche délicatement de lui sans montrer d'agressivité et balance ma baguette sur le lit. Il observe froidement mes faits et gestes et je finis par m'arrêter devant lui à quelques mètres.
- Corazon alias Don Quichotte Rossiante était le frère cadet de Doflamingo, n'est-ce pas ?
Sengoku hoche péniblement la tête sans dire un mot. Les vieux démons lui viennent en pleine tête et les cauchemars également. J'observe cet homme à l'allure si droite et si fière dont le visage s'est décomposé et dont les yeux semblent s'être vidés à l'entente du nom de Corazon. Derrière moi, Minerva observe la scène sans bouger malgré le regard de Sengoku qui l'implore de venir l'aider.
- Vous l'avez élevé comme votre fils, je vois, soupirais-je tandis que je vois ses souvenirs. Je vois… Tout me revient à présent… Comment ai-je pu oublier tout cela ? J'ai été si bête !
- Oublier quoi ? marmonne Sengoku. Je n'ai pas tout mon temps pour vos stupides devinettes !
- Ce ne sont pas mes parents qui m'ont forcé à me marier à Doflamingo. C'était en réalité mon souhait quand j'étais enfant de me marier et de fusionner ma famille avec celle des Don Quichotte. Mais ce n'était pas de Doflamingo dont j'étais amoureuse… Mais de Rossinante, le garçon timide et si gentil. Nous avons passé une partie de notre enfance ensemble à Mariajoa avant leur départ pour un nouvel horizon. Puis mon père a pété les plombs et j'ai quitté ce monde… Les documents que je détiens ont été refait par le Gouvernement Mondial pour garder une lignée de Nobles Mondiaux. Mais je suis obligée de m'y tenir, n'est-ce pas ?
- …. Si vous voulez continuer à profiter de votre rang, il serait plus que préférable en effet, raisonne Sengoku. Maintenant, excusez-moi, j'ai des choses plus importantes à faire !
Sans le retenir, je déverrouille la porte et le laisse quitter en vitesse mes appartements tandis que ma vue se trouble à cause des larmes qui inondent mes yeux. J'entends un miaulement dans mon dos et je m'écroule à genoux tandis que je sanglote misérablement, la tête entre mes mains.
- Rossinante est mort… Et c'est ce salaud de Doflamingo qui l'a tué…. Et je dois me marier à lui désormais !
Le mariage s'avance... Et les secrets s'effondrent.
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ChescaShan
