Chapitre 52

- Ahaha… C'était donc vrai la rumeur ?! ronronne-t-il en se léchant les lèvres. L'une de mes victimes a réussi à survivre malgré ma morsure mortelle que j'adore affliger à mes proies ?! Je me souviens de toi… Petite enfant qui s'enfuyait d'une vieille bâtisse de nones perdues dans une forêt. Tu n'étais pas bien difficile à convaincre pour me suivre !

Je serre la mâchoire pour ravaler mes mots. Je sais qu'il me provoque pour que je fonce tête baissée dans son piège. Mes souvenirs sont faibles mais il m'avait attiré à l'aide de promesses de bonbons et autres sucreries ! Me voilà aujourd'hui, plus adepte des sucettes au sang qu'au sucre. Quelle imbécile j'étais ! Mais à voir son regard de prédateur, je sens que je peux m'attendre au pire.

- Il parait en plus que tu es orpheline ?! Que c'est dommage franchement ! J'ai manqué d'éliminer une nouvelle famille de moldu ! Mais je vais me rattraper aujourd'hui si tu n'en vois d'inconvénients !

Kingsley et Minerva jettent aussitôt des sorts d'immobilisation sur le vampire qui les évite avec agilité et il se précipite sur moi, les canines sorties grognant avec férocité. Minerva et Kingsley tentent de s'interposer mais Ombrage sort sa baguette et les immobilise à l'aide d'un sortilège Piège-vert avec des lianes de jungle sortante du sol pour les bloquer. Sengoku comprend le danger et il force le reste du convoi à prendre ses jambes à son cou, tout comme lui. Il jette un regard en arrière dans sa fuite vers Domitille qui a légèrement ouvert les yeux, à moitié consciente. Je me téléporte rapidement avant qu'il ne puisse m'atteindre et j'atterris quelques mètres derrière pour évaluer la situation. Ombrage tient toujours Domitille et Doflamingo sous sa coupe et les détraqueurs sont immobiles à observer le combat tandis que ce foutu vampire cherche à me faire la peau. Minerva et Kingsley sont hors combat immobilisés et ce n'est pas eux que veut Dolores donc inutile de s'en faire pour eux. En revanche, les moldus sont des proies faciles à abattre pour me mettre dans l'embarras. Il ne me reste qu'une solution pour combattre mon vieil ennemi.

Je vise aussitôt le vampire de ma baguette pour lui jeter un sortilège d'entrave le temps d'aller me ressourcer.

- Impedimenta !

L'effet est immédiat. Son corps est ralenti et il semble courir au ralenti, ses yeux rouge-sang me dévorant de haine tandis que j'en profite pour fuir à la suite des moldus. Je n'aime pas ce que je m'apprête à faire mais je n'ai pas le choix. Et ils vont être difficiles à convaincre. Je les suis à la trace olfactive et les poursuis à toute vitesse au sein de Marijoa. Je les retrouve rassemblés dans une salle de réunion essoufflés et en train de discuter à vive voix de la marche à suivre. Je claque la porte et les regarde attentivement, coupant leur discussion face à mon interruption. Je renifle intensément l'air avant d'ouvrir la bouche.

- Je ne vais pas y aller par quatre chemins. J'ai besoin de sang urgemment si je veux dégommer l'autre face de suceur de sang avec le moins de morts possible en ces lieux. Quelqu'un est volontaire ou je dois désigner pour me permettre d'aller plus vite… ?

Gros vide dans l'espace-temps tandis que je lance un regard appuyé.

- Un vampire peut débarquer dans quelques secondes entre ces murs et tuer tous les membres du Gouvernement Mondial si nous ne l'arrêtons pas. Et vos minuscules fruits du démon n'aideront en rien, je vous l'assure.

- J'me porte volontaire ! grogne une voix masculine en s'avançant.

- Garp ! glapit Sengoku. Tu as affaire à un vrai vampire ! Pas une infirmière avec une seringue pour te prélever du sang !

- Je sais bien ça Sengoku ! rétorque Garp avec un visage étonnement sérieux. Mais veux-tu réellement qu'un massacre sanguinaire ait lieu sur la terre sacrée de Marijoa ?! La Marine ne sera pas épargnée si tout le monde est assassiné par notre faute. Et pense à Domitille surtout, elle la tient prisonnière. Gamine… Je te fais confiance.

- Je n'ai pas besoin de beaucoup. Deux gouttes de sang me suffiront. Mais on m'a appris à demander avant de réclamer de manière plus ferme. J'imagine que je devrais faire le contraire en tant que Membre de la Noblesse. Mais je ne me considère pas comme telle alors faites-en de même.

Garp ne répond rien sachant que le sujet est épineux avec moi. Il s'approche de moi et s'assoit devant moi, tout en dégrafant sa cravate et son col pour laisser apparaître sa nuque. Il me fixe longuement et hoche la tête.

- J'suis prêt gamine. Quand tu veux.

- C'est dans les films et les livres qu'un vampire mord dans le cou de ses victimes prétextant que le sang y est meilleur. C'est histoire de vous foutre les jetons. Pas besoin que je vous morde à cet endroit précis. Tendez plutôt votre main, je vais faire une légère coupure sur votre pouce.

Il me regarde avec de gros yeux, comme si je venais de briser un mythe et je vois des petites larmes se former aux coins de ses yeux me déstabilisant complètement. Il me pointe du doigt accusateur et regarde Sengoku, vexé.

- Elle vient de me casser mes illusions ! C'est nul les vampires en fait ! En plus d'être pas beau, ils ne font rien comme dans les livres !

- Garp, tais-toi avec tes bêtises ! Et contente de faire ce qu'elle te dit qu'on en finisse !

- Mais euh ! peste Garp avant de me regarder à nouveau.

- On ne pointe pas du doigt par ailleurs.

Je lui prends délicatement le poignet et tourne son bras pour mettre sa paume vers moi. Je sors ma baguette et pointe le bout de celle-ci sur son pouce.

- Diffindo.

Une légère lueur brillante apparaît au bout de la baguette et Garp ressent une douleur rapide sur son pouce tandis qu'une entaille se forme sur sa peau. J'observe attentivement son visage alors que j'appuie sur son pouce pour faire ressortir le sang.

- Vous êtes toujours certain de vouloir le faire ?

- Dépêche-toi. Tu as du monde à sauver ! grogne Garp comme réponse.

Je souris malgré moi. Il est téméraire au point de me faire confiance alors qu'il n'a aucune idée de quoi est capable mon espèce. Je l'aime bien. Je me penche et viens lécher les gouttes de sang coulant de son pouce sous les yeux dégoutés de l'assistance des Marines. Aussitôt, je sens une énergie puissante et nouvelle envahir mon corps comme si on m'avait électrocuté violemment avec la foudre. Je me recule et fouille mes poches avant de lui tendre des rubans adhésifs pour se soigner puis tourne les talons, mes yeux rouges et mon corps prêt à combattre. Arrivée au seuil de la porte, je m'arrête et parle d'une voix calme mais tranchante.

- Vous devriez prévenir quiconque habitant ici qu'il ne faut pas sortir les prochaines heures. Le combat risque d'être rude. Je vous ramène Domitille vivante, je vous le promets.

Je n'attends pas leur réponse et je me mets à courir vers l'extérieur en direction de l'endroit où j'ai laissé Ombrage et l'autre suceur de sang. Etonnement, il n'a pas bougé et il m'attend, les bras croisés, un sourire mauvais sur le visage. Quand il me voit revenir, son sourire s'agrandit.

- Alors, quelle impression te fait ce sang de moldu dans tes veines ? C'est autre chose que le sang que te procurait ce traître de Rogue !

- Venons-en aux faits. Je te bats, je t'écrase, je t'éclate toi aussi Ombrage et je récupère les otages et fin de votre plan débile.

Ombrage éclate de rire sous mon audace et Minerva et Kingsley se lancent un regard désespéré alors qu'ils sont toujours retenus par les lianes devant moi. Je craque longuement mes articulations avant de lever ma baguette.

- Mais tout d'abord, permettez-moi de remettre les compteurs à zéro pour rééquilibrer les choses ! Lashlabask ! hurlais-je en pointant les liens de Minerva et Kingsley.

Le sortilège fonce sur les deux sorciers et les liens explosent permettant aux deux de reculer pour se mettre en garde face à Ombrage. D'un signe de tête à Minerva, je fonce à mon tour sur Aliester Griffin pour un combat à mort. Et celui-là hors de question de le perdre !