Système 13

Bon, si je résume, Hongruo est un brave type et vous voulez voir le monde brûler avec QingMing et Boya qui font leur crise d'adolescence pendant que la secte Ouest les observe en mangeant des pop-corn XD
J'adore !

Chargement 13

Boya était assit au fond de la classe, aussi boudeur qu'il était écœuré. A la petite table d'à côté, QingMing lui battait froid depuis qu'il s'était exhumé de sous le foin. Il avait fallut que Hongruo se déplace pour que le renard accepte de sortir de sa cachette. Boya était affreusement irrité que QingMing le boude. Il était d'autant plus irrité que le demi-démon avait refusé ses excuses. Pire, le demi-renard avait parut outré de ses excuses.

Pourtant, Boya avait fait ce qu'il devait en s'excusant de l'avoir trouvé mignon, n'est ce pas ?

Rhaaa, que c'était compliqué à gérer un démon ! Lui il savait leur trouer le bide. Pas les cajoler dans le sens du poil. Et c'était ce qu'on lui demandait finalement. Pff. C'était ridicule.

Le reste des séniors les surveillaient du coin de l'œil, très déçut qu'ils ne soient pas au premier rang. Ça aurait quand même été bien plus facile pour les surveiller.

Personne ne s'était attendu à la décision de leur chef de secte. Déjà accepter qu'un demi-démon ait un accès quasi-total à la bibliothèque avait pas mal fait renâcler. Maintenant qu'il soit intégré à certaines classes ? Mais qu'est ce que leur Zongzhu avait dans le crâne ? Et puis le tueur de démon là ? Ils étaient des pacifistes, eux. Avoir cette sombre brute perpétuellement en colère avec eux allait être une purge, il fallait être honnête. Une purge et pourtant, tous les jeunes séniors de la secte avaient hâte de voir ce qui allait se passer. C'était mieux que de lire un livre d'aventure. C'était l'avoir qui se déroulait sous leurs yeux.

Leur professeur entra finalement dans la salle de classe. Immédiatement, son regard tomba sur QingMing et Boya pour se charger de résignation irritée.

"- Messieurs. Bonjour. J'ai été informé que nous aurons de nouveaux élèves avec nous le matin à partir d'aujourd'hui." A savoir pour la calligraphie, la morale et les cours de talismans généraux ainsi que la méditation. L'après midi était réservée pour les cours plus spécifique des secrets de la secte. "J'espère que Hongruo Zongzhu ne sera pas remercié incorrectement de sa générosité." Et étrangement, c'est surtout Boya qu'il foudroya du regard. Sans doute parce que QingMing était déjà parmi eux depuis des jours sans causer de problèmes alors que Boya était plus bruyant qu'une armée en campagne.

Boya vit le renard démon faire le dos rond. Il en fut irrité. S'il n'avait pas été aussi bien élevé, il aurait sèchement reprit le Maître qui leur servait de professeur. Contrairement au reste de ses élèves qui avaient proche de la vingtaine, QingMing et lui étaient plus âgés. Ils avaient plus d'expérience et de bouteille. Alors pourquoi les traiter comme des enfants ?

Il ravala sa fureur pour prendre son pinceau et se lancer dans tout ce qu'il avait toujours détesté à JingYun : les cours théoriques.

Rester assis a refaire encore et encore les même caractères jusqu'à ce que ses doigts saignent lui donnait plus envie de hurler à la lune qu'autre chose. C'était déjà de la torture pour lui quand il avait douze ans, ça ne s'était pas amélioré douze ans plus tard.

A l'inverse, le renard démon semblait tout à fait content de remplir ses rouleaux des même caractères encore et encore.

"- Boya Daren ! Arrêtez de copier sur votre voisin !"

"- Mais ! Je ne.."

"- Et ne répondez pas si vous ne voulez pas être punis !"

Le scandale qui se peint sur le visage de Boya fit sourire le renard démon. Boya le foudroya du regard. Il se moquait ? Il osait se moquer de lui ?

Boya reprit son pinceau pour s'appliquer davantage. Il ne se laisserait pas vaincre par un misérable demi-démon.

QingMing lui jeta un coup d'œil en coin. Quand Boya s'appliquait, il avait une écriture fascinante. Elle était nerveuse, très carrée, rapide et agressive. Tout à fait semblable à celui qui traçait les caractères finalement. QingMing en était un peu jaloux. Boya avait une écriture qui n'appartenait qu'à lui là ou QingMing n'avait pu qu'apprendre à imiter presque parfaitement celle de son maître. Rien de moins que la perfection n'était tolérée pour lui et surtout, aucune marque d'individualité. Il avait très vite compris qu'imiter l'écriture de son Shifu lui épargnerait bien des punitions.

Maintenant, il regrettait de ne pas avoir une écriture aussi extravagante que celle du jeune chasseur.

Au-devant de la classe, le professeur leva les yeux au ciel de voir ses deux plus récents élèves se lancer dans une course à l'armement à coups de pinceaux sur une feuille. Si ça commençait comme ça, ça allait être marrant.

Le chasseur semblait reprocher à son pinceau d'exister. Il fit même plusieurs trous dans la pauvre feuille de papier qui ne lui avait rien demandé. Comment ? Juste… COMMENT ?

Quand au renard, il semblait terrifié de faire la moindre erreur. Son écriture était parfaite mais il y avait une véritable angoisse qui le paralysait un instant dès qu'il changeait de caractère à tracer.
Qu'est ce que leurs professeurs avaient fait à ces pauvre mômes pour qu'ils agissent ainsi ? Il allait évidemment faire un rapport précis à Hongruo mais ce qu'il voyait le mettait en colère pour les deux gosses. Pour agir et réagir ainsi, ils avaient été torturés psychologiquement tous les deux. De manière différente mais la cause était identique.

Heureusement, le reste de ses élèves, bien qu'attentifs à ce qui se passait dans leur dos, étaient surtout concentrés sur leur travail du jour. C'était un baume sur son cœur d'enseignant de voir que ses élèves prenaient plaisir à son enseignement au lieu d'avoir peur. Ou d'avoir envie de manger leur pinceau sous la colère.

Le professeur mis fin à la cession lorsque le dernier de ses élèves ordinaire eut tracé pour la centième fois tous les caractères qu'ils devaient réviser ce jour puis distribua d'autres rouleaux.

"- Nous allons passer à la morale."

Boya grogna encore pendant que QingMing grimaçait. Cette fois, l'un et l'autre voyaient le cours comme une purge. La morale comparée entre les sectes n'était pas au programme de JingYun mais elle l'était dans le nord. QingMing n'allait rien apprendre qu'il ne sache déjà et Boya s'en fichait totalement.

C'était une punition en fait.

Ça ne pouvait pas être autre chose.

Petit à petit, le visage de Boya se crispait de colère. Qu'est ce qu'il avait fait aux Dieux-Gardiens de Tiandu pour mériter ça ?

Lorsque la cloche de la mi-journée sonna enfin la fin de la torture matinale, Boya sortit le premier au pas de course pour aller passer sa colère sur quelque chose, n'importe quoi qui le soulagerait. A l'inverse, QingMing s'était recroquevillé sur lui-même pour attendre que tout le monde soit sortit avant de se lever à son tour. Ici encore, leur professeur de la matinée y voyait un signe évident de traumatisme. Pour les deux.

Halala. Il commençait à comprendre pourquoi leur Zongzhu avait décidé de prendre les deux gamins en main. Personne n'avait mérité d'être traité aussi mal. Pas plus un tueur de démon qu'un demi-démon.

Le second matin fut assez semblable au premier. Les deux jeunes prêtres avaient passés leur après midi très occupés à la Bibliothèque une fois de plus. QingMing à lire et Boya à l'observer. Le chasseur ne semblait pas vraiment intéressé par la littérature ou l'étude. A croire que quelqu'un l'avait exprès dégouté de tout apprentissage qui ne se résumait pas a taper sur les voisins pour faire de lui une brute épaisse. A l'inverse, le demi-démon semblait trouver dans la lecture et l'étude une protection et un salut qui n'était pas nécessaire dans l'ouest.
A les voir interagir l'un avec l'autre, les autres anciens et maître commencèrent à voir ce qui avait fait tiquer leur chef de secte.

Les deux gosses excellaient dans ce qu'ils savaient faire. Mais sortit de là, ils n'étaient guère plus, l'un et l'autre, que des animaux domestique mal dressés.
Ça crispait profondément Hongruo. Comment des professeurs avaient-ils pu traiter leurs élèves ainsi ? Zhong Xing et le chef de JingYun ne valaient pas mieux l'un que l'autre.
Tss. Et lui se retrouvait à devoir gérer le résultat.

Le chef de la secte Ouest observait de sa fenêtre Boya suivre à la trace QingMing avec suspicion. Bien que le jeune demi-renard n'ai pas eu un geste dangereux ou maladroit, le jeune humain refusait de croire qu'il n'était pas plus un danger pour les autres que lui-même. Et encore. Hongruo aurait fait plus confiance à QingMing qu'a Boya pour lui sortir le cul des braises le cas échéant.

"- MAIS LAISSEZ MOI TRANQUILLE !" Cria soudain QingMing en se retournant vers Boya.

Si le chasseur avait eut ses armes, il l'aurait sans doute attaqué. Là, il se prépara à l'attaquer à mains nues. Les oreilles blanches du demi-démon et ses queues étaient toutes ébouriffées. A force de le poursuivre, Boya allait finir par rendre fou le jeune nordiste qui écarquilla soudain les yeux avant de détaller.

Boya jura, tapa du pied au sol puis lui courut derrière.

Le Premier Disciple posa une tasse de thé sur la table devant Hongruo.

"- J'ai vu des cours se passer plus mal."

"- Ne soyez pas ridicule."

"- Non, mais eux le sont. Qu'est ce que vous comptez faire à part les forcer à rester là pour le reste de la mousson ?"

Ça ne durait bien que deux mois. D'ici quelques semaines, Boya voudrait sans doute raccompagner de force QingMing dans l'est, ou plus idiot, dans le nord.

"- J'ai déjà écrit au Trône et à JingYun. Ces deux là vont rester ici le temps nécessaire pour en faire des humains fonctionnels."

"- Ça ne va pas plaire à leurs shifu."

"- Est-ce que j'ai l'air de me soucier de l'avis de ces deux terroristes ?"

Le Premier Disciple de l'ouest eut un petit reniflement amusé.

"- Transformer ces deux poudrières en individus équilibrés est-il seulement faisable ?"

L'un avait peur de tout ou presque, l'autre détestait tout ou presque.

"- Ils ont le temps. Et je doute que Zhong Xing revienne chercher son élève."

"- Pas avant un moment en tout cas."

"- Non, tout court." Le visage de Hongruo c'était fermé. "Il ne le voit que comme un projet. Pas comme son élève."

"- …. Vous ne pouvez pas garder tous les chiots errants qui vous tombent dans les bras vous savez."

"- Non, mais je peux les nourrir et les dresser correctement pour les confier ensuite à de bons maîtres qui s'occuperont d'eux comme ils le méritent."

"- BOYA DAREN ! FICHEZ MOI LA PAIX !"

Les deux prêtres grimacèrent lorsqu'un grand renard blanc passa dans l'autre sens sous la fenêtre avec un chasseur derrière lui qui refusait de le laisser tranquille.

"- Il va se faire bouffer à ce rythme." Mais du diable si le chef de secte savait qui allait bouffer qui.

Les membres de la secte ouest observaient le repas du dîner avec un intérêt qu'ils n'avaient jamais eut auparavant pour autre chose que le contenu de leur gamelle.

Par un esprit de sadisme intense, de cruauté ou de pragmatisme, ils ne savaient pas, Boya et QingMing avaient été installé à la même table, l'un en face de l'autre. Alors que jusque-là, ils s'installaient un peu là où ils pouvaient, ils avaient à présent leurs places attribuées.

QingMing avait un mal de chien à manger sous le regard noir de Boya qui ne le lâchait jamais, au point qu'il n'était pas rare que ses oreilles et ses queues finissent par sortir pour qu'il se cache derrière.

Le chasseur semblait ressentir une certaine satisfaction morbide à savoir que sa simple présence mettait le renard assez mal à l'aise pour qu'il ait besoin de se cacher.

Boya n'était heureusement pas aussi mesquin. Il était juste au bord de la panique en permanence.
Plus les jours passaient et plus il réalisait que son éducation péchait grandement. Les premiers jours, la calligraphie lui avait parue difficile. Les cours de talisman l'avaient mis au sol et il ne parlait pas de la morale. A l'inverse, le renard semblait s'y complaire comme un canard dans une mare. Jusqu'à un certain point.

Les réponses du jeune démon aux questions de morale qu'on lui posait mettaient Boya très mal à l'aise. Plus les jours avançaient, plus Boya réalisait qu'il pouvait avoir sa propre opinion et plus il était gêné de voir le renard démon toujours mettre en avant l'obéissance, le respect des règles et des anciens, voire, carrément, une abjecte soumission à quiconque criait plus fort que lui comme une règle de vie à suivre. Qui élevait un disciple ainsi ? D'accord, les anciens savaient mieux que les jeunes. D'accord, il y avait des règles à suivre. Mais parfois, les règles ne sauvaient pas une vie. Les règles ne protégeaient personnes. Et surtout pas un demi-démon qui acceptaient de subir la violence première d'un vrai démon pour l'apaiser assez pour que son maître puisse le lier à lui comme son shishen. Ou qu'il puisse l'enfermer pour l'offrir à quelqu'un d'autre. Parce que c'était ce que les réponses du renard sous entendaient ! Pire ! Il était étonné quand le maître de la classe lui expliquait doucement que sa vie aussi avait une valeur en plus de juste obéir et protéger son maître.

Boya en aurait mangé ses bottes.
Ce n'était pas ça un renard démon ! Ce n'était pas une petite créature à la fois plus forte que lui physiquement mais si fragile qu'il lui aurait suffit de lui crier très fort dessus pour qu'il se soumette.
Ce n'était pas ce que Boya voulait ! Lui, il voulait un ennemi. Pas une créature qu'il se retrouvait à vouloir… PROTEGER !

Alors oui, il le fixait avec rage et colère.
Comment ce monstre pouvait-il être aussi adorable ? hein ? C'était un scandale !

Et il ne parlait même pas de ses oreilles et de ses queues. Les mains de Boya le démangeaient en perméance d'aller mettre les doigts dedans pour les caresser pour savoir si elles étaient aussi douces qu'elle paraissaient.
Alors oui, il était sans doute en permanence à coller QingMing. Mais ce n'était pas sa faute ! QingMing l'évitait comme la peste alors qu'il voulait lui parler. Il voulait juste lui parler !

Boya aurait pu en pleurer.

Entre son maître et son élève, entre Zhong Xing et QingMing, lequel des deux avait abusé de l'autre ? A son grand trouble, Boya était sûr que ce n'était pas le jeune demi-démon qui était coupable.

Boya quitta soudain brutalement la salle commune pour aller hurler sa colère et sa rage dehors. Les autres disciples murmurèrent entre eux avec curiosité. Qu'est ce qui se passait encore entre les deux externes ?

QingMing aurait voulu qu'on lui permette de se cacher. Il aurait voulu qu'on lui explique ce qu'il faisait de mal.
Depuis l'arrivée de Boya, il avait l'impression de vivre chaque jour dans un état de stress croissant. Le chasseur le surveillait comme le lait sur le feu. Le moindre de ses gestes était épié. La moindre de ses paroles écoutée. Si ça s'était limité à ça, il aurait souri, aurait fait le gros dos et aurait subit la chose avec le même calme d'apparence qu'il le subissait dans le nord.
Ce qu'il recevait de la part de Boya n'était guère différent de ce qu'il subissait de sa propre secte. Il aurait pu rester stoïque. Mais il n'avait pas cette chance.
En plus du dégout manifeste, de la haine même que Boya ressentait pour lui, le chasseur semblait déterminé à détruire tout ce que QingMing pouvait faire. Il méprisait sa calligraphie patiemment apprise. Il méprisait l'art délicat des talismans. Quant à ses réponses aussi humbles et respectueuses que possibles aux questions de morales que lui posait le maître de l'ouest responsable de leur classe, Boya semblait à chaque fois à deux doigts de l'étrangler dès qu'il ouvrait la bouche. QingMing ne comprenait pas pourquoi ses réponses semblaient consterner autant leur professeur qu'elles consternaient Boya. QingMing savait qu'il lui fallait être aussi humble que possible face aux humains s'il voulait avoir une chance d'échapper à leur mépris et à leur violence. Alors pourquoi Boya le regardait-il avec horreur quand il répondait ?
Pourquoi le maître le regardait-il avec une évidente détresse pour le reprendre gentiment.
Non, sa vie avait une valeur. Non, il ne devait pas la sacrifier pour rien, juste pour protéger son maître ou n'importe qui sans raison.

QingMing ne comprenait pas. Il n'était qu'un demi-démon. S'il voulait survivre parmi les hommes, malgré tout ce qu'il avait pu apprendre sous le lent et précautionneux apprentissage de son maître, il lui fallait avant tout se souvenir qu'il était inférieur à tous les autres. Même si son instinct se révoltait à cette idée, il n'avait pas le choix. C'était la seule solution qu'il avait pour échapper aux coups, au mépris et à la violence de ses pairs. Il lui fallait s'humilier devant eux avant qu'eux ne le lui fasse subir de force. Il était toujours moins douloureux de s'incliner soit même que d'y être forcé. C'était ce que Zhong Xing lui avait apprit depuis sa petite enfance.
Et maintenant… Maintenant une secte entière lui disait l'inverse. Ses lectures lui disaient l'inverse. Les réactions de scandale du chasseur de démon elles-mêmes lui disait l'inverse.

La confiance déjà vacillante de QingMing envers son maître s'effritait de jour en jour au point de le laisser son repos, incapable de savoir encore où il en était.

Lorsque Boya était sortit pour hurler, il aurait bien voulu faire la même chose que lui.

Son regard emplis de rage lui manquait presque. Quand il était là à le surveiller avec colère, QingMing y trouvait une raison aux apprentissages de Zhong Xing. Mais sans lui ?
Sans lui les autres disciples avaient finit par s'habituer à lui, à ses oreilles et ses queues qui lui échappaient parfois. Ils se moquaient toujours de lui, mais pas plus durement ou méchamment qu'ils ne se moquaient les uns des autres. Celui là avait un gros nez ? On l'appelait pif de marmite. Celui là avait les oreilles décollées ? C'était monsieur feuille de chou. Lui avec ses oreilles de renard et ses queues ? C'était juste la peluche au mieux ou le voleur de poule au pire. C'était stupide, c'était idiot, mais tout le monde était logé à la même enseigne. Ce n'était jamais dit méchamment même si les victimes pouvaient en souffrir. Sans doute n'était-ce pas idéal, mais malgré tout ce qu'ils pouvaient faire, ils restaient des humains, jeunes pour la plus part, un peu idiot, et qui vivraient ensembles toute leur vie ou presque. Ce qui était pour l'instant des petites piques cruelles serait plus tard des marques d'affection parce qu'elles ne changeraient jamais. C'était une marque de propriété sans intention méchante derrière.

Bien sûr, les insultes se taisaient devant les maîtres. Mais entre disciples ? QingMing était de plus en plus La Peluche. Comme Boya était officiellement Le Putois parce qu'il hurlait plus qu'il ne parlait dès que quelque chose ne lui allait pas. Il y avait tellement de colère, tellement de rage et fureur dans le corps fin et musclé du chasseur. QingMing ne savait pas comment il faisait pour ne pas exploser. Enfin… Si… Il explosait justement. Comme il venait de le faire à l'extérieur une fois de plus.
Le seul soulagement de QingMing était sans doute que ce n'était pas "que" à cause de lui que Boya explosait. Le chasseur n'en pouvait plus d'être traité comme un gamin et de devoir assister à des cours. Et surtout, de réaliser à quel point il était en arrière sur des connaissances de base que QingMing maitrisait parfaitement.

Si le renard avait eut le courage, il lui aurait proposé de l'aider mais il n'osait pas. Peut-être que s'il proposait au reste de la classe ? Boya n'était pas le seul à galérer. Et puis, ils étaient, et de loin, les deux plus vieux.

"- TOI !"

"- Boya.."

QingMing sursauta lorsque Boya lui tomba quasiment dessus à la sortie de la salle commune.

"- Que puis-je pour vous, Boya Daren."

"- Tu… Tu…" Boya avait toujours autant de mal à verbaliser sa pensée. Comme si celui qui l'avait éduqué l'avait fait pour qu'il agisse avant de réfléchir, au détriment de tout, même de sa propre santé. "POURQUOI ?"

Mais QingMing n'était pas devin.

"- Pourquoi quoi ?"

Boya partit dans une nouvelle série d'insultes sanglantes qui reprenaient allègrement les renards en général, QingMing en particulier, leurs maîtres à tous les deux, l'empire, Hongruo et sans doute a peu près tout ce qui poussait sous le soleil et même les fromages de chèvres.

QingMing le laissa s'énerver tout seul jusqu'à ce qu'il commence à insulter Zhong Xing. Malgré le malaise croissant que QingMing ressentait envers les actions de son maître, il ne laisserait personne insulter son maître.
Comme tous les soirs après le diner, les deux hommes passèrent une bonne heure à s'insulter de tous les noms jusqu'à ce que le peu d'énergie qui leur reste s'épuise et qu'ils doivent se séparer, hors d'haleine.

L'un des disciples locaux qui observait la scène comme tous les soirs fit passer le bol de cacahouètes aux piments à ses frères.

"- A votre avis, lequel va embrasser l'autre le premier ?"

Hongruo leva les yeux si fort au ciel lorsqu'il apprit la nouvelle du pari quelques heures plus tard qu'il failli se bloquer un œil retourné vers l'intérieur.

Boya était… Fatigué.

Il était fatigué d'être en colère. Il était fatigué de ne pas comprendre. Il était fatigué de devoir ingurgiter chaque jours des connaissances de base qu'il aurait du avoir depuis des années.
Il était fatigué de lutter contre lui même et des réactions qui lui avait été inculquée à la truelle dans la gorge depuis son arrivée à JingYun.

Boya était fatigué d'être lui-même dans un environnement qui attendait qu'il ne soit pas un membre de JingYun.

Il retint un hurlement de rage supplémentaire quand il vit une forme blanche s'amuser au loin dans les herbes folles qui entouraient la secte.

Il ne pleuvait pas cet après-midi-là.

Ça n'allait pas durer. Le ciel était déjà noir d'orage à l'est et se rapprochait. Mais pour quelques heures, ils n'allaient pas avoir un rideau de douche qui allait tomber sur ciel.
Pour la peine, tous les cours de l'après-midi avaient été annulés et tous les disciples littéralement jeté dehors par les ainés pour qu'ils prennent l'air.

QingMing avait changé de forme sous le regard fasciné des disciples et de Boya le premier pour filer se rouler dans l'herbe, chasser le lapin et se frotter les poils dans les buissons pour se débarrasser des nœuds qu'il avait dans sa fourrure trop longue.

C'était la première fois que Boya s'était trouvé aussi près d'un renard démon sans le tuer, sans hurler et sans avoir peur.

Il avait été trop fasciné par l'air de profonde joie de la créature pour avoir peur.

Pendant que le reste des disciples riaient de l'enthousiasme de QingMing pour aller eux même oublier pendant quelques instants la retenue qui aurait du être la leur pour prendre l'air, Boya avait sauté sur le toit le plus proche et sortit son dizi.
les jambes pendantes dans le vide, il avait surveillé le renard encore quelques minutes avant de s'occuper des autres disciples. Les plus jeunes riaient aux anges de souiller leurs robes en sautant dans les flaques, les plus âgés profitaient des jardins luxuriant qui dégueulaient littéralement de fleurs et même Hongruo Zongzhu s'était installé à une table de pierre au milieu des jardins pour boire une tasse de thé tout en profitant pleinement de l'air frais et nettoyé de toute odeur de cheminée par la pluie.

C'était un jour intermédiaire, une parenthèse un peu irréelle comme Boya n'en avait que très peu eut dans sa vie.

Il monta le dizi à ses lèvres et ferma les yeux pour jouer. Le son de son instrument portait plus loin qu'il ne l'imaginait mais il doutait que quiconque en soit dérangé. Pas alors qu'il jouait des balades et des comptines sur son instrument. Il les avait apprises sur les genoux de sa mère quand il n'était encore qu'un tout petit garçon. C'était une époque d'insouciance et de joie pour lui comme il n'en avait plus vécut depuis très longtemps. C'était la première fois qu'il les jouait depuis la mort de sa mère. Son instrument était un appeau pour démon ordinairement. Il était un Appât et les démons étaient ses proies. Là, il jouait juste pour le plaisir.

Dans les herbes folles à quelques centaines de mètres, QingMing avait relevé la tête pour voir Boya juché sur son toit qui jouait assit comme un môme avec les jambes qui se balançaient mollement dans le vide.

Le renard ferma les yeux pour profiter de la musique. Il ne fallut pas longtemps pour qu'il se mette à fredonner la musique en balançant ses queues pour marquer le rythme. Allongé sur le dos, il profitait lui aussi de ces quelques heures de liberté et d'insouciance comme il n'en avait jamais eu non plus dans sa propre secte

Boya ouvrit les yeux quand un bruit étrange, à la fois bas et aigu apporta son contrepoint à sa flûte. Avec surprise, il réalisa qu'il s'agissait du démon renard qui chantait avec lui, vautré sur le dos dans les herbes et les fleurs tout en balançant ses queues en rythme avec lui.

Boya en fut troublé.
Comment un monstre pouvait-il trouver du plaisir dans un art aussi naïf et humain à la fois que de la musique ?

Il continua à jouer jusqu'à ce que les premières gouttes ne se remettent à tomber, signalant la fin de la récréation.

Les disciples rentrèrent en courant pour se mettre à l'abri.

Lorsque les derniers entrèrent, la pluie tombait à nouveau drue dehors.

"- Tout le monde est là ?"

"- Oui, Zongzhu."

Les grandes portes de bois furent refermées dans l'attente de la prochaine accalmie.

Un peu à l'écart, Boya observait le renard démon toujours sous sa forme animale. Il avait la fourrure dans tous les sens, des fleurs dans les poils et ses queues s'agitaient encore doucement pendant qu'il murmurait toujours les petites mélodies de Boya.

Le chasseur fit un pas en avant pour lui proposer de le brosser mais les plus jeunes disciples l'avaient devancé. C'est un QingMing recroquevillé dans la stupeur qui se laissa entrainer aux bains pour qu'on le brosse de son poil souillé et trop épais.

Boya censura strictement sa déception.

Le son du dizi fut rapidement une nouveauté à laquelle tous les membres du temple s'habituèrent aisément. D'abord parce que c'était agréable, ensuite parce qu'un Boya timide et maladroit proposa d'apprendre à ceux qui le voulaient comment en jouer. Et s'il regardait QingMing en le proposant à toute la classe, personne ne fit de commentaire. Dans le même temps, QingMing proposa à ceux qui peinaient avec leurs sigils de les aider. Lui y excellait alors pourquoi pas ?

A la grande surprise de Hongruo, les deux jeunes maîtres n'étaient peut-être pas très doués pour vivre en société, mais ils étaient des professeurs exceptionnels. Si on avait dit au chef de la secte ouest que Boya avait une patience sans fin pour des élèves, il aurait éclaté de rire. Boya ? De la patience ? Le chasseur n'avait pas ce mot dans son vocabulaire. Et pourtant. Comme QingMing était d'une fermeté douce et tendre mais qui ne souffrait pas la contestation quand il jouait les professeurs, Boya pouvait répéter dix, vingt, cent fois la même chose à ses élèves d'une façon différente à chaque fois jusqu'à ce qu'ils comprennent. Et sans se lasser. Boya AIMAIT enseigner. Comme QingMing. C'était une évidence.

Hongruo n'en était que plus remonté contre les maîtres des deux jeunes gens.

Les gâcher comme ils l'avaient fait n'était plus du terrorisme. C'était du massacre systématique. Une honte !
Suffisamment pour qu'il écrive à nouveau au trône pour se plaindre de Zhong Xing et de JingYun. A croire que les deux gamins étaient des expériences pour leurs professeurs. Pour QingMing c'était une rare évidence. Pour Boya, Hongruo avait espéré se tromper. Il l'espérait toujours. Malheureusement, les signes étaient de plus en plus nombreux. On ne laissait pas quelqu'un ignorant d'autant de choses sans raison.

Hongruo rédigea sa lettre. Il l'enverrait à la prochaine accalmie. Les courriers impériaux partaient par chariots par ce temps. Ça donnerait d'autant plus de temps au chef de secte de s'occuper des deux gamins.

Il se laissa guider par le son de la flute jusqu'à la salle de classe normalement vide l'après midi où QingMing et Boya avaient décidés de s'installer pour donner leurs cours.

Il n'arrivait pas à comprendre ce qui avait changé entre les deux hommes pour qu'ils arrivent ainsi à se tolérer dans une même pièce après des jours de guerre intensive mais quelque chose s'était débloqué lors de la précédent accalmie, lorsque Boya avait joué de la flute sur son toit.

Hongruo resta à la porte à observer. Boya était installé dans son coin à jouer de la flute. QingMing était dans l'autre, les yeux sur le papier à talisman qu'il couvrait de son écriture quasi parfaite.

Les yeux de Boya ne quittaient pas QingMing. Plus que QingMing lui-même, c'était ses oreilles qu'il ne quittait pas du regard. Les petits appendices couverts de fourrure blanche sur le sommet du crâne du jeune homme étaient pointées vers Boya pour l'écouter avec une attention touchante. Même si QingMing était concentré sur sa calligraphie, tout son être était tendu vers Boya. Et Boya se nourrissait de cette attention avec une timidité charmante.

Hongruo referma la porte avant que leurs élèves n'arrivent.

Allons, allons. Tout n'était pas perdu pour eux.

Tant qu'il pouvait les garder loin de leurs sectes, ils avaient une chance de s'en sortir. Et lui refuserait bec et ongle de les laisser partir avant qu'ils n'y soient prêts. C'était son rôle de venir au secours de ceux qui en avait besoin. Ces deux enfants avaient davantage besoin de lui que les médiocres qui vivaient dans les villages alentour.

Hongruo eut un sourire affreusement satisfait de lui-même.

Que revienne Zhong Xing et il serait bien reçut. Que vienne JingYun et il allait apprendre au chef de cette secte bien trop noyée dans la politique pourquoi il valait mieux ne pas y clapoter.

Ces deux enfants étaient sous sa protection pour le temps qu'il leur serait nécessaire. Quand ils sortiraient de là, ils seraient au moins en paix avec eux même.

Pendant que Hongruo s'auto-filait des claques dans le dos de contentement, les deux jeunes prêtres découvraient pour la première fois de leur vie le plaisir du calme avec quelqu'un qui aurait dû être un ennemi naturel.

QingMing finit par relever les yeux vers Boya qui croisa immédiatement son regard.

Les deux hommes s'empourprèrent en même temps. QingMing baissa à nouveau les yeux, troublé. La brusque bouffée d'odeur qui venait de s'échapper de Boya était perturbante. Elle était suave comme un baiser. QingMing releva à nouveau les yeux sur le chasseur pour croisait encore son regard.

Leurs joues à tous les deux s'empourprèrent encore un peu plus avant qu'ils ne se détournent une fois de plus.

L'odeur sucrée était plus forte.

Si forte que QingMing ne put retenir ses queues de s'agiter follement derrière lui.

Si Hongruo était resté, il aurait surement éclaté de rire.

Boya monta à nouveau son dizi à ses lèvres. Une douce chanson d'amour empli l'air de ses notes délicates en plus de l'odeur qui agitait les queues de QingMing.

Le renard démon se racla la gorge avant de serrer ses queues dans ses bras pour les empêcher de s'agiter davantage.
Boya frissonna. QingMing était charmant avec les joues roses à se cacher dans ses queues comme ça. Et c'était à cause de lui qu'il était si troublé.

Confusément, le chasseur était plus satisfait de voir le démon troublé par sa présence que par ses armes.

Jusqu'où pourrait-il le troubler ? Il eut soudain la folle envie de glisser ses doigts dans ses queues pour voir. Et pas seulement pour la douceur de sa fourrure mais s'il pouvait le faire rougir un peu plus.

C'est ainsi que leurs élèves les trouvèrent. Ils restèrent sur le pas de la porte à se demander ce qui se passait, eux même les joues rouges, comme s'ils avaient dérangé quelque chose de particulièrement trouble et secret alors même que les deux hommes étaient chacun à l'opposé de l'autre dans une salle.
Qu'est ce qui se passait ?

Boya et QingMing mirent un point d'honneur à éviter le regard de l'autre pendant le reste de l'après-midi. Et si QingMing se mit à fredonner la chanson de Boya pendant qu'il vérifiait le talisman d'un de ses élèves, Boya rosit délicatement les lèvres frémissantes sans que personne n'ose faire de commentaire.

Zhong Xing jeta un regard noir écœuré au nouveau chef du Yin Yang. L'homme avait son âge.

"- Je suis déçu Zhong Xing. Vraiment. J'aurais pensé qu'il serait plus simple de vous tuer. Ou plus difficile de vous capturer. Maintenant, où est ce monstre que vous appelez votre élève ?"

Zhong Xing resta les lèvres closes, à toiser l'homme qui avait intrigué pour prendre sa place.

"- J'ai tout mon temps Zhong Xing. Vous êtes mon prisonnier, vous n'avez plus accès a votre cultivation et personne ici n'est votre allié. Au pire, ce monstre sera assez idiot pour venir vous chercher. Mais à un moment ou un autre, je lui mettrais la main dessus."

Il eut un sourire froid qui inquiéta Zhong Xing.
Qu'est ce que cet idiot voulait vraiment de son élève ?

"- En attendant, profitez bien de vos vacances, Zhong Xing. J'espère que vous n'aurez pas trop froid !"

La porte de la cellule se referma sur lui. Avec juste ses robes et une couverture, Zhong Xing avait toutes les chances de mourir silencieusement de froid. Il fallait qu'il parvienne à se libérer. Au moins, il était un vieux de la vieille. Il avait des connaissances que ceux qui n'avaient jamais quittés la secte n'imaginait pas. Il lui fallait d'abord libérer assez son node pour se réchauffer. Après ça, il trouverait bien quelque chose. Il sentait ses shishen qui l'attendaient. S'il parvenait à les faire venir à lui…

Il eut une pensée rageuse pour les shishen qui l'avaient abandonné. Il ne leur pardonnerait jamais. Ils avaient été ses servants, a présent, ils étaient ses ennemis.

He Shouyue avait repris son rôle et sa place de Prêtre Impérial au soulagement de tout le monde. Il y avait un subtil changement dans ses manières depuis lors. Certains en étaient inquiets. Qu'est ce qui s'était passé pendant sa maladie pour qu'il ait changé en si peu de temps ? Le Prêtre Impérial avait toujours été parfaitement calme et compassé, toujours dans la discussion et l'apaisement. Jusque-là, ses ennemis ne le craignaient pas vraiment parce qu'il cherchait toujours à épargner chacun et chacune. Jusque-là, jamais il n'avait fait preuve de brutalité ou de mesquinerie.

Jusque-là.

Ça avait pas mal avalé sa salive lorsque le Prêtre Impérial avait demandé des mesures contre les rumeurs qui avaient courues non seulement sur lui, mais surtout sur la Princesse. Ou était le respect du trône ?

Voir des nobles fouettés en place publique pour leur stupidité avait à la fois fait beaucoup rire certains et terrifiés bien d'autres.

Le Prêtre Impérial était sortit de sa maladie de quelque semaines plus acéré qu'un rasoir et plus protecteur encore de la Famille Impériale qu'il ne l'avait jamais été.
Jusque-là, il avait été un soutien indéfectible pour l'Impératrice et son Héritière. Maintenant, il était en train de devenir davantage un protecteur qu'un simple soutient.

Les rumeurs s'étaient faites plus silencieuses mais plus nombreuses.

Rien n'empêchait le Prêtre Impérial d'épouser la Princesse. Rien n'empêchait la Princesse de décider elle-même de son époux, surtout avec la faveur qu'elle avait auprès de l'Impératrice.
Les quelques nobles qui avaient des vues sur le trône, soit directement, soit en espérant épouser la jeune femme commençaient à s'agiter.
Allaient-ils devoir faire tuer l'homme ?

Serait-ce vraiment un problème ?

Les appétits s'aiguisaient toujours quand quelque chose d'étrange et de neuf se produisait.

Le changement de caractère de He Shouyue était de ces changements inattendus qui perturbaient l'équilibre fragile de la royauté.

Etrangement, He Shouyue n'en était pas irrité. Bien au contraire.
Que les ennemis de l'Impératrice se montrent. Il avait la force de les recevoir maintenant. Et plus simplement de les tenir à distance.
Les yeux du prêtre brillèrent jaune une seconde avant de redevenir noir. Il protègerait toujours son Impératrice, sa Princesse, sa Dame.

Et tant pis pour le reste. L'Empire pouvait bien s'écrouler tant qu'il était là pour elle.

Gold Spirit observait ses cadets se bouffer le nez avec amusement. Même s'il avait un corps d'adolescent, il ne pouvait s'empêcher de surveiller les deux autres esprits avec une affection de grand frère pour des petits gamins turbulents.

Ce qui avait commencé comme une grande aventure sur un coup de tête à la recherche de QingMing était en train de se transformer en Quête digne des plus grandes mythologie, il en était sûr. Sinon, comme présenter la succession d'épreuves qu'ils devaient surmonter chaque jour ?
A mesure qu'ils allaient vers le sud, le temps se dégradait lentement. Dans le nord, il faisait froid mais il faisait sec. Enfin, aussi sec que deux mètres de neige tombée en une nuit pouvait être. Entre Xue TianGou ou Kuang HuaShi, se déplacer n'était pas un problème pour eux. Ce qui l'était plus, c'était de trouver l'argent nécessaire à maintenir l'illusion de leurs identités. Les maîtres du Yin Yang n'étaient pas les plus riches, mais ils n'étaient pas des mendiants. Ils pouvaient se payer une nuit à l'auberge sans problème. A mesure qu'ils allaient vers le sud, la bourse des trois esprits se vidait plus vite qu'ils ne pouvaient la remplir. Et pour la remplir, ils n'avaient que deux solutions. Soit remplir des missions de Chasse Nocturne en dépensant une énergie qu'ils économisaient déjà autant que possible parce qu'ils ne voulaient pas retourner sur le plan spirituel, soit trouver une autre source de revenu.

Mad Painter avait décidé de vendre quelques-uns de ses dessins. Mais pour les vendre, il fallait les faire. Et pour les faire, il fallait du papier.

Le reste de leur argent avait disparu dans l'achat de papier pour l'artiste.

Vendre ses productions à des prix écœurant n'avait pas été très dur. Non.
Ce qui l'était, c'était de refuser les invitations des nobles qui s'extasiaient sur son travail et tentaient pas tous les moyens de l'embaucher à demeure pour se faire de l'argent sur son dos.

Ce qui expliquait leur présence dans une grotte obscure au fin fond d'une foret après avoir évite de justesse les gardes armés d'un noble bien trop optimiste pour la réalité de la vie.

Xue TianGou avait été blessé à la hanche et à l'aile. Rien de bien méchant mais il se bouffait le nez avec Kuang HuaShi qui le maternait comme un môme.

Gold Spirit soupira doucement avec un sourire.
Vivement qu'ils retrouvent QingMing. Il n'en pouvait plus de courir la campagne comme un gueux. Ses robes dorées étaient dégoutantes.
A mesure qu'il descendait vers le sud, c'était de moins en moins drôle.

Question 44 : Est-ce que JingYun envoie quelqu'un pour secouer Boya ?

/polls/61gDB8w6Oyw

A- Oui

B- Non

Question 45 : Est-ce que He Shouyue décide de faire venir à la Capitale Boya et QingMing à la fin de la mousson sous les ordres du trône (donc en court-circuitant JingYun)

/polls/eNg6Rjeo0gA

A- Oui

B- Non

Nos amis les mercenaires ! Ils retrouvent QingMing et tentent de le tuer pendant qu'il est à la secte Ouest.

Question 46 : Qui arrivent-ils à blesser ?

/polls/XmZRjOGJwZd

A- Boya

B- QingMing

C- Aucun des deux mais ça passe super prêt, suffisamment pour mettre du monde en colère

D- Un disciple de l'ouest

Question 47 : que fait l'autre ? (plusieurs choix possible)

/polls/LVyKxXVj8n0

A- Il pète un câble et tue les mercenaires parce que on ne touche pas à SES affaires

B- Il se fait blesser en protégeant l'autre.

C- Il engueule le blessé/celui qui est passé très prêt de se faire blesser parce qu'il n'a pas fait attention et qu'il l'a fait s'inquiéter