BÉNÉVOLENTS - 5 PACIFIEURS


9 Embrasements

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Mira Agan, Ghorqon et Atlhebtur suivirent les Commodores Jim et Spock le long d'un couloir presque blanc. Aucun mot ne fut échangé. Mira connaissait bien ces deux hommes, elle respecta leur besoin de silence. Le Chancelier et son héritière échangèrent un regard, ni l'une ni l'autre ne se sentait offensé·e par ce silence: les deux Commodores avaient le regard lointain ; ils n'étaient présents que physiquement, en étroit contact mental avec le docteur Valdyr-McCoy.

Kirk sembla revenir à la réalité :
─ Vos quartiers sont ici, Mira, vous les partagerez avec votre mère.

─ Si cet aménagement ne vous convient pas, il vous suffit d'en informer T'Rau.

─ Non, elle a bien fait, c'est parfait ainsi. Répondit Mira tout sourire
Elle était sincère : elle allait pouvoir parler avec sa maman, elles avaient tant de choses à se dire, tellement de temps à rattraper. Elle entra et fut étonnée par la taille de ces quartiers et le nombre de pièces qui leur avaient été attribuées.

Kirk désigna la porte qui se trouvait en face de celle des appartements de Mira et sa mère.
─ Voici les vôtres. Dit Kirk. J'espère qu'ils vous conviendront

─ Nous serions bien ingrats de faire les difficiles. Répondit Ghorqon.

Atlhebtur et lui franchirent la porte. Le temps qu'illes se retournent, les deux hommes avaient déjà disparu.

─ Ils se sont sans doute téléportés à l'infirmerie. Comprit Atlhebtur tranquillement.

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─ Comment va Azaram? Demanda Jim au moment même où Spock et lui apparurent dans l'infirmerie.

Leonard leur avaient refusé l'accès à son esprit pendant toute la durée de l'opération chirurgicale réparatrice. Les seuls indices dont ils avaient disposés avaient été les fluctuations de ses humeurs. Hélas, lorsqu'il était ainsi concentré à sa tache, son esprit se vidait de toute émotion et se polarisait uniquement sur ce qu'il accomplissait.

Leonard se dirigea vers lui, souriant :
─ Nous venons tout juste de finir. Bénis soient les brak'lul (organes en double) Klinglons ! Nous avons stoppé l'hémorragie interne, soigné son poumon déchiré et ses autres blessures. T'Ycha lui a proposé une Tow-kath. [transe algique]

─ Ses constantes sont satisfaisantes. Ajouta T'Rau. La courbe ascendante de son taux de guérison est stable et constante. Il sera sur pied sans quelques heures.

Les deux jeunes gens étaient allongés sur le dos, main dans la main. Leurs visages étaient parfaitement calmes et détendus. Illes semblaient étaient simplement dormir

─ Vous devriez prendre du repos, Docteur. Lui conseilla l'infirmière T'Lara.

─ Non, ce n'est pas la peine, je...

─ Ahikar! Gronda la Klingonne en perdant toute douceur

Le médecin ne se laissa pas impressionner.
─ Mais et vous ?

─ Je vais proposer à Mira de venir me tenir compagnie ici. Vous pouvez partir tranquille, tous les trois.

─ Je vais la chercher, et ensuite je vous laisserai toutes les deux à votre intimité. Dit T'Rau avant de disparaître

─ J'ai comme la sensation que nous voilà mis à la porte de cette infirmerie. Plaisanta Jim avec tendresse

Dans la seconde qui suivit, ils se retrouvèrent tous les trois dans un petit salon. T'Rau les y avaient tout simplement téléportés sans même leur demander leur avis. Ils ne s'en plaignirent pas : ils étaient enfin seuls, tous les trois.

Le réplicateur alimentaire émit un petit ting. Des odeurs appétissantes leur rappelèrent qu'ils n'avaient rien mangé depuis le matin. T'Rau avait programmé pour eux leurs plats préférés. Ils saisirent leur plateau et prirent place autour de la table ronde. Ils mangèrent en faisant le point sur leur situation. Ils décidèrent de s'en mêler le moins possible : c'était à présent au Chancelier et à sa fille de décider de ce qu'il y avait lieu de faire.

Jim fut le premier à se lever pour se diriger vers ce qui allait être leur chambre commune, ses T'hylara le suivirent. Sans un mot, chacun entra dans l'une des trois petites douches.

Aucun d'eux n'avait rompu le lien mental avec l'interface de T'Rau. Celui-ci était... confortable, il leur permettait de connaître les moindres recoins de cet astronef vivant. Y compris la salle secrète, le seul endroit vulnérable : le cœur du vaisseau où se trouvait le noyau central de son cerveau informatique. Il n'existait pas de plus grande preuve de confiance. Ce n'était pas une fusion mentale. Ce lien était bien moins invasif que le Kash-naf qui les unissaient tous les trois, il était plus léger, presque… rassurant.
Tous trois ne voulaient plus jamais être séparés. Ils n'avaient peur de rien, ni de personne. Mais un caprice d'un Empire ou d'une Fédération de planètes pouvait décider de les séparer pour une raison fallacieuse ou une autre. Grace à cette connexion mentale, ils savaient de source sûre que T'Rau était prête à tout pour les protéger. Ses armes étaient surpuissantes. Elle pouvait se déplacer à des vitesses telles qu'elle en était insaisissable. Son système d'occultation la rendait à 100% indétectable. Aucun d'eux ne le souhaitait, mais s'il fallait tout quitter pour rester ensemble, ils l'acceptaient. Azaram et T'Ycha était adultes, intelligent·es, et fort·es. Et grâce à Naële, ils pourraient rester en contact.

Ils sortirent de la salle de bain en même temps, chacun juste vêtu d'une serviette autour des reins. Ils se contemplèrent tranquillement, alors que le désir croissait en eux à chaque respiration.

Ils n'étaient plus de la première jeunesse. Tout trois avaient la soixantaine, mais grâce à une vie active, leurs corps avaient pu rester fermes et forts. Les dons offerts par les Lh'mh'thl lors de leur réincarnation sur Silicia avaient contribué à leur attribuer une excellente santé. Ils étaient encore dans la pleine force leurs âges.

Jim avait pris un peu d'embonpoint au niveau du ventre. Il avait conservé les pectoraux saillants de son buste large et imberbe, et ses muscles ronds et puissants. Sa peau était toujours aussi délicatement hâlée. Ses yeux d'ambres sombres scintillaient. Son visage était toujours aussi avenant et séducteur, malgré ses quelques rides et ses tempes grisonnantes.

Spock était resté longiligne. L'âge n'avait eu que peu de prise sur la sveltesse et la souplesse féline de sa musculature Vulcaine. Il n'y avait pas une seule trace de blanc dans ses cheveux d'obsidienne, sa soyeuse toison pectorale et pubienne, dont les noirceurs absolues tranchaient avec la pâleur de sa carnation imperceptiblement verte. Ses traits harmonieux ne trahissaient aucune des émotions charnelles qui embrasaient déjà ses veines. Seuls ses yeux de jais brûlaient d'un feu encore inassouvi.

La différence entre leurs bras de bio-métal et leur membre d'origine était à peine perceptible

Leonard était celui d'entre-eux qui avait le plus changé, mais l'âge n'y était pour rien.
Sur YuQ Kali, il lui avait fallu ressembler le plus possible à un Klingon, afin de préserver son identité secrète, et protéger sa famille. Kinarra avait modifié son visage avec de la chirurgie esthétique. Ensemble, illes avaient mis au point un long traitement génétique afin d'obtenir cette symbiose aujourd'hui impossible à défaire. Il disposait de brak'lul Klingons, certes de petite taille, mais parfaitement fonctionnels.
Son corps et ses membres étaient toujours aussi secs et noueux, forts et solides comme les branches d'un vieil arbre. Il arborait leur spécificités physiques : le pujbe'Quch Du' sur le front, l'exosquelette sur le dessus des pieds et le long de sa colonne vertébrale.
Cela ne gênait ni Jim ni Spock. Ils avaient déjà eu l'occasion de le voir nu par les yeux de Kinarra à chacun de leurs Pon farr, ils s'y étaient habitués. Cette apparence Klingonne était la marque de Kinarra sur lui, un corps qu'à présent, ils allaient pouvoir toucher, redécouvrir, se réapproprier.

Dans la salle de bain, Leonard avait rasé son épaisse barbe grisonnante, qu'il avait laissée pousser pour cacher le bas de son visage, d'apparence encore beaucoup trop humaine. Ses yeux n'avaient pas changé, ils étaient toujours aussi incroyablement bleu, métalliques, incisifs, si expressifs, si beaux.

Ils marchèrent lentement les uns vers les autres, déterminés, éminemment conscients de ce qu'ils allaient accomplir tous les trois, ils s'étaient soigneusement lavés dans ce but.

Ils avaient déjà été amants, sur Silicia. Mais cette union allait être leur recommencement, elle allait sceller le début de leur nouvelle vie ensemble.
Un nouveau départ. Sans Kinarra l'impétueuse. Les trois hommes avaient tant rêvé, espéré vivre ce moment, mais ils l'avaient toujours imaginé avec elle à leurs cotés... d'une certaine façon, elle était là, par procuration, à travers Leonard, dans ces attributs Klingons qu'elle avait posés sur sur lui. Et qui lui allaient si bien.

Spock tendit la main, Leonard posa ses doigts sur les siens en un ozh'esta. Leurs pulpes se caressèrent, un long frisson les parcourut. T'hy'la. Pensa Spock, et ce simple mot empli le cœur de Leonard d'une chaleur indescriptible.

La main caressante de Jim glissa sur les reins de Leonard, sa serviette glissa sur le sol.
─ Leo.
Bones était son surnom public, Leo n'appartenait qu'à eux.
Leonard tourna son visage vers lui. Leurs lèvres se trouvèrent. Ils frémirent. Jim saisit son visage des deux mains, sa langue parti à la conquête de celle de Leonard, qui le serra contre lui. Leur baiser devint enflammé. Leonard était déjà essoufflé quand Jim le libéra de sa délicieuse emprise.

Spock voulut à son tour s'emparer de ce qui lui était dû. Le premier contact fut électrique. Les lèvres de Leonard étaient gonflées de désir, celles de Spock brûlantes. Le Vulcain l'enlaça étroitement, pour le retenir, l'empêcher de disparaître à nouveau. Leurs bouches s'ouvrirent l'une sur l'autre et s'unirent. La possessivité atavique de Spock s'écoula par chacun des pores de sa peau, exhala une fragrance suave, discrète, envoûtante que seuls ses T'Hylara pouvaient percevoir.

Les lèvres de Spock se posèrent sur le cou de Leonard, celles de Jim firent de même. Ils se partagèrent son corps, leurs mains avides le parcoururent.

Jim prit la main de Leonard et l'emmena vers le lit. Leonard s'y allongea, tout au milieu. Il avait compris le besoin viscéral, presque douloureux, de ses T'Hylara. Il n'éprouvait aucune appréhension. Il connaissait par cœur la douceur de leurs violences, leurs façons de s'assurer de son consentement à chaque étape de leurs étreintes. Il décida de s'abandonner totalement à leurs volontés. Il devait s'offrit à eux, il le désirait lui aussi à en mourir. Leonard répondit à leur question muette :
─ Oui, je le veux, je vous veux, tous les deux.

Jim et Spock montèrent chacun d'un coté du matelas. Les yeux d'ambre de l'Humain étincelaient de milles paillettes d'or, les prunelles brunes du Vulcain étaient d'un noir intense, tous les deux avaient les pupilles largement dilatée, posées sur l'unique sujet de leur désir : leur Bien-Aimé Leonard.
Ils voulaient l'aimer, corps et âme, se noyer en lui, au plus profond de lui, le posséder, s'unir à lui pour l'éternité, le rattacher à eux tout comme eux-mêmes étaient si intimement liés, soigner et raviver leur Kash-naf blessé par cette trop longue séparation ...

Au fil des ans, choyé par Kinarra, aimé par ses T'hylara avec une telle constance, le médecin s'était dépouillé de ses doutes. Il se savait à présent digne d'être aimé par ces deux hommes merveilleux, autant que ceux-ci étaient dignes de son amour. Certes, ils avaient perdu l'éclat de leur jeunesse, leurs corps portaient les flétrissures des ans… et pourtant, à ses yeux, Jim et Spock étaient d'une beauté et d'une grâce à nulles autres pareilles.

Ils avaient été physiquement séparé pendant un quart de siècle. Leurs amours étaient intactes. Enracinées en eux. Plus intense et plus profondes que jamais.

Les lèvres de Spock s'emparèrent à nouveau de celles de Leonard, qui enfouit ses mains dans la soie noire des cheveux du Vulcain. Jim attendit son tour en couvrant sa poitrine de baisers. Il vint s'accaparer sa bouche. Spock les contempla avec un profond contentement. Rien au monde ne pouvait être aussi merveilleux, aussi beau, que ses deux Humains.

Jim et Spock partirent à la reconquête du corps de leur Bien-Aimé. Sans même le préméditer, chacun de leurs gestes respectifs fut accompli avec une troublante symétrie. Leurs lèvres embrassèrent son cou, y laissèrent chacun un suçon possessif. Leurs baisers et leurs mains descendirent le long de son torse. Les bouches s'attardèrent sur ses tendres mamelons, jusqu'à les rendre durs sous les pointes humides de leurs langues. Une première vague de plaisir submergea Leonard, aussitôt suivie par l'intense bouffée de satisfaction en provenance des esprits de Jim et de Spock.

Ils le câlinèrent plus doucement, afin de lui permettre de reprendre un peu son souffle. Ils avaient le temps.

Ils retournèrent à l'assaut. Leonard devait recevoir ce qu'il méritait : il devait être choyé, caressé, adoré. Et Leonard gémissait de plaisir et de bonheur, emporté, presque bercé par tant d'amours. Leurs lèvres et leurs mains le parcoururent, le couvrirent de baisers brûlants, d'une infinité de caresses suaves.

La pulsion de possessivité de Spock s'était répandue dans la psyché de Jim : ils devaient se réapproprier le corps de Leonard, l'imprégner de leurs odeurs, le marquer de leurs empreinte. Il fut tatoué par les semi-morsures de Spock, les suçons de Jim.

─ Mon Amour... Ashaya.. mon Bien-Aimé... mon précieux Léo... Psalmodiait Jim

T'nash-vehlar ha ? [notre? ] Répétait l'esprit de Spock

─ oui, oh oui! Oui! Vôtre!

Leurs langues se disputèrent amoureusement le creux de son nombril. Jim saisit le visage de Spock et cette lutte s'acheva en un baiser passionné que Leonard contempla en frémissant : bon sang ce que ces deux hommes pouvaient être si désirables et si magnifiques !

Ils replongèrent sur Leonard, leurs lèvres se posèrent sur son membre érigé, d'où perlait déjà une goutte de semence. Leurs langues le caressèrent sur toute sa longueur. Leonard entendit les mmm de Jim, ce petit soupir de contentement lorsqu'il mangeait un met particulièrement délicieux.

Leonard sursauta alors que la bouche de Spock engloutit soudain l'entièreté de son pénis. T'nash-veh! [mien!] gronda son esprit. Et Leonard ne fut plus en capacité de penser, parler ou percevoir autre chose que ce contact vorace et brûlant.

Avec des gestes lents, Jim saisit les cuisses de Leonard pour les poser sur les épaules de Spock. Le spectacle du Vulcain affairé à dévorer ce phallus faisait naître des frissons d'excitations au creux de ses reins. Il connaissait par cœur ce plaisir intense qui maintenait Leo sous son joug, cloué sur ce lit par cette bouche affamée et la puissante emprise mentale de l'attachement de Spock. Le Kash-naf de Jim enflait sous les flots des plaisirs ressentis par ses deux Amants. Seule sa longue habitude de ces étreinte lui permis d'accomplir l'effort de concentration nécessaire pour ne pas se laisser entraîner, enchaîner, soumettre par cette passion charnelle.
Il fallait être aimé par un Vulcain pour avoir conscience de l'intensité de l'attachement Vulcain. Ces sentiments étaient bien plus intenses, plus absolus, plus exaltés, plus complexes que les amours Humaines. Il fallait partager T'Hylara avec un Vulcain pour concevoir à quel point ce lien muait leur désir sexuel en une sujétion à laquelle il était impossible de résister. C'était pour cette raison que Spock attachait tellement d'importance au consentement préalable, donné en pleine et totale conscience, de son partenaire.

Jim glissa la main sous le ventre de Spock. Son sexe était sorti de sa gaine. Jim en caressa la chair fine et ferme, humide, il imprégna ses doigts de ce nectar. Jim contempla le visage de Leo, transfiguré par le plaisir. Jim eut à nouveau un long frisson d'excitation. Il s'allongea tout contre lui, et glissa doucement un doigt entre ses fesses. Attentif à la moindre de ses réactions, il le prépara pour l'étape suivante. L'anneau de chair était déjà relaxé et réactif. Jim l'assouplit sans hate, en prenant bien soin d'éviter de frôler la prostate.

«Il est prêt » Pensa Jim à l'attention de Spock

Spock arrêta soudain ses divines attentions. Leonard ne protesta pas, il savait qu'ils n'en avaient pas fini avec lui. Jim et Spock voulaient plus, beaucoup plus. Il était prêt à le leur donner. Non. Il le voulait. Il le désirait. Il en avait besoin!

Ils s'allongèrent contre lui, leurs caresses douces firent retomber la pression. Ils échangèrent de long baisers.

Jim roula soudain sur le dos, en entraînant Leonard avec lui, il le positionna au dessus de lui, entre ses cuisses ouvertes.
─ Je ne peux plus attendre! Viens!

Le regard intense de Spock croisa les yeux de Leonard, impératif :
Poprah'uh t'sa-veh ! [prends-le!]

Mais Leonard n'avait pas besoin qu'on le lui ordonne parce que, oh oui! Bon sang oui ! Il le désirait tant lui aussi!
Il plongea sans réfléchir dans la chair offerte et frémissante, qui l'engloutit et se resserra autour de lui avec possessivité.

─ Ahhh ! Oui! Leo! Enfin! Jubila Jim en agrippant ses reins
Il avait tant attendu de moment, il en avait tant rêvé!

─ Oh bon sang! Jim! Jim!

Leonard n'eut pas le temps de s'habituer à sa merveilleuse situation. Le corps de Spock, torride comme de la lave en fusion, recouvrit son dos. Son souffle chaud caressa sa nuque, son phallus humide, brûlant et ferme se présenta entre ses fesses. Leonard eut un long frisson d'anticipation.

HIja' HIja' ghob (oui! oui! viens!) S'exclama-t-il avec impatience, sans se rendre compte qu'il parlait Klingon.

Lentement, inexorablement, Spock s'immergea en lui. Leonard ne ressentit aucune douleur, c'était pourtant sa première fois avec ce corps là. Son Vulcain était toujours si précautionneux. Un longue décharge de plaisir remonta le long de la colonne vertébrale de Leonard lorsque l'entièreté du membre fut en lui, l'emplissant à la perfection. Il se souvint de cette sensation vertigineuse qu'il connaissait par cœur, lorsqu'il était ainsi totalement possédé par ces deux Amants, enveloppé par leurs corps et leurs esprits.

T'nasch-vehlar ! (miens) Grommela Spock avec une satisfaction infinie. Ek'wak t'nash-vehlar ! [miens pour toujours!]

Ses nahp-fo-dan [boucliers mentaux] s'affaiblirent soudain, et tous ses sentiments se répandirent dans les esprits de Jim et Leonard : son attachement éperdu pour eux, sa frustration démesurée de n'avoir pas pu veiller sur Leonard pendant toutes ces années, son profond amour pour lui. Spock trembla. La longue souffrance de cette séparation… Toute cette... déchirure qu'il était parvenue à cacher jusqu'à présent, même à Jim, pour ne pas affecter davantage son T'hy'la en proie au même deuil que lui. Ce déferlement était tel que Spock fut incapable de le contenir. Aussitôt les esprits de Jim et Leonard entourèrent le sien

─ Oh Spock! Murmura Leonard en larmes. C'est fini, Amour, je suis là maintenant!

Spock l'enlaça en frissonnant, se colla davantage à lui, comme pour tenter de fusionner leurs deux corps, afin que rien, plus jamais, ne puisse les séparer à nouveau. Il parvint à articuler :
T'hy'la.

Les esprits de Jim et Leonard enlaçaient étroitement celui de Spock , aimants, compréhensifs, bienveillants... leurs amours étaient si pures, si absolues. Il y puisa sa force pour régénérer ses Nahp-fo-dan, mais il ne leur cacha plus ses émotions.

─ Plus rien ne nous séparera, plus jamais! Promit Jim

Va'ashiv-fam ri dungiru-tok nash-veh t'du! ! [ je ne te laisserai plus jamais partir !]

─ Oh Spock, je ne partirai plus, plus jamais. Je te le promets!

Leonard comprit que Spock avait besoin de plus, des mots Klingon jaillit de ses lèvres :
qechmeywIj tlheghDaq jIvumqa'chugh, tIqwIj 'oH

Ces phrases n'étaient pas des paroles en l'air pour les Klingons, elles constituaient un serment solennel.

Spock les prononça lentement.
Ugau nash-veh mamuk t'dular ek'thenat dungi-mesyut ish-veh. Go sagau khaf-spol t'nash-veh na'dular.

Jim scella à son tour leurs engagements :
─ Je jure de vous soutenir face à tous ce qui d'opposera à nous, mon cœur ne bat que pour vous.

Un long frisson les parcourut : ils allaient sceller ces vœux sacrés dans leurs chairs.

Spock amorça un premier va-et-vient, lentement, arrachant à Leonard et à Jim un long gémissement de volupté.
Le Vulcain disposait de suffisamment de force physique pour ne prendre appuis que sur un bras, l'autre enlaçait étroitement le buste de Leonard, le plaquait tout contre sa poitrine. Les mains de Jim empoignaient fermement les hanches de Leonard, il allait avoir des marques. Leonard ne s'en souciait guère.

Il se laissa porter par leurs flux et reflux: Spock le serrait contre lui, son membre brûlant s'enfonçait en lui jusqu'à la garde, faisait jaillir de sa gorge un râle de plaisir.
─ Ahh... Spock!

─ K'nash-veh [mien!] Répondait le Vulcain, les lèvres dans le creux de son cou, comme s'il allait le dévorer vivant.
Leonard était son Humain, son T'Hy'la, et désormais son Adun [époux]. À lui. Uniquement à lui. Tout comme Jim. À lui!

Puis Jim l'attirait à lui, relevait les hanche, afin qu'il s'enfouisse à nouveau au plus profond de lui... lui arrachait un nouveau cri de jouissance.
Ahhh Jim!

─ Mien! Gémissait Jim qui commençait déjà à perdre pied
Il était si merveilleux de pouvoir enfin partager avec lui tout l'amour qu'il lui portait.

La température de leurs corps s'éleva, recouvrit leurs peaux d'une fine couche de sueur. Leurs odeurs et leurs phéromones s'entremêlèrent en un tout unique, et les possessifs atavismes instinctif de Spock s'en délectèrent.

Le rythme de leurs mouvements devinrent de plus en plus intense au fur et à mesure qu'une fièvre amoureuse s'emparait d'eux. Ils ne furent plus capable d'articuler le moindre mot. Leonard s'était parfaitement synchronisé aux rythmes de ses Amants passionnés. Leurs soupirs de plaisirs devinrent la mélodie d'un chant d'amour.
Ils s'aimèrent longuement, éperdument, leurs esprits et leur corps unis en une même flamme… l'orgasme fut long et intense, merveilleux.

Ils s'allongèrent les uns contre les autres, encore parcourus par des répliques de volupté provoqués par la moindre caresse de leurs peaux à peaux. Doucement, Spock incita Leonard à se coucher sur le coté, à poser sa joue sur l'épaule de Jim. Spock se mit tout contre lui, collé à son dos. Il lécha tranquillement la morsure profonde qu'il lui avait faite dans sa nuque lors de leur étreinte. Sa langue était légèrement râpeuse. Leonard n'émit aucune plainte, c'était si agréable. L'esprit de Spock émettait des sentiments de profond contentement et d'intense satiété, ces émotions étaient puissantes, contagieuses, si délectables. Leurs fièvres avaient été assouvies, il n'en restait qu'une intense tendresse. Jim et Leonard s'endormirent enlacés, bercés par les imperceptibles ronronnements produits par la gorge de Spock.

Spock s'assit lentement. Il n'alla pas se laver. Il lui était inconcevable d'ôter de sa peau les fragrances voluptueuses de ses T'Hylara. Il contempla avec satisfaction la marque qu'il avait apposée dans la chair de Leonard, comme il l'avait fait avec Jim bien des années auparavant. Lui-même portait fièrement celle de Jim. Bientôt, allait s'ajouter celle de Leonard.

Spock prit une longue respiration. Il posa un draps sur eux.

Il savait qu'il ne parviendrait pas à s'endormir comme l'avait fait ses T'Hylara.
Il s'assit sur ses genoux et entra en Wh'ltri. Sa méditation fut sereine.

Spock n'était plus le Vulcain intransigeant que Jim avait rencontré plus d'un quart de siècle auparavant. Il avait appris l'indulgence, vis à vis des autres, et surtout vis à vis de lui-même. La perfection n'existait pas, à quoi bon s'infliger de la souffrance à vouloir devenir un Vulcain parfait ?
Oui, il n'avait pas su contenir ses émotions. Oui, il les avait partagées avec ses T'Hylara. Il n'en éprouvait aucune honte, ses Amants les accueillaient comme des présents. Ils étaient ses T'hylara, ses compagnons. Il n'était pas logique de souiller le souvenir de ce moment de partage en les considérant avec dégoût.

La voix éraillée et solennelle de Leonard résonna dans sa mémoire : qechmeywIj tlheghDaq jIvumqa'chugh, tIqwIj 'oH. Ces mots Klingons faisaient d'eux-trois des Époux. Ils se gravèrent en lui. Jim et Leonard étaient ses T'Hylara, ses Adunlar [époux]. Pour l'éternité.

Spock raffermit tranquillement ses Nahp-fo-dan. Il contempla ses Adunlar avec un contentement serein, puis il éleva son esprit vers la Tvi-sochya [paix dans la méditation]. Il invita les esprits à demi-endormis de Jim et Leonard à le rejoindre. Ensemble, ils atteignirent le S'thaupi, l'état de l'au-delà. Ils perdirent toute perception de temps et d'espace et se laissèrent porter par cette béatitude.

Spock soupira doucement. Les esprits de Jim et Leonard s'étaient si doucement endormis, blottis tout contre le sien.
Il s'allongea à coté de Leonard, afin qu'il soit bien à l'abri, entre Jim et lui, et glissa lui aussi dans le sommeil.

.─ o ─

à suivre

Atlhebtur et Ghorqon visitèrent rapidement ces quartiers, dont l'agencement et l'aménagement étaient semblables à ceux de Mira Agan et sa mère.


Le petit paragraphe consacré à leurs retrouvailles intimes a pris plus d'ampleur que prévu, et j'ai dû couper le chapitre en deux
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