Merci pour vos reviews ! Pour VLU, tu as raison, Radek s'écrit bien … Radek, ce prénom se décline aussi en Radeček, Ráďa, Radoušek. Oh, et Radim, le prénom du Génii dans Coup d'Etat, est aussi un prénom tchèque, rigolo, non ?
oOo
John POV
Trois minutes … deux … allez ma belle, tu peux le faire, tu peux et … yesssssssssssssssss. Hors de danger, ou presque. McKay se fait des amis dans les endroits et les situations les plus étranges mais là, c'est le pompon. Une baleine extraterrestre. Une baleine qui n'a rien à envier à sa lointaine cousine, la baleine bleue, si j'en juge à sa taille. Yep, monstre marin à tribord, un monstre marin qui nous accompagne dans notre remontée vers la surface, trop gentil de sa part mais je dois avouer que je préférerais qu'elle ne nous colle pas de trop près, pas sûr que le Jumper survivrait à une collision.
« McKay ! On se réveille, je ne suis pas venu jusqu'ici pour récupérer un cadavre, vous m'entendez, alors, hop, hop, on fait un effort et on se bouge ! »
Oho, qu'est-ce qui se passe maintenant ? Je me disais bien aussi que c'était un peu trop calme à l'arrière. Un jumper avec McKay à son bord est rarement calme.
« Un problème doc ? »
Je fixe toujours l'étendue d'eau devant moi, elle devient plus claire, le noir qui nous entoure virant au bleu marine. Radek me répond sur un ton mi exaspéré, mi désespéré.
« Rodney est inconscient. Il est gris, genre Asgard, sa respiration est rapide, il est hypothermique et je suis responsable de son état, sans parler de la mort du Lieutenant Griffin, alors non, je crois pouvoir dire que ça ne va pas bien, non … »
Okayyyyyy, ambiance, ambiance. Temps de remettre un peu de plomb dans cette petite cervelle au QI un peu trop élevé. L'intelligence est une plaie, elle vous oblige à réfléchir constamment. C'est pour ça que j'ai choisi l'armée, pas de réflexion, enfin, pas trop.
Je vérifie les commandes, jette un nouveau coup d'œil devant moi. Notre monstre marin a disparu, les fonds s'éclaircissent. Parfait. Je règles les commandes sur pilote automatique et rejoint mes deux cerveaux du jour.
Radek est assis devant Rodney et ne bouge pas, manifestement perdu dans ses pensées.
« Radek, prenez les commandes. »
Il lève deux yeux incroyablement bleus vers moi, des yeux incroyablement incrédules aussi.
« Les commandes, moi, vous … vous voulez que je pilote le Jumper ? »
« Oui, vous n'êtes manifestement pas en état de vous occuper de lui, donc vous prenez le Jumper en main. »
Je le bouscule un peu et il se lève, recule de deux pas et comme je ne regarde plus, il finit par aller s'asseoir à ma place. Bien sûr, je ne lui dis pas que nous sommes en automatique et il est un peu trop sous le choc pour réaliser que sans le gène ATA, il ne devrait pas pouvoir piloter du tout. Je me retourne discrètement, il est concentré sur les commandes, réglant deux ou trois trucs, maugréant en tchèque dans sa barbe, bien, et un cerveau d'occupé, un ! Maintenant, occupons nous de génie number one.
Huuuuum, sa couleur est en effet grisâtre et il est complètement gelé, mais pas inconscient. Il est juste roulé en boule, ses bras ramené autour de son estomac, son visage plissé en une grimace de douleur. Je pose ma main sur son épaule, il est secoué de tremblements. Merde.
« Quoi ? Quoi ? »
Oups, j'ai du dire ça tout fort. Très réussi ma tentative de « calmer le Radek stressé et culpabilisant ».
« Je ne comprends pas, il est hypothermique et a une jolie entaille sur le front mais il a l'air de souffrir de l'estomac ou, je ne sais pas … Rodney ? Rodney, j'ai besoin de savoir si vous avez mal aill … »
« Blbeček ! »
Le cri de Radek me fait sursauter alors que j'essaye de persuader McKay de se déplier un peu. En tous cas une chose est sûre, le tchèque n'a plus de secret pour moi. Je me retourne vers Radek qui marmonne plus que jamais entre ses lèvres et se frappe le front à intervalle régulier tout en faisant des réglages sur sa console. Je dois aussi préciser qu'il a quitté le poste de pilotage. Pas étonnant que McKay ait préféré faire lui-même ce vol d'essai si Radek est du genre à quitter son poste sans même vérifié que quelqu'un est au volant !
Je continue, tant bien que mal, à essayer d'enlever ses vêtements mouillés à Rodney, et soudain mes oreilles sifflent puis mes tympans claquent. Je déglutis automatiquement pour faire disparaître les sensations désagréables. Dépressurisation ? Mais qu'est-ce que fait ce diable de tchèque ? Je vais lui poser la question lorsque je constate que McKay s'est enfin déroulé. Il est allongé sur le banc, sa peau est toujours d'une drôle de couleur mais il a l'air d'avoir moins mal, j'en profite pour terminer de lui enlever sa veste et m'attaque à son tee-shirt, tout en m'adressant à Radek.
« Qu'est-ce que vous avez fait au juste ? »
Radek se tourne vers moi, passe sa main dans ses cheveux ébouriffés et soupire, avant de se laisser retomber sur le fauteuil du pilote.
« Je viens juste de me rappeler ce qu'il nous a dit lorsque nous l'avons sorti du Jumper : il a augmenté la pression à bord de celui-ci pour ralentir la fuite d'eau. J'ai augmenté la pression dans notre Jumper … »
Il se tait, absorbé par la lecture des résultats de ses manipulations.
Merde.
Et re merde.
Nous avons failli perdre McKay, si Radek n'avait pas transformé notre jumper en caisson de décompression …
« Vous lui avez sauvé la vie … »
Radek ne me répond pas et hausse juste les épaules.
« … c'est la seconde fois en moins de 24 heures, bien joué Radek …»
Toujours aucune réaction. Dieu que ces slaves peuvent être bornés !
« … ça va vous faire des munitions contre lui pour des semaines et des semaines. Vous croyez que vous pourrez lui extorquer des barres Twix ? Je sais qu'il en a quelque part, mais je n'ai jamais réussi à trouver sa planque … »
Aaaah, ça y'est, le fantôme d'un sourire apparaît sur son visage.
« En attendant, si vous pouviez me donner un coup de main avec lui … »
Radek est à mes côtés en un instant.
A nous deux, nous parvenons à déshabiller McKay. Je crois que de mon côté je vais garder son caleçon comme monnaie d'échange. Le logo « Mister Incredible » qui le décore vaut à lui seul, une bonne vingtaine de barres chocolatées. Je le frictionne comme je peux avec ma veste. Une fois sec, nous l'enroulons dans les deux couvertures de survie que Radek a récupérées. Les tremblements s'amenuisent mais pas assez vite à mon goût et sa couleur a viré au vert, oho …
« Argh, Čekejte, non … »
Trop tard. Rodney vient de vomir sur Radek. Je lui jette un regard désolé. Il ôte sa veste en soupirant, lorsqu'une voix à l'accent reconnaissable entre mille nous fait sursauter tous les deux.
TBC (à qui appartient cette voix et cet accent, hein, à qui ? Wooooo, comment qu'elle est dure la question. Bref, notre prochain POV sera celui de … TADA !)