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Si si, je vous jure, la Chasseuse sans nom est un personnage qui va devenir très important à la fin du récit ;) ;)


36 – Souvenirs et neurotoxines

Cycle I – Tome 3 : Dessel (#25)
Rattachée au chapitre n°119 : Set Harth


La Chasseuse fit descendre sa navette à basse altitude, pour survoler les terres désertiques qui occupaient la majeure partie de la surface d'Ambria. Bien que n'ayant reçu aucun entraînement spécifique en ce sens, elle était très réceptive à la Force, et elle la sentait qui montait du sol desséché.

Quelques milliers d'années plus tôt, Ambria avait été un monde verdoyant de forêts, où la vie foisonnait dans le pouvoir de la Force, mais la végétation luxuriante avait été dévastée après qu'une sorcière Sith avait échoué à soumettre la planète entière à sa volonté par un puissant rituel. Incapable de contrôler les énergies violentes du Côté Obscur, elle avait été détruite par son propre sort... ainsi que la faune et la flore de toute la planète.

Durant des siècles, la corruption du rituel manqué avait influencé toutes les formes de vie sur Ambria, et transformé ce monde jadis magnifique en un cauchemar de végétaux tordus et empoisonnés, peuplé de bêtes mutantes et contrefaites. Finalement, un Maître Jedi avait emprisonné l'énergie du Côté Obscur lâchée par la sorcière Sith dans un grand lac, proche de l'équateur, mais les dégâts étaient trop importants pour que ce monde s'en remettre un jour complètement.

L'Iktotchi savait tout cela sans avoir étudié l'histoire de la planète. Son rapport à la Force lui permettait de voir bien des choses. Il lui procurait des aperçus dans le passé, le présent et les futurs possibles. Cette aptitude était commune à tous les Iktotchis, à des degrés variables, mais le talent de la Chasseuse était beaucoup plus développé que chez le reste de son espèce. La plupart des Iktotchis n'éprouvaient rien de plus qu'un vague sentiment de danger face à l'imminence d'une menace, ou une sensation générale devant une nouvelle connaissance indiquant si celle-ci serait amie ou ennemie. Il leur arrivait parfois d'avoir des rêves prémonitoires, mais ce n'était guère plus que quelques images décousues qui ne signifiaient pas grand-chose hors de leur contexte.

Chez elle, c'était différent. Avec le temps, elle avait affiné ses talents, au point de contrôler et de diriger les visions qui lui traversaient l'esprit. Lorsqu'elle se concentrait sur une personne ou sur un lieu, elle recevait une avalanche de stimuli visuels et émotionnels, qu'elle pouvait souvent assembler pour obtenir un résultat cohérent et utile.

Elle avait médité des heures en préparation de son voyage sur Ambria, faisant appel à la Force pendant qu'elle pensait à sa destination. En retour, elle avait été témoin de scènes tirées de l'histoire de la planète : la sorcière Sith alors qu'elle était consumée par son sort raté, ou encore le combat qu'avait mené le Maître Jedi pour piéger le Côté Obscur dans le Lac Natth.

Mais toutes ses visions n'étaient pas aussi claires, en particulier celles concernant les probabilités fluctuantes de l'avenir. Son arrivée et sa rencontre avec la princesse de Doan n'avaient eu pour révélations que des impressions vagues. Elle en avait néanmoins tiré la conviction que ce n'était pas un traquenard, mais aussi et surtout la sensation que, d'une certaine façon, cette entrevue serait déterminante dans le cours futur de son existence. Pour le meilleur ou pour le pire, elle ne pouvait le dire, mais elle était certaine que ce voyage sur Ambria la mettrait sur un nouveau chemin – et la Chasseuse n'était pas du genre à tenter d'esquiver son destin.

L'endroit de la rencontre était un petit campement abandonné, au cœur du désert infranchissable d'Ambria. Alors que sa navette en approchait, ses senseurs indiquèrent qu'un autre appareil se trouvait déjà sur place, au sol. Les relevés ne mentionnaient qu'une seule présence à bord. Comme promis, la princesse était venue seule.

Elle posa son appareil, coupa les moteurs et quitta l'intérieur climatisé de la navette pour sortir dans la chaleur étouffante d'Ambria en plein milieu de journée. La princesse attendait en bordure du camp, dos tourné, apparemment perdue dans ses pensées.

Le campement lui-même était misérable, et se réduisait à une cabane délabrée et une vieille marmite suspendue au-dessus d'un cercle de pierres empli de charbon de bois. Pourtant, en dépit de cette apparence plus que modeste, la Chasseuse pouvait sentir que c'était là un endroit de pouvoir, un carrefour autant pour le Côté Obscur que pour le Côté Lumineux de la Force. L'Iktotchi frissonna malgré la chaleur. Des événements terribles et d'une grande importance s'étaient déroulés ici, et qui, un jour, modèleraient le cours de l'histoire galactique.

La princesse – Serra, la tueuse s'en souvenait – se retourna vers elle.

- Je suis heureuse que vous soyez venue, fut tout ce qu'elle dit.

La Chasseuse décelait quelque chose de sombre et de puissant chez cette femme, une force de caractère et une haine entretenues depuis bien des années.

- Votre garde du corps a dit que vous vouliez m'engager ?

Serra acquiesça.

- On dit que vous pouvez retrouver la piste de n'importe qui. Où que la personne se cache, vous parvenez toujours à l'atteindre. On dit aussi que vous savez voir à travers le temps et l'espace.

L'affirmation n'était pas tout à fait exacte, mais l'Iktotchi ne jugea pas utile d'expliquer les subtilités de ses talents à cette femme.

- Je n'ai jamais échoué dans une mission.

Serra sourit.

- Un homme est venu ici, il y a de nombreuses années. Je ne connais pas son nom. Je ne sais pas où il se trouve maintenant, mais je veux que vous le trouviez. En êtes-vous capable ?

La tueuse ne répondit pas immédiatement. Elle ferma les yeux, puis laissa la Force se densifier et tourbillonner autour d'elle comme une tornade naissante chargée de la poussière des souvenirs attachés au campement.

Les images déferlèrent dans son esprit. Elle vit une enfant vêtue d'une tunique en lambeaux, qui s'épanouissait en une jeune femme, puis cette femme quittait Ambria pour n'y revenir que nombre d'années plus tard, en princesse.

- Vous avez grandi ici, murmura-t-elle sans cesser de sonder le passé.

Parfois, l'histoire d'un endroit était peu perceptible, affadie par des événements d'une grande banalité et des gens sans relief. Ici, les souvenirs étaient puissamment imprimés, préservés de l'isolement et pris au piège des courants de la Force qui imprégnaient le campement.

- Je vois un homme. Grand et mince. La peau sombre. Les cheveux noirs.

- Mon père, expliqua Serra. Il s'appelait Caleb.

- C'était un guérisseur. Sage. Puissant. Un homme qui inspirait le respect.

Elle ne disait pas cela pour complaire à la princesse. Jamais la Chasseuse ne se souciait de ce que les clients pensaient d'elle, tant qu'ils la payaient.

- Il y a un autre homme, lui dit la princesse. Il est venu demander l'aide de mon père pendant les Nouvelles Guerres Sith. Grand et musclé. Chauve. Il était... mauvais.

Mauvais. Les recherches avec l'aide de la Force exigeaient une concentration mentale profonde. Même ainsi, l'Iktotchi remarqua l'hésitation de l'autre femme.

La Chasseuse n'avait aucun goût pour les mots bon, mauvais, bien, mal, ou même justice. Elle tuait si on la payait pour cela, sans se demander si ces personnes méritaient ou non de mourir, mais cela ne l'empêchait pas de trouver curieux le choix de l'adjectif mauvais. Elle était une tueuse. Elle ôtait la vie pour gagner la sienne. N'était-ce pas plus mauvais que l'homme dont parlait Serra ? Et qu'en était-il de la princesse elle-même ? Elle voulait louer les services de quelqu'un afin de faire tuer une autre personne. Cela la rendait-elle mauvaise ?

Elle n'exprima rien de ces pensées. Elles ne présentaient aucune pertinence avec ce qu'elle faisait. Elle plongea plus profond dans le puits des souvenirs, à la recherche de l'homme que Serra avait décrit.

Des centaines de visages défilèrent devant elle. Masculins, féminins, humains, Twi'leks, Céréens, Ithoriens. Des soldats servant les Jedi, et même ceux combattant pour les Sith. Caleb les avait tous soignés. Les seuls qu'il s'interdisait de guérir étaient les chefs des armées. Il se posait en serviteur des gens du commun. Il avait toujours refusé de soigner Maîtres Jedi et Seigneurs Sith – avec une exception notable.

La Chasseuse le voyait, à présent : un Seigneur Sith en armure noire, la poignée incurvée de son sabre-laser accrochée à sa ceinture alors qu'il dominait le guérisseur de sa taille de géant. Tous deux étaient aux prises dans l'affrontement de leurs volontés, et le colosse mourait lentement d'un mal qu'elle ne pouvait distinguer. Des dizaines d'années avaient passé depuis cette rencontre, mais l'Iktotchi sentait le pouvoir brut du Côté Obscur qui émanait du Sith. Elle n'avait encore jamais rien connu de tel, c'était la fois terrifiant et grisant.

- Je le vois, dit-elle à la princesse.

Et je vois ce qu'il vous a fait.

- Mon père a toujours dit qu'il reviendrait. C'est pourquoi il m'a envoyée très loin d'ici et m'a fait changer d'identité.

- Votre père avait raison.

Maintenant qu'elle avait eu une première vision de lui, l'Iktotchi put aisément fouiller les années suivantes à la recherche d'une autre impression concernant le Seigneur Sith. Dans le maelström d'images, elle isola sa visite suivante au campement. De nouveau, il venait exiger l'aide du guérisseur – mais, cette fois, il n'était pas seul.

- Il y a d'autres personnes avec lui. Une jeune femme. Un jeune homme.

- Que s'est-il passé ? demanda la princesse d'une voix qui tremblait quelque peu.

Une série d'images choquantes et violentes assaillit les sens de la tueuse. Elle vit le corps décapité du guérisseur, ses membres détachés du torse qu'on disposait dans un arrangement macabre près du feu. Le jeune homme était accroupi dans un coin de la cabane, et débitait des propos sans suite. Les horreurs qu'on lui avait fait subir lui avaient fait perdre la raison. Les deux autres, le Seigneur Sith et la jeune femme, étaient plus difficiles à distinguer, bien qu'elle les sentît toujours présents. Quelque chose les dissimulait, un pouvoir ou un sort qui enveloppait leurs personnes.

Lorsqu'elle voulut percer ce voile, quelque chose la repoussa et la rejeta hors de sa transe, coupant net le lien avec le passé. Elle tomba à genoux en poussant un cri de souffrance, et plaqua les mains sur ses tempes. Son esprit vacillait.

Serra fut auprès d'elle en un instant, et s'accroupit.

- Que s'est-il passé ? Qu'avez-vous vu ?

La Chasseuse mit un temps avant de parler. Elle avait entendu dire que ce phénomène était arrivé à d'autres, mais elle ne l'avait jamais expérimenté elle-même. Ce n'étaient pas les images horribles de Caleb qui avaient provoqué ce brusque retrait. Il y avait eu sorcellerie, magie Sith. Un sortilège de dissimulation avait caché le Seigneur Sith et la jeune femme aux Jedi qui avaient découvert le cadavre démembré et décapité du guérisseur. Les souvenirs charriaient toujours les échos du sort avec eux. Même après dix ans, il était encore suffisamment puissant pour la submerger momentanément.

Comment un individu seul peut-il commander à un tel pouvoir ?

- Dites-moi ce que vous avez vu, exigea la princesse en se relevant.

La Chasseuse se mit debout à son tour.

- La mort de votre père.

- Il était là ? L'homme en armure noire ?

- Oui, je crois. Ce n'était pas clair.

- Il était là, affirma Serra. C'est lui le responsable de la mort de mon père.

- Il y avait quelqu'un d'autre avec lui. Une jeune femme blonde.

- Seul l'homme en noir m'intéresse. Vous pouvez le retrouver ?

- S'il est toujours vivant, alors je le retrouverai, déclara la tueuse.

Elle savait que, cette nuit et les suivantes, elle rêverait du Seigneur Sith. Elle verrait combien de soleils se levaient chaque matin sur le monde où il demeurait, leur couleur et leur taille, mais aussi les lunes et les étoiles qui ornaient le ciel nocturne. Nuit après nuit, des repères familiers pour lui surgiraient de l'inconscient endormi de l'Iktotchi. Elle croiserait ces références avec une base de données contenant les descriptions de tous les systèmes et tous les mondes de la galaxie connue, puis elle affinerait sa recherche jusqu'à obtenir la localisation de sa cible.

Cela pouvait prendre des jours, voire des semaines, mais à la fin, elle trouvait toujours sa cible. Cette fois, néanmoins, elle n'était pas certaine de ce que serait la conclusion. Elle avait tué un Jedi sur Doan, mais cette rencontre serait assurément beaucoup plus dangereuse. Les traces persistantes du sortilège Sith avaient suffi à ruiner ses efforts pour sonder le passé. Le créateur de ce sort ne pouvait qu'être plus puissant encore. Mais qui l'avait créé ? Le Seigneur Sith, ou bien la jeune femme qui l'accompagnait ?

Elle avait toujours l'intention d'accepter cette mission, bien entendu, mais elle était suffisamment intelligente pour comprendre que ses chances de réussite seraient accrues si elle ne travaillait pas seule.

- Cet homme est puissant, reconnut-elle. Je ne sais pas si je pourrai le tuer sans aide.

- Je ne veux pas qu'il meure, répliqua la princesse. Je veux que vous le capturiez, et que vous me le rameniez vivant.

La colère tordit les lèvres de la tueuse.

- Je ne suis pas une chasseuse de primes.

- Je vous paierai dix fois le tarif normal, et j'engagerai des mercenaires pour vous seconder, autant que vous en voudrez.

- Même si nous le capturons, comment ferons-nous pour le garder prisonnier le temps de vous le ramener ? Les liens et les moyens de contrôle habituels ne peuvent retenir quelqu'un qui a le pouvoir de recourir à la Force.

- Je m'occupe de cet aspect de l'affaire, répliqua la princesse.

Elle contourna l'Iktotchi et se dirigea vers la petite cabane, de l'autre côté du campement.

Intriguée, la Chasseuse la suivit.

Large de quelques mètres seulement, la cabane n'était guère plus qu'une grande caisse munie d'une porte. Sur le sol, à l'intérieur et sous une couche de sable soufflée par le désert environnant, se trouvaient un vieux rideau en lambeaux et un tapis râpé.

Le rideau semblait avoir été lacéré. Le tapis, en revanche, était toujours étalé dans le fond de la cabane, bien que ses fibres soient couvertes de poussière solidifiée.

Tandis que l'Iktotchi l'observait sur le seuil, Serra repoussa le tapis et révéla une trappe dans le sol. Une échelle courte permettait d'accéder à une petite chambre souterraine en-dessous.

- Mon père a creusé cette cachette pour y entreposer les outils de son art, expliqua la princesse avant de descendre l'échelle.

La tueuse entra dans la cabane pour avoir une meilleure vue, puis elle scruta l'obscurité en contrebas. Un craquement sec retentit lorsque Serra alluma un bâtonnet éclairant.

D'où elle se trouvait, la Chasseuse discernait à peine des étagères fixées au mur de la cave, chacune chargée de jarres, petits sacs et autres fioles. La princesse y fouilla rapidement, et trouva bientôt ce qu'elle cherchait : une petite bouteille sans étiquette, contenant un liquide jaune pâle, qu'elle fourra dans les replis de ses vêtements avant de remonter à l'échelle.

- Savez-vous ce qu'est le senflax ? demanda-t-elle lorsqu'elle fut revenue dans la cabane.

La tueuse eut une moue négative en guise de réponse.

- C'est une neurotoxine extraite d'une plante très rare, qu'on ne trouve que dans les jungles de Cadannia.

- Quel usage un guérisseur faisait-il de ce poison ? s'étonna la Chasseuse.

- Ce n'est pas réellement un poison. Le senflax est plutôt comparable à un sédatif. Il laisse le patient conscient, tout en supprimant toute douleur et toute sensation. Il interrompt le contact avec les nerfs des muscles primaires qu'il paralyse, mais il ne provoque pas l'arrêt du coeur, des poumons ou de tout autre organe vital, quelle que soit la dose.

- Même paralysé, un Seigneur Sith peut tuer avec son esprit, objecta l'Iktotchi.

- Le senflax a aussi des effets sur l'esprit. Il rend le patient incapable de se concentrer ou de rassembler ses idées. Il annihile tout semblant de volonté. Le patient peut donner des réponses simples à des questions directes, mais sinon, il est complètement impuissant. J'ai vu mon père l'administrer à un pilote qui avait été gravement brûlé par l'explosion de produits chimiques, poursuivit-elle, et son regard se fit distant alors qu'elle évoquait ce souvenir de son enfance. Ses amis l'ont amené ici, mais lorsqu'ils sont arrivés, le pauvre était déjà à moitié fou de douleur. Le senflax a gommé ses souffrances, tout en laissant le pilote capable de répondre aux questions sur les produits chimiques qu'il transportait, et ainsi, mon père a pu déterminer la meilleure manière de le soigner.

- Vous êtes certaine que la neurotoxine fera toujours effet après tout ce temps ?

La Chasseuse était consciente que la plupart des gens auraient demandé ce qu'il était advenu du pilote, mais elle n'était pas comme la plupart des gens. La seule chose qui lui importait était cette mission, qu'elle n'était toujours pas sûre d'accepter.

- Elle devrait avoir conservé toute son efficacité, puisque la bouteille est hermétiquement scellée, répondit Serra. Une fois de retour sur mon vaisseau, je pourrai la tester pour vérifier.

- Vous savez comment on la prépare ? s'enquit l'assassin. Et comment on l'administre ? La rapidité des effets, et combien de temps ils durent ?

- Je suis la fille de mon père, rétorqua la princesse avec fierté. Il m'a appris tout ce qu'il savait comme guérisseur et médecin.

Que dirait-il s'il savait que vous vous servez de son savoir pour chercher à venger sa mort ? se demanda la Chasseuse.

- Je peux vous montrer comment utiliser le senflax pour garder le prisonnier sous contrôle, ajouta Serra. Alors, vous acceptez ?

L'Iktotchi était moins intéressée par l'argent que par le défi que ce contrat représentait. Elle allait en effet se mesurer à un adversaire plus puissant que tous ceux qu'elle avait affrontés à ce jour. Elle ne pouvait voir l'issue de cette mission, car trop de forces conflictuelles étaient à l'œuvre pour que l'avenir lui apparaisse clairement. Pourtant, elle sentait que c'était pour ce moment qu'elle s'était entraînée toute sa vie.

- J'aurai besoin d'au moins dix guerriers de qualité sous mes ordres, dit-elle lentement.

- Je vous en trouverai vingt.

- Alors, marché conclu, répondit la tueuse.

Son léger sourire donna l'impression que les lignes noires tatouées sous sa bouche s'ourlaient comme un animal montrant les crocs.