Trop heureux d'enfin pouvoir se dégourdir les jambes, les mages de Fairy Tail jaillirent du train et foncèrent vers la sortie la plus proche, seule Evan resta derrière, s'assurant que Ryuu s'était remise sur pied, Nephilim en fit de même pour Tsura pendant qu'Eleyon fermait la marche. Bien que métamorphosés, il n'était pas judicieux de rester dans un lieu si fréquenté, ils quittèrent donc rapidement la gare et empruntèrent une rue isolée non loin de là.

- Maintenant, il faut trouver Girar Soyer. dit Eleyon, l'enveloppe d'Asakie en main.

- Et on sait où il est ? demanda Falcon.

- Pas vraiment non, c'est indiqué nulle part.

- Si c'est le Ministre de Seven, il doit être à l'Hôtel de Ville de la capitale. dit Ryuu.

- Tu dois avoir raison, mais vu l'heure, il a sûrement déjà quitté son bureau et est rentré chez lui.

- On pourra toujours essayer demain. reprit Ryuu.

- On ferait mieux de vérifier où est l'Hôtel de Ville tant qu'il n'y a personne dans les rues. dit Yasha. Je m'en occupe.

- Y'a aucun de vous deux qui sait où c'est ? demanda Falcon.

- Je n'ai jamais mis les pieds dans cette ville. dirent-ils de concert.

- Du coup vous partez tous les deux explorer, et nous on cherche un endroit où dormir ! dit Nephilim.

Eleyon la fixa. Il ignorait comment elle faisait ça, mais elle avait un don pour toujours le mettre dans l'embarras. Dans ce cas, c'était peut être ce qu'il lui fallait, une occasion de parler à Yasha, sans avoir les autres autour. Il n'en avait pas foncièrement envie, mais si l'occasion se—

- Tu peux y aller, je m'en occupe. dit Yasha avant de marcher d'un pas vif dans les rues.

Sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit, Eleyon se retrouva seul dans les rues de Graham. Il retourna vers Nephilim mais manqua de trébucher sur une petite créature noire.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Améthy resta muet, se contentant de grimper sur le dos du mage de feu immobile. Il le mena ensuite vers le reste du groupe et ils se mirent, guidés par Nephilim, en quête d'une auberge ou d'un hôtel, confortable mais bon marché et qui pouvait accommoder neuf personnes, si possible.

Ils n'essuyèrent que des refus. Loger dans la capitale était plus onéreux que prévu, mais Nephilim ne perdait pas espoir.

- On aurait besoin de loger que cette nuit de toute façon, non ? Demain le ministre s'occupera de nous ?

- On ne sait pas pour combien de temps on est là, on pourrait très bien passer la semaine ici. Et je ne pense pas que le ministre nous aide, on est censé être discret. dit Eleyon.

- Il pourra bien nous trouver un coin où dormir !

- On pourrait aussi se débrouiller et dormir dans un bâtiment abandonné ou dehors, on l'a déjà fait. répondit le mage de feu.

- Ah non, là ça a rien à voir avec le camping de d'habitude. s'opposa la jeune femme. On doit dormir dans des lits.

- On va voter. dit Eleyon, sachant pertinemment qu'il ne pourrait pas la raisonner. Qui veut qu'on cherche absolument une chambre ?

Tous, mis à part Tsura, Yasha et lui, levèrent la main. Devant la pression du nombre, ils décidèrent de se séparer, les trois mages de Tempesta se débrouilleraient, tandis que les autres logeraient quelque part, où qu'ils trouvent. Après de longues minutes, ils finirent par enfin trouver un établissement qui les accepterait, à condition que certains ne dorment sur le sol, manque de lit suffisant. Nephilim, Evan et Ryuu se partageaient donc l'unique lit double de la pièce. Les autres dormaient en se servant de serviettes, tapis et autres literies pour rendre le parquet un peu plus confortable. Améthy faisant la gargouille au pied du lit tout au long de la nuit, veillant à ce que rien n'entre dans la pièce, ou dans le lit des jeunes femmes.

De leur côté, Eleyon, Yasha et Tsura trouvèrent rapidement une échoppe, que Yasha reconnu comme un bar à cigare. Dès l'entrée, par effraction, ils furent assaillis par l'odeur de tabac froid, camouflant celle du bois constituant murs et plancher, et du bar qui fut illuminé lorsqu'Eleyon embrasa une lampe. La grande pièce qui les accueillait était agrandie par de nombreuses et larges alcôves qui contenaient toute une table, un secrétaire en bois et quatre fauteuils clubs. Devant une telle trouvaille, Tsura se tourna vers Yasha.

- Pourquoi tu as laissé les filles partir si tu savais où trouver ça ?

- C'était leur choix, elles ont voulu des lits, et il n'y a pas de lit ici.

- Peut-être, mais c'est largement suffisant, elles s'attendaient à dormir dehors, pas à ça. dit Tsura peu convaincu.

- On les retrouvera demain, personne ne sait qu'on est ici, on ne risque rien pour le moment. lui répondit le mage aux sabres. On verra pour la nuit prochaine demain.

A peine rassuré, Tsura se mit à explorer ce qui allait les abriter pour la nuit, les stocks étaient faits, ils n'allaient ni mourir de faim, si tant est que les amuse-bouches leur conviennent, et certainement pas de soif. C'est d'ailleurs sur ça que se pencha Yasha en premier lieu, pendant que les autres arrangeaient les fauteuils pour en faire des lits. Sans attendre davantage, ils prirent position pour la nuit et s'endormirent sans cérémonie.

Au petit matin, Eleyon se réveilla en premier. Il ne connaissait pas les horaires de l'établissement, mais il se doutait qu'ils devraient partir rapidement s'ils ne voulaient pas se faire surprendre. Le mage de feu fut étonné de voir Yasha, à la position exacte où il l'avait laissé la veille.

- Tu ne dors vraiment jamais alors…

Eleyon crut voir un sourire éphémère étirer les lèvres de Yasha. Ce dernier remuait le verre qu'il avait à la main, agitant son contenu transparent.

- Hmph… répondit-il en soufflant du nez.

- Tu crois pas qu'il est un peu tôt pour boire ?

- C'est de l'eau cette fois. répondit le mage aux sabres en montrant le verre à Eleyon.

- Tu l'as trouvé où ? demanda le mage de feu en regardant le bar, échouant à y voir le moindre liquide ne serait-ce que transparent.

Yasha montra le petit évier servant à faire la vaisselle, et rapidement, les deux mages se trouvèrent côte à côte autour d'un verre. Tsura encore endormi, Eleyon avait l'occasion de parler seul avec Yasha, il ne lui manquait qu'un moyen de commencer la conversation. Cependant, rien qu'à y repenser, sa respiration s'accélerait et il ne trouvait du réconfort que dans les oscillations de son verre.

- Si tu as quelque chose à me dire, fais-le. dit Yasha sans tourner le regard.

Pas encouragé par ces mots, Eleyon se redressa sur son siège et regarda sur le côté, vers le mage aux sabres.

- Qu'est-ce que tu… crois… que Soyer va nous dire quand on le verra ?

Pas besoin d'être Nephilim pour savoir qu'Eleyon n'avait pas posé la question qu'il avait en tête. Ce n'était cependant pas les affaires de Yasha, il savait où le trouver s'il voulait parler.

- Je ne sais pas, il est censé nous aider contre l'Empereur, mais j'ai du mal à le croire sachant qu'il n'est jamais intervenu pendant la guerre civile. Si lui-même voulait lutter contre l'Empereur, j'en aurai entendu parler pendant que j'étais à Seven.

- C'est peut être compliqué pour lui d'agir avec l'Empereur qui le surveille.

- Alors dans ce cas, pourquoi aurait-on besoin de lui ?

- Parce qu'on a pas d'autre piste, et parce que je crois que Fairy Tail et nous sommes les dernières guildes de mage qui existent. On ne trouvera pas d'autres alliés, pas des mages en tout cas.

- Ça ne me dit pas en quoi il nous sera utile.

- On le saura quand on le verra, ça pourrait être n'importe quoi.

Un crissement surpris les deux mages, signe que Tsura venait de se réveiller, et qu'il était temps pour eux de partir. Debout avant le lever du soleil, il était facile pour les trois mages de rester discrets, il l'était beaucoup moins d'attendre que le reste du groupe ne daigne quitter leur auberge. Si bien que lorsque ce fut le cas, deux longues heures plus tard, Nephilim vit trois personnes qui ruminaient le fait d'avoir attendu si longtemps dans le froid matinal.

- Oh, j'en connais qui sont de mauvaise humeur d'avoir dormi dehors. dit-elle, animée de la joie de ceux qui ont raison.

- Oh oui c'était horrible. répondit platement Eleyon, éveillant immédiatement les soupçons de la jeune femme.

Pendant que tous prenaient la route de l'hôtel de ville, Nephilim s'approcha du jeune homme d'une manière qu'elle croyait discrète.

- Y'a un truc qui va pas. dit-elle en se rapprochant davantage.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le mage de feu alors que le visage de la jeune femme était au niveau de son épaule.

- Vous étiez où cette nuit ? Je sais comment vous êtes quand vous dormez dehors, je sais comment TU es quand tu dors dehors, et là tu as pas dormi dehors !

Préférant laisser Nephilim vociférer, Eleyon se mit en route, suivi du reste du groupe. L'agitation de la jeune femme aurait pu attirer les regards, mais dans la capitale, une personne hurlant ainsi n'était pas rare.

- Nephilim, tu nous as fait déguiser pour rester discret non ? demanda Yasha.

- Toi t'es pas transformé, t'as pas le droit de te plaindre. dit-elle en ronchonnant.

- Peut-être que tu devrais baisser d'un ton, sinon je vois mal le but de notre… mascarade. dit-il en regardant les visages déformés des mages de Fairy Tail.

- … Gna gna gna. dit Nephilim, son nouveau nez fin retroussé pour montrer son mécontentement.

L'Hôtel de Ville était un bâtiment discret dans Graham, si bien qu'on pouvait aisément passer devant de nombreuses fois sans le savoir. Bien qu'ils n'y aient jamais mis les pieds, Eleyon et Yasha avaient tous les deux entendu parler du bâtiment de marne beige, bien plus clair que ses voisins. En avançant, ils virent sur le linteau de la grande porte centrale la devise de Seven, "Stryg, Freij, Gerigt", leur certifiant qu'ils étaient au bon endroit.

- On rentre tous en même temps ? demanda Falcon.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, ils ne nous attendent peut-être pas, il vaudrait mieux y aller à deux ou trois, pour savoir.

- Vous devriez y aller avec Yasha, vous connaissez déjà le pays, vous comprendrez sûrement mieux ce qu'il veut. dit Nephilim.

- Je vais passer mon tour, je ne suis pas vraiment un diplomate. dit le mage aux sabres

- Et pourquoi ? demanda Nephilim. Ca t'a pas gêné quand il a fallu aller voir l'Empereur.

- Je n'ai pas vraiment les mêmes ambitions pour l'Empereur et Soyer.

- Donc, qui va y aller ?

- Ryuu, tu vas venir avec moi, s'il y a un problème, tu t'échappes et tu préviens les autres. dit Eleyon en faisant le tour du bâtiment.

- Pourquoi tu passes par là ? lui demanda la mage de foudre.

- Parce que je doute que si on demande un rendez-vous avec le Ministre à l'accueil, on l'obtienne de sitôt. Alors on prend une autre route.

A la fois surprise et peu à l'aise, la jeune femme lui emboita le pas, ne pouvant s'empêcher de parcourir les rues du regard, de peur d'y trouver un regard indiscret. Cela empira lorsqu'elle vit Eleyon grimper à une fenêtre. Elle se décida à faire le guet et finit par entendre le mage de feu l'appeler d'en haut.

- Tu peux venir, c'est bon.

Une fois à l'intérieur, les deux mages se mirent à la recherche du bureau du Ministre. Heureusement pour eux, chaque salle était annotée par une plaque en métal. Ils croisèrent quelques personnes, mais aucune ne s'inquiétait de voir deux inconnus dans les couloirs, jusqu'à ce qu'une âme charitable, les prenant pour des visiteurs perdus, les aborde.

- Puis-je vous aider ? demanda le vieil homme aux longs cheveux blancs.

- Nous avions rendez-vous avez le Ministre Soyer, et nous sommes incapable de trouver son bureau. dit Eleyon.

- Avez-vous quelque chose qui me prouve ce que vous dites ? dit le vieil homme en massant la barbe encerclant sa bouche.

Eleyon s'empara de la lettre d'Asakie et la montra au vieil homme.

- Puis-je voir de quoi il retourne avant de vous mener à lui ? dit le vieil homme en tendant la main.

- J'ai peur que ce soit important et je ne peux pas le montrer à qui que ce soit avant que Soyer ne soit au courant. dit Eleyon en remettant la lettre à sa place au fond de sa poche.

- Bien. Dans ce cas, je vais vous mener à son bureau, mais vous devrez attendre que j'aille le chercher.

Ce qu'ils firent sans broncher. De longues minutes plus tard, un homme, à peine plus vieux qu'Eleyon fit son entrée. Passant sa tête par l'embrasure de la porte, il déglutit quand il vit les deux personnes qui l'attendaient. Il s'immisça dans la pièce et ferma la porte derrière lui. Il prit une profonde inspiration et s'approcha des mages, la main tendue.

- Ke—Girar Soyer, pour vous servir. dit-il en prenant de courtes inspirations.

Les deux mages voyaient bien que cet homme avait peur, Eleyon essaya ainsi de se montrer accueillant.

- On ne vous veut aucun mal, on pense juste que vous pourrez nous aider. En tout cas c'est ce que pense Asakie. dit Eleyon en reprenant la lettre et la tendit vers Soyer.

- Qui ? dit-il en lisant le contenu de la missive. Ses yeux s'écarquillaient au fur et à mesure qu'il progressait dans sa lecture. Il finit par déglutir avant de replier la lettre et de la rendre au mage de feu.

- Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? dit-il en s'avançant vers son bureau avant d'y prendre place.

Il y chercha de quoi écrire, ouvrant tous les tiroirs avant de mettre la main sur un paquet de feuille puis de se mettre en quête de stylo ou de plume. Se jetant un regard discret, les deux mages se demandaient bien ce qui était en train de se passer, ce qui ne manquait pas de mettre la puce à l'oreille de Ryuu.

- Pourquoi vous ne nous amenez pas dans votre bureau ?

- Mais nous sommes dans mon bureau. Je ne vois pas l'intérêt de vous faire venir dans une autre pièce. dit Soyer.

Ryuu ne put qu'acquiescer, le problème était donc ailleurs, mais elle n'en démordait pas. Le Ministre finit par se rendre compte que ses plumes et crayons étaient déjà sur son bureau, loin à sa gauche. Il s'étala de tout son long pour aller les chercher et les serra dans sa main droite avant de se redresser avec un grand sourire. Enfin prêt et fier de l'être.

- Les objets sur votre bureau sont rangés pour un gaucher. ajouta Ryuu

- Je suis pas quelqu'un de très ordonné, je ne peux pas dire que vous ayez tort, mais je ne le fais pas vraiment consciemment. dit-il en graphant frénétiquement sur sa feuille.

- Et en plus il est usé sur votre gauche, pas votre droite.

- C'est un plutôt vieux bureau, ça ne m'étonne pas qu'il— Soyer avait soulevé les feuilles afin de vérifier l'état de son bureau, presque par réflexe, et il vit que le plan de travail était toujours intact. — Mais il est en parfait état ce bureau. conclut le Ministre.

Comme le reste du meuble, le vernis était encore luisant, presque comme neuf. Aucune partie n'était usée, pour cause, il avait été récemment changé.

- Oui, il est neuf, et vous le sauriez si c'était le vôtre. ajouta Ryuu.

- Je ne… fais pas vraiment attention à l'état de mes affaires. bégaya Soyer.

- Vous n'êtes ni dans votre bureau, ni Girar Soyer. asséna Ryuu.

Le Ministre hésita quelques instants, il plia la feuille qu'il venait d'écrire et l'emporta avec lui.

- Bon, visiblement je suis démasqué, et nous en savons assez. Je vais aller le chercher, veuillez patienter, et m'excuser.

Une fois l'imposteur parti, Eleyon s'approcha de la fenêtre. Une fois ouverte, il regarda en contrebas avant de revenir auprès de Ryuu.

- Au moins on est pas enfermés. J'espère que cette fois ce sera le vrai.

- Il a l'air d'être prudent.

- C'est normal quand on y pense, il ne nous connaît pas.

- Excusez-moi de cette petite entourloupe. dit une voix familière en pénétrant dans le bureau.

Soyer était le vieil homme sur lequel ils étaient tombés un peu plus tôt. Il tenait discrètement face à lui une feuille sur laquelle était écrit : "Nous sommes surveillés. Ne soyez pas surpris."

- C'est juste que la situation est un peu… chaotique en ce moment par ici. dit le vieil homme en prenant place à son bureau, le remettant en état après le passage de Kennet.

- Vous êtes menacé ?

Soyer écrivit quelques mots sur sa feuille sans détourner le regard. Pendant qu'il parlait, il retourna la feuille : "Dites que vous avez eu des problèmes dus à la guerre et que vous souhaitez réparations."

- Avec la guerre civile, je suis menacé. Les Indépendantistes me prennent pour un laquais de l'empire, les Loyalistes me reprochent toujours de ne pas en faire assez. En somme, les deux aimeraient beaucoup se débarrasser de moi. En quoi puis-je vous aider ?

Les deux mages hésitèrent quelques instants, ne trouvant pas quoi dire qui n'éveille aucun soupçon, même avec les indications de Girar. C'est Ryuu qui finit par escamoter un mensonge la première, coupant au passage la parole à Eleyon.

- Nous avons été évacués à la suite de combats pendant la guerre et nous aurions aimé savoir si nous pouvions être hébergés, même provisoirement.

- Oh, eh bien je comprends tout à fait votre désarroi. Malheureusement, c'est un projet compliqué à mettre en place. Je peux lancer la démarche, est-ce qu'on pourrait se revoir demain, quand j'aurai un peu plus de temps ?

"Combien êtes-vous ?" disait la petite feuille. Eleyon croisa les bras en montrant neufs doigts. Soyer hocha la tête et se remit à écrire.

- A quelle heure pourrons-nous venir ? demanda Ryuu.

- Disons demain, dix heures, je décalerai mes autres rendez-vous moins urgents.

"Vous enverrez les autres voir Kenned, celui que vous avez vu, au Clocher du quartier de Nulaster, vous deux viendrez ici avec moi."

- Ça nous va, disons demain dix heures. dit Eleyon.

Soyer afficha un large sourire avant de se taper dans les mains et de se lever. Il serra la main d'Eleyon puis se tourna vers Ryuu.

- Une dernière chose. dit la jeune femme. Est-ce que vous auriez un endroit où nous pourrions rester cette nuit ? Nous n'avions pas prévu de dormir à la capitale. dit Ryuu en montrant neuf doigts de la même manière qu'Eleyon.

Soyer poussa un profond soupir. Il fit un signe de tête à Ryuu, une manière de lui indiquer qu'elle exagérait sans doute un peu. Malgré tout, il se posa pour réfléchir et prit une ultime feuille.

- Pour deux cela ne devrait pas être très compliqué. dit-il en jetant un regard en coin à Ryuu. Je pense que si vous allez dans cet établissement, vous pourrez être hébergés, c'est dans le quartier d'Inester.

Soyer plaça le papier dans la main de Ryuu et la referma, signe qu'elle ne devrait la lire que plus tard. Après avoir obtenu tout ce qu'ils voulaient, les deux mages prirent congés du Ministre en s'en allèrent par l'entrée normale cette fois-ci. Dans une ruelle à l'écart, les mages se retrouvèrent.

- Vous avez fait vite. remarqua Nephilim.

- Le Ministre ne nous as pas vraiment dit ce qu'il attendait de nous, nous avons rendez-vous avec lui demain. répondit Ryuu.

- Comment ça ? Pourquoi il vous a pas dit ce qu'il voulait quand il vous a vu ? demanda Haze.

- Il est surveillé, on n'aurait pas pu vraiment parler. dit Eleyon.

- Alors le Dark Chess sait déjà que c'est un dissident. dit Nephilim.

- Peut-être pas. Il ne nous as pas dit par qui il était surveillé, c'était peut être les Indépendantistes ou les Loyalistes dont il parlait. dit Ryuu.

- On ne sait même pas qui c'est, comment on peut savoir si on peut faire confiance à l'un des deux ? Ou à Soyer ?

- Peut être que si on en savait plus sur les deux camps, ça nous aiderait. dit Eleyon en accusant Yasha du regard.

Troublé par le silence, le reste du groupe imita le mage de Tempesta se tourna peu à peu vers le mage aus sabres, sans savoir vraiment quoi attendre.

- Et qu'est-ce que je dois vous raconter sur la guerre ?

- N'importe quoi qui pourrait nous aider à nous situer dans ce conflit. dit Evan

Yasha poussa un profond soupir, il trouvait plutôt inutile le fait de leur parler d'un conflit qui ne les concernait pas. Cependant, il devait aussi se rendre à l'évidence, il y avait peu de chance que Soyer ne leur demande pas d'intervenir d'une manière ou d'une autre. Qu'ils en sachent un minimum était peut-être pour le mieux.

- Aussi loin que je m'en souvienne, le pays était en guerre, elle a commencé bien avant qu'aucun d'entre nous ne vienne au monde. Il y a toujours eu des tensions à Seven depuis son intégration dans l'Empire, mais ça a dégénéré. Deux camps ont fini par se former. Les Loyalistes sont ceux qui veulent rester dans l'Empire. Même si certains avancent chez eux que ce n'est que temporaire, le résultat est le même. De l'autre côté, les Indépendantistes veulent garder Seven autonome. Peu importe le prix.

- On ferait pas mieux d'aider les Indépendantistes alors si c'est pour contrer l'Empereur ? demanda Nephilim.

- Pour être sincère, si les Indépendantistes gagnent, il faudra des années avant de pouvoir en profiter. Je ne sais pas si c'est la meilleure solution pour nous. Surtout qu'on ne devrait pas s'avancer, le but n'est pas Seven pour le moment, ça viendra en temps voulu.

- Tu étais chez les Indépendantistes non ? On devrait pouvoir trouver de l'aide là-bas, comme le mec qu'on a croisé à Seven. dit Falcon.

- Ne compte pas trop là-dessus. lui répondit sèchement le mage aux sabres. Je ne pourrai négocier avec personne. dit Yasha avant de montrer un temps d'arrêt, comme s'il semblait réfléchir.

- Autre chose à ajouter ? demanda Haze.

Les bras croisés, Yasha tapait de la main sur son bras en regardant Haze avant de hocher la tête.

- Je connais très bien les deux personnes qui mènent les deux camps, que ce soit Kachad chez les Loyalistes ou Nahag chez les Indépendantistes.

- Tu penses que tu pourras les raisonner tous les deux ? demanda Nephilim.

- Non, je ne suis pas en position de le faire, mais je les connais, eux et leur manière d'agir.

- Nahag, tu l'as connu chez les indépendantistes, mais Kachad, tu le connais depuis quand ?

- Depuis toujours. Nous sommes de la même famille.