Petit mot de l'auteure : Alors ce texte est entièrement de la faute de Marina (à qui je le dédie, ofc). J'ai jamais vu ce film, mais j'aime tellement ses fics que j'ai l'impression de connaître Ben et Roberto. Donc peut-être que je vais les massacrer, désolée si c'est le cas. On verra bien.

Ce texte est né d'un atelier organisé sur le discord de Nanthana, il fallait écrire un drabble en plaçant les mots Nuit, Lampadaire, Fumée.


Il était trois heures lorsque Ben se réveilla. Ce genre d'insomnies ou dérèglement du sommeil ne lui étaient malheureusement pas étrangers depuis qu'il avait failli mourir lors de cette sordide affaire. Toutefois, une chose était plus inhabituelle : le côté droit du lit était vide.

Depuis qu'ils s'étaient mis en couple, après avoir compris que leur relation dépassait celle de la simple amitié de colocataires, Roberto n'avait jamais quitté le lit conjugal. Il le trouvait parfois réveillé avant lui, mais toujours allongé à ses côtés. Ben tâcha de ne pas céder à la panique et de chasser de son esprit les images d'une balle qui avait failli coûter la vie à celui qu'il aimait. Tâchant d'être rationnel, il se persuada que le brun était simplement parti aux toilettes suite à une envie pressante ou avait eu une fringale nocturne. Pourtant, après 10 minutes, l'italien n'était toujours pas revenu.

Ben poussa alors les couvertures pour le chercher dans l'appartement, en vain. Il était à deux doigts d'appeler les secours lorsqu'il remarqua une chose étrange : de la fumée était perceptible depuis la fenêtre. Le blond s'approcha et vit alors son compagnon, adossé à un lampadaire, et fixant résolument la porte de l'immeuble.

Son cœur s'accéléra. Sans attendre, Ben dévala les marches pour retrouver son amant. Celui-ci fut surpris lorsqu'il le vit arriver.

- Roberto ! S'exclama Ben en le prenant dans ses bras. Qu'est-ce que tu fais dehors en pleine nuit ? Tu vas attraper la mort !

- Je... Il...

Roberto divaguait clairement. Ce n'était pas à cause des herbes qu'il fumait parfois c'était différent. Il était perdu dans ses pensées, des pensées malheureusement douloureuses, à en juger par les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux.

- Roberto, répéta Ben d'une voix plus ferme. Écoute ma voix. Reviens avec moi. Je suis là, d'accord ?

Le brun papillonna des yeux encore quelques instants, avant d'acquiescer et de prendre une nouvelle bouffée de nicotine.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda doucement le blond.

- Aujourd'hui, ça fait trois ans que je suis arrivé chez toi. Je... je n'ai jamais réagit comme ça les autres années. Mais cette fois-ci, je... je ne sais pas. Tous les souvenirs me sont revenus en pleine figure. Les mots de ma mère, le regard de ma sœur, les crachats de mon père. Je... J'ai... j'ai eu un trop plein d'émotion.

Ben ne savait pas quoi répondre à cela. À ses yeux, les parents de Roberto étaient d'immondes connards qui ne méritaient pas un fils aussi génial. Et la plupart du temps, Roberto était d'accord avec lui. Mais malgré tout, cela restait ses parents, une famille sur laquelle il avait dû faire une croix à cause de sa bisexualité, comme si celle-ci justifiait que l'on mette son enfant à la porte sous une pluie battante. Que pouvait-il lui dire ? Rien ne pourrait jamais effacer cette blessure.

Alors Ben ne dit rien. À la place, il se contenta de prendre de presser doucement ses lèvres avant de prendre sa main et de la serrer fort dans un geste qui signifiait je serai toujours là pour toi.