Voilà (enfin) la suite de changement je tiens à remercier tout le monde pour toute les gentilles review qu'on a reçu et aussi grand merci à Axoo qui a corrigé ce chapitre à une vitesse sur humaine.

Disclaimer : comme d'ab rien est à nous

Pas si ridicule que ça.

Albus Percival Wulfrid Brian Dumbledore était un génie, certains prétendaient qu'il n'était qu'un vieux fou incroyablement intelligent mais le seul problème de ce puissant magicien était qu'il était sujet à des idées fixes. En cet instant par exemple, il ne pouvait songer qu'à une chose: les marshmallows. Il en avait goûté un au début de la soirée, le goût sucré persistait sur sa langue, il adorait le fondant de la sucrerie, sa douceur et sa jolie couleur rose. Le même rose bébé qu'arborait les joues d'Hermione Granger alors qu'elle souriait courageusement à la foule.

C'était très drôle un marshmallow, mou et collant un peu comme du chewing-gum, c'était le seul bonbon que l'on pouvait griller. Il était peu commun d'avoir son esprit focalisé sur une friandise alors que le monde semblait se déchaîner autour de lui. Son ami de longue date Arthur Weasley, également ministre de la magie venait de se tourner vers lui, apparemment à la recherche d'un conseil, il levait sur lui le même regard interrogateur que lorsqu'il était son élève si semblable à celui de son plus jeune fils.

« Qu'en pensez-vous, Albus? » Un sourire mystérieux éclaira le visage de Dumbledore.

« Il faudra que je réfléchisse à un cadeau pour leur mariage. Une marmite en argent par exemple... » Son sourire s'élargit encore alors que Mr Weasley secouait la tête en signe d'abandon, il adorait provoquer ce genre de réaction dans son entourage. On lui reprochait souvent d'être mystérieux mais personne n'avait encore compris qu'en ignorant les questions ou en répondant tout à fait à côté, il provoquait chez eux une réflexion, un amusement qui avait bien plus d'impact qu'un simple conseil.

Son regard fut à nouveau attiré par le petit bol mauve où reposait ces minuscules carrés sucrés au goût de paradis, il n'était peut-être pas approprié de déranger Molly pour savoir si il pouvait emmener le reste des bonbons, elle était déjà bien assez occupée avec tous les journalistes. Il se fit bousculer par une jeune femme munie d'un puissant appareil photo, amusé qu'on lui montre si peu de considération il recula de quelques pas pour donner un meilleur accès aux quelques photographes qui n'avaient pas une bonne vue sur le spectacle, car c'était bien un spectacle qui se déroulait sous ses yeux.

Dumbledore avait déjà du faire face à des situations critiques mais jamais une catastrophe ne lui avait parut aussi drôle, un simple mot de sa part aurait ramené le calme sur la salle de bal. Il n'avait pas envie de prononcer ce mot, il aimait le rire sans retenu d'Harry dans le fond de la salle qui recouvrait les questions indiscrètes des journalistes, les coups de coudes de Ginny qui essayait de le calmer, la surprise sur le visage de la famille Weasley, l'évanouissement de Lavande…

Plus que tout il aurait aimé être capable de pratiquer la Légimentie dans une pièce aussi comble pour découvrir les pensées de sa préfète en chef qui semblait imperturbable à part pour son joli teint rosé qui l'avait amené à focaliser sur les merveilleux marshmallows. Elle venait d'accepter gracieusement de vieux grigri porte-bonheur du ministre ougandais. Ron au contraire était perdu, il était évident qu'il ne réalisait pas encore les implications de la déclarations de sa mère, il cherchait le regard de sa petite amie dans l'espoir d'avoir des explications.

Un mariage, l'idée était…intéressante, passionnante même lorsqu'il s'agissait de Ron et d'Hermione mais pas vraiment surprenante. Peut-être qu'il y aurait des marshmallows après la cérémonie, il lissa sa longue barbe blanche d'un air rêveur. Minuit sonna au loin, Noël était là, son cent cinquante septième noël. La foule se resserrait de plus en plus autour du jeune couple malgré tout les efforts de Molly, le calme d'Hermione commençait à s'évanouir à chaque nouveau flash qui l'éblouissait. Un retrait stratégique devenait nécessaire, les fiancés avaient apparemment des comptes à rendre à Mme Weasley.

« Hum! Hum!… » Le professeur Dumbledore avait pris ce tic de l'inoubliable Ombrage mais sa voix grave et charismatique était bien plus impressionnante au point de faire tourner toutes les têtes dans sa direction. « ça marche vraiment ce truc! » Surpris des paroles peu conventionnelles de leur mentor tout les sorciers tendirent l'oreille en direction du magicien. Il n'avait pas vraiment réfléchit à ce qu'il allait dire, ses remarques spirituelles et légèrement loufoques ne le sauveraient pas aujourd'hui car il n'avait pas affaire à d'innocent et admiratif élèves.

« Je pense être plus à même à répondre à toute vos questions, en tant que maître de cérémonie. » Il fut immédiatement entouré de parchemins et de plumes à papotes, les mariages sorciers consistaient en une cérémonie longue et fastidieuse, faite de symboles plus vieux que le monde présidé par un proche de la famille assez puissant. En se proclamant marieur, Dumbledore avait fait de ce mariage déjà exceptionnel un événement extraordinaire mais au moins plus aucun Weasley n'était présent dans la salle de bal. Il pourrait s'enfuir avec le bol de marshmallows.

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Hermione serra contre elle l'enchevêtrement de plumes dorées et d'ivoire tout en recevant des félicitations enthousiastes, elle était fiancée. Il n'y avait pas eu de déclaration romantique au clair de lune, pas d'envolée lyrique, pas de dévotion juste Mme Weasley énonçant un fait brut, peu romanesque. Comme toute jeune fille elle avait souvent rêvé de cet un instant où un homme lui demanderait de partager à jamais sa vie, depuis ses onze ans ce prince charmant était roux et assez maladroit avec les mots, elle le voyait parfaitement timide mais incroyablement amoureux, quelque fois ils se disputaient même et il la plaquait contre lui pour l'embrasser passionnément avant de se déclarer, elle n'aurait rien de tout ça.

Ron n'avait pas dit un mot depuis l'annonce, elle leva la tête pour croiser son regard azur. Il semblait perdu comme lorsqu'il réfléchissait penché sur les longues interrogations du professeur MacGonagall, il cherchait des réponses. Elle le vit ouvrir la bouche mais il fut interrompu par le ministre belge qui racontait une blague particulièrement vulgaire sur les joies du mariage. Elle entendit vaguement le professeur Dumbledore s'éclaircir la gorge, les soulageant ainsi de toute l'attention. Hermione frissonna involontairement au contact des doigts chauds de Ron sur son épaule qui la poussait vers la sortie, au moins il n'était pas en colère contre elle, elle le trouvait même particulièrement calme pour un garçon à qui on venait d'imposer des fiançailles.

Mme Weasley les poussait au travers de la foule, ce contact généralement affectueux et maternel mit Hermione en rage. À cause de cette femme, tout ses rêves de petit fille étaient détruits, elle se sentait manipulée, oppressée, enragée comme ce jour où Draco avait osé insulter Hagrid et Buck. Elle détestait l'injustice et il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier la situation qu'elle et Ron subissaient, ils n'avaient pas le droit de se découvrir, de profiter l'un de l'autre sans tomber sur des journalistes furieux, des garces jalouses ou des fiançailles impromptues. Tout le stress des derniers jours pesaient sur ses épaules comme la douce fourrure que Ron venait d'y déposer.

L'immense main de son tout nouveau fiancé se referma sur sa nuque, l'obligeant à relever la tête pour croiser son regard confus. Hermione pouvait y deviner le doute, la surprise et une colère justifiée qui ne lui était pas destinée, il gardait toujours un peu de douceur pour elle, même lors de leur pire dispute il ne perdait pas le soucis qu'il se faisait pour elle. Un dernier flash les éblouit dans l'entrée du ministère, elle aurait bien attrapé cet appareil photo pour assommer Mme Weasley qui cherchait dans son sac son portoloin de secours. Mr Weasley les rejoignit les bras emplis de parchemins diverses, Hermione déchiffra quelques mots sur l'un d'eux, exploitation de l'image, exclusivité, autorisation…. Elle s'en inquièterait plus tard lorsqu'elle aurait trouvé des insultes assez respectueuses pour être lancées à Mme Weasley.

Elle se détendit lorsque Ron l'entoura de ses grands bras et lui chuchota à son oreille un joyeux Noël assez ironique, elle se tourna vers la grosse horloge de l'entrée minuit avait déjà sonné. On lui tendit une petite cuillère argentée, un crochet invisible s'accrocha à son nombril et l'attira dans le minuscule objet, elle aurait préféré transplaner mais sa colère l'en aurait certainement empêché. En un instant le grand hall élégant du ministère fut remplacé par le salon chaleureux du terrier décoré pour la fête, Tonks et Lupin était blottit l'un contre l'autre devant le feu.

« Joyeux noël! » Hermione ignora l'accueil joyeux du couple, elle se tourna vers mme Weasley se dégageant de l'étreinte protectrice de Ron.

« Expliquez-vous. » Elle s'étonnait elle même du calme qu'elle réussissait à réunir pour ne pas éclater.

« Pourquoi ne nous asseyions-nous pas pour discuter tranquillement. » Discuter? Mme Weasley ne se rendait-elle pas compte qu'elle venait de bouleverser sa vie, il ne pouvait plus y avoir de retour en arrière. Pour le monde sorcier elle était fiancée, certes c'était moins définitif qu'un mariage mais elle n'avait que dix-sept ans. Ses parents ignoraient même qu'elle avait un petit ami, elle commençait à peine à réaliser que Ron tenait à elle mais ce qui la mettait hors d'elle c'était qu'on ne lui avait pas demandé son avis. Ce genre de scénario ne se déroulait que dans ses films moldus ridiculement romantiques pas dans la vrai vie mais après tout beaucoup de gens pensaient exactement la même chose de la magie.

« Pourquoi avez-vous annoncé nos fiançailles? » La question était stupide car elle en connaissait la réponse, c'était pour sa réputation, pour le ministère, pour les rumeurs et pas parce que Ron voulait d'elle. Sa tristesse se mêlait à la rage brouillant sa vision, elle sentit à peine Tonks resserrer ses bras autour d'elle.

« Fiancés? Mais c'est super, un peu inattendu mais super. Félicitations. » Combien de fois dans la soirée avait-elle entendu ce mot, elle ne voulait plus de félicitations, elle voulait crier, frapper, tempêter. Dora ne recevant aucune réponse se détacha de la jeune fille puis recula de quelques pas sous le regard assassin qu'Hermione lui lança.

« Inattendu, le mot est juste! » Mme Weasley tressaillit sous le regard glacial de son fils qui venait de parler pour la première fois depuis un long moment. Plusieurs cracks se firent entendre, accompagnés de rires contrastant avec le silence froid du salon, le reste de la famille venait d'arriver.

« Je me demande si les journalistes vont publier le long éloge de Dumbledore sur les marshmallows. Je pense qu'il devient de plus en plus fou avec le temps. »

« Ils vont mal le prendre si on les félicite, non? »

« Maman y a été fort quand même alors évitez les blagues stupides, surtout toi George. »

« Pourquoi moi? Regarde Harry il n'arrive même plus à respirer tellement il rit! »

« Arrête Harry! Je te jure que si tu continues comme ça Ron ne va se priver de te foutre un coup de poing! »

« J'y peux rien, Gin. Je revois sans cesse Lavande s'évanouir dans les bras de Seamus, encore et encore… » Il devait avoir imité le défaillement de la jeune fille car un gros boum retentit derrière la porte du salon suivit d'un juron de Charlie et du rire encore plus tonitruant d'Harry. Mr Weasley craignant encore d'envenimer la situation prit les choses en main, il ouvrit la porte du salon pour rencontrer la petite troupe qui commençait à se débarrasser de leur manteau dans l'entrée.

« Pourquoi ne pas passer au chaudron Baveur pour un dernier verre? Tom serait ravi d'avoir de la compagnie, il donnait une petit fête pour les habitués. » Comprenant le message, ils renfilèrent leur manteau le sourire aux lèvres ; certains tendaient la tête en direction du salon pour apercevoir les nouveaux fiancés . Tonks et Lupin s'enfuirent de ce qui allait devenait un champ de bataille pour rejoindre la joyeuse troupe, ils n'avaient pas encore compris toute la situation mais ils avaient conscience d'avoir manqué quelque chose d'assez important. Fleur confia Will à son beau-père, jugeant que l'auberge n'était pas un endroit pour lui à une heure si avancée, Harry qui s'était arrêté de rire pendant un instant montait quatre à quatre les marches le menant à sa chambre alors que Pénélope et Angie expliquaient les événements à Tonks. Le joyeux brouhaha se redirigeait vers la sortie, Harry redescendit rapidement une énorme bourse à la main.

« Ils vont avoir besoin d'alliance! » Il ignora le juron injurieux de son meilleur ami qui s'était approché de la porte du salon, heureux d'avoir fait rire le reste de la troupe; il s'empara de la main de Ginny et dans un crack bruyant la fit transplaner avec lui. Toute la famille l'imita, certains criant un joyeux noël aux derniers occupants de la maison. Mr Weasley referma la porte du salon un sourire involontaire aux lèvres, au moins sa décision avait fait plaisir au reste de la famille. Il posa la main sur l'épaule de son fils qui semblait déçu de ne pas pouvoir accompagner ses frères au bar, son sourire disparut pourtant à la vue du regard sévère d'Hermione. Il réajusta son petit fils sur sa hanche avant de s'asseoir dans le fauteuil le plus proche du feu.

« S'il vous plait dites moi que ce n'est pas uniquement à cause des journalistes ou j'explose! » Il était comique de voir Mme Weasley toujours maternelle et dominatrice se faire gronder comme un enfant.

« Mione à raison…il doit y avoir autre chose sinon Harry serait marié depuis longtemps vu le nombre de fois où il a été surpris à baiser une parfaite inconnue. » Mme Weasley ouvrit la bouche pour réprimander son fils pour son langage peu châtié mais Mr Weasley l'en empêcha.

« C'est uniquement de ma faute. C'était nécessaire non seulement pour ta réputation mais surtout pour la mienne. » Le ministre laissa Will se blottir contre lui caressant les boucles rousses de ce petit trésor, il paraissait désolé de la situation. Son regard affectueux apaisa un peu la jeune fille.

« Crois-moi, si j'avais le temps ou les moyens d'apaiser les rumeurs autrement je ne vous aurez pas imposé ça mais la situation devenait incontrôlable. Molly m'a fait comprendre que c'était la seule solution. »

« Vous appelez ça une solution! Pourquoi ne pas annoncer que j'étais enceinte pendant qu'on y était? » Hermione s'était tourné vers Mme Weasley qui s'assit à son tour. Ron toucha délicatement son bras nu d'ou la lourde fourrure avait glissé.

« Mais Mione…je pensais qu'il fallait…pour enfin tu vois….et on…. » Elle ignora le sourire malicieux de Mr Weasley et le regard réprobateur de Mme Weasey pour se tourner vers Ron. Elle l'adorait mais il ne l'aidait pas vraiment à arranger la situation.

« C'était un sarcasme Ronald! » utilisant son prénom en entier pour le faire réagir, « Ne me dit pas que toute cette histoire ne te fais rien! »

« Bien sur que si je veux savoir comment on en est arrivé là! » Elle se détourna de lui, il ne fallait pas qu'ils se disputent, pas maintenant pour une fois ils étaient alliés dans le conflit qui les opposaient à ses parents. Mr Weasley toujours aussi calme pris la parole.

« Les rumeurs ne concernaient plus ta vie privé, elle remettait en question mes décisions. Je t'ai expliqué que mon influence était encore très faible, nous avons besoin de cette alliance avec d'autres pays et mon bras droit se doit d'avoir une réputation irréprochable. C'était le moyen le plus rapide et le plus efficace de transformer une situation sordide en avantage politique. » Il savait qu'en s'exprimant logiquement, il pourrait convaincre Hermione d'au moins réfléchir à la situation.

« Je me fous de la politique! C'est ma vie privé avec laquelle tu joues papa! » Mme Weasley et Hermione s'étaient écriées en même temps face à l'impolitesse de ses propos. Arthur conservant son calme olympien releva la tête pour rencontrer les yeux de Ron.

« Fils écoute-moi. Je sais que c'est stupide et que la vie privé des gens même de la famille des ministres ne devrait en aucun cas rentrer en compte dans le jugement de leur capacité à diriger, malheureusement trop de gens confondent efficacité et morale. Nous avons mis la main sur un article horrible qui allait être publié, disons qu'il remettait en compte le comportement d'Hermione, de notre famille et par extension du bien fondé de mes décisions. Les nouvelles réformes sont mal vues par les gens haut-placés, Hermione à cause de sa naissance n'est pas considérée par tous comme étant la mieux placée pour me seconder alors un seul faux pas et tout les efforts pour changer les choses seront réduits à néant. Je ne vais pas te parler de droit des elfes ou des centaures, je te dirais juste que Rémus n'a pas le droit de travailler, de posséder quoique se soit, de se marier…. Et il n'est pas le seul, ces gens ont droit à une vrai vie. » Le silence se fit dans la pièce troublé seulement par le gazouillis tranquille de Will. Hermione était toujours dans une colère noire mais elle avait déjà pardonné aux deux personnes extraordinaires assises devant elle, les Weasley auraient pu ignorer les problèmes du monde alors qu'ils étaient maintenant riche, puissant, de sang pur mais ils consacraient leur vie à éviter les injustices.

« Alors on va devoir se marier. » Ron ne posait une question, il venait d'arriver à une conclusion. Hermione recherchait dans sa voix un quelconque signe de répulsion ou de colère mais il restait bizarrement neutre.

« Non sauf si vous le voulez. » Il y avait de la malice dans le ton de Mr Weasley comme si il était persuadé que ça finirait en mariage quoi qu'il arrive. « Je ne me permettrais jamai d'imposer quoique se soit, si je ne me suis pas trompé vous êtes ensemble alors vous n'avez rien à changer à ça. Il y aura seulement une petite nuance officielle, quelques interviews que j'aurais autorisées, quelques sorties….Le reste ne change pas à part qu'au lieu d'être petit ami, vous êtes fiancés. »

« En plus vu votre âge, personne ne s'attend à ce que vous vous mariez avant de sortir de Poudlard. D'ici là les journalistes se seront avec un peu de chance désintéressés de vous . » Mme Weasley s'était relevée prenant avec elle son petit-fils, elle ne voyait pas quoi dire d'autre. Ils avaient fait face à bien pire que de simples fiançailles.

« Vous n'avez plus à vous inquiéter des articles qui vont paraître, tu fais officiellement partie de la famille maintenant Hermione et en tant que ministre j'ai un droit de regard sur ce qui est publié. J'adorerais pouvoir faire pareil avec Harry mais je ne suis pas son tuteur légal puisqu'il est majeur et je n'ai jamais aimé me frotter à tout ça, je ne suis pas très doué alors je vais te laisser là tous les contrats. » Il fit un vague geste en direction de la table où il avait déposé toute les demandes d'exclusivité. « J'ai accepté que la gazette du sorcier publie la nouvelle de façon très officielle, rien de privé. » Il n'attendit même pas leur réponse pour sortir du salon, il craignait certainement que leur calme actuel ne sois qu'une accalmie dans la tempête.

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Les guirlandes et les boules de Noël brillaient dans la semi-obscurité de la pièce, les cadeaux attendaient patiemment sous l'immense sapin comme quelques heures auparavant, inchangé tout comme l'épaisse couche de neige au dehors et l'odeur persistante du pain d'épice, la seule différence était qu'il était fiancé. Ron passa la main dans ses cheveux signe de réflexion et de nervosité, il ne lui avait même jamais dit qu'il était amoureux d'elle et il se retrouvait ici seul avec Hermione.

« J'en reviens pas ! On est ensemble depuis deux jours et on se retrouve fiancés. » Il n'avait pu retenir l'amusement qui perçait dans sa voix, il comprenait parfaitement l'hilarité d'Harry, il aurait réagit exactement de la même manière si c'était lui qui s'était retrouvé debout au milieu de la foule à recevoir des félicitations pour des fiançailles impromptues. Il avait du faire une de ces têtes, il allait être taquiné pendant des mois pour ça, il imaginait déjà Seamus se moquer de lui à toute heure du jour ou de la nuit mais bizarrement ça ne le dérangeait pas plus que ça.

« Cette histoire est ridicule! » Ses pensées plaisantes cessèrent aussitôt, au doux murmure d'Hermione, ridicule…ce n'était pas vraiment un mot qu'il aurait utilisé inattendu peut-être, surprenant sans aucun doute mais certainement pas ridicule.

« Pourquoi ça? » Elle fut surprise du timbre de sa voix, on aurait dit un animal blessé qui sortait ses griffes pour se protéger .

« Enfin Ron…Toi et moi, fiancé? On se supporte à peine la plupart du temps, on commence juste à…enfin disons qu'il y a un mois j'aurai rit au nez à quiconque m'aurait dit que tu m'embrasserais un jour alors ça… » Il se tourna vers Hermione, toujours resplendissante dans sa robe de bal ses boucles brunes et dorés se mêlant à la fourrure abandonné sur ses épaules, il aurait du se rendre compte que tout allait trop bien. Comment une femme comme elle pourrait accepter l'idée d'être lié à lui?

« Dis la vérité! Ça n'a rien à voir avec tout ça! L'idée d'être fiancée avec moi t'insupporte! C'est ridicule un Weasley avec Melle la parfaite petite préfète en chef, si jolie, si douce avec un abrutit comme moi!» Fasciné il la vit rougir violemment, il connaissait cette posture elle l'adoptait avant chaque confrontation dans un instant elle relèverait le menton fière et arrogante avant de lui lancer une réplique cinglante mais elle ne fit rien de tout ça.

Hermione s'approcha de lui la main tendue, il y avait si longtemps qu'il n'avait plus ressentit ça, le manque de confiance en soi, l'incertitude face à l'avenir…Il avait oublié qu'il était un héros de guerre, capitaine de l'équipe de quidditch, préfet en chef, reconnu partout où il allait, il était redevenu cet adolescent maladroit, dans une hideuse robe de bal qui regardait sa meilleure amie danser au bras d'un garçon qui était tout ce qu'il n'était pas. Elle avait refermer ses doigts sur son avant-bras, il était évident qu'elle retenait sa colère pour mieux comprendre la sienne.

« Ron, pourquoi tu le prends comme ça? Tu ne peux pas vraiment me contredire, ce qui nous arrive est risible. Ça n'a rien à voir avec toi, se sont les circonstances… »

« N'essaye même pas de te justifier!J'ai compris Hermione, je ne suis pas assez bien pour toi. Je ne suis pas Viktor krum! » Elle retira sa main comme si elle s'était brûlé avant de l'abattre violemment sur la joue rouge de colère de Ron. Elle l'avait giflé, plutôt fort en plus. Surpris Ron recula d'un pas.

« Ne mêle pas Viktor à cette histoire! Ne te compare pas à Viktor, ni à aucun garçon qui aurait pu un jour m'approcher. C'est entre toi et moi. »

« Qu'est ce qui te prends? »

« J'en ai assez de t'entendre dire des conneries sur qui est bien ou non. Tu n'es pas mieux que Viktor! » Blessé, il recula encore sans pourtant se détourner des grands yeux chocolats d'Hermione. « Mais tu n'es pas moins bien non plus et c'est pareil pour tes frères ou Harry! Tu es toi, Ron et je peux comprendre que certains jours c'était dur à porter mais ne te cache plus derrière eux pour t'en sortir avec tes problèmes. Quel est le problème? Ne me dit pas que tu rêvais secrètement de m'épouser , que tu n'as pas pris ta mère pour une folle furieuse quand elle a annoncé ça devant tout le monde! »

« Bien sur que si mais je ne trouve pas cette idée si RIDICULE! » Il perdait pied, il ne contrôlait plus ses paroles. Son merveilleux plan qui consistait à faire tomber Hermione folle amoureuse de lui était tombé à l'eau, pire encore si il n'arrangeait pas les choses il risquait de ne plus jamais sentir ses douces lèvres sous les siennes. Elle ne pouvait pas penser que ce qu'ils avaient eu était ridicule, pas tout ses baisers, ses caresses, cette tendresse, il ne pouvait pas s'être trompé à ce point là. Comme possédé, il se précipita sur elle, agrippa ses bras et la plaqua contre lui. Il allait lui montrer qu'il était tout sauf ridicule, il l'embrassa violemment comme jamais il ne l'avait embrassé avec toute sa colère, son désespoir, profondément, à en perdre haleine. Il fut surpris de sentir sa langue se battre contre la sienne avec autant d'intensité, de férocité comme si elle voulait lui montrer qu'elle comprenait. Il la dévorait, assoiffé de sa douceur, de son odeur, il ne s'était même pas rendu compte qu'il l'avait soulevé pour la coller à lui. La férocité dont il faisait preuve s'évanouit peu à peu mais il refusait de lâcher ses lèvres même si le souffle commençait à lui manquer, il était redevenu doux contre ses lèvres comme pour s'excuser de sa violence. Ron la relâcha à l'instant où il l'entendit gémir, elle ne pouvait pas penser tout ce qu'elle avait dit et l'embrasser comme ça.

« Ne me dit pas que ça c'était ridicule…ne me dit pas que nous sommes ridicules…. » Hermione revint vers lui caressant du bout des doigts la joue déjà rappeuse de Ron, ses lèvres étaient rouges et tremblantes du baiser qu'ils venaient d'échanger.

« Non…je ne parlais pas de ce qu'il y a….entre nous. C'est juste que tout va trop vite, on a aucun contrôle sur les événements et ça me met hors de moi. » Soulagé, il l'accueillit dans ses bras, son cœur se serra au premier sanglot. Il releva son menton et essuya du pouce une larme qui coulait le long de sa joue, ce n'était pas des larmes de tristesse, elle était fatiguée, stressée, en colère… Ron embrassa doucement sa joue puis son cou avant de la resserrer contre lui.

« Je suis désolé, je ne suis qu'un idiot….c'est juste que quand tu as dit… »

« Je comprends… » Il l'attira vers un des confortables fauteuils la forçant à s'asseoir sur ses genoux, une de ses mains alla se perdre dans le fouillis de ses boucles brunes.

« C'est juste tellement bizarre, je veux dire ça n'arrive à personne ce genre de chose, j'ai eu peur que ça remette en compte ce qu'il y a entre nous…et tu as commencés à…enfin…je suis désolé. » Hermione s'appuya contre lui complètement laissant sa fourrure tomber sur le sol.

« C'est à moi de m'excuser, je n'aurais pas du te frapper mais ça me met hors de moi quand tu te déprécies…J'ai parfois l'impression que tu ne te rends pas compte à quel point tu es extraordinaire et ça n'a rien à voir avec tout ce qui s'est passé depuis la fin de la guerre. J'ai toujours admiré ta loyauté, ta gentillesse… »Il la fit taire d'un baiser avant de s'appuyer contre les coussins du moelleux fauteuil. Il cala la tête d'Hermione sous son menton, la berçant presque comme un petit enfant ne pouvant cependant pas s'empêcher de laisser ses mains errer au grès de ses envies.

« Tu aurais accepté de m'accompagner au pré au lard ce fameux jour? Tu ne m'a jamais donné ta réponse. » Le silence s'installa dans le salon alors qu'ils se rappelaient le jour de la bataille finale, personne ne s'attendait à être attaqué, Ron se souvenait à quel point il lui avait cru avoir besoin de courage pour oser demander à Hermione de l'accompagner, il ne se doutait pas qu'il aurait à affronter bien plus.

« J'aurais dit oui si le château ne s'était pas mis à trembler et puis après tout a été si vite… » Vite, c'était le seul mot qui pouvait qualifier la suite des événement, la bataille, la victoire, le deuil, la joie, la célébrité, les rumeurs, leur fiançailles… Ils avaient tout les trois réagis différemment à la situation, Harry en avait profité sans perdre pour autant cette mélancolie qui lui collait à la peau, Ron s'en été accommodé comme à son habitude oubliant les inconvénients pour se concentrer sur les avantages et Hermione s'était mis à détester sa vie. Elle s'était mis en tête de s'éloigner de tout ça en quittant l'Angleterre après avoir eu son diplôme pour se plonger dans de longues études malgré toutes les protestations de ses amis jusqu'à aujourd'hui.

« C'est vraiment décidé. Tu vas travailler avec mon père, tu feras un bras droit extra… » Hermione leva la tête et sourit au regard plein d'espoir de son fiancé. « C'est vrai tu ne peux pas partir, qu'est ce qu'on ferait sans toi? »

« Je ne sais pas, j'en avais envie mais…après tout c'est à cause de ça qu'on est fiancés. »

« Redit le. »

« Quoi? Je ne sais pas. »

« Non après. » Elle plaça son doigt sur la petite fossette qui se dessinait au coin de sa bouche quand Ron lui dédiait son plus beau sourire en coin, il semblait vraiment heureux d'être lié à elle.

« On est fiancés. » Elle avait à peine fini sa phrase qu'il dévorait à nouveau ses lèvres avec une nouvelle douceur dans sa caresse. Seul Ron pouvait transformer une soirée cauchemardesque en magnifique moment, ils devraient encore faire face à de nombreux obstacles mais pendant un instant Hermione se dit que peut-être la situation n'était pas aussi catastrophique qu'elle l'avait cru. Ils étudieraient calmement la pile de parchemins qui s'amoncelaient sur la table basse, ils répondraient ensemble aux journalistes… Elle entendait déjà les autres revenir, ils auraient à faire face aux taquineries de toute la famille qui se goinfreraient de toutes les friandises préparées pour la fête, ils passeraient la nuit, déjà bien avancée, à discuter, rire et peut-être même danser avant d'ouvrir au matin tous les cadeaux. C'était un Noël et une année peu ordinaires qui s'annonçaient pour Hermione quant à savoir s'ils seraient heureux ou non, seul Merlin pouvait le dire.

………………………………………...

Le hiboux au plumage chocolat attendait patiemment sur l'appuie de fenêtre du rez-de-chaussée, ses griffes serraient un journal enroulé retenu par une simple ficelle. Une heure auparavant il se trouvait encore dans son nichoir avec ses compagnons à attendre que l'on vienne leur apporter leur cargaison, il n'avait jamais volé aussi vite son instinct lui soufflant que les grosses lettres noires avait un rapport avec les habitants de cette maison.

Il n'avait jamais vu auparavant d'endroit aussi bizarre, personne ne portait de robe de sorcier ou n'utilisait de baguette magique, il sentait souvent des regards interrogateurs posés sur lui alors qu'il patientait devant la fenêtre aux rideaux fleuries de cette banlieue chic d'Oxford. Pourtant les occupants de la maison avaient toujours un bol d'eau fraîche et quelques graines pour lui, en fait ils étaient toujours fascinés par sa ponctualité alors que la plupart des sorciers se contentait de prendre rapidement leur journal et de glisser une petite pièce dans la bourse qui pendait à sa patte.

Il s'ébroua rejetant les quelques flocons qui s'étaient déposé sur son plumage, une lumière s'alluma dans la maison ajoutant son éclat aux guirlandes qui décoraient la rue passante. L'homme ouvrit rapidement la fenêtre pour le laisser entrer, comme à son habitude l'hiboux atterrit sur la table de la salle à manger. Il accueillit avec joie le doux frottement du bout des doigts de la femme déjà assise à table devant un bol de chocolat, il lâcha le journal avant de plonger la tête dans son petit bol d'eau.

Les Granger, c'était le nom de ses premiers clients, n'avaient apparemment pas d'enfant, il ne s'était jamais fait arracher les plumes comme chez les Smith pourtant il faisait toujours attention au gros chat roux qui traînait parfois dans la salon.

« Tu as envoyé son cadeau à Hermione. »

« Oui, j'espère qu'elle va apprécier cette édition reliée…c'est si calme sans elle ici. » Le hiboux serait bien resté un peu plus longtemps dans la chaleur de la maison mais son prochain client l'attendait sûrement, il tendit la patte vers Mr Granger qui prit distraitement le journal qu'il posa près de sa tasse de café. Il se leva pour aller chercher le petit porte-monnaie qui contenait ses gallions, le hiboux savait qu'il avait un gros porte feuille mais il ne connaissait pas du tout les petits papiers qui en sortaient.

Mme Granger prit le journal et poussa un grand cri, le hiboux sursauta en la voyant se relever et s'adresser à lui comme si il était capable de lui répondre.

« Est ce que c'est vrai? C'est pas possible, elle nous en aurait au moins parlé! » Mr Granger arriva en courant, une grosse pièce en or dans la main, le hiboux eut du mal à comprendre leur parole mais il fut fier de constater que son instinct ne l'avait pas tromper, les nouvelles semblaient les concerner.

« Il y a forcément une explication! Hermione ne peut pas vraiment se marier! »

« On s'en va! » S'il avait su rire, le hiboux serait certainement en train de s'étouffer; les humains étaient des créatures étranges. Pourquoi tant d'agitation pour un simple journal?

« Quoi? »

« On va rendre visite aux Weasley! » Impatient de s'en aller, le hiboux se mit à picorer la tête de Mr Granger qui lui tendit sa pièce sans son sourire habituel. Il s'envola en direction de la fenêtre toujours entrouverte, fier d'avoir accompli sa mission, inconscient d'avoir annoncé à deux parents le mariage de leur fille unique.

Et voilà j'espère que ça vous a plus . la semaine prochaine je ne sais pas du tout ce qui sera publié vu que pour l'instant rien est écrit . passez tous une excellente semaine pleine de bonne chose bisou .

Billy et Menssa