Ce chapitre et le suivant sont composés de scènes piochées aux cours de leurs années ensemble. Ces scènes ne sont pas nécessairement publiées dans un ordre chronologique. Elles s'étalent sur une période de 3 ou 4 ans, entre leur mariage et le gala de la fondation.


jalousie

Elle est confiante en elle-même, confiante dans leur relation. Elle l'adore et elle sait qu'il l'adore.

Elle ne se sent pas menacée par Lizzy, cela ne la dérange pas qu'elle travaille si près de lui.
Elle sait, depuis l'époque où elle était infiltrée, qu'il était l'un de ses clients. Elle devine qu'il avait renouvelé leur transaction après son départ.
Elle est plutôt reconnaissante pour le réconfort que Lizzy lui a toujours apporté.

Il lui avait dit qu'il avait eu une liaison avec May. Il avait été direct en lui en parlant. Elle ne s'en souciait pas non plus. Elle savait qu'il avait rompu avec elle juste après qu'ils se soient revu. Elle ne peut pas lui reprocher d'avoir essayé de passer à autre chose. Elle avait eu sa propre tentative ratée lorsqu'elle était à New-York.

Elle pense avec émotion au premier amour de Tommy. Elle sait que la mort de Greta lui a causé une grande douleur. Elle n'avait pas de sentiments aussi profonds pour son premier amour, mais elle garde toujours de doux souvenirs de cette relation.

Sincèrement, elle ne se considère pas comme une épouse follement jalouse... Mais elle ne peut s'empêcher de se montrer possessive lorsque les femmes abordent Tommy avec une attitude séductrice. Elle sait qu'il n'est pas insensible à leur charme, même si elle est convaincue qu'il n'agira pas en conséquence.

A l'instant, elle sent bien son instinct se déclencher et ses poils se dresser alors qu'elle croise le chemin de la femme qui sort du bureau de Tommy...
Ce n'est pas la première fois qu'elle la rencontre. Elle se souvient d'une soirée à l'Opéra, de la façon dont elle parlait à Tommy, sans cacher son désir. Elle avait alors été irritée par cette même attitude de défi que la femme avait adoptée alors que Grace la fusillait du regard.

Lorsqu'elle entre dans le bureau, sans même frapper, elle est prête à se battre. Tommy se fige, debout à côté de son bureau.
"Qui était-elle?"
"Personne" Il n'est pas de bonne humeur.
« Est-ce que sa visite avait un but ?
"Rien qui puisse t'intéresser."
"Je pourrais décider par moi-même si tu m'en parlais."
"Grace, arrête l'interrogatoire. Je n'ai pas le temps pour ça. Je n'ai pas non plus le temps pour une maîtresse. Il n'y a rien, alors oublie cette personne et dis-moi pourquoi tu es là."
"Je suis venue inviter mon mari, qui n'est pas rentré depuis 3 jours, à dîner."
« Je suis désolé Grace. Je n'ai vraiment pas le temps.
"Eh bien, je suppose que je vais aller rendre visite à Esme alors." répond-elle, un douloureux sentiment de rejet affectant sa voix.
Elle lui tourne le dos. Il va s'asseoir à son bureau et répète, plus doucement "Grace, je ne peux vraiment pas."
"Je comprends."

Elle a la main sur la poignée de la porte, quand elle sent le bébé bouger et donner des coups de pied. C'est ce qu'il fait depuis quelques jours. Elle songe à quitter le bureau sans prévenir Tommy de ce nouveau développement de sa grossesse. Mais, elle pense qu'il ne serait pas juste d'utiliser leur bébé comme moyen de le punir et d'exprimer sa frustration.
Alors à la place, elle se tourne vers lui avec un doux sourire, "eh bien, peut-être que tu as quand même quelques minutes pour sentir ça."
Elle s'approche de lui, "Notre bébé bouge et donne des coups de pied." Elle lui prend la main et la pose sur son ventre.
Il la regarde avec émerveillement.


paternité

Elle ne l'a jamais vu comme ça. Jamais pensé qu'elle le verrait comme ça. Mais il était là, dans toute sa splendeur, tenant leur fils, le sourire le plus magnifique éclairant tout son visage. Un homme léger, un homme qui rit, le plus bel homme qu'elle ait jamais rencontré. Avec le sourire le plus précieux…


maternité

Dès qu'elle l'a tenu dans ses bras, Charlie a tout changé pour elle. Elle n'a jamais ressenti un tel bonheur. Son cœur n'a jamais été aussi plein. Elle n'avait jamais beaucoup pensé à la maternité auparavant. Elle n'avait pas eu de frères et sœurs plus jeunes en grandissant. Sa mère a fait au moins une fausse couche, à sa connaissance, après l'avoir mise au monde. Elle mourut plus tard en donnant naissance à un enfant mort-né. Grace avait 6 ans. Ensuite, il n'y avait plus qu'elle, son frère aîné et leur père. Se marier, avoir des enfants, s'occuper de son foyer, c'est ce qu'on attendait d'elle. Cet avenir n'avait jamais provoqué beaucoup d'enthousiasme en elle. Elle n'en avait jamais rêvé. Lorsqu'elle avait choisi de devenir agent de la Couronne, elle avait mis toutes ces attentes derrière elle. Aujourd'hui, elle a un mari, un manoir et un enfant. Tout ce que sa famille avait espéré pour elle. Même si Tommy n'était évidemment pas ce qu'ils avaient imaginé comme mari pour elle, quand elle a annoncé à sa famille la naissance de Charlie, ils s'étaient déclarés heureux pour elle.

Elle a l'aide d'une nounou et les conseils d'Esme et Ada. Mais sa mère lui manque davantage depuis la naissance. Elle essaie de se rappeler comment elle était. Ce qu'elle ressentait quand elle la tenait, quand elle chantait pour elle, lui brossait ou lui caressait les cheveux. Tous ses souvenirs étaient enfouis au plus profond d'elle-même. Mais ils refaisaient surface quand elle s'occupait de Charlie. Sa mère était si douce et gentille. Si affectueuse, quand son père avait été aimant mais très sévère et raide. Elle fera de son mieux avec Charles. Elle veillera à ce qu'il se sente en sécurité et se sente libre d'être ce qu'il veut être. Mais, surtout, il se sentira aimé comme elle s'était sentie tant aimée en grandissant.


tatouage

Ils sont au lit et d'humeur joueuse. Elle place ses bras au-dessus de sa tête, essayant de le contraindre. Elle repère un nouveau motif rougeâtre sur son biceps intérieur gauche.
"Qu'est-ce que c'est ?"
"Un tatouage."
Elle trace les lettres "T" et "G" puis le "C" entrelacé en dessous. "C'est beau." Elle pose de délicats baisers sur le tatouage encore frais. Ses lèvres s'y attardent, puis suivent la veine le long de son biceps. Son humeur a changé, elle est tellement émue par son geste, elle a envie de prendre son temps, de lui témoigner son adoration. Elle embrasse sa paume, le dos de sa main, le bout de ses doigts, puis traîne des baisers jusqu'à son épaule et sa clavicule.

"Grace…" chuchote-t-il, se prélassant dans son amour.

(le tatouage : post/616796416016351232/can-you-post-a-screenshot-of-tommys-tattoo-of)


Pas une berceuse

Il est tard et Charlie ne veut pas dormir. Son petit garçon crie, ses dents le gênent. Pendant la journée, les astuces habituelles ont fonctionné mais ce soir, elle ne trouve pas le moyen de le calmer. Alors elle l'amène dans sa chambre, laissant ses chaussures à l'entrée, et commence à chanter sa chanson préférée, le tenant dans ses bras,

( watch?v=8GbdB7PlGtc)

"Near Banbridge town, in the County Down
One morning last July
Down a boreen green came a sweet colleen
And she smiled as she passed me by
She looked so sweet from her two bare feet
To the sheen of her nut brown hair
Such a winsome elf, I'm ashamed of myself
For the see of her standing there

From Bantry Bay of the Derry's Quay
From Galway to Dublin town
No maid I've seen like the fair colleen
That I met in the County Down
(...)"

Elle danse de plus en plus vite au rythme croissant qu'elle donne à la chanson et Charlie rit en ayant depuis longtemps oublié son chagrin.
"...No pipe I'll smoke, no horse I'll yoke
Till my plough turns rust colored brown.
Till a smiling bride, by my own fireside
Sits the star of the County Down."

A bout de souffle et rigolant avec son fils, elle s'assoit sur son lit, voyant pour la première fois Tommy debout à l'entrée de la chambre, un immense sourire aux lèvres.
« Ne t'arrête pas à cause de moi, vous semblez bien vous amuser tous les deux."
"Oui ! N'est-ce pas Charlie ?"
Charlie tape dans ses mains en scandant "mama, mama" pour que sa mère répète le spectacle.
« Nous ne pouvons pas danser toute la nuit Charlie, tu devrais dormir maintenant." à Tommy, elle ajoute, "ses dents le dérangeaient. Il a été grincheux toute la journée."
« C'est vrai Charlie, tu avais mal aux dents ? Mais maintenant tout va bien, non ? » dit-il à son fils de sa voix la plus douce. "Je vais le mettre au lit."
"Merci, je pense que je vais prendre un bain."
"Alors ça, c'est un défi, s'il s'endort assez rapidement, je pourrais peut-être te rejoindre."
"Tu pourrais…"


Evidemment Grace n'a pas la voix de Van Morrison, mais ça vous donne une idée de la chanson qu'elle chante à Charlie :) /8GbdB7PlGtc?t=22