point de vue: Blaise:

9ème chapitre:

S'il s'était cru malheureux jusqu'à maintenant, c'est parce qu'il ne connaissait pas Hermione. Cette fille aurait pu en apprendre à Voldy en terme de tortures. Pas de tortures physiques, franches, le genre de truc, une fois que c'est terminé, ça fait plus mal, vous voyez? Non, la spécialité de l'infâme Griffondor était la torture mentale... On ne sait plus quand ça a commencé et on ne sait jamais si ça finira un jour. Elle vous met dans un tel état qu'au bout de juste quelques jours, vous ne vous reconnaissez plus. Cette fille est abominable...

Ils l'ont tous emmerdé depuis le début de l'année à traîner avec lui et maintenant qu'il semblerait que le petit prince des Griffondor s'intéresse à lui, il le séquestrait. Ok, sur le coup, son approche l'avait complètement déstabilisé et ce qui l'avait le plus touché, dans son amour propre, dans sa fierté de Serpentard, c'était qu'il avait aimé ces instants de soumission. Etre à la merci totale du Survivant l'avait chauffé à blanc... Et ça il avait encore beaucoup de mal à l'admettre. Il avait aussi beaucoup de mal à admettre son manque totale de volonté dès qu'il entrait dans son chant de vision...

Depuis une semaine, voir Hermione tourner en rond l'hypnotisait. Son esprit s'envolait dans un monde où le réel n'était pas admis. Cette phrase qu'avait prononcé Harry et qu'il n'avait pas compris sur le moment, ne cessait de tourner dans son esprit. Il revivait ce moment des centaines de fois par jours. Une odeur de myrrhe flottait constamment dans l'air qu'il inspirait et à chaque fois que les sifflements laissaient place à des paroles plus claires, Hermione ou Draco l'interrompait.

Il s'en serait pendu si on lui avait laissé le temps de le faire.

Et depuis le petit déjeuner, ça recommençait... Il en avait marre des parties d'échecs ou d'avancer dans le programme. Ils avaient même pris le déjeuner dans la chambre de la Préfète-en-chef. Et le pire de tout, c'était le sujet de conversation qui occupait à ce moment là Hermione et Ginny: leurs tenues de bal, qui avait lieu, au grand soulagement du brun, le soir même. Quoique Hermione puisse encore trouver comme excuse, il devrait s'y rendre comme tous les élèves encore présent ici, ce qui comptait Potter parmi eux. D'ailleurs, lui-même ne savait toujours pas ce qu'il mettrait pour la soirée. Il n'avait pu aller à Pré-au-Lard et se trouvait pris de court.

Il était en train d'en débattre avec Mister-Je-Suis-Toujours-Super-Bien-Sapé quand un éclat doré attira son attention au dehors. Il se leva et s'approcha de la fenêtre.

Quand son regard croisa l'éclat vert d'une émeraude, il perdit pied.

Il revit avec une intensité insoutenable ces quelques secondes. Il sentait de nouveau ce corps contre lui, le dominant. Cette langue venimeuse susurrant ces mots envoûtant à l'odeur de myrrhe. Les fines mèches brunes lui caressant le visage, ce souffle dans son cou.

Ses pupilles s'élargirent sous l'effet du désir qui prit de nouveau possession de son corps. Par Merlin, il voulait sentir ce regard sur sa peau nu, réchauffant chaque centimètre de sa chair. Il ne savait pourquoi mais il voulait entendre de nouveau ces mots, il ne comprenait pas pourquoi mais il savait ce qu'il devrait répondre, il savait qu'à ce moment là, il saurait quoi répondre. Une force inconnue le poussait vers lui, irrésistiblement. Le pousser à vouloir le découvrir, connaître chaque courbe de ce corps, chaque délié de sa pensée, chaque recoin de son âme, chaque battement de son coeur... Comme si son monde ne se réduisait d'un seul coup qu'à ce type. Il le voulait à en pleurer... Il voulait se sentir envelopper par la chaleur de ce corps, il voulait être le centre de son monde...

Il l'aimait depuis bien longtemps, mais comment avait-il pu prendre temps d'importance pour sa propre survie en si peu de temps? Hermione avait-elle raison en évoquant cette légende?

Il ne savait pas, il ne voulait pas savoir, il ne voulait que lui. C'était physique, instinctif, animal...

Mais une ombre vint se glisser dans ce songe.

Il cligna plusieurs fois des yeux avant de se rendre compte qu'Hermione l'avait poussé vers le centre de la pièce. Il releva son regard vers la fenêtre mais ne vit que le regard légèrement affolé de Ron. Il sentit Draco sourire dans son dos, la situation l'amusait. C'était à hurler de frustration...