11ème chapitre:

Le repas du réveillon était sur le point de commencer et quand Harry, vêtu d'un costume blanc et d'une chemise rappelant les couleurs de sa maison, descendit dans la Grande Salle, il fut surpris du monde qui s'y trouvait. Il paraissait évident que leur nouveau directeur avait invité tous les anciens combattants en ce premier Noël sans la menace de Voldemort. Il repéra facilement la famille de Draco qui le virent aussi. Lucius s'avançait vers lui de son pas aristocratique. Il n'avait rien perdu de sa superbe malgré ses quelques mois dans l'au-delà.

" Mr Potter, je suis ravi de vous revoir et j'en profite pour vous présenter mes excuses ainsi que celle de ma famille.

Harry fut assez surpris d'une telle entrée en matière et ne fut pas le seul. La Grande Salle s'était tu dès que les personnes présentes avaient vu l'ancien mangemort se présenter devant le Sauveur. Ils attendirent tous avec angoisse la réponse du jeune homme. Avant qu'il n'est pu répondre quoique ce soit, Narcissia s'approchait aussi dignement, sa robe laissant apparaître ses nouvelles rondeurs promesses d'un heureux événement. Draco suivait sa mère, le sourire aux lèvres et Hermione à son bras.

La belle femme blonde prit la parole à la suite de son époux:

- Je pense parler au nom de tous en vous disant merci. Certains d'entre nous ont commis de graves erreurs dans notre passé, plusieurs spectateurs hochèrent la tête, mais votre courage et votre miséricorde ( entendez ici, pendant les procès!) nous ont permis de prendre un nouveau départ et je souhaiterai vous demander une faveur.

Le pauvre Harry ne savait plus où se mettre. Déjà que cette soirée devait être, par le jeu d'un destin sur lequel il n'avait aucune emprise, la plus importante de sa vie... Il fallait qu'en plus, ils choisissent celle-ci pour lui dire merci. Devant son embarras grandissant, il ne put s'empêcher de couper la belle aristocrate:

- Je vous remercie pour ce que vous avez dit, Madame, mais sans tous les autres sorciers qui se sont battus corps et âme à mes côtés, je n'aurai jamais put le tuer. Votre fils mériterait autant que moi de tels éloges ou même le Professeur Snape et bien d'autres encore.

- Je sais tout cela, jeune homme, lui répondit-elle avec douceur mais c'est votre vie qui fut sacrifiée à cette cause, c'est vous qui fûtes l'étendard de l'Ordre, celui qui les mena avec force et courage à la victoire...

L'émotion menaçait de l'emporter et le jeune griffondor chercha un soutien dans l'assistance. Et si au départ, il cherchait sa famille des yeux, ce furent les opales flamboyantes de Blaise qui lui apportèrent l'aide dont il avait besoin. Il s'apprêta à répondre quand Lucius reprit la parole:

- Ce que veut dire mon épouse, c'est que vous nous feriez un très grand honneur en devenant le parrain de notre futur enfant.

Un silence pesant se fit, attendant nerveusement sa réponse. Il savait qu'en disant oui, il effaçait à jamais le spectre de Voldemort.

James et Lily n'avaient pas bougé. Ils regardaient leur fils, le coeur ampli d'une fierté non feinte. Mais le silence fut troublé par le son de bottes claquant sur le pierre froide de la Grande Salle.

Comme chaque assistant, Harry chercha l'origine de ce bruit incongru et vit, pour son plus grand soulagement, Blaise s'approcher de lui. Le jeune homme vint se poster à sa droite sans mot dire, lui assurant son soutien par un sourire à peine ébauché.

Et se fut dans un hourra bruyant qu'il répondit:

- C'est à moi que vous faîtes honneur en me proposant une telle place dans votre famille et je l'accepte du fond du coeur."

Et pour détendre l'atmosphère, il demanda en riant s'il serait le parrain d'une adorable petite fille ou aurait-il à supporter de nouveau un petit Draco, en faisant un clin d'oeil à son ami. Pour son plus grand bonheur, il pourrait jouer les parrains gâteux avec une charmante petite Alicia Morgane Malfoy.

Toute à sa discussion avec les futurs parents, il ne vit pas Blaise s'éloigner. Quand il s'en aperçut, il se dit qu'il était temps de discuter sérieusement avec ses parents et laissa la joyeuse famille entre elle.

Mr et Mme Potter discutaient joyeusement avec Sirius, Sévérus, Rémus et la fiancée de celui-ci, Tonks. Le lycantrope avait finalement accepté de laisser la jeune femme entrer dans sa vie. Pour leur plus grand bonheur...

Harry s'avança rapidement vers ses parents. Il était si heureux qu'ils lui furent enfin rendus. Il s'était senti si seul pendant des années... Mais il constatait amèrement qu'il avait beaucoup de mal à s'y faire et qu'il allait plus facilement parler de ses problèmes avec Sirius ou même Sévérus.

Mais présentement, c'était à ses parents qu'il devait parler même si le sourire en coin de son parrain lui laissait comprendre qu'il était au courant. Après s'être excuser au près des amis de ses parents, ils les kidnappa et les emmena loin de l'atmosphère bruyante de la Grande Salle.

" Harry vas-tu enfin nous expliquer pourquoi tu nous as emmené à l'écart? demanda son père, un peu agacé par le mutisme de son fils.

- Si je vous ai pris à l'écart, c'est que j'ai quelque chose d'assez important à vous dire et qui ne concerne en rien le reste des gens présents ce soir, lui répondit le jeune homme qui passa une main nerveuse dans ses cheveux bruns en bataille.

Sa mère, sentant arriver la nouvelle de l'année, lui fit un doux sourire:

- Ne prends pas garde à ton père, il est toujours grognon quand on l'éloigne de ses amis.

- Lily chérie, qu'est ce que tu vas t'imaginer, je suis...

Harry sentant que la discution risquait de dériver sur un tout autre sujet, coupa sans ménagement son père.

- Désolé mais j'ai à vous parler.

- Excuse nous, répondirent ensemble James et Lily.

Son père qui sembla se rendre compte de la solennité de la situation, conjura un petit salon confortable au centre de la salle de classe ainsi qu'un petit plateau d'alcool sur la table basse. Il prit place sur le sofa invitant sa femme à venir le rejoindre et offrit le fauteuil à son fils.

Il servit un verre de Martini blanc à sa tendre épouse et 2 verres de Whisky Pur Feu pour son fils et lui.

- Nous t'écoutons mon enfant, lui dit-il une fois cela fait.

- Comme tu dois le savoir Père, Mère est la fille de Voldemort.

James grimaça et acquiesça.

- Il se trouve, reprit Harry, qu'il a laissé sous entendre à sa mort que ce sang n'était pas tout à fait humain.

Lily le regarda avec des yeux ronds et se tourna vers son mari. Celui-ci semblait être à dix lieues de ce que son fils pouvait bien raconter mais elle savait que rien, à ce moment là, n'aurait pu le détourner de cette étrange conversation.

- J'ai fait des recherches et je suis tombé sur un livre qui émettait une hypothèse troublante sur les origines floues de Salazar Slytherin. Il serait le fils d'une sorcière et d'un Serpent Animorphe. Je sais, inutile de le dire, que c'est invraisemblable mais j'ai une bonne raison de penser que c'est vrai.

- Mais, mon chéri, intervint sa mère, si c'était vrai, je parlerai aussi Fourchelangue et...

- Non Mère, l'occasion pour vous de prendre possession de votre héritage ne s'est jamais présenté contrairement à moi.

Lily prit quelques instants pour réfléchir aux paroles de son fils. Et l'intelligence reconnue de sa mère refit surface avec éclat.

- Si je prends en compte ce que tu viens de dire, le fait que tu viens d'avoir 17 ans et si mes souvenirs sur ses animaux sont bons, tu viens nous annoncer que tu as trouvé ton compagnon, je me trompe?

- Non, c'est exactement ça, Mère, lui répondit Harry, éberlué par la déduction de sa mère. Comment vous...

- Je n'ai pas pris possession de mon héritage comme tu le dis mais notre professeur de DCFM avait mentionné cet animal dans un de ses cours et j'avais eu envie de me renseigner. Je ne me serais pas douté à l'époque que c'étaient mes gènes qui parlaient.

- Que savez vous exactement sur eux?

- Eh bien, je n'ai malheureusement pas trouvé grand chose à part peut-être sur leur mode d'accouplement très codé et précis pour une race si ancienne... Il n'y avait que très peu de détails si ce n'est qu'ils ne s'accouplent... Il y a quelqu'un d'autre qui possède ce sang au collège? ... Mais bien sûr, c'était tellement logique!

Les deux mâles Potter fixèrent leur regard sur la douce rouquine. Harry se dit que décidément sa mère était trop intelligente pour son propre bien.

- Vous sembliez vous entendre si bien tous les deux. J'étais sûr qu'un jour vous...

- Vous parlez de qui Mère? demanda Harry avant que sa mère ne s'emporte sur une éventuelle bru qui n'existerait jamais.

- Enfin Harry, je parle du jeune Zabini! C'est bien de lui dont tu hésites à nous parler.

James s'étrangla avec son whisky. Sa femme se tourna vers lui:

- Je ne vois ce que tu aurais à redire là dessus James Potter. Ton meilleur ami est gay, je ne vois pas le problème que ton fils le soit.

Harry n'avait pas pris le probleme dans ce sens là. Ca ne lui avait jamais effleuré l'esprit que le fait que son compagnon fut justement un compagnon et non une compagne puisse poser un problème à ses parents ou tout du moins à son père.

Les joues de son père virèrent au rouge sous la colère non dissimulée de sa mère. Harry sourit. Il revoyait Mione et Draco à travers le tableau que lui présentait ses parents.

- J'aurai juste aimé avoir des petits-Potter partout dans la maison pour combler mes vieux jours de papy gateux, lui répondit son mari, le regard espiègle.

Cette réalité frappa soudain Harry. Son compagnon était un homme et lui aussi. Ils ne pourraient jamais avoir d'enfant. Cette constatation lui fit plus mal qu'il ne l'aurait voulu. Mais sa mère balaya cette nouvelle inquiétude d'un revers de main.

- L'art de la potion est un grand Art. Il en existe une qui permet à un homme de tomber enceint. Elle est délicate et très difficile à réaliser mais je pense qu'avec l'aide de Sévérus, je pourrais y parvenir...

- Stop, cria presque le jeune homme en se levant. Je ne voulais pas vous parler de ça.

- Excuse moi, mon chéri, je me suis encore emportée. Si ce n'est pas une question d'homosexualité qui te trouble tant, qu'est-ce donc? Tu sembles tellement indécis et angoissé...

- C'est l'Union qui me trouble...

- Oh, si c'est ça, je vais peut-être vous laisser ton père et toi en disc...

- Non, ça n'a rien avoir avec le côté ... pratique.

Ses parents perdirent un peu pied. Harry semblait être prêt à leur annoncer qu'il allait se marier ce soir...

Harry repassa nerveuseument sa main dans ses cheveux:

- Mère, vous disiez tout à l'heure que leur mode d'accouplement était codé et précis.

- Hum...

- Eh bien, il se trouve que ... pour pouvoir approcher mon compagnon, je dois l'épouser avant.

Ca y était, la bombe était lâché. James recracha la gorgée de whisky qu'il venait d'avaler et sa mère ressemblait à un poisson qu'on venait de brusquement sortir de l'eau.

- Pardon? redemanda son père, pas certain de ce qu'il avait entendu.

- Pas un mariage dans le sens humain du terme, reprit Harry en utilisant les mots de Sévérus, c'est ainsi que fonctionne cette race...

Harry ne savait pas comment expliquer ça à ses parents, c'était à la fois si simple et si compliqué. Si ça continuait comme ça, il en avait pour la nuit... Il opta pour l'approche professionnel du sujet.

- Nous serons magiquement liés. Un lien profond et puissant qui unira notre âme devant la Nature.

Il se tut. Il ne savait pas quoi leur dire de plus. Le silence se fit, le temps pour ses parents d'appréhender ce qu'il venait de dire.

Son père se leva le premier et vint serrer son fils dans ses bras:

- Ton coeur a choisi, mon fils! Tu as notre bénédiction. Ce jeune homme sera le bienvenue dans notre famille. J'attends tout de même que tu me le présente un de ces jours.

Harry sourit.

Sa mère se leva à son tour:

- Blaise est un jeune homme charmant, je serais très heureuse de l'avoir pour gendre.

L'émotion submergea le jeune griffondor. Ses parents étaient un don du ciel. Une larme de bonheur roula sur sa joue. Ils lui firent un sourire chaleureux et sortirent.