Dans la famille Paumée, je demande…

Résumé du chapitre précédent (je le mettrais toujours) :

James est un fan de Quidditch, et sa grande ambition est de devenir auror. Ses parents ne sont pas de cet avis : ils préfèrent booster la carrière de leur fils pour qu'il entre au Ministère et fasse un métier sûr et stable. Ils lui interdissent de continuer le Quidditch. Les parents partent toute la nuit dans une réception du Ministère, le laissant en tête à tête avec Sirius. Le Sirius en question n'est pas là : il fait la cour à une jolie moldue, Carolyn, quelque part dans le village.

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Chapitre 1 – Les potions expliquées par Sirius Black

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"Entre une mauvaise cuisinière et une empoisonneuse il n'y a qu'une différence d'intention." (Pierre Desproges)

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- Et ça, c'est quoi ? demanda Sirius Black.

- La bougie.

- Ca sert à quoi ?

- Regarde : l'essence arrive par là, fit Jack en montrant du doigt le chemin de l'essence dans le moteur de la moto. La bougie, c'est ce qui permet de créer l'étincelle qui va tout faire péter.

- Ah, je savais que les motos et moi on était fait pour s'entendre.

- Pourquoi ?

- Créer des étincelles, c'est mon truc.

Sirius se pencha un peu plus près pour regarder d'un peu plus près cette antique moto.

- Et ça pèse combien cet engin ?

- Ola ! Elle doit bien aller dans les 170 kilos, ma cocotte.

- …

Et bin, il en faudrait de l'énergie pour la faire décoller !

- Elle est belle, hein ? fit crânement Jack.

- J'espère qu'on parle de moi ?

C'était Carolyn, la petite sœur de Jack, qui arrivait. Elle boudait, et avec son visage intelligent, ses cheveux blonds et ses tâches de rousseurs elle était adorable.

- Non, de cette petite merveille ! rétorqua Jack, en tapotant ladite moto.

- Pff ! Ta petite merveille c'est qu'un danger pour l'environnement. T'as vu toute la fumée qu'elle fait ? S'ils grillent pas que tu la trafiques ta moto…

- Hey, miss Ecolo ! T'es plutôt contente quand le danger pour l'environnement t'emmène à Londres.

- Oui, mais quand même… Si elles pouvaient être moins polluantes.

Carolyn fronçait du nez, et c'était trop craquant du point de vue de Sirius. Il intervient en sa faveur :

- Il faudrait trouver une autre énergie.

- Bravo Einstein ! Et l'énergie, tu la fais apparaître comme ça ?

- Oh, tu sais, je t'ai déjà dit que j'étais doué pour créer les étincelles, lança Sirius en regardant Carolyn dans les yeux.

Carolyn rougit sous ses tâches de rousseurs et lui lança un regard hautain.

- Tatata, gronda Jack. Je t'ai déjà dit que l'étincelle, elle était là.

Il montrait la bougie.

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- Tu sais, je suis jalouse, décréta Carolyn.

Jack était partit justement à Londres avec sa moto rejoindre des potes. Ils étaient donc tous les deux dans le garage, sur un vieux canapé déglingué, mais vachement confortable. Sirius l'invita d'un regard amusé à développer.

- Depuis que tu sais que Jack a une moto, il y en que pour lui.

- Faux, c'est avec toi que je passe mes soirées.

Sirius avait passé un bras derrière l'épaule de Carolyn, et jouait avec ses cheveux blonds.

- Mmoui, c'est vrai. Mais n'empêche que tu m'as jamais invité chez toi, c'est tout le temps chez moi qu'on vient. Ca c'est typique des mecs qui cachent quelque chose !

- C'est pas chez moi, c'est chez les Potter, tu sais.

- On dit ça, on dit ça, mais je suis sûre qu'en réalité, il y a des dizaines filles qui t'y attendent en gloussants comme des dindes affolées.

- Oula ! Plus que ça ! Des centaines…

- Et tant fait quoi de ces filles ?

- Je les mange une à une, puis je les cache.

- Comme Barbe Bleu ?

- Barbe qui ? demanda Sirius.

- Tu connais pas Barbe bleu ?

- Non.

- Attends, je vais chercher des bières et une couverture pour te raconter ça bien.

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- Bah, il les mangeait pas…

- Non, il les mangeait pas. Mais ça m'y a fait pensé.

- Vous racontez de drôle d'histoire vous, les moldus.

- Les molles du quoi ? s'indigna Carolyn.

- Non, 'comme Molière' j'ai dit.

- Ah ouais, Molière.

Merci l'étude des moldus. Sirius se rapprocha de Carolyn.

- Tu sais, toi je vais pas te manger. Je vais juste te croquer.

Et il croqua les tâches de rousseurs de Carolyn. Un chat les interrompit, en sautant sur le canapé. Très mignon, tout blanc. Sirius l'embrassa et se leva.

- Tu y vas déjà ?

- Tu sais bien que je suis indispensable. J'ai un ami et des centaines de dindes qui m'attendent.

- Je te déteste.

La chatte frotta les jambes de Sirius en ronronnant.

- Décidément personne ne veut se passer de moi, commenta Sirius en caressant le chat de Carolyn. Désolé, mais je vais transplaner vers des pays lointains là. Je dois tromper ta maîtresse, qui est ravissante d'ailleurs. Comment il s'appelle ?

- Elle s'appelle Câline.

- Pas très original…

- Vas-t-en !

Sirius prit Carolyn dans les bras, et elle se débattit un peu pour la forme. Sirius, tout souriant :

- Je t'aime.

- Moi non plus.

- T'es là demain ?

- Pas pour toi.

- Allez, Caro… Je pars dans une semaine moi.

- Moi je pars demain pour mon école privée.

- Toi aussi t'es en internat ?

- Oui.

Soupire déçu.

- Tu reviens quand ?

- Peut-être pour les vacances de Noël. Et toi ?

- Idem.

- Bon, on ne va pas se dire au revoir comme ça tout de même ? fit remarquer Sirius.

- …

- Ah, t'es vraiment butée toi. Tu veux même pas dire : "je t'aime, tu vas me manquer ?"

- …

- bisou alors ?

- Un bisou, ok.

Baiser. Fin des amourettes des vacances.

Sirius prit alors la direction de chez James. Il avait prétexté ses absences par des rendez-vous amoureux avec Carolyn. Enfin, prétexter… C'était vrai, en plus il l'avait bien aimée Carolyn. Elle allait lui manquer. Belle, intelligente, vive, sale caractère… Il n'en voyait pas des tas des comme elles.

Ce qu'il ne lui avait pas dit, c'était qu'il allait voir le grand frère aussi, ou plus exactement la moto du grand frère. Depuis qu'il l'avait vu rouler à toute vitesse avec un énorme bruit de pétard, il avait les étoiles plein les yeux. C'est sûr que c'était beaucoup plus tripant que les vieilles photos figées qu'on leur avait montré en Etude des Moldus. Qui aurait cru que le fils aîné de la famille Black, cette famille qui gueulait à toutes les cheminées sa grandeur et son mépris des moldus, s'intéresserait un jour à la mécanique ?

En tout cas, sûr qu'il n'en parlerait pas à James. James n'aurait jamais aimé les motos lui, non ? Déjà que c'était pas un fan des moldus… Et Sirius ne voulait pas se permettre de décevoir James. James, c'était sa seule famille… Son grand frère avec qui il avait tout appris, l'adolescence, les blagues, comment se donner l'air face aux filles. Le model quoi.

Tient, un magasin encore ouvert. Avec pleins d'objets moldus bien sûr. Sirius était bien curieux, et il entra dans le magasin en question plein de bibelots très kitch en tous genre.

Il fut mort de rire devant un kit de prestidigitation, observa intrigué une lampe de torche et s'arrêta perplexe devant de simples miroirs, encadrés en bois. Ca faisait bizarre de ne pas voir le reflet bouger tout de même, de le voir copier la même expression d'ahuris.

- C'est vraiment nul de voir un reflet qui ne tourne pas sur lui même et qui ne te donne pas de conseils de beauté… Si au moins c'était le reflet de quelqu'un d'autre je dis pas, mais… mais…

Mais c'était pas bête du tout ça ! Deux miroirs pour communiquer. La classe.

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- Tient, un stupefixé.

- …

- Cornedrue, tu me reçois ?

- Patmooool, pleura James.

- Oh lalala, papa Patmol arrive.

Il s'allongea à côté de James.

- Vas-y raconte tout mon Jamsie en sucre. Y a feu au balais ?

- C'est le cas de le dire ! Mon père veut que j'arrête le Quidditch !

- Quoi ?

- Comme tu dis…

- Pourquoi ?

- Comme d'habitude. Le taf.

Le batteur de Gryffondor qui se cachait en Sirius lança une longue et douloureuse plainte. Sirius fit la sourde oreille et essaya de faire preuve de bon sens :

- Bah, depuis quand on suis les interdictions ? Tu continues, et ton père en saura rien.

- Je peux pas faire ça.

- James, laisse ta conscience filiale de côté et écoute la voix de la raison. Tu es capitaine, et tu es responsable de ton…

- Je sais ! Je peux pas, je te dis ! Parce que mon père a écrit à MacGonnagall pour qu'elle trouve un nouveau capitaine avant la rentrée.

- … Ca complique drôlement les choses.

- Exactement, mon Patty chéri.

Sirius s'étira.

- Je connais qu'un seul bon remède pour le moral.

- Lequel ? s'enquit James.

- Marauder.

- Je prends.

Ca faisait un mois qu'ils étaient sur cette potion, et ils devaient enfin la terminer ce soir. Des Maraudeurs se devaient d'entrer dans la nouvelle année avec de nouvelles fournitures pour de nouvelles blagues, et James et Sirius s'y attelaient très sérieusement (si on pouvait qualifier ça de sérieux, bien sûr).

- En parlant de Maraudeurs, fit James mine de rien, j'ai trouvé un bouquin juste sur le sujet.

- On sait déjà tout.

- Allons, allons. Un Maraudeur est curieux et prudent quand il fait de nouvelles potions !

- Prudent ? T'es sûr ?

- Bon d'accord, juste curieux. Comme les parents ne sont pas là, on peut s'installer dans le salon, on y sera mieux que dans la cave franchement.

Après les déménagements nécessaires, James étaient assis devant le chaudron pleins de ce qui semblait être de la boue et Sirius était affalé sur le canapé, dans la lecture du stupide grimoire.

- Pff, c'est que les conseils de sécurité habituels.

- Lis toujours.

James ajouta des chrysopes dans la potion.

Sirius imita Pomona Quigiet (1), leur professeur de potion, qui pouvait parler des heures de ses potions avec une adoration vibrante dans la voix.

- Cette merveille, cette preuve de l'intelligence, que dis-je, du géni du sorcier, n'est pas à mettre entre les mains du premier troll venu. Potter ! Arrêtez de rire comme une goule et dîtes moi comment s'appelle ce sublime breuvage !

- Haha.. Polynectar, professeur Quigiet !

- Bien. Calmez-vous, ou j'enlève des points à Gryffondor.

Sirius se redressa de toute sa hauteur et continua de plus belle.

- Plusieurs utilisations du Polynectar son défendues. Par exemple, on ne peut se transformer en animal avec du Polynectar, il faudra utiliser du Animuscadet.

James leva la main.

- Oui, Mr Potter ?

- Cela veut dire qu'on ne peut pas se transformer en Rogue ?

- Et non, ce serait très dangereux, décréta tragiquement Sirius. Surtout que ses cheveux sont tellement gras qu'on risquerait de se transformer pour toujours en petit pot de beurre.

James s'écroula de rire derrière son chaudron.

- Hm, et d'après le livre que je tiens, nous ne pourrons non plus donner de potion à un moldu.

- Sérieux ? demanda James, en chassant quelques larmes aux coin de ses yeux.

- Ouais, fit Sirius en stoppant son imitation. Si j'ai bien compris, c'est à cause de la poudre de corne de bicorne. C'est vachement magique comme ingrédient, donc ça a besoin d'un peu de magie - oh presque rien, mais de la magie quand même - chez la personne qui boit ça pour contrebalancer.

- Ca fait quoi sinon ?

- Des réactions magiques bizarres au jeu de la chance, ainsi qu'un gros risque d'absence de limitation dans le temps.

- Pas mal… Faudrait faire l'expérience un jour. En la donnant à Rusard, par exemple.

Rusard était le nouveau concierge, arrivé de l'année dernière. Il encore était pire que Picott, l'ancien que les maraudeurs avaient mis hors service par leurs blagues, et qui avait demander une retraite aux Etats-Unis.

- T'es irrécupérable, Cornedrue.

- Bon, on la test ou pas cette potion ?

James la touillait depuis un moment déjà avec difficulté, tellement elle était devenue épaisse.

- Beurk, ça ressemble vraiment à de la boue ce truc. T'es sûre qu'elle n'est pas trop épaisse par rapport à ce que dit le bouquin ?

- Comme tu y vas… Je l'ai juste un brin améliorer.

- Un brin améliorer ? demanda suspicieusement Sirius.

- Un concentré de Polynectar si tu préfères.

- T'aurais pu m'en parler… paniqua Sirius.

- Tu sais très bien que je suis un expert en potion, et que mes expériences portent toujours leurs fruits.

- Comme la fois où j'ai terminé à l'infirmerie avec un troisième bras ?

- Qui te dis que je maîtrisais pas là…

- Grr… James Potter, c'est toi qui vas tester cette potion !

James se tourna vers la fenêtre.

- T'n'as pas entendu un bruit, là ?

- Si t'essayes d'y couper c'est foutu, Jamsie. Tu seras cobaye.

- Mais je mythone rien du tout ! s'énerva James. J'ai entendu quelque chose.

Il se leva et entrouvrit la fenêtre.

- Alors, il y a quelque chose ?

- Chut.

- …

- Nan, il y a rien, c'est bon.

- Merlin, t'as peur de quoi ?

- J'aimerais pas que mes parents rappliquent là. Je vais laisser la fenêtre ouverte au cas où.

- Est-ce que le fils à papa va boire la tite potion qu'on en finisse ? fit Sirius avec une voix de bébé.

- Arrête, on dirait ta cousine.

- …

Trop choqué pour dire quelque chose, le Sirius. James se jeta dans ses bras.

- Nan, ne boude pas ! J'ai rien dit !

- C'était méchant là quand même…

- Je ne le pensais pas !

- Va falloir trouver mieux que ça pour te faire pardonné…

James se changea en cerf, et mis son museau doux et chaud dans le coup de Sirius.

- Arrête ! Tu me chatouilles !

Le cerf s'écarta et le fixa de ses yeux noirs.

- Va falloir trouver mieux que ça…

Il lui servit tout souriant un bon verre de Polynectar et y glissa un de ses cheveux. La potion devient noire. James était redevenu James.

- Beurk. Je vais boire du Sirius.

- Oui, tu vas enfin avoir un physique potable…

- C'est ça… A ta santé !

James but, et grimaça. Sirius paniqua.

- James ! Ca va ?

- Putain ça fait mal…

- Merlin, merlin, merlin,…

Si ça tourne mal, c'est de ma faute, pensa Sirius. Mais un instant plus tard, James se transforma en double de Sirius. Il enleva ses lunettes et les glissa dans sa poche.

- Ouf, ça va mieux… Je ressemble à quoi là ?

- A un homme sublime.

- Rah, t'es narcissique Sirius, on te l'avais jamais dit ?

- Arrêtons donc les effusions là.

Les deux Sirius se sourirent.

- On va chercher les gourdes pour transporter la potion à Poudlard ?

- Celles enchantées pour la conservation alors.

- Tout juste, August.

Ils montèrent et fouillèrent dans la chambre de James.

- Tu m'expliqueras comment ça se fait qu'on chercher toujours aussi longtemps dans une chambre si bien rangée.

- Pff, c'est pas moi qui range, c'est Lila.

- Ah, je me disais aussi…

Shkling. Ils se figèrent tous les deux. Un bruit de verre cassé, qui venait d'en bas. Ils échangèrent un regard et se dévalèrent en parfaite synchronisation les escaliers.

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(1) Jeu : cherchez l'anagramme de Pomona Quigiet lol. Indice : c'est en deux mots.

Note de l'auteur : Donc voilà, j'ai posté deux chapitres d'un coup pour commencer. La suite n'est pas encore écrite, mais j'ai bien avancé le script, quand à la fin c'est encore une surprise pour nous tous lol. Qu'est-ce que vous en pensez ? Ca vaut le coup d'être continué ?

Bah, quelque soit la réponse, à suivre dans "Il était une fois Carolyn" !

Bises à tous,

SucreCannelle.