Dans la famille Paumée, je demande...

Résumé du chapitre précédent :

Sirius a passé sa soirée avec Jack et sa petite sœur Carolyn, à reluquer une moto et à jouer les tourtereaux avec Carolyn. Carolyn lui fait remarquer que demain elle part pour son école privée, ils se disent au revoir sans trop parler d'avenir (ce ne sont que des amourettes de vacances). Sirius achète deux miroirs sur le chemin du retour (vous ne devinez pas du tout ce qu'il va en faire...), et remonte le moral de James. Il ne lui dit rien sur sa passion des motos. Ils terminent ensuite une potion de Polynectar et la teste sur James qui prend l'apparence d'un deuxième Sirius. Ils montent chercher des gourdes, quand ils entendent un bruit de verre brisé en bas.


"Endormons-nous, petit chat noir.
Voici que j'ai mis l'éteignoir
Sur la chandelle.

Tu va penser à des oiseaux
Sous bois, à de félins museaux...
Moi rêver d'elle."

(Berceuse, Charles Cros)

-o-

Chapitre 2 – Il était une fois Carolyn

"Tu sais bien que je suis indispensable. J'ai un ami et des centaines de dindes qui m'attendent."

Pff, trop con ce type. Carolyn soupira en repoussant la couette et en se décapsulant une autre bière. A cause de lui maintenant, elle allait passé sa dernière soirée en solo. Elle avait un petit coup de blues là. La fin des vacances sûrement.

Câline lui sauta sur les genoux, et renifla curieusement la bouteille.

- Hé, tu vas pas virer alcoolique ma puce !

Carolyn posa la bouteille hors de portée du chat, et l'enlaça pour lui faire pleins de petits câlins. Câline ferma les yeux et ronronna bien fort. Carolyn adorait quand elle faisait ça, car elle avait alors l'air de l'être le plus heureux de la terre.

"... des centaines de dindes qui m'attendent." Non mais franchement. Comme si elle allait le croire !

Il déconnait, t'inquiète ma poule, rassura Carolyn-confiante.

Bof, comment savoir... répondit Carolyn-méfiante.

Comme s'il avait des centaines de filles à ses pieds, n'importe quoi !

T'essaie de convaincre qui ? Une seule fille suffirait à te tromper, et faut avoir qu'il est pas mal, celui là. Tu crois qu'il va se gêner pendant sa dernière semaine de vacances ? T'es vraiment niaise toi !

Carolyn-confiante ne trouva rien de mieux à répondre que : Et bien tant mieux pour lui, j'en vraiment ai rien à foutre de ce mec.

Haha, essaye de la faire gober à d'autres celle-là. Carolyn va jouer les veuves éplorées pendant que Sirius va s'éclater avec Miss Dinde... Et toi qui jouait ta fière tout à l'heure, haha je me marre.

Carolyn-confiante se tut. C'était souvent ainsi dans les débats intérieurs de Carolyn, la méfiance l'emportait souvent.

Carolyn but une nouvelle rasade de bière. Oula, c'était la combientième de la soirée... Juste de quoi oublier que demain c'était la rentrée. Elle n'avait pas envie d'aller dans son super collège. Les autres élèves étaient snob, et elle galèrait. Ses parents allaient encore la saouler avec ses études, et elle allait être loin de ses meilleurs amis qui habitaient en Irlande. Mais pourquoi avaient-ils déménagés ? Papa et Maman boulot, études enfants. Vous verrez, à Londres, c'est mieux. Il n'y avait pas eu quoi se réjouir cette année...

Des centaines de dindes... Elle allait lui en foutre des dindes !

Tu vois que tu es jalouse.

Rooh non, je vais juste jeter un coup d'œil par curiosité.

Ca s'appelle espionner ça.

Ta gueule, la petite voix. Chut.

Elle repoussa Câline, qui miaula et fila sous un meuble en jouant avec un bouchon de bière.

- Pff, pleins de poils blancs sur mon pull noir maintenant...

Et elle partit direction de la maison des Potter.

-o-

- Putain.

Elle n'avait pas pu s'en empêcher en regardant par la fenêtre. C'est qu'ils vivaient bien les Potter ! Mais ce n'était pas à cause de ça qu'elle avait lâché son juron, c'était surtout parce que Sirius et James s'affairaient autour d'une espèce de grosse marmite pleine de boue, comme on se pencherait au dessus d'un banal pot-au-feu.

- T'n'as pas entendu un bruit, là ? demanda aussitôt le fils Potter...

Comment il s'appelait déjà ? Quelque chose comme James peut-être. Elle ne s'en souvenait pas très bien, parce que cette famille ne sortait jamais de son trou, mais le village parlait pas moins d'eux. Oui James, elle en était presque sûre.

Carolyn retint un autre juron du bord des lèvres, et se tapis un peu plus dans les buissons. Heureusement qu'aucun des réverbères ne marchaient près de la maison. C'était étrange, mais ils étaient tous tombés en panne.

La fenêtre, par laquelle elle 'jetait juste un coup d'œil' un instant plus tôt, s'ouvrit. James scruta l'obscurité de derrière ses lunettes, et durant un instant Carolyn crut qu'elle avait été vue.

Elle n'entendait pas ce que disait Sirius, qui était trop loin, mais elle entendait les réponses de James.

- Mais je mythone rien du tout ! J'ai entendu quelque chose... Chut... Nan, il y a rien, c'est bon...

Camille sentait son cœur battre très fort contre ses côtes.

- J'aimerais pas que mes parents rappliquent là. Je vais laisser la fenêtre ouverte au cas où... Arrête, on dirait ta cousine...

James disparut. Elle était entrain de se dire qu'elle devait attendre quelques minutes avant de rejeter un coup d'œil, mais un bris de cris et de cavalcades la fit changer d'avis. En plus avec la fenêtre ouverte, elle entendait tout maintenant.

- Nan, ne boude pas ! J'ai rien dit !

- C'était méchant là quand même...

Ils ne paraissaient pas surveiller la fenêtre là. Il n'y avait aucun risque à regarder, n'est-ce pas ? Elle regarda. James serrait Sirius de toutes ses forces.

- Je ne le pensais pas !

- Va falloir trouver mieux que ça pour te faire pardonné...

La mâchoire de Carolyn toucha le sol. Il s'était bien changé en cerf le binoclard ? Elle perdit les quelques répliques suivantes, parce qu'elle était occupée à se pincer. On ne démode pas les classiques. Elle reprit sa filature après avoir pensé très fort "aïe".

Le cerf avait disparu et James était de retour. Elle douta d'elle-même. Elle était en tee-shirt, et la nuit était tombée. Elle avait du avoir une insolation dans la journée, puis attraper froid le soir. Le fils Potter en cerf ? N'importe quoi, ma vieille !

Sirius tendait un verre de boue à James. Mince, la boue avait changée de couleur en noir.

- Beurk. Je vais boire du Sirius.

- Oui, tu vas enfin avoir un physique potable...

- C'est ça... A ta santé !

- James ! Ca va ?

- Putain ça fait mal...

Carolyn, de son côté, paniquait aussi. Machinalement, elle voulut allumer son portable. Appeler Jack, le SAMU, les pompiers, n'importe quoi... Merde, son portable ne voulait pas s'allumer. Elle se sentit alors très vulnérable. Y avait-il quelque chose ici qui déréglait l'électricité ou quoi ?

Lorsqu'elle leva les yeux, ses yeux s'écarquillèrent et elle se repinça plus vigoureusement. Merde alors, putain de bordel de merde,...

Deux Sirius, dont un qui tenait le gobelet. Il enleva des lunettes. C'était quand même pas James ?

Pour une illusion, ça paraissait vachement réel.

Les deux Sirius échangèrent quelques propos qu'elle n'était pas en état de comprendre, se sourirent et montèrent à l'étage.

Il était une fois Carolyn, 15 ans, qui avait été comme les autres une enfant et qui avait cru à la magie. Mais ça datait d'une dizaine d'année ces choses là, et l'adulte qu'on cherche à devenir sait très bien chasser les quelques bribes des croyances de l'enfance. Carolyn riait, boudait, et faisait craquer les autres comme les enfants savent si bien le faire. Mais elle ne croyait plus à la magie.

Là les doutes étaient drôlement ébranlés, et en franchissant la fenêtre elle avait l'impression de franchir la porte du monde des adultes vers le monde de l'enfance où tout devient possible et imprévisible. Et ce monde elle allait se le prendre en pleine face et le remâcher pendant longtemps encore.

Peut-être n'aurait-elle pas du le faire, mais il fallait qu'elle en ait le cœur net.

Elle prit nerveusement la louche et remplit tout aussi nerveusement le verre qui avait servit à James. Normalement, il devait changer de couleur...

Rah, c'était long. Et s'ils descendaient, elle aurait l'air fine, tient !

Elle posa le verre sur la table, s'assit à côté et essaya de souffler.

Reste zen Carolyn, pensa-t-elle, en chassant machinalement les poils que son chat avait posés sur son pull noir tout à l'heure.

La potion vira soudainement jaunâtre.

- Beurk... murmura Carolyn.

Elle s'inquiétait : dans la main de Sirius, la potion était devenue noire. Elle avait le choix entre savoir, ou la reposer là maintenant, tout de suite, et s'enfuir le plus loin possible. Reprendre sa vie normale et tout oublier.

Carolyn était très curieuse. Elle but.

Son estomac se crispa, très, très douloureusement. Elle...

- Aïe...

Elle avait une furieuse envie de vomir. Un élan encore plus douloureux la prit, comme si elle se brûlait de partout, et tout tourna autour d'elle. Le verre se brisa à ses pieds. Ils allaient arriver. Ca la démangeait de partout, maintenant. A travers ses larmes, elle parvint à atteindre la fenêtre, à sortir et roula dans les buissons.

-o-

Elle n'avait perdu connaissance qu'une fraction de seconde, et pourtant elle était déjà dans un lieu différent. Sombre, exigu, chaud, étouffant. Une sorte d'énorme sac.

- (miaulement) Laissez-moi sortir !

Elle n'arrivait pas à se relever, comme si ses muscles ne lui répondaient pas normalement. Elle se traîna avec ses bras devant elle, tout droit, avec l'énergie du désespoir. Elle réussir à sortir, et se retrouva dehors.

Ce n'était pas le dehors qu'elle avait quitté. Son cœur semblait sur le point d'exploser. Tout était géant. Les buissons, la fenêtre des Potter. Quand elle vit ses bras sous la lumière de la lune, ou plutôt ses pattes, elle hurla. Son hurlement sonnait horriblement comme un miaulement.

- T'as entendu James ?

- Oui, un chat dehors. Je vais voir.

Affolée, elle voulu s'enfuir, mais elle n'arrivait toujours pas à se mettre debout. Elle s'agrippait avec les pattes avant, et ses pattes arrière qui brassaient le sol, repoussaient d'avantage ses vêtements dans les buissons qu'autre chose.

Elle sentit deux mains sur ses hanches, enfin non ses flans plutôt, et quitta inconfortablement le sol.

Un (immense) Sirius souriait. Mais était-ce Sirius, ou James ?

- J'ai trouvé le coupable, Patmol !

Un autre Sirius se pencha à la fenêtre, en rigolant.

- Ouf, j'ai eu peur. Imagine que c'est été un moldu, la galère...

A Carolyn :

- Alors, tu t'amuses à squatter chez les gens pour casser de la vaisselle ?

- (miaulement) Imbécile, tu vois pas que c'est moi !

- Ecoute le miauler à tout bout de champs, on dirait une fille... continuait Sirius de plus belle.

Carolyn comprit qu'il ne pouvait comprendre et arrêta aussi sec son concert de miaulement.

Il est mignon ce chat, pensait Sirius. On dirait Câline... Sauf qu'il a des tâches rousses sur le flanc et une tâche rousse sur l'œil... Ca me fait penser à Carolyn tient...

- Bon laisse-le partir, James.

- Miaou.

Elle avait voulut dire : "Et attendez ! Vous pouvez pas me laisser comme ça !"

James - toujours avec l'apparence de Sirius - la posa par terre. Mais cette fois encore, elle su pas tenir sur ses quatre pattes et retomba aussitôt.

- Hé, si le chat commence à jouer les feignasses...

- (miaulement) Très drôle. J'aimerais t'y voir si on te greffait huit tentacules à la place des jambes...

- Patmol, revient ! Je crois que le chat il a un problème...

- (miaulement) Sans blague ! T'es visionnaire, tu savais !

- ... il tient plus sur ses pattes.

- Ecoute le comme il miaule ! C'est peut-être un chat des rues qui a faim. Fait le rentrer.

James déposa Carolyn sur le canapé et ferma la fenêtre cette fois.

- Ce que je comprend pas, c'est pourquoi il arrive pas à marcher alors qu'il a réussit à escalader la fenêtre...

- (miaulement) C'est bien, vous êtes sur la bonne voie !

- Merlin t'as raison... Tu crois qu'il s'est fait mal en tombant ?

Raté...

- Regarde s'il a un tatouage.

- Un tatouage ? T'en connais beaucoup des chats qui se baladent avec un "Love Rock&Roll sur l'épaule" ?

- Pff, James, t'y connais rien ! Tu devrais prendre étude des moldus l'année prochaine tient. Ils mettent un tatouage dans l'oreille des chats et des chiens, pour qu'on puisse les ramener à leur propriétaire.

- Un tatouage à leurs animaux ! Ils sont vraiment dingues !

- Mais non... On voit rien... Câline en a un aussi...

- Câline ?

- Le chat de Carolyn.

- (miaulement) Carolyn ! C'est moi ! C'est moi ! Redonnez moi ma forme normale !

- Mais fait taire ce chat ! soupira Sirius.

- Il doit avoir faim... Lila !

Pop. Un elfe apparut. Carolyn, épouvantée, miaula de plus belle.

- James m'a appelé ?

Il avait fallu des années d'effort pour que Lila appelle 'Mr Potter' James. En effet, après une confusion s'installait entre James et son père...

- Oui, pourrait tu nourrir ce chat ?

- Ce n'est pas un chat, monsieur. C'est une chatte.

Les pouvoirs des elfes étaient étranges parfois.

- Je te fais confiance. Va la nourrir, s'il te plait. Et toi, arrête de miauler une seconde, on s'entend plus ! s'emporta James.

Carolyn se tut. Lila disparut, vraisemblablement en direction de la cuisine.

- Bien. Et toi, dit-il à l'encontre de Sirius, tu vas chercher les gourdes.

- Mais...

- Débrouilles-toi !

- D'accord, d'accord, ... Accio gourdes avec charmes de conservations de James !

Rien ne vint.

- Euh.. Elles sont pas exactement de moi..

- Olala, je suis outré ! se moqua Sirius. Accio gourdes avec charmes de conservations qui n'appartiennent pas à James !

- Espèce de Troll, va !

Srak, shbaf, shbang. Les gourdes défoncèrent quelques trucs un étage plus haut.

- ...

- De toute façon c'est Lila qui range tout, éluda Sirius.

Les gourdes (un peu cabossées) descendirent innocemment l'escalier, et s'arrêtèrent face à Sirius. Carolyn, face à un nouveau tour de magie, ferma les yeux.

- Voilà, maintenant on va mettre le polynectar ded.. Attention au verre brisé ! Reparo !

La curiosité de Carolyn l'incita à ouvrir les yeux à temps pour voir les morceaux de verre se rejoindre et constituer un verre neuf.

- (miaulement) C'est moi ! J'ai bu dedans ! Vous devez comprendre !

- Voilà qu'il, non, qu'elle s'y remet... se désola James. J'imaginais pas les chats aussi bruyants !

Sirius avait commencé à verser le polynectar dans les gourdes.

- (miaulement) J'ai bu cette potion ! Ecoutez-moi, bordel !

- Je soutient que la miss Cat a faim, rétorqua calmement Sirius.

- Lila, ça vient ou pas !

Pop.

- Me voilà, monsieur James.

Elle présentait une sorte de hachis de viande avec de l'œuf, de l'herbe, cuit avec soin.

- T'étais pas obligé de lui cuisiné du cinq balais, c'est un chat tout de même...

- L'écoute pas, Lila. Merci beaucoup, on va lui donner ! intervint Sirius chaleureusement.

Les oreilles de l'elfe papillonnèrent de ravissement.

- Ne t'en vas pas tout de suite ! dit James. Ce soir, j'ai pas très envie de manger de poisson.

- Que voudra monsieur James ? s'enquit l'elfe.

- Euh... T'as une préférence, Sirius ?

- De la dinde ?

- Bonne idée. De la dinde avec des pâtes s'il te plait.

- Bien, messieurs.

Sirius avait un sourire en coin. Il reprit en désignant les gourdes pleines :

- Bon, c'est pas tout, mais on en fait quoi de ces petites merveilles du géni humain ?

- T'inquiète ça devrait servir... Si l'un de nous prenait l'apparence de MacGonagall par exemple, pour occuper Rusard dans une salle vide, et que quelqu'un en profitait pour prendre tous les objets confisqués dans son bureau... Enfin là j'ai pas d'idée précise, mais on peut en tromper des gens avec du Polynectar !

Carolyn les regardaient avec curiosité les deux jeunes hommes qui avaient toujours l'apparence de Sirius.

Sirius - le sien, celui qu'elle connaissait - regardait James avec une sorte de dévotion (le même regard qu'il avait envers Jack quand il expliquait comment marchait sa moto), tandis que James faisait de grands gestes en parlant avec un regard lumineux de franchise qu'elle ne connaissait pas à Sirius.

Il lui apparut alors qu'au-delà de la magie et de toutes ces choses effrayantes, c'était des ados qui semblaient plutôt normaux, et elle se calma un peu. Elle ne pouvait leur parler, d'accord, mais elle pouvait toujours montrer pour faire comprendre. Elle allait se précipiter vers les gourdes de la potion, s'ils ne comprenaient pas là...

Elle voulu donc descendre du canapé, mais elle ne savait toujours pas marcher, et s'effondra comme une lamentable serpillière en bas.

Sirius rit et la prit dans ses bras pour la reposer sur le canapé.

- Désolé, on parle et on oublie de te nourrir...

James lui apporta l'assiette. Elle les regarda à tour de rôle.

- Vas-y, mange ma jolie ! l'encouragea James. T'en as besoin.

Elle mangea pour leur faire plaisir. Et parce que sur l'immédiat, elle n'avait pas d'autres plans.

- Bah voilà ! rigola James. Viens, Sirius, nous aussi on va manger.

Quand ils revinrent, Lila avait débarrassé l'assiette et Carolyn s'était endormie de fatigue.

-o-

Le lendemain matin, elle essaya de marcher à nouveau. Elle n'y parvenait toujours pas.

- C'est pas tout, mais qu'est-ce qu'on en fait ? s'énerva James. Tu penses que demain on pourra la relâcher ?

- (miaulement) Ca va pas non ? Vous me relâcherez quand j'aurais de nouveau une paire de jambe !

- Arrête de miauler comme ça toi ... LILA ! Le chat a faim ! ... alors Sirius ?

- Elle va crever de faim, surtout si elle sait pas marcher. On a qu'à l'adopter, y en a pleins des chats à Poudlard.

- L'adopter ?... Pourquoi pas... Mais si elle miaule moins, hein, sinon j'en veux pas dans notre dortoir...

Le 'chat' se tut net. S'ils l'abandonnaient, elle était fichue. Mais alors, vraiment fichue...

- On l'appelle comment alors ? s'enthousiasma Sirius.

- Pff, j'ai pas d'idée...

- Qu'est-ce que tu penses de Câline ? demanda Sirius, mine de rien.

- (miaulement) !

- Câline, c'est pas un peu cliché pour les chats ?

- (miaulement) Vous m'énervez à la faim avec ça !

- Regarde, elle réagit à ce nom. "Câline" ?

- (miaulement) Allez, va pour le nom Câline.

- J'ai une autre idée, intervint James. Regarde, sa tâche rousse lui fait un bandeau de... Comment ça s'appelle ce truc moldu... Tu sais qui vont en mer là, tu m'en parlais tout le temps...

- Les Pi-ra-teuh. C'est pas compliqué, comme nom les pirates ! Tu m'écoutais pas !

- Bin voilà ! Pirate. Qu'est-ce que tu en penses de Pirate ?

Elle ne dit rien. Non mais franchement, Pirate ça sonnait mec. Sirius eut un sourire de vainqueur.

- Tandis que Câline...

- (miaulement) Il vous en faut du temps pour comprendre...

- Tu vois, elle miaule ! On prend Câline.

- Pff, va pour Câline. Mais c'est nul comme nom je trouve.

-o-

James présenta l'après midi son nouveau chat à ses parents. Son père lui dit :

- Tu as tout à fait raison. S'occuper d'animaux développe la maturité. J'espère juste que ça te distraira pas trop des études. Tu peux le garder.

Carolyn le fixa, médusée.

Sa mère le trouva adorable, et ajouta :

- Si elle ne sait plus marché, elle ne sait peut-être plus se laver la pauvre créature... Demandez à Lila de bien prendre soin d'elle, hein ! Et veuillez à ce qu'elle mette pas de poils partout sur le canapé...

Carolyn lui en fut très reconnaissante. Les besoins dans le jardin étaient déjà assez humiliants.

-o-

Le lendemain matin (ça faisait donc deux nuits et un jour qu'elle était recouverte de poil), à l'aurore, Carolyn essaya encore de se lever. Elle avait un petit espoir : parvenir à atteindre le buisson où avait roulé ses vêtements. Là ils comprendraient.

Elle tendit d'abord les pattes avant. Ca c'était le plus facile. Puis les pattes arrières qui lui semblaient très courtes par rapport à ses jambes et chercha un équilibre. Voilà, elle était débout ! Maintenant il s'agissait de marcher. Elle fit un pas, patte par patte, et avança très lentement. Il lui semblait qu'elle se trompait. Peut-être les deux patte droites, puis les deux pattes gauches ?

-o-

Le soir, elle avait prit le truc. Elle marchait lentement, mais elle marchait. Elle avait même comprit comment bouger la queue. Le seul problème, c'est qu'elle n'osait pas vraiment descendre du canapé, qui lui semblait très haut depuis qu'elle était si petite.

- (miaulement) Allez haut, les cœurs !

Elle sauta, tomba, mais ne se fit pas mal. Les poils amortissaient le choc.

Elle marcha un peu, sur le carrelage froid, tourna en rond puis s'affala sur un tapis, désespérée. Comment sortir ?...

Un bruit de moto dans la rue lui fit pensé à Jack. Elle s'endormit, un brin nostalgique.

En une journée, elle avait eut le temps de se familiariser avec la vie du salon. Elle ne voyait pas souvent James et Sirius qui préféraient se retirer dans la chambre de James, elle voyait un peu plus les parents. Elle avait comprit que chacun de ces magiciens possédaient une baguette et s'en servait dans la vie de tous les jours. Elle était seule une grande partie de la journée et toute la nuit.

-o-

Le matin de sa troisième nuit, elle râlait devant la porte. C'est James qui descendit, les cheveux en bataille :

- Pff, si tôt le matin, t'as aucun cœur toi...

Le temps de la mise en route du cerveau.

- Mais tu marches ! Bravo Câline !

- (miaulement) Je veux sortir !

- C'est pas une bonne idée, je vais plutôt appeler Lila pour qu'elle prenne soin de toi... T'es encore fragile...

- (miaulement) Misère...

- Inutile d'insister. LILA !

-o-

Le soir même, elle marchait beaucoup mieux et arrivait même à sauter sur le canapé, et du canapé à atteindre la table. Elle y trouverait sûrement un stylo et du papier, pour leur faire comprendre à qui ils avaient à faire !

Elle trouva effectivement du papier, bizarre le papier jaune et racornit, mais papier quand même. Mais pas de stylo. Juste une plume, mais ils écrivaient sûrement pas avec ça puisqu'ils n'y avait pas de pot d'encre. Elle s'installa dans le canapé pour dormir, en se promettant de garder un œil sur la table.

-o-

Le matin de la quatrième nuit (déjà ?), un hibou s'engouffra dans le salon. Carolyn eut peur et se cacha derrière un coussin (le hibou était immense, enfin non, c'est elle qui était petite, mais bon). James et Sirius descendirent, se moquèrent d'elle, et prirent un parchemin qu'il tenait dans son bec.

James le parcourut des yeux, en commentant.

- (sourire) C'est Lunard ! ... J'espère que vous passez de bonne vacances ... (éclat de rire) donne un os de ma part à Sirius ... ... ... (froncement de sourcil étonné) Il dit que ses parents doivent partir quelques temps ... ... ... (re-sourire) Il vient demain si on est d'accord ! Génial !

Sirius parut étonné.

- C'est étrange, c'est pas son genre de débarqué du jour au lendemain. Tu te souviens en deuxième année quand t'avais oublié de lui dire que tu l'avais invité à la fête de noël que t'avais organisé...

- Réveille toi, l'est plus en première année notre brave Lunard.

Il retourna le parchemin et l'étala sur la table. Il prit la plume sous le regard attentif de Carolyn et écrivit quelques phrases derrière. La plume devait être ensorcelée pour donner tout le temps de l'encre, comprit Carolyn.

Il redonna la lettre au hibou, qui semblait apprivoisé pour apporter et donner des lettres, qui s'envola par la fenêtre. Ils remontèrent en rigolant comme des gamins, tout heureux que Lunard (drôle de nom) vienne.

Carolyn sauta sur la table. Elle approcha le museau de la plume, renifla timidement, jeta un regard autour d'elle et le saisi entre ses crocs. Pouah ! Les poils de la plume se collaient contre sa langue et son palais.

Ce n'était pas évident. Quand elle réussit enfin à saisir la plume, la pointe de la plume s'était stabilisée au niveau de son oreille. Impossible d'écrire. Elle chercha une autre manière de tenir la plume, comme en jouant avec les pattes. Mais comme elle n'arrivait pas encore à sortir les griffes, elle n'arriva qu'à casser la plume en deux.

James descendit ce moment là.

- Câline ! Tu descends tout de suite de la table ! gronda James.

- (miaulement) Tu te prends pour qui pour me donner des ordres, hé la binocle !

- Ne me regarde pas comme ça, toi.

Il la posa par terre. Il remarqua la plume, mâchouillée et cassée.

- Merlin, t'as bousillé la plume de papa. T'es vraiment con comme chat, toi, tu sais pas faire la différence entre les plumes et les oiseaux ?

Il sortit sa baguette et toucha la plume avec.

- Reparo.

La plume sembla comme neuve à nouveau. James essaya d'écrire avec.

- C'est bien ce que je pensais, grogna James, t'as foutu en l'air le Charme d'Auto-encrage. A tous les coups ça va me retomber dessus. Que je te vois plus sur la table, miss !

Là, Câline avait plus d'idée. Elle s'effondra sur le canapé, désespéré, en gémissant.

- Rooh, fais pas cette tête là, fit James, attendris.

Il s'assit à côté d'elle et la caressa. Elle en avala de la salive de travers. C'était comme un super massage, de la nuque jusqu'aux orteils... Heureusement qu'elle avait ses poils quand même... Woua, elle se sentait toute électrique là... Elle ferma les yeux de plaisir.

- Et bin, Câline, tu ronronnes fort comme chat toi.

Ah ? Elle ronronnait ? Elle n'avait pas remarqué. Quoique maintenant qu'il le faisait remarqué, elle s'entendait ronronnait. Zut, ça ne se commandait pas ce truc là.

Bah, tout n'allait pas si mal après tout. Elle allait bien s'en sortir.

Ca lui rappelait un dessin animé qu'elle regardait avec Jack quand elle était petite.

La musique lui chatouilla l'oreille à travers sa mémoire :

Tout le monde, tout le monde, tout le monde veut devenir un cat...


Note de l'auteur :

Désolée du retard, j'étais beaucoup moins sur Mais comme personne ne lit ma fic encore, je me suis pas sentie obligée !

Oui, je sais, c'est un peu farfelu comme chapitre. J'aime bien Carolyn, mais les prochains chapitres seront beaucoup moins centrés sur elle (on fait pas beaucoup attention au chat...). Ce n'est pas le sujet principal de la fic, c'est juste un personnage de plus.

La musique, pour ceux qui n'ont pas grandis avec Walt Disney (bah c'est pas une grande perte quand je vois le niveau de certains des dessins animés lol), c'est les aristochats.

A suivre avec "L'embauche d'Ann Slitown".

Bises à tous,

SucreCannelle.

PS : Pour l'anagramme du dernier chapitre.. C'était Potion Magique naturellement ;).