MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Draco Malfoy aurait-il un cœur ?
Chapitre 3 : Cœur de Serpentard.
Malfoy ne put dormir de la nuit, le souvenit obsédant du baiser que Jude lui avait volé le mettait dans tous ses états. Elle était gonflée tout de même ! Ils ne se connaissaient à peine que depuis quelques heures et, déjà, elle faisait preuve d'une familiarité dérangeante à son égard. Il était Malfoy, bon sang ! Malfoy ! Comment une simple fille, qui plus est étrangère, pouvait-elle le déstabiliser à ce point ? Il était le chef, le chef ! Et tout ça rimait à quoi ? Elle ne lui avait même pas présenté ses excuses, cette pimbêche !
Il se leva très tôt, ne supportant plus de se morfondre sur son sort, et prit une douche. L'eau fraîche, des vêtements propres : il allait déjà mieux.
Tiens, où était passé son insigne de préfet ? C'était dingue, il ne pouvait plus mettre la main dessus ! Il se souvenait pourtant très bien l'avoir p….Hey ! Une minute ! Tout en scrutant la chambrée, il aperçut la broche luisante sur la table de chevet de Nott.
Le mufle !
Il ne put s'empêcher de sourire.
Malgré tout, il espérait bien le remporter son pari à la noix ! D'autant plus que voir Hernani dans les bras d'un autre mec, c'était pas si dérangeant. Mais Nott ! Non…pas lui ! Il devait bien admettre qu'elle ne le laissait pas insensible, cette dévergondée de française.
Il descendit tranquillement les marches du dortoir, persuadé de se trouver seul dans la salle commune à une heure si matinale. Malheureusement pour lui, une tête blonde se retourna sur son passage et il reconnut Jude, allongée sur le sofa sur le ventre, s'appuyant sur ses coudes, et lisant distraitement un bouquin en battant l'air des ses deux jambes. A la vue des deux mollets découverts de Jude, Malfoy eut l'envie subite de remonter en quatrième vitesse dans son dortoir. Pourquoi avait-il fallu qu'il tombe sur elle ?
Elle posa son livre sur le sol en cornant la page et se releva pour rejoindre Draco.
Bouge pas, j'arrive, fit celui-ci d'une petite voix.
Il s'assit à côté d'elle sur le canapé et murmura un vague « salut », sans la regarder. Elle y répondit en souriant.
Tiens, tu ne m'embrasses pas ce matin ? fit Malfoy d'une voix sourde. Pourtant tu avais une bonne excuse hier soir…
Il prit une voix fluette et imita « C'est pas ma faute, je suis française ! »
Jude éclata de rire et Draco plongea enfin son regard dans le sien.
Je ne pensais pas que tu le prendrais mal, Draco. Je m'excuse, je voulais pas te mettre mal à l'aise.
Malfoy cala son dos sur le dossier du canapé d'un air soulagé et lui rendit même un petit sourire.
…Mais c'est bien la première fois que quelqu'un se plaint d'un de mes baisers. C'était si désagréable que ça ? s'étonna-t-elle.
C'est pas que c'était désagréable, Hernani, c'est que j'aime pas trop étaler mon intimité devant tout le monde.
A peine eut-il terminé sa phrase qu'il prit une inspiration angoissée. Oh non ! Quel con ! Et évidemment ils étaient seuls dans la salle. Il pria le ciel qu'elle n'eût pas relevé la remarque.
Tu veux dire que si je t'embrassais ici, maintenant, ce serait agréable ? demanda innocemment la Serpentard en se rapprochant tout aussi innocemment de Draco.
N'y compte même pas ! prévint Malfoy d'une voix dure.
Elle éclata de rire et secoua la tête d'un air amusé.
Ca va, Malfoy, j'ai bien compris que t'étais coincé avec les filles, je n'insisterai pas…
QUOI ? s'écria Draco, choqué. Moi ? MOI ? Mais c'est…c'est…
Complètement vrai ?
Non ! C'est stupide ! se défendit-il.
Alors prouve-le moi, lança Jude, toujours sur le point d'éclater de rire.
Je n'ai pas besoin de le prouver ! Tout le monde peut te le dire !
Ah oui ? Je ne crois pas que Potter serait de cet avis…
Potter est tout aussi coincé que moi ! fulmina Draco.
AH ! s'écria Hernani en bondissant sur ses pieds et en le pointant du doigt. Tu viens de te trahir, Malfoy ! Tout aussi coincé que moi !
Draco sembla sur le point de rétorquer quelque chose mais il déglutit difficilement et détourna le regard.
T'es dégueulasse de me dire un truc pareil, bougonna-t-il.
Jude se rassit, dégrisée, et posa sa tête contre l'épaule du préfet.
Je plaisantais, voyons.
Il sentait la chalheur de sa joue contre lui et eut l'envie irrésistible de glisser ses doigts dans les longues mèches de cheveux de la sorcière. Il leva la main, hésitant, et se convainquit pour lui-même.
Je ne suis pas coincé !
Il tenait la française contre lui depuis quelques minutes déjà, sa main prodiguant mille caresses dans ses cheveux, et Jude se serra un peu plus contre lui, cachant son visage contre son torse.
Je retrouve là mon gentleman, murmura-t-elle. Mais…
Elle se redressa, faisant lâcher à Malfoy son étreinte, et le fixa d'un air orgueilleux.
Je ne trouve pas ça très courtois de miser de l'argent sur mon dos.
Malfoy rougit.
Et voilà, tout était râté. Elle avait sans doute cru qu'il l'approchait pour gagner quelque stupide défi que lui aurait lancé cet encore plus stupide playboy de Nott, alors que la vérité c'était qu'il aurait tout donné pour la retenir un peu plus longtemps dans ses bras.
Malfoy, amoureux ? Vous n'y croyez pas, n'est-ce pas ?
Heu…commença Draco en cherchant ses mots, totalement anéanti.
Te fatigue pas, c'est pas la première fois que ça m'arrive, fit-elle d'un ton un peu amer. C'est pas la peine de te justifier.
Elle reprit son livre posé au sol et se replongea dedans. Malfoy se serait cogné la tête contre les murs s'il avait été un elfe de maison. Coincé ?…bon d'accord, rien qu'un petit peu, mais con surtout. Il était le roi de cons.
Il jeta un œil sur la couverture du bouquin et put lire « Poèmes du 19e siècle ».
Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-il, trop heureux de trouver un sujet de conversation qui ne froisserait sans doute pas la Serpentard.
Tu t'intéresses à la poésie, Malfoy ? le nargua-t-elle.
Mais, reprit Draco en se penchant par dessus l'épaule de la jeune fille, c'est moldu ce truc-là ! Et en plus c'est écrit en français !
Qu'est-ce qui te dérange ? Que ce soit moldu ou que ce soit français ? continua-t-elle avec un sourire sarcastique façon Théodore Nott. Tu sais c'est normal que je sache lire le français, Draco, parce que je suis française…
Pourquoi tu lis un truc moldu ? demanda Malfoy d'un ton froid.
Parce que seuls les moldus savent y faire avec la magie des mots, répondit Jude en lisant quelques vers.
Qu'est-ce que tu racontes ?
Attends, fit-elle en lui collant son index sur les lèvres. Ecoute ça :
La terre souriait au ciel bleu. L'herbe verte
De gouttes de rosée était encor couverte.
Tout chantait par le monde ainsi que dans mon coeur.
Caché dans un buisson, quelque merle moqueur
Sifflait. Me raillait-il ? Moi, je n'y songeais guère.
Nos parents querellaient, car ils étaient en guerre
Du matin jusqu'au soir, je ne sais plus pourquoi.
Elle cueillait des fleurs, et marchait près de moi.
Je gravis une pente et m'assis sur la mousse
A ses pieds. Devant nous une colline rousse
Fuyait sous le soleil jusques à l'horizon.
Elle dit : "Voyez donc ce mont, et ce gazon
Jauni, cette ravine au voyageur rebelle !"
Pour moi je ne vis rien, sinon qu'elle était belle.
Alors elle chanta. Combien j'aimais sa voix !
Il fallut revenir et traverser le bois.
Émus de nous sentir côte à côte, et timides,
Nous regardions nos pieds et les herbes humides.
Les champs autour de nous étaient silencieux.
Parfois, sans me parler, elle levait les yeux ;
Alors il me semblait (je me trompe peut-être)
Que dans nos jeunes coeurs nos regards faisaient naître
Beaucoup d'autres pensers, et qu'ils causaient tout bas
Bien mieux que nous, disant ce que nous n'osions pas. »
Malfoy était tout retourné. Elle l'avait lu d'une voix si sensuelle, sans même regarder les pages du livre, comme si elle eut connu ce poème par cœur. Quand elle avait parlé d'amour, elle ne l'avait pas quitté des yeux, plantant ses prunelles claires dans celles grises de Malfoy, en pleine liquéfaction.
Waouh c'était…,dit Draco sans trouver ses mots.
C'est magnifique n'est-ce pas ? C'est mon poème préféré…
Elle laissa quelques instants l'atmosphère romantique qui s'était établie entre eux flotter, mais ne put s'empêcher de glisser elle-même vers un sujet tendancieux. L'occasion était trop belle.
Tu vois, c'est ce genre de choses qui m'empêchent d'adhérer totalement aux idéaux de Tu-Vois-De-Qui-Je-Veux-Parler. Je veux dire…Peut-être que les Sangs Purs ont un ascendant sur les autres parce qu'ils sont…des aristocrates, tout simplement. Mais, entre concevoir leur puissance et anéantir tout ce qu'il y a autour, il y a une grande marge.
Tu veux dire…
Je veux dire qu'entre discréditer les Sangs mêlés et les enfants de Moldus et les exterminer, il y a une différence.
Malfoy ne dit rien, il se laissa retomber un peu plus dans le canapé et son regard se fit lointain. Jude se mordit les lèvres. Peut être qu'elle n'aurait pas dû y aller si franco.
Tu en penses quoi ? demanda-t-elle en essayant de maîtriser l'angoisse dans sa voix.
Elle prit soudain conscience qu'elle était en train de blâmer Voldemort devant Draco Malefoy, futur Mangemort, dont le propre père était un Mangemort et dont la famille était profondéement ancrée dans la magie noire.
Heu…je ne sais pas si c'est réellement ce que tu as dit ou le parfum de tes cheveux mais je dois avouer que j'ai un doute.
Jude eut un sourire rayonnant. Première victoire ! Peut-être pas tout à fait entière mais c'était plutôt encourageant.
Et découvrir en prime que Draco Malfoy avait un cœur…un cœur de Serpentard, certes, mais un cœur quand même !
Quelques petites reviews pour la survie de l'auteur ! Pleeeeeaaaaase ! lol
Yoda.
