MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Drago Malefoy aurait-il un cœur ?
Chapitre 6 : Amour.
Etant donné que l'arrivée de Jude Hernani dans les quartiers de Serpentard la veille avait été fortuite, les membres de la maison vert et argent s'étaient démenés pour organiser une fête dans la salle commune, en son honneur. Ca tombait bien, la surprise serait totale parce que Nott, Malefoy, et elle, étaient dans le parc pendant qu'on installait les préparatifs. La soirée promettait d'être agréable.
On avait quelques friandises à grignoter, préparées amoureusement par les elfes de maison, trop fiers qu'on ait pensé à eux, une montagne de chansons prêtes à être diffusées sur le tourne-disque ensorcelé du professeur Flitwick : des rythmes endiablés pour le fun et des slows langoureux (chaque mâle de plus de 15 ans espérait que la jolie miss lui accorderait une danse), des farces de chez Zonko pour l'ambiance (boycott des Gryffondors oblige) et beaucoup, beaucoup de bièrauberre.
Par chance, les trois Serpentards se rendirent directement au dîner dans la Grande Salle en revenant du terrain de Quidditch.
Une fois descendue de son balai, Jude avait eu du mal à tenir debout et s'était retenue à Malefoy. Cela n'eut pas l'air de déplaire au blondinet, qui l'avait entouré de ses bras en souriant.
« Je t'avais prévenue…murmura-t-il.
Waouh, Hernani ! Tu devrais te recoiffer, je t'assure ! ricana Nott.
Disciplinadress ! lança-t-elle en se concentrant, et ses cheveux reprirent leur coiffure initiale, à savoir une queue de cheval sexy avec quelques mèches un peu folles.
Mmm, je comprends…tu triches ! plaisanta Théo.
Ca fait gagner du temps, répondit Jude en souriant. »
A la table des Serpentards, beaucoup d'élèves se faisaient des messes basses. On discutait de la fête, mais également du trio Malefoy-Hernani-Nott qui s'était formé en deux jours. Les paris étaient ouverts : qui de Nott ou de Malefoy gagnerait le cœur de la belle ? Pour beaucoup, Nott était bien parti, pour d'autres, Malefoy était déjà le petit ami de la française et d'autres encore (mais moins nombreux), prétendaient que Nott avait toujours eu des vues sur Malefoy.
A la table des Gryffondors, de l'autre côté de la salle, les mines étaient beaucoup moins réjouies chez les Sixième année.
Potter était absent.
Il y avait des rumeurs comme quoi le garçon aurait encore fait une de ses mystérieuses attaques, ce qui conforta Draco dans son opinion : Potter était un débile mental.
Hernani n'aimait pas trop qu'on se moquât des autres et elle ne cessait de répéter que la rivalité soi-disant « normale » entre la maison au lion et la leur était puérile. Nott lui avait répondu qu'elle ne pouvait pas comprendre parce qu'elle n'était pas ici depuis sa première année. Jude secoua la tête, rendant les armes :
« Je vois, j'ai trouvé plus têtu que moi, soupira-t-elle.
Pourquoi tu défends sans arrêt Potter, Hernani ? demanda Draco en essayant d'adopter un ton léger. Il te plaît, c'est ça ? » Jude éclata de rire.
« Tu nous refais une petite crise de jalousie ?
Très drôle, grogna Draco, plus renfrogné que jamais. »
Il y avait quand mêle quelque chose d'étrange chez cette fille…les propos qu'elle tenait sur la politique, sa bonne humeur partagée avec les Gryffondors, la lettre bizarre qu'on lui avait postée ce matin…c'était louche.
« Draco ? fit Jude.
Hein ? Heu, oui ! Quoi ? répondit-il en revenant à la réalité.
Tu peux me faire une scène ! Je te parle et toi, tu ne m'écoutes même pas et tu rêvasses…Tu pensais à qui ? reprocha-t-elle.
Désolé, sourit Draco en utilisant la même feinte dont la jeune fille avait fait preuve la veille. »
Hernani et Nott lui assénèrent le même rictus sarcastique, et cette vision le fit rougir.
Ils quittèrent la Grande Salle dans les derniers. Malefoy les retenait à table parce qu'il ne voulait pas prendre le risque de voir encore la Serpentard plaisanter avec les Gryffondors.
Ainsi, lorsqu'ils pénétrèrent dans leur salle commune, tout le monde était en place, il ne manquait plus que l'invitée d'honneur.
On avait accroché une grande banderole turquoise au-dessus de la cheminée en hommage aux couleurs de Beauxbâtons.
Hernani n'en revenait pas et se confondait en remerciements. Elle balbutiait, elle rougissait, elle était heureuse enfin, et Draco ne put éprouver que du bonheur à la voir si comblée. Le Préfet-en-chef vint lui offir une bièraubeurre et la musique se mit en marche.
Il s'avérait que Jude adorait danser. Elle se trémoussait comme une folle furieuse, mais néanmoins gracieuse, au rythme de la mélodie. Nott se précipita lui aussi sur la piste et la fit danser contre lui.
Draco, un peu perdu, un peu hésitant, le visage amer, regardait les mains de Théo se poser sur la taille de la sorcière et il eut soudain envie de fuir cette débauche, ce trop-plein de sons, et de se réfugier dans son dortoir. Il prit une chaise et s'assit dessus dans un coin de la pièce, le visage dans les mains, et réfléchissait tout en gardant un œil sur Nott. Il ne fallait pas qu'il essaie de lui « plotter ses petits seins », comme il disait, dans quel cas Draco lui aurait cassé la gueule.
En se donnant réflexion, il n'y avait d'après lui que deux choses qui avaient pu pousser la famille de Jude à venir s'installer en Angleterre : l'enrôlement dans les forces ténébreuses, ou, au contraire, le recrutement par l'Ordre du Phénix. Ce qui le plongeait dans le désarroi, car cela faisait de Jude son alliée ou son ennemie, sans qu'il n'y ait d'intermédiaire.
Il lui faudrait en parler à son père s'il le revoyait bientôt.
Crabbe apporta une bièraubeurre à Malefoy et s'éclipsa rapidement afin de ne pas laisser le temps à Draco de lui cracher son venin dessus. Deux chansons plus tard, Jude vint le retrouver pour faire une petite pause. Elle arracha la bouteille de Malefoy des mains de celui-ci et la passa sur son front brûlant.
Elle avait l'air d'avoir très chaud.
Cette vision de Jude, le souffle haletant, le front en sueur et les cheveux collés à la nuque lui tordit les entrailles. Ca devait ressembler à ça, une fille, quand elle faisait l'amour.
Il eut très chaud lui-même, soudain, et reprit sa bouteille en la vidant d'une traite pour se dégriser.
« Quelle descente ! plaisanta Jude. » Draco lui fit un sourire.
Ca allait, l'excitation était passée…pour le moment.
« Tu ne danses pas ? demanda-t-elle, un peu troublée.
Tu peux danser avec Théo, il est plus à l'aise que moi, répondit Malefoy en regardant ses pieds. »
Hernani ouvrit la bouche pour répondre quelque chose mais un Septième année vint lui proposer de danser avec lui et elle accepta.
Tout compte fait, Draco avait eu tort. C'était encore plus désagréable de la voir se frotter sur quelqu'un qu'il ne connaissait pas que sur Nott. Ah mais, vraiment ! Quelle dévergondée !
Théo prit la place de Jude sur la chaise vide et suivit le regard de Malefoy. Il eut un sourire moqueur.
« Invite-la à danser, imbécile, lui intima-t-il.
Je…j'y arriverai pas, s'étrangla Draco.
Elle va finir par croire que tu es vraiment coincé, lui glissa-t-il à l'oreille. Pourtant je sais bien que t'es pas comme ça. Et puis, je t'ai entendu dans la salle de bain ce matin… » Draco réprima un frisson et devint écarlate.
« Quoi ? demanda-t-il comme si il ne savait pas de quoi Nott voulait parler.
Si tu veux, la prochaine fois, demande-moi la photo ! Ca ira plus vite, balança Théo en rigolant.
La ferme, Nott !
Je sais, je sais, pouffa celui-ci. Tu es complexé par quelque chose Draco ? C'est pour ça que tu as peur ? Quoi, tu as une malformation ?
Mais tu dis n'importe quoi ! s'indigna Malefoy. Je suis tout à fait…normal ! » Nott éclata de rire.
« Dans ce cas tu es vraiment coincé, on ne peut rien pour toi, rétorqua le brun. »
Il y eut un blanc pendant lequel le Préfet-en-chef embrassa le front de Jude, ce qui manqua de faire tomber Malefoy de sa chaise.
« Comment tu vas faire au bal de Noël ? demanda Nott. Tu ne seras pas son cavalier ? » Le blond eut soudain l'air de s'être pris une baffe.
« Mais pourquoi tu veux m'aider ? demanda-t-il en retour.
Arrête Malefoy, tu crèves d'amour pour elle. Même moi, qui suis ô combien égocentrique, je m'en suis rendu compte.
Pas toi ? s'étonna Draco. »
Théodore démentit de la tête et Malefoy se surprit à lui poser la question : « Tu es homo, Nott ? »
Le brun se contenta de sourire et partit chercher d'autres bièraubeurres.
Draco était sur le cul, il y avait pensé mais n'avait jamais réalisé ce que ça voulait dire. Il eut alors la vision des douches collectives après les matches de Quidditch et se mit à ricaner. Ca devait être cool pour Théo, comme s'il se lavait avec six filles à poil. Non ! Il fallait qu'il arrête de penser à ce genre de trucs. C'était sans doute l'alcool, il se sentait tout émoustillé ce soir.
Ce fut à ce moment que la musique s'adoucit pour se transformer en un slow mélancolique. Jude croisa son regard au bout de la pièce et vint jusqu'à lui. Il n'arrivait pas à formuler les mots et bafouilla une série de « heu » d'un air déconfit.
« Oui, j'adorerai danser avec toi Malefoy, merci ! pouffa Hernani en lui souriant. » Elle avait compris, tout n'était pas perdu.
Elle lui prit la main et le tira jusqu'à la piste de danse.
« Je suis désolé, se lamenta Draco.
Mais non, tu es un parfait gentleman, murmura Jude. » Elle se hissa sur la pointe des pieds pour embrasser le préfet dans le cou et entoura la nuque du Serpentard de ses deux bras.
Draco, tremblant, referma les siens sur ses hanches et l'attira un peu plus vers lui. Il ferma les yeux et enfouit son visage dans la chevelure de la jeune fille.
Il eut alors l'impression que plus rien n'existait que l'odeur de ses cheveux, la cambrure de sa taille, la pression de sa poitrine contre son torse et son visage doux sur son épaule.
Il aurait passé l'éternité ainsi sans jamais s'ennuyer, il n'avait jamais été si…En fait, il n'avait jamais eu l'impression que quelqu'un l'eût aimé, pas même ses parents. Alors que dans les bras de la française, il se sentait grandi, il se sentait vivant. Il se laissa enivrer par l'aura de la Serpentard, se laissa aller à glisser les mains le long de son dos et à embrasser ses cheveux.
Il avait pris Jude pour une fille facile et aguicheuse mais, tout comme Nott, c'était sans nul doute une façade.
Elle avait des gestes si tendres, si doux à son égard que la passion s'alluma jusque dans son âme, traversant sa peau, ses muscles, et brûlant tout au passage.
Il se sentait fiévreux, elle lui tournait la tête.
Il était tard.
La musique mourut dans une dernière mesure langoureuse. La fête prit fin et il se résolut à relâcher sa cavalière.
Draco ne voyait plus que les yeux de Jude, magnifiés par milles éclats de lumière. Elle était tout aussi troublée que lui. Elle éprouvait certainement la même chose à son égard...Alors elle devait l'aimer. Car là, en cet instant, devant son être si frêle et brûlant, il sut qu'il n'éprouverait jamais plus pareils sentiments que pour elle.
Il pencha son visage vers elle et chercha à se rassasier de ce corps qui lui mettait les sens en ébullition. Il rencontra ses lèvres, les effleura des siennes lentement avant de mêler enfin sa langue à l'autre. Les deux bouches, avides d'amour, se dévorèrent longtemps en un baiser incroyablement fougueux. Ils s'embrassèrent comme ci leurs vies en dépendaient, comme ci le lendemain serait fait de malheur et qu'il fallût profiter du moment présent.
Jude souffla « Merci » à l'oreille de Draco et monta dans sa chambre en s'arrachant des bras de Malefoy à regrets.
Draco se laissa tomber sur le sofa, les yeux au plafond, gravant chaque minute de cette soirée dans sa mémoire.
Il lui semblait qu'il avait gagné plus qu'un pari, il avait gagné un peu de paradis.
