MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Drago Malefoy aurait-il un cœur ?
Chapitre 7 : Mon âme est noire.
Le lendemain matin, Draco se leva exagérément tôt et passa un bon bout de temps dans la salle de bain. Il n'était pas en train de…enfin…Il faisait sa toilette, quoi !
Comme la vie est toujours mal faite, il se trouva particulièrement vaseux ce matin-là. Bon sang ! Mais ce satané bouton n'était pas là, hier soir ! Et il avait la malchance d'avoir le teint si blanc que le plus petit cerne lui faisait un regard de tueur…
Il acheva de nouer sa cravate verte autour de son cou et établit une dernière inspection dans le miroir de la salle d'eau avant de descendre dans la salle commune. Il mourrait d'envie de voir Jude à nouveau sur le sofa, les jambes nues, pour qu'il puisse l'embrasser et qu'elle lui lise encore un poème les yeux dans les yeux.
Malheureusement, la salle était vide. Il ressentit un tel abattement que les larmes lui brûlèrent les yeux. Mais c'était stupide, voyons ! Il ne pleurait jamais ! Et il n'y avait manifestement rien de triste !
Bon, sans doute n'était-elle pas encore descendue...Il prit lui-même place dans le sofa, résolu à l'attendre toute la matinée s'il le fallait. Après tout, maintenant qu'il était seul et que la pièce silencieuse lui fluidifiait les idées, il se décida pour profiter de ce moment solitaire afin de…Hé hé ! Mais vous avez l'esprit mal placé ! …Afin de réfléchir au prochain mouvement des Mangemorts. La plupart d'entre eux, dont Lucius Malefoy, s'étaient évadé de la défectueuse prison d'Azkaban qui n'était plus entre les mains de ces abominables Détraqueurs.
Nous étions le mercredi et samedi, alors qu'il y avait une sortie à Pré-au-Lard de prévue, il avait bien compris d'après ce que son père avait insinué, qu'il y aurait une attaque des partisans du Seigneur des Ténèbres. Il se demandait tout de même, perplexe, comment les mages noirs feraient pour repérer les Serpentards des autres dans la foule.
A peine eut-il pensé à cela que surgissait sur la table un colis adressé à son nom.
Draco sourit.
C'était là un sortilège fréquemment utilisé par son père : pour éviter les regards malvenus et les questions dérangeantes, le colis ne pouvait lui parvenir que s'il en faisait la demande et s'il était à l'abri des regards indiscrets. Ainsi n'y avait-il aucun moyen d'intercepter le contenu du paquet. Malefoy se saisit du carton où il reconnut l'écriture élégante et aigüe de son père.
Il l'ouvrit, sans appréhension et en sortit une cagoule noire semblable à celle que Lucius Malefoy pouvait porter. Il déplia la lettre et commença sa lecture, intrigué :
Draco,
Je suis sûr que tu as compris que samedi prochain serait une journée importante pour nous, qui combattons avec foi et rage les idéaux naïfs de ce vieux fou de Dumbledore. Il faut que tu saches que nous ne pourrons agir avec précision dans la foule, malgré le fait que nous serons nombreux, j'en suis certain.
Aussi ai-je glissé dans le carton une cagoule qui doit te sembler familière. Utilise un sortilège de duplication dessus et distribues-en à tous les fidèles de ton foyer. Ce sera ton assurance vie, Draco, et je suis fier à l'idée que tu porteras notre uniforme pour la première fois.
Si tout se passe bien, la marque sera la prochaine étape, le Maître a besoin de nouvelles recrues, et qui plus est, d'indicateurs à Poudlard, même. Je lui ai parlé de toi pour ce rôle. Nous en reparlerons prochainement.
Inutile, je pense, de te demander de taire cette information. Prends bien garde à qui tu accordes ta confiance, et surtout, si tu as le moindre doute, ne donne pas la cagoule à la personne suspecte.
Il y aura des blessés et des morts, fils, on ne doit pas pouvoir remonter jusqu'à toi.
Sois le meilleur,
Lucius Malefoy.
Draco reposa la lettre sur la table, attendant de la voir entrer en combustion, ce qui ne manqua pas d'arriver.
Il était fier de l'intelligence froide de son patriarche, et malgré ce que certains pouvaient dire de lui, il ne perdait pas foi en son pouvoir.
Si l'action de samedi était un coup d'éclat, son père se verrait gratifié des honneurs, et alors peut-être le ferait-on entrer dans le cercle.
Il poussa un soupir, remonta dans son dortoir pour cacher la cagoule austère et se demanda quel moment serait le plus propice pour préparer une réunion des fidèles.
Soudain, Malefoy s'écroula au sol parce que Nott venait de lui balancer son oreiller alors qu'il ne l'avait pas vu venir.
« Tu es debout ? s'étonna Théo.
Je suis descendu pour avoir des nouvelles de l'extérieur, répondit Draco.
Je n'en doute pas…pouffa Nott. Bonnes nouvelles ? » Draco lui sourit, le regard dangereux : « Assurément, répondit-il. »
« Alors, fit Nott en obligeant Malefoy à s'asseoir à côté de lui. Raconte !
Heu…je pensais organiser une réunion…lacha le blond, mais Nott, l'haleine douteuse, éclata de rire.
Je te parle de la soirée d'hier, bougre d'imbécile ! piaffa-t-il en ébouriffant les cheveux de Draco. »
Celui-ci eut une moue agacée : On ne décoiffe pas les cheveux d'un Malefoy !
Puis il se laissa tomber sur le lit et ne put s'empêcher de sourire, les yeux au plafond, exactement comme la veille, lorsqu'il avait échangé son premier véritable baiser avec Hernani.
« Si tu voyais ta tête ! se moqua Nott. On dirait que tu viens de gagner la coupe du monde de Quidditch. » Draco éclata de rire.
Tu parles d'une comparaison !
« On ne regardait que vous, dans la salle, hier, quand vous dansiez…enfin…quand vous vous frottiez l'un contre l'autre…et quand tu lui as bécotté les cheveux, et tout ça… »
Malefoy leva un sourcil. Il ne s'était même pas aperçu de la présence des autres Serpentards. Dans tout son esprit, il n'y avait eu qu'elle.
« Vous n'avez même pas entendu quand tout le monde a applaudit quand tu lui as roulé un patin, pas vrai ? demanda Théodore. » Malefoy se redressa.
« Tu plaisantes ! s'étonna-t-il.
Non c'est vrai, je t'assure. T'avais la même tête que tout à l'heure et t'entendais rien de ce qu'on te disait. » Draco sourit.
« C'était …la meilleure chose qui me soit arrivée, souffla-t-il, ému.
Et elle n'était pas en bas ce matin ?
Non, formèrent les lèvres du préfet sans qu'aucun son n'émanât de sa bouche. »
« Si ça se trouve, reprit-il d'une voix angoissée, elle m'a embrassé comme le premier soir, pour rigoler, mais elle ne veut pas sortir avec moi ! On a même pas eu le temps d'en parler. »
Nott amorça un début de…sourire sarcastique, hé oui ! Mais Draco, irrité, leva son index devant le visage de Théo et lâcha :
« Non ! T'arrêtes de sourire comme ça. Ca devrait être interdit par la loi tellement ça tape sur les nerfs des honnêtes gens.
Tu te comptes parmi les honnêtes gens, Malefoy ? ricana Nott.
Bien sûr, confirma Draco sans rire. Les autres sont aveugles, nous on est dans le droit chemin. »
Théodore hocha la tête mais, intérieurement, il commençait à en douter sérieusement.
« Tu crois donc que Jude se fiche de toi ? reprit le brun.
Non, c'est juste que…
C'est ce que ça voulait dire, Malefoy, coupa Nott.
Alors tu crois qu'elle est amoureuse de moi ? Parce que bon, entre toi et Potter… » Théo éclata de rire.
« Ma pauvre vierge effarouchée, ricana-t-il en décoiffant encore les cheveux de Draco. » Malefoy rougit et reprit, un peu plus sûr de lui :
« Je n'étais pas coincé hier soir !
Tu veux dire après que Jude se soit déplacée pour t'inviter à danser ? railla Théodore.
Oui, répondit Draco comme si de rien n'était.
Tu étais magistral ! répondit Nott sincèrement. J'aurais pas fait mieux, y a pas de meilleur compliment ! J'ai cherché, hein ! Mais j'en trouve pas…
Et bien, dans ce cas, tu peux me payer Nott, j'ai remporté le pari !
Non, non, non, dénégua Théo. Tu auras gagné quand j'aurais entendu Hernani de mes propres oreilles gémir, puis crier ton nom dans ce dortoir ! »
Nott éclata de rire.
Malefoy eut un temps de réaction choquée avant de se reprendre, et il se jeta sur le brun pour lui faire regretter de tenir de pareils propos.
Puis, une fois qu'ils s'étaient tous deux défoulés, Malefoy jeta un regard sur son lit et fut parcouru d'un frisson d'excitation. Nott croisa son regard et éclata de rire.
« Je vois que l'idée fait son chemin dans la petite tête de blonde que tu arbores, Draco…Au moins comme ça, la salle de bains sera libérée de tes compensations…solitaires. »
Malefoy écrasa un oreiller sur la tête de son pote pour l'étouffer, puis, doutant à nouveau, il pâlit davantage et fit d'une petite voix un «Je pourrai jamais, Nott ! », qui rendit celui-ci hilare.
Comme Théo rassura Malefoy qu'il n'en était pas encore arrivé là, il lui conseilla tout de même d'aller se faire confirmer la volonté de Jude de devenir sa petite amie.
« Tu penses qu'elle peut être où ? demanda Draco.
Qu'est-ce qu'elle faisait, hier, quand tu lui es tombé dessus ? fit Nott.
Elle lisait…répondit-il. »
Son regard s'alluma et il partit en courant.
Théo se leva, le pas traînant, pour aller dans la salle de bains. Lui, ne fit pas que se laver. Il faut dire que de vagues pulsions au corps l'assaillaient en présence d'un Draco Malefoy tout émoustillé à moins d'un mètre de lui.
Draco courut comme un dératé dans les couloirs du château en direction de la bibliothèque. Il fit un énorme dérapage devant une vitre pour remettre de l'ordre dans les cheveux de son reflet, et reprit sa course effrenée.
Il poussa la porte le cœur battant. Il y avait de la lumière.
Il entra et déambula dans les rangées de livres, avant de l'apercevoir enfin, en train d'essayer d'attraper un gros volume noir sur l'étagère du haut. Malefoy sourit. Il ne fit pas de bruit, posa la main sur le bras de la jeune fille et lui donna le livre sans grande peine.
Jude posa l'ouvrage délicatement au sol pour pouvoir se jeter à son aise dans les bras de Draco. Il l'étreignit follement et s'empara encore de ses lèvres. Lorsque son visage s'éloigna du sien et qu'il plongea son regard d'acier fondu dans les yeux de Jude, il sourit à nouveau, un peu rassuré.
« Alors tu es vraiment prête à me supporter ? lui demanda-t-il en caressant sa joue. » Il aimait bien la fossette de sa pommette rose.
« Je suis même prête à supporter ton copain Nott, répondit-elle en explorant son torse de ses doigts fragiles. »
Ils éclatèrent de rire, et Jude, chargée derechef de son ouvrage de Potions qu'elle avait déposé à terre, glissa à l'oreille de Draco :
« Tu me feras danser au bal de Noël ?
Je ferais tout ce que tu veux, répondit-il en mâchant sa fin de phrase, avalée qu'elle fut par le baiser qu'il lui vola discrètement. »
