MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.

Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.

Drago Malefoy aurait-il un cœur ?

Chapitre 8 : Pardonne-moi.

Malefoy, qui n'oubliait pas la leçon de la dernière fois, saisit le livre des mains de Jude et en profita pour passer son bras vacant autour de la taille de la jeune fille.

« Tu veux le consulter maintenant ? demanda-t-il, ne sachant où aller.

Oui, j'ai déjà une table là-bas, fit-elle en l'entraînant avec lui. »

Le problème, pour Draco, c'était qu'il y avait déjà quelqu'un d'autre à la table de Jude.

Le problème, c'était que ce quelqu'un était de Gryffondor et, pire que tout, le problème c'était qu'il s'agissait de…Granger.

La réaction fut immédiate :

« Granger ! s'exclama-t-il d'un ton dégoûté en laissant tomber le livre sur la table dans un bruit sourd. Qu'est-ce que tu fous là ? »

Hermione n'eut pas le temps de répliquer, Hernani la devança.

Elle regarda Draco sévèrment et lança d'un ton un peu froid :

« Ca te dérangerait de l'appeler Hermione, plutôt ? On travaille ensemble sur le prochain devoir de Potions. »

Elle s'assit à table et haussa un sourcil en fixant Malefoy.

« Tu t'asseois ? demanda-t-elle d'une voix exaspérée. »

Le préfet avait l'air d'un fou échappé d'un asile.

Hermione pensa que pour lui, le pauvre, ce devait être un choc.

Elle ne lui avait jamais vu un tel degré d'ahurissement sur le visage, bien que le mépris et le dégoût l'atténuaient un tout petit peu.

L'expression de Jude décida Draco à obéir, calmement, et il lui lança un regard furieux.

« Et bien, heureusement que je travaille avec toi, Hermione, parce que si j'avais accepté de travailler avec Potter, je ne sais pas si Draco aurait survécu à cet …affrontindigne ! Ma parole ! Gryffondors et Serpentards ne sont pas faits pour s'entendre ! »

Hermione se mordit la langue, n'osant rire très franchement parce que la scène était particulièrement tendue.

Hernani vit avec un révulsement angoissé l'iris de Malefoy se durcir comme le métal.

Ce regard, elle ne lui avait pas encore connu. Oh, le Malefoy qu'elle appréciait était un mec on ne peut plus banal, timide et complexé. Mais ce gars-là, c'était le Mangemort, le fils de l'assassin, l'instrument de la Marque des Ténèbres.

Jude regretta amèrment ses paroles, elle espérait que la situation n'allait pas dégénérer.

« Hum…on ferait mieux d'aller prendre notre petit déjeuner, non ? demanda-t-elle en fuyant le regard du Serpentard à sa gauche. » Malefoy se leva et jeta, hautain : « Tu sais au moins avec quelle racaille tu traînes, Hernani ? »

Jude se tourna vers Hermione, déconcertée.

« Je dois y aller, assura Granger en sentant la menace. A plus tard, Jude.

C'est ça, continua Draco. Les Sangs de Bourbe s'effacent et les Sangs Purs restent. Voilà le bon déroulement des choses.»

Il se sentait hors de lui, et le fait qu'il n'ait pas encore tout cassé ne présageait rien de bon.

S'il ne s'était pas défoulé sur Hermione, mieux valait pour Jude qu'elle sortît en vitesse.

C'est ce qu'elle fit sans lui accorder un regard. Il la rattrapa de justesse à la sortie, dans le couloir :

« Ecoute-moi bien, Hernani, menaça-t-il en lui serrant l'avant-bras. Je t'interdis de te montrer avec ces gens-là !

Tu m'interdis, Malefoy ? Et tu es qui pour me donner des ordres ! Tu vois toujours le mal partout ! TU N'ES QU'UN IMBECILE, DRACO ! Je travaille tranquillement avec quelqu'un en parlant Potions, et pour toi, tout de suite, je FRICOTTE avec l'ennemi c'est ça ! Tu… »

Il serra son avant-bras plus fort.

Jude porta sa main sur celle de Draco dans un réflexe, il lui faisait vraiment mal.

« Lâche-moi, souffla-t-elle…LACHE-MOI, PUTAIN ! cria-t-elle »

Draco relâcha son emprise et observa les yeux de Jude se remplirent de larmes tandis qu'elle portait la main à l'endroit douloureux.

Elle le planta là, tout déboussolé qu'il était, et s'enfuit dans le couloir, les joues baignées de larmes.

Elle avait cru à une victoire ? Désillusion !

Elle s'en mordait les doigts : non seulement elle venait de gâcher sa mission, mais elle sentait également qu'on lui avait piétiné le cœur avec des sabots en bois.

Hermione était déjà dans la Grande Salle et s'était installée à sa place habituelle. Ni Hernani, ni Malefoy n'étaient à leurs places, et Nott affichait un visage soucieux. La jeune préfète était toute démoralisée. Jude et elle étaient devenues assez complices en cours, se découvrant le même intérêt pour les livres et le travail bien fait. Elle avait même du mal à comprendre pourquoi la française avait été déléguée à Serpentard. C'était une fille vraiment sympa, qui n'avait aucun jugement de valeur sur qui que ce soit, et qui était bien plus aimable que Fleur Delacour.

Aussi, avant l'arrivée de cet abruti de Malefoy, Jude lui avait raconté comment se passait son intégration dans la maison réputée austère et compétitive. Hermione avait éclaté de rire en apprenant comment les deux compères Nott et Malefoy avaient parié sur elle. Jude lui avait raconté que, ormi la politique bien arrêtée de Draco, c'était un mec génial et Hermione avait cru comprendre que cela impliquait bien plus…Surtout que la rumeur de leur couple courait dans le château.

Elle n'osa imaginer dans quel état de déception devait se trouver la blonde, lorsqu'elle la vit passer la porte et s'installer à côté de Nott, les yeux rougis. »

«Houla ! s'inquiéta Théo. Qu'est-ce qui t'arrive, Juju ? »

Hernani ne répondit pas mais, en lançant un regard angoissé vers la porte, elle aperçut Draco, et supplia Nott :

« Théo, s'il te plaît, change de place avec moi…

C'est pas comme ça que vous allez résoudre vos problèmes, déclara Nott, bien ancré sur sa chaise.

Théo… »

Malefoy s'installa à table à côté de Jude, l'air très contrarié. Nott se mit à rire, bien que la situation n'avait rien de comique.

« Première querelle de couple ? demanda-t-il.

Quel couple ? lança Malefoy, le ton cassant. »

Nott cessa de sourire et serra la main sur le genou de Jude, à priori au bord des larmes.

« Aurais-je manqué un épisode des déboires sentimentaux de Sieur Malefoy et de Dame Hernani ?

Commence pas à m'emmerder, Nott. Ca ne te regarde pas ! grinça Malefoy.

Vraiment ? Pourtant c'est bien à moi que tu viens demander des conseils et, un quart d'heure plus tard, je vois que tu es à nouveau profondément célibataire. J'ai de quoi me poser des questions, non ? insista Théo plus doucement, avec un sourire apaiseur.

Il semblerait que la capacité de compréhension de Draco ne suffise pas à remplir un coquetier, répondit Jude, le visage dur.

Tu…Je t'interdis de parler de moi comme ça ! menaça Draco.

Tu m'interdis encore, Draco ? Tu n'as que ce mot-là à la bouche ! »

Malefoy voulut rétorquer quelque chose mais il n'arriva pas à formuler ses mots. Il se tourna vers Nott.

« Elle traînait avec Granger à la bibliothèque ! »

Théodore haussa un sourcil, Jude baissa les yeux.

« Et puis quoi ? demanda le brun au bout d'un moment. Elles ne faisaient que travailler, non ? »

La blonde leva un regard éperduement reconnaissant vers Théo.

« On ne doit pas s'approcher de ces gens-là ! hurla Draco. C'est…c'est…J'ai l'impression que tu me nargues, Jude, déclara-t-il, sa colère ébranlée. »

Il éprouvait une affreuse douleur, il ne voulait pas qu'elle détourne la tête en le voyant, qu'elle le fuie au détour d'un couloir.

Il tenait trop à elle pour ne pas laisser sa rancœur s'estomper.

« Je ne cherchais pas à te mettre en colère, Draco. Je…C'est…C'est fini entre nous ? demanda-t-elle d'une petite voix. »

Malefoy sentit sa colère retomber tout à fait et il devint quelque peu honteux.

« Je n'ai pas pensé ce que j'ai dit, reprit-il en l'entourant de ses bras. Je suis désolé…s'étrangla-t-il devant le visage anxieux de la Serpentard. Je suis bien avec toi… »

Elle passa ses bras autour de la nuque de Draco et celui-ci embrassa ses yeux rougis, ses joues brûlantes et ses lèvres tremblantes.

Théodore souriait en secouant la tête, il croisa le regard de Granger à l'autre bout de la pièce et lui fit un petit geste exaspéré en montrant les deux Serpentards enlacés tendrement.

Hermione lui rendit son sourire, pas mécontente de l'issue de la querelle, et se promit désormais de vérifier si Draco n'était pas dans les parages avant de discuter avec sa petite amie.

Ron Weasley, à ses côtés, eut une grimace de dégoût, et lança :

« Elle doit être bizarre cette fille, quand même, pour se coltiner Malefoy…

Au moins, elle, elle a quelqu'un qui la prend dans ses bras, rétorqua Harry avec un sourire sardonique. »

Ron grogna. D'accord, il n'était pas insensible au charme de la préfète assise près de lui, mais il n'était pas sûr de savoir comment franchir le cap du premier abord amoureux.

Potter ricanait, il y avait sans doute plus de points communs entre Gryffondors et Serpentards qu'ils ne le croyaient tous.

Les trois Serpentards commencèrent à piocher dans les plats devant eux et la pression retomba. Ils étaient tous un peu fatigués et la dispute entre Draco et elle avait encore enfoncé un peu plus le malaise de Jude qui la prenait depuis le matin. Elle avait mal à la tête.

Soudain, le courrier arriva et la blonde reçut une nouvelle lettre. Au toucher, elle vit qu'elle était plus épaisse que la précédente, et ne put empêcher son visage de se parer d'un réel sourire franc.

« Enfin ! murmura-t-elle.

Tu sais ce qu'elle contient ? demanda Draco devant sa mine réjouie.

Oui ! répondit-elle avec excitation en déchirant l'enveloppe et en en sortant un jeu de cartes divinatoire, usé mais précieux.

C'est un jeu noir, remarqua Théodore. Et il manque une carte.

Je sais, reprit Jude. J'ai perdu la carte de l'inconnue quand j'étais petite…Mais cela n'a pas perturbé le reste des cartes. Si je tombe sur une place vide, je sais que c'est celle qui manque.

Tu es clairvoyante ? s'étonna Draco.

Un don de famille, sourit Hernani. Ca tombe bien parce que j'ai justement divination tout à l'heure. Je vais pouvoir me refaire un peu la main.

Comment tu peux être sûre que c'est ce que vous étudiez ?

Je l'ai vu dans l'avenir ! se moqua Jude. Nan, c'est juste que j'ai demandé à Po… »

Elle s'interrompit brusquement et jeta les cartes dans sa poche dans un mouvement brusque.

Malefoy blêmit, mais le coup d'œil dangereux que lui balança Nott le retint de tout commentaire.

« Je t'accompagne jusqu'à la tour Nord, s'enquit Draco. »

Ils marchèrent main dans la main d'un pas lent, ils avaient tout leur temps. Les élèves les montraient du doigt en souriant et les portraits des cadres chuchotaient sur leur passage.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la trappe, où une plaque de cuivre dans le plafond indiquait Sybille Trelawney, Jude s'appuya contre le mur du couloir et attira Draco contre elle. Elle l'embrassa avidement, cherchant dans sa bouche une preuve d'amour pour se redonner un peu de confiance en leur relation.

Oui, Malefoy était tendre et romantique.

Le jeune homme se laissa mener par sa camarade avec plaisir. Elle lui avait pardonné son geste brusque, il s'en voulait d'avoir laissé surgir sa nature violente devant elle. Ce n'était pas complètement lui.

Draco plaquait Jude contre le mur, enivré par le contact de la langue d'Hernani contre la sienne et glissa ses mains un peu plus au sud de sa taille. Jude eut un soupir de contentement, ce qui l'incita à continuer en ce sens. Les formes ondulantes de la sorcière rallumèrent le désir de tout son être.

Il prit les mains de la jeune fille dans les siennes et les plaça sur son torse, comme dans la bibliothèque. Il avait adoré ça. Jude faisait glisser ses doigts sur son torse, son visage toujours contre le sien, n'osant se séparer.

Elle avait le sentiment que rien ne devait briser cette étreinte passionnée, étreinte d'amour et de désespoir à la fois. Ce serait peut-être la dernière fois, au train où allaient les choses.

Repu de passion charnelle, Draco cala sa tête dans les cheveux de la jeune française et l'enlaça doucement. Il lui glissa à l'oreille des mots, le souffle court, ce qui la fit frissonner d'excitation.

« Tu me crois prêt à entendre tes secrets ? » Jude eut un sourire triste et se recula un peu pour le regarder dans les yeux :

« Je crois que si ce jour devait arriver, il vaudrait mieux que ce soit le plus lointain possible… »

Malheureusement, chacun sait que rien ne se passe jamais comme prévu…