Bonjour tout le monde! Voici la suite du demi-chapitre précédent. J'avais dit que ce serait le dernier mais en fait... non. Je sais, je change tout le temps d'avis mais que voulez-vous... ;-) Et puis, je ne pense pas que ça vous dérange, je me trompe (lol)? Normalement, il ne reste qu'un chapitre intitulé "discussions et... réconciliation."
Je me suis dépéchée d'écrire ce chapitre pour "birdfire" qui part en vac' et je sais par expérience qu'attendre la suite pendant des mois c'est agaçant. Dîtes-moi comment vous l'avez trouvé. Je ne suis pas là tout le week-end et je pars mercredi matin pour 2 mois, donc je vais me dépêcher d'écrire la fin pour la poster avant mon départ.
Merci à "Rody85", "Gryffondor", "FANTASIA", "birdfire", "Niark" et "claire" pour leurs reviews. Vous auriez du me voir en train de faire la danse de la joie quand je les ai reçues... Enfin bon, passons à autre chose. Que diriez-vous de la suite de ma fic? Oui? Ah... Bonne lecture, alors!
A bientôt!
Emmeraude
Soudain, un médicomage entra dans la salle d'attente, un parchemin à la main. Il était grand, brun et avait de petits yeux bleus-gris. Il devait avoir une quarantaine d'années et paraissait très professionnel.
"Professeurs", dit-il en s'adressant à Dumbledore et McGonagall. "Suivez-moi s'il-vous-plait."
Ils se levèrent et suivirent le médicomage dans les couloirs de l'hôpital.
Des sorciers en robes vertes marchaient rapidement dans les couloirs blancs, baguette à la main. Ils passèrent devant une bande de mômes braillards aux visages verts et même devant une sorcière dont on ne voyait que les jambes et la tête. Il régnait une agitation inqualifiable typique des hôpitaux. Soudain, n'y tenant plus, le professeur McGonagall demanda d'une voix anxieuse au médicomage:
"Comment va-t-il? Il est réveillé?"
"Je ne vais pas vous cacher la vérité, mais l'état de Mr Potter est assez sérieux", répondit-il après un temps.
"Je suis le médicomage Donnely et c'est moi qui suis chargé de m'occuper de Mr Potter."
"Comment va-t-il?" demanda Dumbledore en répétant les mots du professeur McGonagall.
"Il souffre des effets secondaires du doloris, d'une importante perte de sang et de fatigue magique et physique. Il a aussi une brûlure que nous avons pu soigner immédiatement et une plaie à l'épaule causée par un animal que nous n'avons pas réussi à identifier."
"Un dragon", déclara McGonagall.
"Pardon?" s'étonna le médicomage Donnely, surpris.
"Ce que veux dire le professeur McGonagall, est que Harry a accompli la première tâche du tournoi des trois sorciers il y a environ deux heures. Il a malheureusement été blessé par un dragon", expliqua Dumbledore, le front plissé d'inquiétude. Harry a subi le doloris? se demanda le plus puissant sorcier de son temps.
"Ce qui est étrange, aussi, est que nous avons détecté une sorte de poison dans ses poumons qu'il a dû inhaler. Nous avons commencé des recherches sur cette substance mais nous pensons qu'un sort de magie noire pourrait en être la cause"
"Ce sort pourrait-il avoir la forme d'un gaz lorsqu'il est jeté?" questionna précipitamment Dumbledore en fronçant les sourcils.
"Ce serait possible, en effet", répondit le médicomage Donnely.
Le professeur Dumbledore commença à murmurer des paroles inaudibles dans sa barbe, les sourcils fronçés.
"Je crains malheureusement que vous ne puissez pas parler avec Harry..." déclara le médicomage Donnely en jetant un coup d'œil appréhensif à Dumbledore qui s'était arrêté de marmonner et de marcher et attendait apparemment la suite. "Nous avons fait tout notre possible, mais l'accumulement de blessures, de manque de nourriture et de perte importante de sang a... Sa condition est... heu... stable mais nous ne savons pas pour combien de temps"
"Qu'est-ce que ça signifie?" demanda McGonagall la voix tremblante.
"Ce que je veux dire est que Mr Potter est dans le coma", répondit le médicomage gravement.
Un grand silence suivi cette annonce. Le professeur McGonagall tenait une main tremblante devant sa bouche, comme si elle s'empêchait de pleurer; quant au professeur Dumbledore, il paraissait avoir vieilli de quelques années en quelques secondes et le pétillement habituellement présent dans ses yeux avait disparu.
"Pouvons-nous le voir?" demanda le directeur de Poudlard au médicomage en se reprenant.
"Bien sûr. Venez", répondit celui-ci en reprenant sa route à travers les couloirs blancs de l'hôpital.
Bientôt, ils arrivèrent devant une porte numérotée 132C.
"Si vous avez besoin de quoi que se soit, appelez-moi, ou demandez à une infirmière", précisa gentiment le médicomage avant de s'en aller.
Les deux professeurs poussèrent alors la porte et entrèrent dans une chambre entièrement blanche. Au milieu, il y avait un lit et sur ce lit se tenait Harry, pâle et immobile. Il était allongé sur le dos et une intraveineuse déversait une potion bleue claire dans son bras. Un masque à oxygène couvrait son nez et sa bouche, lui fournissant de l'oxygène. Un lent et régulier bip se faisait entendre, surveillant le cœur de Harry.
Le professeur McGonagall, d'habitude si sévère avec ses élèves, s'assis au chevet de Harry, prit une de ses mains entre les siennes et commença à lui parler doucement:
"Oh Harry, je savais que ce tournoi était trop dangereux... Tu dois revenir, tu sais. Gryffondor ne serait plus pareil sans toi. Et il faut que l'année prochaine la coupe de Quidditch soit toujours dans mon bureau."
Le professeur Dumbledore s'approcha de Harry tandis que le professeur McGonagall continuait son monologue. Il lui caressa gentiment le front et enleva les quelques mèches qui cachaient sa cicatrice.
"Il y réside une telle puissance...", murmura-t-il. "Celui qui t'a fait ça ira Azkaban Harry, ne t'inquiète pas."
Il s'arrêta de parler et regarda la poitrine de Harry se soulever lentement. Puis, il regarda son étrange montre aux douze aiguilles et, se tournant vers McGonagall, dit:
"Je vais retourner à Poudlard pour m'occuper de Croupton Junior et prévenir le ministre. Je reviendrai quand tout sera réglé. Vous restez avec lui, n'est-ce pas Minerva?"
"Bien sûr Albus", assura celle-ci.
"Prévenez-moi au moindre changement, Minerva. Ne vous inquiétez pas, il va s'en remettre", rajouta-t-il perdant un peu de sa crédibilité.
Le professeur de métamorphose ne répondit pas et continua de caresser la main pâle et immobile de Harry tendrement. Le professeur Dumbledore allait refermer la porte derrière lui lorsqu'elle demanda:
"Et les élèves, Albus? Faut-il les mettre au courant?"
"Nous verrons ça ce soir, Minerva", assura-t-il. "D'abord, occupons-nous de Croupton Junior."
"Et Mr Weasley et Miss Granger?" demanda-t-elle lentement couvrant le bip régulier qui était le coeur de Harry.
"Je vous laisse le soin de les prévenir..." répondit-il dans un souffle avant de refermer la porte et retourner à Poudlard pour y calmer le chaos qui y régnait.
Le professeur de potion se tenait dans le bureau de Dumbledore avec le professeur Chourave et Flitwick. Ils avaient tout les trois leurs baguettes pointées sur Barty Croupton Junior, qui était solidement ligoté à une chaise en bois et bâillonné et les regardait d'un air menaçant. Lorsque Rogue était rentré au château avec l'imposteur inconscient flottant devant lui, il était immédiatement allé dans le bureau du directeur et avait demandé à des elfes de maison de prévenir les deux autres directeurs de maison. Les deux professeurs n'avait pas osé poser de questions et avait accepté de surveiller le mangemort.
Rogue leur avait simplement expliquer où et quand il l'avait trouvé, ainsi que ce qu'il était arrivé à Harry. En entendant que Harry était à St Mangouste, le professeur Chourave avait voulu aller voir comment il allait mais après que le professeur Rogue lui ai dit - d'un ton froid et indifférent - que le directeur et le professeur McGonagall étaient déjà présents, elle s'y résigna.
Et maintenant, cela faisait bien une heure et demie qu'ils attendaient le retour du directeur et de McGonagall. Les élèves devaient être en train de manger dans la grande salle et il n'y avait que quelques professeurs pour les surveiller. Soudain, la porte du bureau s'ouvrit à la volée et Dumbledore, sa robe bleu ciel tournoyant derrière lui, entra dans la salle.
"Albus, enfin..." dit le minuscule professeur de sortilèges, manifestement soulagé de le voir arriver.
"Où est Minerva?" demanda le professeur Chourave.
"Elle est restée avec Harry", répondit le directeur avec une tristesse sans égale figée sur son visage ridé.
"Comment va-t-il?" questionna-t-elle alors.
"Il est dans le coma", répondit le directeur, allant droit au but. Il se tourna brusquement vers le mangemort qui s'était mis à gigoter joyeusement sur sa chaise à l'annonce de l'état de Harry. "Severus, pourriez-vous aller me chercher du véritasérum, s'il-vous-plait", demanda-t-il en fixant de ses yeux bleus le mangemort qui sembla se rapetisser sous ce regard flamboyant. "Le plus puissant que vous avez. Severus?" questionna-t-il quand il vit que Rogue ne bougeait pas. "Severus?"
"Oui?" demanda Rogue qui semblait être sorti de ses pensées. "Ah oui, le véritasérum... Une fiole vous suffira?"
"Oui, Severus, merci", dit-il en regardant Rogue sortir de son bureau de son habituelle démarche pressée et menaçante. "Pomona", dit-il en se tournant vers le professeur de botanique, "auriez-vous l'obligeance de prévenir les préfets de s'occuper des élèves durant le repas et de prévenir les élèves de Gryffondor que Mr Potter ne pourra pas fêter sa victoire ce soir."
"Albus, il est vraiment dans le coma...?" demanda inutilement celle-ci. "Minerva doit être très inquiète..."
"Elle l'est. Allez-y maintenant s'il-vous-plait, et ne dîtes rien à propos de Harry pour l'instant", ordonna-t-il gentiment au professeur bouleversé.
Le professeur Flitwick, Dumbledore et Barty Croupton Junior se retrouvèrent seuls dans l'immense bureau. Le mangemort gigotait sur sa chaise et leur jetait des regards menaçants et insolents. Deux minutes plus tard, le professeur Rogue arriva avec, à la main, une fiole de cristal remplie d'une substance qui ressemblait à de l'eau. Il la tendit au directeur qui la prit entre ses longs doigts.
"Merci, Severus", dit celui-ci en s'approchant de l'imposteur. "Filius, s'il-vous-plait."
Le minuscule professeur leva sa baguette et jeta un sort qui enleva le bâillon de Croupton Junior et l'obligea à ouvrir la bouche. Le mangemort luta contre ses liens et tenta de refermer la bouche mais il n'eu pas le temps. Le professeur Dumbledore avait déjà versé quelques gouttes de véritasérum dans sa bouche. Les trois professeurs s'assirent et attendirent que la potion fasse effet.
"Quel sont mon nom et prénom?" demanda alors le professeur Dumbledore.
"Albus Dumbledore", marmonna le mangemort, les yeux dans le vague.
"Qui êtes vous?"
"Je suis Barty Croupton fils, fidèle serviteur du Seigneur des Ténèbres", répondit celui-ci en haussant un peu la voix.
"Depuis combien de temps êtes-vous dans l'enceinte de Poudlard", demanda Rogue d'un ton glacial.
"Depuis le premier septembre."
Les trois professeurs se regardèrent surpris. Le professeur Dumbledore se leva et alla vérifier un parchemin sur son bureau. Soudain, le dos tourné aux autres professeurs, il demanda:
"Sous quelle personne étiez-vous?"
C'était une question qui ne semblait avoir aucun sens mais Croupton répondit tout de même:
"Alastor Maugrey."
Le professeur Rogue sembla soudain comprendre la situation. Le professeur Flitwick, quant à lui, semblait perdu.
"De quoi parle-t-il, Albus? Comment a-t-il pu rester à Poudlard si longtemps sans que l'on s'en aperçoive?" demanda celui-ci, curieux.
"Il a tout simplement fabriqué du polynectar en volant les ingrédients dans ma réserve et s'est apparemment fait passé pour Maugrey Fol Œil", répondit Rogue à la place du directeur, l'air furieux.
"Où est le vrai Alastor Maugrey?" demanda calmement le directeur.
"Dans mon bureau, dans sa malle magique."
"Que lui avait vous fait?" s'écria Flitwick d'une voix aiguë.
"Je lui ai simplement coupé quelques mèches de cheveux et stupéfixé la plupart du temps", répondit automatiquement Croupton.
"Severus, pourriez-vous aller vérifier si Alastor est bien là et l'amener à l'infirmerie si besoin est."
Rogue ne répondit pas mais se leva et sortit de nouveau du bureau. Dumbledore se leva lui aussi et se dirigea vers la cheminée. Il prit une poignée de poudre de cheminette, la jeta dans le feu et appela:
"Ministre Cornelius Fudge!"
Les flammes devinrent vertes et crépitèrent bruyamment. Soudain, une tête apparut dans l'âtre; c'était le ministre.
"Professeur! Quel bon vent m'amène ici?"
"Cornelius", salua le directeur. "Venez à Poudlard dès que possible et amenez deux de vos aurors; nous avons un mangemort qui s'est infiltré dans le château", dit il d'un ton sans réplique.
"Un mangemort, Albus? Comment est-ce possible?"
"Je vous expliquerais tout en temps et en heure, Cornelius; mais pour l'instant il faut régler les formalités. Nous sommes en train de l'interroger et..."
"Quoi?" hurla le ministre en interrompant le directeur. "C'est au ministère de l'interroger, directeur, et vous le sa..."
"Ca suffit!" coupa Dumbledore d'un ton menaçant. "Vous devriez contacter la prison d'Azkaban", conseilla-t-il en le fixant durement, "il doit leur manquer un prisonnier."
"Vous avez attrapé Sirius Black?" s'exclama le ministre d'un ton réjoui.
"Non, Barty Croupton... Junior", rajouta-t-il en voyant l'air étonné du ministre. "J'ai encore quelques problèmes à régler, je vous attend dans mon bureau au plus vite."
"Bien", dit simplement Fudge, l'air vexé et le visage rouge. Les flammes crépitèrent et un petit "BANG!" indiqua que le ministre était reparti.
Dumbledore se retourna et s'avança vers le mangemort qui semblait reprendre ses sens. Il ouvrit la fiole de cristal et lui versa encore quelques gouttes de véritasérum dans la bouche. Le directeur paraissait plus vieux qu'il ne l'avait jamais été; Harry se trouvait à l'hôpital dans le coma parce qu'il ne s'était pas aperçu de la supercherie - pourtant simple - du mangemort.
"Albus", dit le professeur Flitwick, "pensez-vous que Mr Potter s'en remettra?"
"Je ne sais pas, Filius, je ne sais pas..." chuchota le directeur, perdu dans ses sinistres pensées.
Une minute plus tard, la porte du bureau s'ouvrit et Rogue, suivit des professeurs McGonagall et Chourave, entra dans la pièce. Le professeur de métamorphose paraissait triste, et, dès qu'elle aperçut le mangemort ligoté à la chaise, se précipita vers lui en hurlant:
"Espèce de sale petit ingrat! Comment avez-vous osé..."
"Minerva, reprenez-vous s'il-vous-plait!" crièrent les professeurs Flitwick et Chourave en l'écartant du mangemort. Celle-ci s'éloigna du mangemort, redressa son chapeau et alla s'asseoir dignement sur un fauteuil en regardant l'imposteur d'un œil mauvais.
"Je leur ai tout expliqué en venant ici, Albus", informa Rogue au directeur, l'air indifférent à ce qu'il venait de se passer. "Maugrey et à l'infirmerie, justepour le temps que l'on retrouve sa jambe en bois et son œil magique", termina-t-il dans un rictus.
"Merci Severus", dit le directeur. Il se tourna vers McGonagall et lui demanda anxieusement: "Pourquoi n'êtes vous pas restée, Minerva? Il y a un problème?"
"L'heure des visites était terminée et les médicomages ont refusé que je reste avec lui", répondit celle-ci, apparemment en colère contre les médicomages de St Mangouste.
Le directeur hocha la tête et se tourna vers l'imposteur ainsi que le firent tous les professeurs présents.
"Qu'avait vous fait à Harry Potter?" questionna Dumbledore en le regardant droit dans les yeux d'un air menaçant. Son aura avait apparut soudainement autour de lui et lui donnait un air de puissance effrayant.
"Je lui avait dit de m'attendre après la première tâche parce que cet idiot de Verpey voulait me parler mais il ne m'a pas écouté. Alors je lui ai lancé le dolorque luctus pour qu'il n'aille pas voir Pomfrey. Le maître a besoin de lui. Il s'était déjà échappé, il y a quelques jours, et le maître avait été furieux."
"Le dolorque luctus ?" demanda le minuscule professeur.
"Un sort qui était grandement utilisé par les mangemorts durant la première guerre", expliqua le directeur, une lueur furieuse dansant dans ses yeux.
"Il sert à aveugler la victime et à l'affaiblir en l'empoisonnant par les voies respiratoires. Lorsqu'on chuchote en le lançant, il est sous forme de gaz. Comme ça, plus besoin de lui courir après, il n'y a qu'à se servir", ajouta Rogue en regardant fixement le mangemort, qui, les yeux dans le vague, se balançait d'avant en arrière.
"Une méthode très lâche...", commenta Dumbledore en se penchant vers Croupton. "Et ensuite?"
"Je l'ai attrapé dans la forêt pour l'amener au maître mais il a encore essayé de s'échapper et je lui ai lancé l'endoloris", expliqua celui-ci l'air satisfait et les yeux lui sortant des orbites follement. "Cet imbécile s'est évanoui un peu après et je voulais prendre son sang parce que mon maître en a besoin. Des sorciers sont arrivés et après je ne sais plus."
"Bien, nous en savons assez", conclut Dumbledore. "Minerva, pourriez-vous aller prévenir les Gryffondor de ce qu'il est arrivé à Mr Potter. Je ferais une annonce demain au petit déjeuner pour le reste des élèves. Ne rentrez pas dans les détails, s'il-vous-plait."
"J'y vais de ce pas, Albus", répondit-elle en s'en allant, après avoir jeté un regard pleins de menaces au mangemort.
"Severus, restez ici surveiller le mangemort pendant que je vais m'entretenir avec Fudge. Filius, Pomona, allez prévenir les préfets de ce qu'il vient de se passer."
Les deux professeurs sortirent et le directeur s'assit à son bureau en prenant sa tête entre ses mains.
"Je me fais vieux, Severus, je me fais vieux..."
Les Gryffondor étaient revenus du repas depuis une demi-heure déjà et Harry n'était toujours pas là. Ron et Hermione étaient assis côte à côte devant la cheminée et ne parlaient à personne. Les autres élèves les avaient laissé tranquilles, se demandant s'ils s'étaient encore disputés avec Harry.
Ce qui était étrange était que, durant le repas, la grande table était presque vide. Les chaises du directeur, de Karkaroff, de Verpey et des directeurs des quatre maisons étaient vides. Les préfets avaient reçu l'ordre de surveiller les élèves et de les ramener au plus vite dans leur salle commune. Des rumeurs circulaient rapidement, disant qu'il y avait eu un accident avec un professeur, ce que peu de personnes croyaient.
Des élèves de troisième année avaient croisé Mme Pomfrey dans les couloirs et lui avaient si elle avait vu Harry. Elle leur avait répondu que non mais semblait bouleversée par quelque chose. Ils n'avaient pas insisté... Et maintenant, tous les élèves de Gryffondor l'attendaient anxieusement dans la salle commune. Ils avaient déjà commencé à faire exploser quelques pétards du Docteur Flibuste et à boire quelques biéraubeurre, sous la surveillance des préfets.
Soudain, le portrait de la Grosse Dame s'ouvrit et leur directrice de maison entra. Elle avait son chapeau de travers, paraissait plus pâle que d'habitude et son front était barré d'inquiétude. Quand les élèves la virent, ils tentèrent vainement de cacher les friandises et les bouteilles de bièraubeurre derrière eux et sous les tables. Cependant, elle sembla s'en moquer. Elle s'avança au milieu de la salle et cria pour couvrir le tulmute:
"Un peu de silence s'il-vous-plait! Merci... J'ai le regret de vous annoncer que Mr Potter ne pourra pas fêter avec vous ce soir...", commença-t-elle la voix légèrement tremblante.
"Hein?"
"Pourquoi?"
"Il est où?"
Tous les étudiants avaient commencé à poser des questions en même temps, l'air complètement ahuri. Les jumeaux, qui étaient debout sur une table, se mirent à crier injustice.
"SILENCE!" hurla McGonagall à bout de nerfs.
Les élèves se turent immédiatement, ils n'avaient jamais vu leur directrice aussi peu sûre d'elle-
même. Ron et Hermione s'étaient levés en entendant que Harry ne pourrait pas venir et attendaient anxieusement la suite.
"Le professeur Dumbledore expliquera tout demain, tout ce que je peux vous dire est que Mr Potter a été attaqué par un mangemort et est pour l'instant à St Mangouste."
Hermione poussa un petit cri et Ron pâlit de plusieurs teintes. Les autres Gryffondor regardait McGonagall comme si elle s'était transformée en harpie sous leurs yeux.
"Comment va-t-il?" demanda Fred, qui était descendu de la table et ne souriait plus.
"Il ne va pas bien, Mr Weasley, s'il est à l'hôpital..." répondit McGonagall en regardant Hermione et Ron. "Miss Granger et Mr Weasley, suivez-moi s'il-vous-plait."
"Pas question!" intervint George en sautant de son perchoir. "Nous aussi on veut savoir comment va Harry! Pourquoi est-ce que seulement eux deux auraient le droit de savoir?"
"Mr Weasley, ne me parlez pas sur ce ton! Cinq points de moins pour Gryffondor! Et qui vous dit que j'allais informer Miss Granger et votre frère de l'état de Mr Potter?"
"Ce sont ses meilleurs amis et..."
"Très bien, de toute façon le directeur l'annoncera à l'école demain matin...", commença-t-elle dans un soupir. "Mr Potter est dans le coma."
"Pardon?"
"Quoi?"
Un boucan infernal explosa dans la salle commune. Hermione avait éclaté en sanglots et Ron tentait de la réconforter même si lui aussi pleurer silencieusement. Les autres élèves parlaient entre eux rapidement l'air ahuri. Harry allait bien il y a quelques heures... Comment était-ce possible qu'il soit dans le coma? Les jumeaux Weasley, eux ne disaient rien et regardèrent leur directrice sortir de la salle sans se faire remarquer.
"Ron... J'ai été si méchante avec lui..." sanglotait Hermione, la tête dans les épaules de Ron. "Je ne me suis même pas excusée..."
"Chut, Hermione, tout ira bien..." chuchota Ron en la prenant dans ses bras.
Hermione se dégagea violemment de ses bras et lui cria à la figure:
"Tout ira bien? Tout ira bien? Tu te fous de moi? Non, tout n'ira pas bien, Harry est dans le coma! Ca veut dire qu'il pourrait ne jamais se réveiller! TU LE SAIS CA, AU MOINS?"
"Hermione, je...", commença Ron. Il s'interrompit et des larmes coulèrent sur ses joues. Il les essuya d'un revers de la main, conscient que les autres Gryffondor les regardaient.
"TU LE SAIS, RON?"
"Hermione, calme-toi, tu ne sais plus ce que tu dis..." bafouilla-t-il.
"Oh Ron, je suis désolée!" dit-elle avant de recommencer à pleurer encore plus fort.
"Qu'est-ce que vous regardez, vous? Dégagez!" hurla Ron aux étudiants qui les observaient. Ceux-ci s'écartèrent vite fait, non sans leur lancer un regard triste et courroucé. "Hermione, on ira le voir demain d'accord et on lui parlera..."
"On lui parlera? Ron, il est dans le coma..." balbutia Hermione entre deux sanglots.
"On lui parlera même s'il nous écoute pas, peut être qu'il nous entendra..." argumenta Ron, peu sûr de lui. "On s'excusera et il ira mieux et..."
"Si Harry vous pardonne de l'avoir renié, alors vous avez beaucoup de chance!" dit fortement quelqu'un derrière eux.
Ron et Hermione se retournèrent brusquement et virent Fred et George debout devant eux les bras croisés.
"Si maman apprend que tu as laissé tomber Harry..." dit Fred en s'adressant à Ron.
"Elle te punira jusqu'à la fin de ta vie", finit George, les oreilles rouges de colère. "Comment est-ce que vous avez pu laisser Harry seul dans un moment pareil?"
"Vous n'avez pas vu qu'il n'allait pas bien?" s'écria Fred, visiblement aussi en colère que son frère.
"Vous êtes beaux à dire ça, vous! Et vous, vous étiez où, hein?" hurla Ron en retour tandis que Hermione pleurait de plus belle.
"On n'est pas ses meilleurs amis et..." gronda Fred d'un air menaçant.
"On lui disais bonjour au moins! Un Weasley est toujours solidaire, Ron."
"On dirait que t'as oublié ça."
"C'est facile de m'engueler maintenant qu'il est dans le coma!" se défendit Ron violemment.
"Oui, il est dans le coma et j'espère que quand il se réveillera, il ne vous pardonnera pas!" hurla George.
"Tu t..." commença Ron.
"Ils ont raison, Ron... Et tu le sais... On a était horribles!" pleura Hermione en interrompant Ron.
"On n'attendait pas ça de toi, Hermione...", dit Fred tout à fait sérieux avant de se retourner et de monter dans son dortoir.
"Tu nous a déçu, et toi aussi Ron", finit George avant de suivre son frère.
Hermione et Ron se retrouvèrent seuls devant la cheminée avec leurs remords. Harry irait bien, n'est-ce pas?
TBC...
