MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Drago Malefoy aurait-il un cœur ?
Chapitre 11 : Frustrations.
Jude passa une nuit abominable, perturbée par des bouffées d'angoisse, se demandant comment se déroulerait la journée du lendemain.
Malefoy l'avait regardée de la même façon qu'il aurait toisé Granger, et il n'était pourtant au courant que d'une toute petite partie de la vérité.
Oui, elle se dressait contre les Forces du Mal, prônant l'égalité, la liberté et le bonheur, mais elle était persuadée, au fond, que Malefoy l'avait compris…Alors quoi ! Etait-ce pour ne pas perdre la face devant ses alliés qu'il l'avait ainsi ébranlée, devant tout le monde, en lui assénant des phrases dures ?
Elle sourit amèrement : la « Réputation » de Malefoy…Ca et ses cheveux ! Toute sa vie, quoi…
Oh, bon sang !
Elle ne se sentait pas la force de faire semblant de le détester. Ce qui lui redonnait un peu d'espoir, c'était de savoir qu'au bout du compte, tout finirait par s'arranger.
Mais dans combien de temps ? Déjà, jusqu'à samedi, ce serait tendu, et ensuite, tout dépendrait du déroulement de la sortie à Pré-au-Lard.
Après tout, si une vingtaine d'élèves étaient déjà au courant de ce qui allait se passer, le directeur devait l'être aussi, non ?
Elle entendit la porte de la salle de bains claquer doucement et regarda l'heure. Il était temps de songer à se préparer.
Elle se leva et traversa la chambre un peu dans le coltar, les cheveux en bataille et les yeux à demi-clos, pour ouvrir son armoire.
L'ensemble soutien-george et boxer de dentelle noire qu'elle portait l'autre jour lui tomba dans les mains…
C'était celui dans lequel sa photographie se pavanait.
Jude sourit, le repoussa, et en choisit un autre. S'il fallait tourner la page pour le moment, inutile de se laisser émouvoir par ce genre de détail.
Une fois douchée et habillée, Jude se maquilla un peu pour se donner bonne mine et coiffa ses cheveux. Elle poussa un soupir résigné, emportant son sac sur son épaule et descendit dans la salle commune.
Malefoy et Nott parlaient au bas des marches.
Mais pourquoi étaient-ils là ? Elle ne pouvait pas faire semblant de ne pas les voir.
Théo lui fit un sourire enthousiaste et tendit sa joue, comme à son habitude. Jude lui lança un regard désorienté.
« Bah quoi, tu ne vas pas te plaindre ! pouffa Nott.
Non, répondit-elle en souriant et en l'embrassant. »
Elle se tourna vers Draco, cherchant sa réaction. Il se contenta de se renfrogner un peu plus.
Jude l'ignora et s'installa à une table pour faire les devoirs qu'elle avait négligés la veille. Elle planchait sur le devoir du professeur d'astronomie, Mrs Sinistra, et interpella Nott, toujours en grande discution avec Draco.
« T'as compris comment décrire le mouvement biséculaire de Saturne par rapport à son empreinte magique dans l'espace ?
Moi et l'astronomie…répondit Théo. Demande plutôt à Malefoy. »
Draco se retourna furieusement vers le Serpentard.
« M'oblige pas à te mettre un coup de pied au cul, Draco, et vas-y, siffla-t-il entre ses dents. »
Malefoy, la démarche digne, s'approcha de la table :
« Hum, tu as besoin d'un coup de main pour le calcul ?
Je t'ai demandé quelque chose ? claqua la jeune fille. » Malefoy se remit en colère.
« Je fais des efforts et…se plaignit-il.
Et je ne t'ai rien demandé, Draco, termina Jude. » Le préfet fronça les sourcils.
« Je te laisse encore une chance, Hernani, pour revenir sur ta décision, balança-t-il, le ton autoritaire. »
Elle éclata de rire, ce qui le déconcerta.
« Tu appelles ça une chance, de porter une cagoule, Malefoy ? Ah non merci ! Et puis je trouve que ce n'est pas très saillant pour une jeune fille…répondit-elle.
Tu te fiches de moi ! cracha Malefoy.
De l'amour à la haine, Draco, c'est toi qui l'as dit. Tu reviens sur tes propos ?
NON !
Alors de quoi tu te plains ? lança-t-elle, tout aussi venimeuse, en rangeant ses affaires et en quittant la salle commune. »
Dans la Grande Salle, elle vit les visages des Gryffondors se tourner vers elle, inquiets, et elle s'avança vers eux, en souriant légèrement.
« Comment ça se passe ? s'informa la petite Ginny Weasley.
Ca va, vous en faites pas, les rassura-t-elle. Quelle heure la réunion ce soir ?
Juste après le dîner, on ne passe pas par nos salles communes, répondit Potter.
Entendu, conclut Jude. »
Elle revint vers sa table et les deux Sixième année entrèrent à leur tour. Théodore était vraiment sympa de ne pas la laisser seule, il faisait la conversation pour trois à lui tout seul.
Ce que Jude appréhendait vraiment, c'était le cours de Potions qui allait suivre.
Ils se dirigèrent tous les trois vers les cachots et attendirent dans le couloir, près de la porte. De nombreux élèves passaient près d'eux en bousculant la française, ce qui arrachait à chaque fois un sourire complaisant à Malefoy.
« Souris encore une fois comme ça, Malefoy, et tu vas le regretter ! prévint-elle.
Tu crois que tes maléfices me font peur, Juju ? se moqua-t-il en retour.
J'ai d'autres armes avec moi, lacha-t-elle en glissant sa main dans ses cheveux et en s'humidifiant la lèvre inférieure avec sa langue ; le tout ponctué d'un regard fonceur et sensuel. » Draco rougit fortement.
« Si tu t'avises de poser tes sales pattes sur moi ! menaça-t-il.
Mes sales pattes ? Vraiment ? »
Elle s'approcha de lui dangereusement et il recula.
« T'es trop facile à manipuler, Malefoy, pouffa-t-elle. Ils se lasseront vite de toi, je t'assure… »
Nott posa sa main sur l'épaule de Jude pour lui conseiller de ne pas aller plus loin.
A leur paillasse, Jude et Malefoy avaient laissé le plus grand espace possible entre-eux. Rogue était d'une humeur exécrable et l'ambiance « craignait » comme on dit.
Mal à l'aise, Malefoy se racla la george pour demander à sa voisine si elle pouvait lui avancer des plumes de faisan, il n'en avait plus. Jude, agacée, posa le pot de plumes brutalement près de lui dans un bruit de métal et lança :
« Ca va ? Tu veux pas 100 balles et un mars non plus ? »
Ils furent peu nombreux à savoir de quoi elle voulait parler, c'était une expression moldue.
Potter fut parcouru d'un frisson d'horreur : Et si c'était ça, son secert ? Il n'aimerait pas être à sa place pour annoncer la nouvelle à Malefoy.
Soudain, un élève frappa à la porte et annonça à Rogue que McGonagall l'avait chargé de rapporter le professeur de Potions à Dumbledore. Malefoy et Hernani échangèrent un regard. C'était sûrement au sujet de Pré-Au-Lard. Draco commençait à se demander si ce n'était pas de la folie furieuse que de se risquer là-bas. De plus, il ne pouvait s'empêcher de repenser à la phrase de la jeune fille séduisante à ses côtés : « Ce sont les Mangemorts qui vont mordre la poussière, samedi ! »
Jude le vit pâlir et n'en ressentit aucune satisfaction. Elle était inquiète à leur sujet, à vrai dire.
Rogue leur avait ordonné de se tenir tranquille et s'était éclipsé dans un tourbillonnement de sa cape sombre. Les chuchotements commençaient à remplir la salle de classe.
« Tu ne devrais pas y aller…murmura Jude. J'ai…un mauvais pressentiment.
Oh, oh ! Tu as un « mauvais pressentiment » ? Laisse-moi rire !
T'as pas l'air de rire, Draco. » Le blondinet déglutit.
« Tu te fais du souci pour moi ? reprit-il d'une voix faible.
Oui, répondit-elle simplement. »
Malefoy eut un sourire triste et ses yeux le brûlèrent. Il battit des cils discrètement.
«Je suis désolée de la façon dont se sont déroulées les choses, confessa-t-elle. J'aurais dû jouer carte sur table dès le début…
Je ne crois pas qu'on se serait rapprochés, dans ce cas-là, avoua Draco.
Et ça t'aurait manqué ? demanda-t-elle, tremblante. »
Il baissa les yeux et passa ses mains dans ses cheveux avec frustration.
« Tu vas me rendre dingue, souffla-t-il.
Je pourrais dire la même chose de toi… »
Il pianota quelques instants sur la table de ses longs doigts blancs et reprit :
« Tu…tu n'es pas trop persécutée, au moins ?
Draco…fit-elle en prenant une inspiration douloureuse. Tu ne sais pas tout. »
Malefoy leva son visage vers elle et eut un air de demander au secours : qu'il y aurait-il de pire que ce qui s'était passé la nuit dernière ?
« En fait, tu ne sais presque rien, je… » Elle jeta un coup d'œil aux alentours et reprit :
« Rendez-vous demain matin à 7h devant la serre n°3. Je ne peux pas parler ici. Tu…tu es d'accord ? demanda-t-elle.
Oui, oui je viendrai, assura-t-il. Et Nott ?
Non, juste toi et moi, n'en parle à personne. »
Le Serpentard hocha la tête, un peu angoissé.
Le reste de la journée défila à une vitesse vertigineuse. Jude ne pensait plus qu'au lendemain matin.
La Vérité précipite le Roi dans le Cercle.
Quoiqu'elle dise, ça se passerait très mal. Cela lui fit d'autant plus mal au cœur que ce matin, pendant le cours de Potions, elle avait ressenti la frustration qui émanait du chef des Serpentards. Il tenait toujours à elle, et elle, elle allait devoir enfoncer le clou encore plus loin.
Le repas du soir était un peu plus détendu. Draco et elle échangeaient quelques phrases, et Nott parut se réjouir de l'évolution de la situation.
Alors qu'ils sortaient dans le hall, les deux adolescents stoppèrent leur marche en même temps que la française.
« Heu…j'ai une réunion, annonça-t-elle. »
Au moins elle n'avait plus rien à cacher.
Malefoy hocha la tête et la vit se diriger vers Potter. Il serra les doigts sur sa baguette.
« T'as encore deux jours à attendre avant de faire sa fête à Potter, lança Théo avec son rictus agaçant. »
Draco sourit et ils se dirigèrent vers leur dortoir.
Nott, qui n'arrivait pas à dormir, entendit les sanglots étouffés de Malefoy dans son oreiller.
L'AD s'installa dans la salle sur demande. L'ambiance était un peu spéciale, personne n'osait parler, les souvenirs de la veille bien présents en mémoire. Harry prit la parole et demanda à Jude ce qu'elle avait découvert la veille :
« Pourquoi tu as dit que les Mangemorts perdraient la partie ? questionna-t-il.
Et bien, la découverte de la Vérité conduit à la punition. La punition pour le Roi et le Cœur…Alors, ça pourrait vouloir dire que le camp de Malefoy va se faire piétiner.
Mais ce n'est pas tout…poursuivit Ron. » Jude acquiesça.
« La punition, pour Malefoy, peut prendre plusieus visages : il pourrait…être humilié…être démasqué…perdre la bataille…ou… »
Hernani stoppa net, les yeux écarquillés.
Tous les flashs qu'elle avait eu lors de sa transe s'étaient faits à travers son regard. Alors…le corps qui tombe…ce ne pouvait être que le sien.
« Ou alors perdre un être cher ? proposa Longdubat.
Oui…Ca ne nous avance pas beaucoup, je sais.
Et la carte du Lutin, ça veut dire quoi ? demanda Harry. » Jude sourit.
« Ca veut dire que Malefoy se conduit comme un gamin. La vérité qu'il désire le plus entendre lui est néfaste. Et je suis persuadée, qu'au fond, il doit en avoir conscience. »
La Serpentard fut soulagée de ne pas avoir à expliquer encore le tirage des cartes de la veille, car Potter et Weasley s'en étaient déjà chargé dans leur propre salle commune.
Ils établirent une liste de sortilèges à réviser, dont le désarmement et la stupéfixion demeuraient en tête.
On ne savait pas du tout comment l'attaque se déroulerait. Si les Mangemorts surgiraient en transplanant au hasard ou s'ils agiraient avec stratégie.
Dans touts les cas, une chose ressortait : protéger les blessés et les plus inexpérimentés en lançant des signaux de détresse aux professeurs. Comme le sujet créait beaucoup de questions mais pas trop de réponses, les jeunes glissèrent vite vers des sujets davantage superficiels. Hernani déclara qu'elle trouvait fort dommage qu'il n'y ait pas un endroit officiel de ce type pour permettre aux élèves de toutes les maisons de se retrouver. Cela fit l'effet à Hermione d'une illumination.
« Oui ! lança-t-elle. L'unité des maisons ! Il faudrait permettre aux élèves de faire connaissance ! »
Jude leva un sourcil et Ginny eut un sourire d'excuses.
« C'est vrai que tu n'as pas entendu la chanson du choixpeau magique le premier jour. Il nous exhortait à repousser les vieilles rancunes et nous encourageait à cotoyer les élèves des autres maisons.
Ce serait super pour moi, répondit Jude. Parce que chez les Serpentards, je vous raconte pas l'ambiance. »
Les Gryffondors éclatèrent de rire et Potter finit par mettre un terme à leur réunion tardive.
« Vous ne risquez pas de croiser Rusard, déclara-t-il en scrutant la Carte du Maraudeur. Il est au septième étage. »
Ils se dirent au revoir, et Jude tomba dans un sommeil de plomb dans les draps tièdes de son lit.
Elle s'en félicita car elle n'aurait pas supporté de passer une seconde nuit blanche à se ronger les sangs.