Bonjour tout le monde! Ou plutôt bonsoir! Alors voilà le dernier chapitre de cette petite histoire. Je l'ai écrit très rapidement et j'ai à peine eu le temps de me relire donc je ne suis pas sûre de la qualité... Vous me donnerez votre avis, hein? ;-) Je m'en vais demain (ouin!) mais n'hésitez pas à me laisser des reviews; j'essayerais de trouver un cyber-café dans le trou pommé où je vais (le fin fond de la Sicile c'est comme le Sahara).

Merci à tous les reviewers! C'est vos reviews qui me donnent envie de commencer une autre fic (cet été peut-être... sur papier). "Niark": je ne connaissais pas "Bananacosmicgirl", je vais aller lire ses fics de ce pas. Je ne sais pas si tu connais "Celebony" mais ses fics sont des petites merveilles. Merci pour tes reviews (et aux autres aussi!).

Voilà, j'ai écrit ce que je voulais écrire... En espérant que vous aimiez ce chapitre... Enjoy it!

A bientôt et encore merci pour toutes les reviews!

Emmeraude


Cela faisait une semaine déjà que Harry avait été attaqué par Croupton Junior. Bien évidemment, les élèves ignoraient l'identité du mangemort mais tous étaient au courant de ce qu'il s'était passé. Le lendemain de l'attaque, le professeur Dumbledore avait parlé aux habitants de Poudlard durant le petit-déjeuner. Il était inutile de préciser que la plupart des Serpentard avait été plus que réjoui en entendant que Harry était dans le coma. On aurait dit que Malefoy avait reçu ses cadeaux de Noël à l'avance.

Ron et Hermione se rendaient tous les jours au chevet de Harry avec l'autorisation spéciale du directeur. Ils revenaient pour le dîner et donnaient des nouvelles de Harry aux Gryffondor. Mais il n'y avait eu aucun changement, et c'est bien ce qui inquiétait les médicomages. Le professeur McGonagall avait aussi prévenu Mr et Mme Weasley qui allaient voir Harry dès qu'ils le pouvaient.

La Gazette du Sorcier, elle aussi, avait été réjoui de ce qu'il était arrivé à Harry ; sa vie, ses exploits et toutes sortes de mensonges sur sa vie amoureuse étaient publiés chaque jour à la Une. On parlait aussi d'annuler le légendaire tournoi des trois sorciers, car, selon la presse, la sécurité des champions et des spectateurs était en danger, et un des champions ne pouvant participé et étant lié par un contrat magique, les autres tâches allaient devoir être retardées.

Le mangemort qui avait attaqué Harry, Barty Croupton Junior, était pour l'instant à Azkaban, attendant son procès. Son père avait lui aussi subi les foudres de la presse et paraissait effondré. Sa femme était morte il y a quelques temps et maintenant son fils allait peut-être recevoir le baiser d'un détraqueur...


Ron et Hermione étaient assis côte à côte près du lit de Harry. Hermione avait les yeux rouges d'avoir pleuré et Ron regardait son meilleur ami comme s'il allait disparaître à tout moment. Hermione tenait la main droite de Harry dans la sienne et lui caressait doucement le dos de sa main. Il régnait dans la chambre une atmosphère tendue, et Ron et Hermione se sentaient mal à l'aise.

"Harry, on est désolés, tu sais…" dit Ron tout à coup.

Hermione se tourna vers lui, surprise, puis, dit elle aussi d'une petite voix:

"Oui, on a été de parfaits imbéciles."

"J'étais jaloux, Harry", dit Ron, ne se souciant pas de Hermione qui écoutait. "Tu es célèbre, tu es riche et quand ton nom est sorti de la coupe, tu es devenu champion de Poudlard… C'était trop pour moi. A la maison et partout où je vais je suis toujours dans l'ombre de mes frères, tu ne peux pas comprendre… Charly est l'aîné et le dresseur de dragons, Bill est le grand roux aux cheveux longs qui travaille en Egypte, Percy est le plus entrepreneur et le plus brillant, Fred et George les farceurs et Ginny est la seule fille de la famille. Et moi, je suis juste le copain du célèbre Harry Potter. J'aurais tant aimé être à ta place…" se confessa-t-il en regardant les draps du lit de Harry.

"Oh Ron!" s'écria Hermione en se jetant dans ses bras. "Je ne savais pas que tu te sentais comme ça… Harry et moi on t'aime bien, tu sais", dit elle d'une voix timide.

"Heu… Merci, 'mione", dit Ron, prit au dépourvu et agréablement surpris par sa réaction.

"C'était presque pareil pour moi, Harry", bredouilla-t-elle en s'approchant du lit où il était allongé. "A l'école, je suis toujours Miss-je-sais-tout, la petite intello qui n'est bonne qu'à répondre aux questions des professeurs… Si j'avais été à ta place j'aurais pu leur montrer de quoi j'étais capable. Mais je sais que je n'aurais pas pu affronter le dragon; tu as été très courageux."

"Hermione?" dit Ron d'une voix timide. "Je crois que tu aurais été capable toi aussi… heu... d'affronter un dragon..."Ses oreilles devinrent toutes rouges et il regarda prestement le plafond.

"Merci Ron", répondit Hermione en souriant.

Les dix minutes qui suivirent furent passées dans le silence, à écouter le rythme cardiaque de Harry. Soudain, Hermione prit la parole et dit:

"Tu sais, Ron, le mangemort qui a attaqué Harry…"

"Oui?"

"Il va être donné le baiser du détraqueur?" demanda-t-elle incertaine.

"Je crois. Cependant la Gazette du Sorcier a juste dit qu'il était à Azkaban, mais qu'aucune décision ne serait prise tant qu'Harry n'est pas réveillé", expliqua-t-il.

"Je le sais, mais tu crois que Harry serait d'accord?"

"De quoi?"

"Qu'on enlève l'âme du mangemort."

"Bien sûr! Enfin j'espère… Après ce qu'il lui a fait…", murmura Ron en se disant qu'il fallait d'abord que Harry se réveille. "Réveille-toi, Harry, tu me manques…" chuchota-t-il en regardant son meilleur ami pâle comme un mort. "Je suis désolé…"


Mme Weasley et son fils Charly avançaient dans les couloirs blancs de St Mangouste. Charly était revenu de Roumanie le jour précédent en apprenant ce qu'il était arrivé à Harry. Mme Weasley marchait d'un petit pas pressé, impatiente de voir Harry.

"Charly ! Dépêche-toi un peu où nous allons arriver à l'heure de la fin des visites !" disait-elle d'un ton exaspéré.

"Du calme maman, nous avons encore deux heures devant nous..." répondit Charly dans un soupir. Depuis que Harry avait été attaqué, sa mère était très nerveuse ; elle considérait Harry comme son fils et le fait de le voir immobile, pâle et inconscient dans un lit lui faisait peur.

Trente secondes plus tard, ils atteignaient la chambre de Harry. Un auror en robe rouge se tenait à l'embrassure de la porte, l'air endormi. Lorsqu'il aperçut Mme Weasley et son fils, il se redressa et demanda d'une voix dure :

"Mot de passe ?"

"Avec Buck vers la tour Nord", dit aussitôt Mme Weasley. Elle et l'auror ignoraient la signification de ce mot de passe mais c'était le professeur Dumbledore qui l'avait donné, et, farfelu comme il était, ils ne se posaient pas de questions.

"Bonjour Mme Weasley", dit alors l'auror d'un ton beaucoup plus aimable, "je suis désolé mais vous ne pouvez pas allez le voir tout de suite ; les médicomages s'occupent de lui."

"Il va bien ?" s'inquiéta aussitôt Mme Weasley.

"Ne vous inquiétez pas... C'est seulement la routine. Ah ! Je vois que vous avez amené votre fils."

"Oui, c'est l'aîné, Charly, il travaille en Roumanie."

"Content de vous connaître", dit Charly en serrant la main de l'auror.

"Moi de même, vous travaillez avec des dragons, c'est cela ?"

"Oui. Comment êtes-vous au courrant ?" demanda Charly, surpris.

"J'étais à Gryffondor moi aussi, mais avec trois ans de plus que vous. J'avais entendu parler de votre passion pour ces bestioles", expliqua le jeune auror.

"Je ne me souviens plus de vous, comment v..."

Il fut interrompu par le médicomage Donnely et une infirmière qui sortaient de la chambre de Harry. L'infirmière les salua d'un signe de la tête et s'éloigna rapidement dans les couloirs. Le médicomage, lui, paraissait absorbé par ses notes sur un parchemin qu'il tenait dans ses mains. Soudain, il s'aperçut de la présence de Mme Weasley et son fils.

"Oh ! Bonjour, Madame Weasley ! Je ne vous avez pas vu..." dit-il d'un ton d'excuse.

"Ce n'est pas grave... Comment va-t-il ? Il y a eu un changement ?" demanda celle-ci d'un ton inquiet.

"Aucun malheureusement..." répondit le médicomage tristement. "J'ai été informé que vos fils - les jumeaux je crois - devaient venir voir Harry aujourd'hui ; vous les croiserez peut-être."

"Fred et George ?" demanda-t-elle, l'air surpris. "Merci de l'information, ils ne me l'avaient pas dit."

"Je dois y aller, j'ai beaucoup de patients à traiter; à plus tard", dit le médicomage Donnely avant de s'éloigner.

"A tout à l'heure", dirent Mme Weasley et Charly à l'auror avant de pénétrer dans la chambre de Harry.

A peine étaient-ils entrés que Mme Weasley se précipita vers Harry. Elle s'assit sur une chaise au bord de son lit et lui prit gentiment une main. Charly, lui, s'était arrêté et regardait Harry. Il était si pâle qu'il rivalisait avec la blancheur des draps. Sa respiration était presque imperceptible et des bip réguliers résonnaient dans la chambre. Charly s'approcha et s'assit sur une chaise près de sa mère.

"Oh, Harry… Tu sais, quand tu iras mieux je te ferais tous tes plats préférés. Et…" commença Mme Weasley en lui caressant le front.

Elle fut de nouveau interrompue par deux personnes qui entrèrent dans la chambre. C'était Fred et George. Ils ne furent pas surpris de voir leur mère et leur frère présents, et, les ignorant, avancèrent vers Harry.

"Salut Harry!" dirent-ils doucement sans leurs habituels sourires.

"Vous ne m'aviez pas dit que vous viendrez le voir", réprimanda leur mère immédiatement. "Vous auriez pu me prévenir…"

"Salut Fred, George", l'interrompit Charly en souriant aux jumeaux. "Hermione et Ron ne sont pas avec vous?"

Les jumeaux parurent en colère. Fred, les oreilles rouges, répondit violemment:

"Après ce qu'ils lui ont fait, ils n'ont pas intérêt à s'approcher de nous!"

"Tout à fait", renchérit George qui s'assit sur le rebord du lit de Harry. "Comment il va?"

"Il n'y a pas eu de changement… Et de quoi parlez-vous encore tous les deux?" demanda Mme Weasley, les sourcils froncés et l'air suspicieux.

"Tu n'es pas au courant?" demanda George d'une voix faussement innocente.

"Mais de quoi?" dit sa mère, qui commençait à se demander si c'était encore un coup de ses jumeaux. Elle regarda Harry tristement puis se tourna vers ses fils. Charly sentit le pouvoir des jumeaux s'activer et…:

"Ron, notre cher frère…", commença Fred d'une voix sarcastique.

"Et Hermione n'ont pas parlé à Harry depuis…", continua George.

"Trois semaines tout simplement parce qu'ils n'ont pas été capables…"

"De surmonter leur jalousie envers leur meilleur ami. Harry est resté tout seul pendant deux semaines…"

"Et ils l'ont ignoré hypocritement tout ce temps", finit Fred, inhabituellement sérieux et en colère.

"QUOI?" hurla Mme Weasley, prise au dépourvu. Son plus jeune fils et Hermione avaient abandonné Harry? Ce n'était pas croyable…

"Et oui…" dit Fred, d'un petit air satisfait, content de les avoir dénoncé.

"Et maintenant ils regrettent mais c'est trop tard", ajouta George.

"Vous rigolez j'espère…?" demanda Charly en les fixant.

"Tu crois peut-être…" commença George, visiblement exaspéré par son frère.

"Qu'on rigolerait sur ce genre de chose?" dit Fred outragé.

Personne ne dit rien pendant un moment. Tout ce qu'on entendait dans la chambre était les lents bip du cœur de Harry. Mme Weasley se leva lentement, l'air furieuse, comme si les paroles de ses fils s'imprégnaient en elle. Puis, soudain, elle sembla exploser, et hurla:

"VOTRE PERE VA EN ENTENDRE PARLER! COMMENT EST-CE QUE RONALD A OSE FAIRE CA A HARRY? ILS VONT…"

"Maman, chut, c'est un hôpital…" essaya de la calmer Charly. "Tu vas attirer tous les médicomages de l'étage…"

"Fred, George, Charly, restez là avec Harry. Je dois aller parler avec quelqu'un…", intima-elle, l'air pas très convaincant et toujours furieux. Elle sembla se calmer, puis se pencha vers Harry etelle l'embrassa tendrement sur le front. "A demain, Harry chéri".

Puis, avant que l'un de ses fils n'ait le temps d'ouvrir la bouche, elle se retourna et sortit de la chambre en refermant doucement la porte derrière elle. Fred et George se regardèrent avec un air satisfait. Ron et Hermione allaient en baver…


Le professeur McGonagall était là depuis déjà une heure. On était samedi et elle avait quitté Poudlard et ses Gryffondor pour l'après-midi pour venir voir Harry. Elle ne pouvait s'en empêcher, mais quand elle le regardait dormir, elle se rappelait de lui quand il était bébé, dans les bras de ses parents, sans tous les soucis qu'il avait maintenant. Elle soupira et posa le livre qu'elle était en train de lire sur la table de chevet. Elle prit la main de Harry et se surpris à se demander ce qu'il s'était passé entre lui, Mr Weasley et Miss Granger il y a trois semaines.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas Harry bouger légèrement sa tête. Soudain, elle sentit une légère pression sur sa main. Elle sortit de ses pensées, regarda sa main d'un air surpris et elle comprit.

"Harry? Tu m'entends? Tu dois te réveiller Harry…" ordonna-t-elle gentiment en se penchant vers lui. "Harry? Serre-moi la main si tu m'entends…"

Harry avait mal. Il sentait le sang battre à ses tempes et quelque chose sur son visage le gênait. Son épaule le picotait désagréablement. Il essaya d'ouvrir les yeux mais ses paupières paraissaient être de plomb. Il tourna légèrement la tête. Son cerveau était comme enveloppé dans du brouillard. Où était-il? Qu'est-ce qu'il se passait? Il sentait quelqu'un tenir sa main. Soudain, il entendit des bribes de voix qui semblaient résonner dans sa tête:

"Harry?"

On l'appelait.

"Tu dois te réveiller…"

Me réveiller? se dit-il, confus. Il essaya de nouveau d'ouvrir les yeux mais sa tentative fut sans succès. Il ne comprenait plus rien. Cette voix lui semblait étrangement familière pourtant…

"Serre-moi… main… entends…"

Harry prit d'un réflexe serra immédiatement sa main. Il ne réussi qu'à faire une petite pression… Il était encore trop faible. Mais cela parut convenir à la personne qui lui parlait, car elle persévéra:

"Ouvre les yeux, Harry…"

Harry cligna doucement des yeux mais les referma aussitôt à cause de la trop forte lumière. Il les rouvrit doucement et aperçut une silhouette floue à côté de lui. Il gémit. Il plissa faiblement des yeux et reconnut la personne: c'était le professeur McGonagall!

"Harry! Oh, tu m'as fait si peur… Ne bouge pas, je vais chercher un médicomage", intima-t-elle avant de s'éloigner rapidement à la recherche du médicomage Donnely.

Depuis quand le professeur McGonagall le tutoyait? Harry sentit quelque chose sur son nez et sa bouche et après un moment de réflexion intense, réalisa que c'était un masque à oxygène. "Une méthode moldue?" se demanda-t-il, complètement perdu. Il entendait aussi un bip régulier agaçant, comme le tic tac d'une montre. "Je suis dans un hôpital?" se dit-il. Puis, soudain, tout lui revint en mémoire. Sa dispute avec Ron et Hermione, la première tâche avec le dragon, le brouillard noir, et Maugrey qui n'était pas Maugrey… Il essaya de relever la tête mais ne pouvait pas bouger. Il commença à paniquer. Il voulut appeler quelqu'un mais ne réussi pas à émettre de son.

Soudain, un nouveau visage apparut au-dessus de lui. Cette personne lui disait avec un grand sourire au lèvres:

"Enfin réveillé, Mr Potter. On commençait à se faire du souci… N'essayez pas de parler pour l'instant."

Le médicomage Donnely se tourna vers le professeur de métamorphose et lui dit:

"Il devra rester ici encore une petite semaine mais sinon tout va bien. Maintenant qu'il est réveillé, sa guérison sera deux fois plus rapide."

Le professeur hocha la tête et regarda Harry qui s'était endormi. Elle était soulagée! C'était comme si un grand poids sur son cœur s'était évaporé.

"Je reviendrais demain", annonça-t-elle au médicomage qui était penché sur Harry. "Il faut que j'aille prévenir le directeur Dumbledore."

Et sur-ce, elle sortit de la chambre et transplana à Pré-au-Lard, son habituelle sévérité oubliée.


C'était l'heure du dîner à Poudlard et la grande salle résonnait des discussions des élèves. Ron et Hermione regardaient la grande table nerveusement. Il manquait le professeur McGonagall et le directeur. Peut-être était-il arrivé quelque chose à Harry? Cinq minutes plus tard, ils se levèrent et sortirent dans le Hall, suivis d'autres étudiants. Hermione, les bras chargés de livres, disait à Ron:

"On n'a qu'à aller demander à Rogue s'il sait où est le professeur McGonagall…"

"Ah oui?" dit Ron d'un ton ironique. "Et s'il nous demande pourquoi on veut voir McGonagall, on lui répond quoi, hein?"

"Qu'elle n'était pas là au dîner et que ça a peut-être un rapport avec Harry", répondit Hermione tout simplement.

"Oui, et tu sais à quel point il adore Harry", rétorqua Ron l'air exaspéré. Il soupira et gronda: "Non mais Hermione, reprend-toi! C'est la quatrième fois cette semaine qu'elle n'est pas là au dîner et c'est à chaque fois la même histoire…"

"Oui, mais cette fois le professeur Dumbledore non plus n'était pas là!" assena-t-elle.

"Et alors? Il avait peut-être quelque chose d'important à faire."

"Tu ne te soucie pas de Harry!" s'emporta alors Hermione qui n'aimait pas qu'on la contredise. "Si je te dis que ça a un rapport avec lui! Tu refuses toujours de me croire, c'est pas croyable! Tu…"

"La belette et la sang-de-bourbe se disputent eux aussi? Décidément depuis que Potty est à moitié mort, rien ne va plus!" ironisa quelqu'un derrière eux.

Ron et Hermione arrêtèrent immédiatement de se disputer et se retournèrent furieusement.

"Ta gueule Malefoy!" hurla Ron en serrant les poings.

"Oh oh! On dirait que j'ai touché un point sensible. Il est vraiment en train de mourir pour que vous réagissiez comme ça?" ricana Draco Malefoy, entouré de sa bande de Serpentard. "S'il est même pas capable de se défendre contre un misérable mangemort, qu'est-ce que ça sera quand le Seigneur des Ténèbres renaîtra?" Tous les Serpentard éclatèrent de rire. Malefoy passa sa main sur ses cheveux blonds bien coiffés, l'air satisfait de sa tirade, avec un petit rictus arrogant au coin des lèvres.

Ron avait sorti sa baguette et Hermione ne faisait rien pour l'en empêcher, trop occuper à se calmer pour ne pas étrangler Malefoy.

"Tais-toi, Malefoy, tu n'es qu'un lâche!" dit quelqu'un dans la foule qui s'était attroupée. Cédric Diggory joua des coudes et vint se planter devant Malefoy, le surmontant d'une tête. "Redis encore une fois quelque chose sur Harry et je te jure que tu regretteras toute ta vie tes paroles", menaça-t-il.

Malefoy le fixa d'un air méprisant puis fit signe aux Serpentard de le suivre. Avant de partir, il lâcha: "Un jour, Diggory, toi aussi tu finiras comme Potter…" Et il descendit les marches qui menaient aux cachots.

Cédric le regarda partir puis se tourna vers Ron et Hermione. Il les regarda avec une lueur d'excuse dans les yeux et leur demanda:

"Quand vous irez voir Harry, est-ce que vous pouvez lui dire merci de ma part? Dîtes-lui aussi que sans lui, j'aurais été dernier ou peut-être plus là."

"De quoi tu parles?" ronchonna Ron en le fixant d'un air mauvais.

"Il comprendra, dîtes-lui s'il-vous-plait", supplia Cédric.

"Bien sûr!" dit aussitôt Hermione en regardant Ron qui avait ouvert la bouche pour dire quelque chose de pas très aimable. "Demain matin, on ira le voir et on lui dira."

"Merci. Et n'écoutez pas ce que dit Malefoy, ce n'est qu'un petit sang pur arrogant", conseilla-t-il avant de s'éloigner vers la bibliothèque.

Ron et Hermione se regardèrent en pensant tous les deux la même chose. Qu'est-ce qu'avait fait Harry à Cédric pour qu'il lui soit si reconnaissant? Ron rangea sa baguette magique et commença à monter les escaliers qui menaient à la salle commune, Hermione sur ses talons. Ils ne dirent rien jusqu'au portrait de la Grosse Dame, trop perdus dans leurs pensées. Hermione dit le mot de passe et s'apprêta à pénétrer dans la salle commune lorsque quelqu'un l'interpella:

"Miss Granger! Mr Weasley!"

Ron et Hermione se retournèrent et virent leur directrice de maison marcher précipitamment à leur encontre. Hermione donna un coup de coude à Ron qui se grattait l'arrière-train. Le professeur McGonagall arriva et leur chuchota, l'ombre d'un sourire aux lèvres:

"Il est réveillé."


Ron et Hermione se trouvaient de nouveau dans la chambre de Harry. Hermione tenait comme à son habitude la main de Harry et le fixait, attendant qu'il se réveille. Ron, lui, était toujours à maugréer et à ronchonner à propos des évènements de ce matin. On était dimanche et, lors du petit déjeuner, ils avaient reçu quelque chose de pas très agréable. Une beuglante de la part de Mme Weasley.

Flash-back

"Ron?"

"Mmm?" marmonna Ron, encore endormi.

"Regarde, ce ne serait pas Errol par hasard?"

Ron leva la tête et vit un hibou voler vers eux. C'était effectivement Errol, le hibou de la famille Weasley.

"Oui, et alors?" demanda-t-il pas très réveillé.

"La lettre…"

"Mmm?"

"Je crois que c'est une beuglante, Ron", dit Hermione d'une toute petite voix.

La tête de Ron se redressa si vite que l'on entendit son cou craquer. Il était parfaitement réveillé maintenant. Tous les élèves présents dans la Grande Salle suivaient du regard le hibou portant la tristement célèbre lettre rouge fumante. C'était toujours un moment de divertissement lorsque quelqu'un en recevait une. Ginny et Ron avait pâli d'un coup, tandis que les jumeaux observaient Ron en ricanant méchamment. Errol posa la lettre entre Ron et Hermione et reparti après avoir piqué un morceau de pain.

La beuglante explosa avant que l'un des deux n'ait eu le temps de faire un geste.

"RONALD BILIUS WEASLEY ET HERMIONE JANE GRANGER!" tonna la voix de Mme Weasley.

On entendit Fred et George murmurer: "Quand maman dit les noms entiers, ça veut dire qu'il va y avoir de la castagne!"

"COMMENT AVEZ-VOUS OSEZ FAIRE CA A HARRY? CE PAUVRE GARCON A CONNU ASSEZ DE MALHEUR COMME CA POUR QUE VOUS LE RENIEZ! RON, TON PERE EST AU COURANT ET CROIS-MOI, NOUS EN REPARLERONS FACE À FACE. HERMIONE, JE SUIS TRES DECU DE TON COMPORTEMENT ENVERS LUI! VOUS AVEZ INTERET À VOUS EXCUSER PROPREMENTSINON…"

Et la beuglante s'enflamma et retomba sur la table en un petit paquet de cendres. Ron avait pratiquement disparu sous la table, les oreilles en feu et Hermione, le visage rouge de honte, se cachait vainement derrière un de ses grimoires. La Grande Salle était silencieuse et personne n'eût envie de rigoler. Les élèves ne savaient pas encore que Harry était réveillé, la Gazette du Sorciers devait arriver dans quelques minutes. Ron et Hermione se levèrent de table et marchèrent rapidement hors de la Grande Salle, abandonnant leur petit-déjeuner.

Fin du Flash-back

"C'est les jumeaux", grognait Ron. "Je suis sûr qu'ils nous ont dénoncé… Ils vont voir, je vais les…"

"Chut, Ron! Je crois qu'il a bougé!" chuchota Hermione en se penchant sur Harry. Ron s'approcha lui aussi du lit et regarda son meilleur ami.

Harry avait mal, mais un peu moins que le jour précédent. Il n'ouvrit pas les yeux tout de suite et essaya de se rappeler où il était. Ah oui, St Mangouste. Il sentait une présence à côté de lui. Il ouvrit doucement les yeux et vit deux familières silhouettes penchées au-dessus de lui. Il reconnut Ron et Hermione. Il tourna légèrement la tête avec un gémissement et regarda sa main qui était dans celle d'Hermione. Il ne manqua pas non plus de remarquer l'aiguille enfoncée dans le creux de son coude.

"Harry! Comment vas-tu?" dit Hermione d'une toute petite voix.

"Stupide question" pensa Harry qui gémit en réponse. De toute façon il ne pouvait pas parler à cause du masque à oxygène.

"Salut", dit Ron timidement.

Harry ne voulait pas les voir. Ils l'avaient abandonnés et maintenant qu'il était à l'hôpital, ils regrettaient! Doucement, il essaya de bouger sa main. C'était un effort presque surhumain pour lui mais il réussi à lentement enlever sa main de celle d'Hermione.

Hermione ne bougea pas et fixa sa main vide puis Harry qui la regarda. Il tourna légèrement la tête et fixa Ron puis le plafond blanc de sa chambre d'hôpital. Hermione laissa échapper un sanglot, se leva et dit d'une petite voix suraiguë:

"Je suis désolée, Harry". Et elle sortit de la chambre en courant.

Ron se leva lui aussi et avec un air vraiment sincère sur le visage, déclara: "Moi aussi, Harry."

Et il s'en alla lui aussi. Harry qui fixait toujours le plafond se demanda s'il avait fait le bon choix de ne pas leur pardonner. Mais il n'hésita pas longtemps et sa dernière pensée avant de se rendormir fut: "A leur tour…"


Harry se tenait assis dans son lit et lisait un magazine de Quidditch. Cela faisait déjà quatre jours qu'il s'était réveillé et il allait beaucoup mieux. Le médicomage Donnely était vraiment sympathique et Harry appréciait son étrange sens de l'humour. Il pouvait maintenant respirer sans le masque à oxygène mais ne pouvait pas encore sortir de son lit. Son corps était encore trop faible.

Harry posa son magazine et regarda autour de lui. Sa chambre était assez grande, avec une table en bois verni dans un coin, quelques chaises alignées le long du mur pour les visiteurs et trois fenêtres qui illuminaient la pièce. Il soupira en pensant que le tout était décidemment trop blanc.

"On dirait l'infirmerie…" grogna-t-il dans la chambre vide.

"Mme Pomfrey serait contente de l'entendre", répondit une voix douce.

Harry sursauta et se tourna vers la porte. Le professeur Dumbledore se tenait là, un air amusé sur le visage.

"Bonjour, Harry. Comment vas-tu aujourd'hui?", demanda-t-il poliment en venant s'asseoir sur une chaise près du lit où se trouvait Harry.

"Bien, Monsieur", répondit Harry. Le professeur le regarda d'un air insistant par-dessus ses lunettes en demi-lune et Harry rectifia: "Je vais mieux…"

"J'ai entendu dire que tu pourrais sortir dans quelques jours."

"Oui, Monsieur", dit Harry, un peu mal à l'aise.

"Un bonbon au citron?" proposa Dumbledore en lui en présentant un avec un sourire.

Harry regarda le bonbon et rigola doucement:

"Certaines choses ne changeront jamais! Non, merci, je n'ai pas encore le droit d'en manger."

Le médicomage Donnely lui avait imposé un régime strict sur la nourriture. Non pas à cause de son poids bien au contraire, mais parce que certains aliments ne pouvaient pas se mélanger avec les potions qu'il devait prendre.

"Tu as raison, Harry", avoua Dumbledore, ses yeux pétillants de malice. "Je raffole de ses bonbons!" Il déballa le papier qui entourait le bonbon et le mit dans sa bouche. "Mais je ne suis pas venu ici pour te parler de mes goûts culinaires – qui sont assez particuliers à propos – mais pour te parler de tes amis, Miss Granger et Mr Weasley."

"Ce ne sont plus mes amis", répliqua Harry en regardant ses draps.

"Harry, regarde-moi", ordonna gentiment le professeur Dumbledore. "Je sais que tu les aimes, cela se voit dans tes yeux. Tu ne devrais pas te détourner d'eux comme cela. L'amitié et l'amour sont des forces, Harry."

"C'est eux qui m'ont abandonné", indiqua Harry d'une voix peinée, "je ne leur avais rien fait et…" Les mots lui restèrent coincés dans la gorge. Il n'avait pas revu Ron et Hermione depuis qu'il s'était réveillé il y a quatre jours. Et ils lui manquaient…

"L'erreur est humaine, Harry. Toi et tes amis êtes à un âge où l'on expérimente. Ils étaient jaloux et leur réaction a été de ne plus te parler; ils ont fait une erreur mais ne la referont plus. C'est en se trompant que l'on apprend. Ils regrettent énormément, le sais-tu? Tu leur manques comme ils te manquent, Harry…"

Harry ne disait rien, il écoutait Dumbledore, et regardait son bras, refusant de croiser son regard. Il avait raison…

"Tu devrais essayer de leur parler… Je ne t'oblige pas, ce n'est qu'un conseil. Mais c'est ce que je ferais si j'étais à ta place."

Il se leva et lui tapota gentiment l'épaule et dit d'une voix douce et gentille:

"Je dois y aller. Réfléchi à ce que je viens de te dire et guéris vite."

Harry ne bougea pas et entendit le directeur refermer la porte derrière lui. Il ne savait plus quoi faire. Une partie de lui voulait ignorer Ron et Hermione tandis qu'une autre voulait aller leur parler et rigoler avec eux, comme les années précédentes.


"Bonjour Harry!" salua joyeusement le médicomage Donnely en entrant dans la chambre de Harry. "Tu es prêt pour aller faire un petit tour?"

Harry se redressa contre ses oreillers et répondit, surpris:

"Un petit tour?"

"Et oui, un petit tour…" rétorqua le médicomage en prenant son pouls. Voilà déjà six jours que Harry s'était réveillé et il devait rentrer à Poudlard dans quarante-huit heures. "Si tu veux retourner à l'école, il faut bien voir si tu tiens debout."

"On va où?" demanda Harry, réjoui de pouvoir enfin prendre l'air.

"Oh, pas très loin, on va juste se balader dans les couloirs. Ca devrait être déjà assez fatiguant pour toi", dit le médicomage en prenant son bras. "Je vais t'enlever l'intraveineuse maintenant, je ne crois plus que tu en ais besoin…"

Harry grimaça un peu en sentant l'aiguille être retirée de son bras. Le médicomage lui tendit une paire de pantoufles et l'aida à sortir du lit. Dès qu'Harry mit un pied par terre, tout commença à tourner autour de lui. Il s'agrippa au bras du médicomage en attendant que le vertige passe.

"Prêt?" demanda le médicomage après un moment.

"Oui", répondit Harry qui tenait toujours son bras. Ils se dirigèrent vers la porte et sortirent dans le couloir brillamment éclairé. Il y avait peu de monde à cette heure-ci, il était encore tôt et les visites commençaient dans cinq minutes. Ils marchèrent lentement jusqu'à un escalier, Harry se concentrant de toutes ses forces pour mettre un pied devant l'autre. Il firent demi-tour et se dirigèrent vers l'autre aile du bâtiment.

"Harry", commença le médicomage Donnely. "J'aimerais que tu voies un psychomage."

"Un quoi?"

"Tu as parfaitement entendu, Harry. C'est pour ton bien, tu sais", dit-il.

"Je ne sais pas ce qu'est un psycho… heu… enfin, ce que vous avez dit", avoua Harry en se maudissant d'avoir été élevé par des moldus.

"Un psychomage. C'est l'équivalent d'un psychologue pour les moldus", expliqua patiemment le médicomage.

"Quoi?" s'insurgea Harry en s'arrêtant. "Je n'ai pas besoin d'en voir un!"

"Harry, je sais qu'avant d'atterrir dans mon service, tu ne mangeais pas ou presque et que tu avais du mal à dormir. Les tests que nous avons fait nous l'on indiqué clairement, Harry. Et je sais que tu étais déprimé ces derniers temps. Tes professeurs l'ont remarqué, tu sais."

"Je… heu… Je n'ai pas besoin de voir un psychomage!" dit Harry, pris au dépourvu.

"La dépression est une maladie, et elle peut devenir grave si on ne répond pas au besoin de son corps", insista le médicomage en regardant Harry. "Je n'ai pas averti tes professeurs sur le fait que tu ne mangeais pas assez mais je pourrais. Il faut que tu voies un psychomage, Harry."

"Mais je n'ai pas envie!" s'écria-t-il.

"Ou au moins que tu parles à quelqu'un de ce que tu ressens", continua le médicomage en ignorant Harry. "Pas tes amis, ils sont trop jeunes, mais un adulte sérieux qui t'écouterais. Tu ne connais pas quelqu'un…?"

"Non!" grommela aussitôtHarry.

"Alors je ne te laisse pas le choix", déclara-t-il. "Je fais ça pour ta santé, Harry…"

"Non, s'il-vous-plait!" supplia Harry. "Je veux bien parler à quelqu'un alors…"

"Tu connais une personne à qui tu pourrais parler régulièrement?" demanda alors le médicomage, triomphant.

"Je crois mais je ne suis pas sûr qu'il puisse venir…" dit Harry en se calmant. Les couloirs commençaient à se remplir et Harry n'aimait pas que des gens le voient. "Il s'appelle Remus Lupin mais…"

"Très bien!" l'interrompit le médicomage, content d'avoir réglé ce problème. "Je vais en parler à ton directeur pour qu'il laisse cette personne venir te voir et…"

Il s'arrêta de parler en apercevant deux adolescents qui les regardaient. Harry suivit son regard et vit Ron et Hermione. Le médicomage tint son bras plus fermement et le tira doucement vers ses deux amis. Il se planta devant les deux jeunes gens qui semblaient intimidés et leur dit, d'un ton sérieux:

"Je vais vous laissez discuter avec Harry, mais faites attention à ce qu'il ne tombe pas. Ramenez-le dans sa chambre dans cinq minutes environ, il est très fatigué." Et sur ce, il lâcha Harry et parti précipitamment vers son bureau avant que l'un des trois adolescents n'est le temps de protester.

"Salut, Harry", dirent timidement Ron et Hermione après un moment de silence.

Harry ne répondit pas et se retourna pour aller dans sa chambre. Il essaya d'avancer seul, mais sans l'aide du médicomage, ce n'était pas facile. Il s'appuya contre un mur le temps que son vertige passe. Soudain, il sentit un bras se glisser sous le sien et il leva le regard. C'était Hermione. Elle lui sourit timidement et Ron vint se placer de l'autre côté de Harry.

Harry voulut se dégager mais les paroles de Dumbledore lui revinrent en mémoire. Il se ravisa et commença à marcher vers sa chambre avec Ron et Hermione.

"Tu sais, Harry, on est vraiment désolés", dit Ron en regardant le carrelage.

"Oui, on a été de parfaits imbéciles", continua Hermione timidement.

"Je sais", répliqua Harry d'un ton froid.

Il y eut un moment de silence mal à l'aise. Puis, Hermione reprit:

"Je suis désolée de t'avoir engueulé, Harry, c'était entièrement ma faute."

"Tu viens de remarquer?" dit Harry ironiquement. Ca lui faisait de la peine de leur parler sur ce ton mais ils devaient comprendre.

"Et moi j'étais jaloux…", avoua Ron dans un murmure. "Contrairement à toi, je suis pauvre, toujours dans l'ombre de mes frères et ma sœur, et je n'ai jamais eu mon instant de gloire. Hermione m'a aidé à comprendre tout ça…"

"Tu crois peut-être que j'aime être célèbre?" cria Harry. "Je croyais que tu me connaissais mieux que ça pourtant… Tu aurais préféré que toute ta famille meurs pour être connu, hein?"

"Non, je… heu…tu", bafouilla Ron en baissant la tête.

Ils arrivèrent devant la chambre de Harry et l'auror les laissa passer. Harry s'assit sur son lit, les jambes tremblantes. Hermione s'assit sur une chaise et Ron resta debout près d'elle.

"Ecoute, Harry, on a été hypocrites et idiots et tout ce que tu veux et on le sait", chuchota Hermione en se tordant les mains. "Le professeur McGonagall nous l'a dit aussi…"

"Oui, et maman nous a envoyé une beuglante et…"

"Tu crois que ça suffit pour vous faire pardonner?" s'écria alors Harry. Toute la peine qu'il avait ressentie ce dernier mois remonta à la surface. Entendre ses meilleurs amis aussi désemparés et aussi sincères fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues et il cria: "Vous m'avez abandonné! J'avais peur à cause de la première tâche, je n'avais pas envie de participer et au lieu de me soutenir, vous avez fait tout le contraire! Vers qui j'aurai pu me tourner, hein? Vers qui? Les Dursley? Vous savez très bien comment ils sont. D'autres élèves? Vu leurs réactions, je ne crois pas…"

Ron et Hermione avait eux aussi des larmes qui roulaient le long de leur joues, mais des larmes de honte. Harry continuait:

"J'étais tout seul! Tout seul avec un putain de brouillard noir qui m'avait attaqué, tout seul avec un dragon, tout seul avec un mangemort! Et maintenant vous regrettez mais c'est trop tard!"

"Harry", sanglota Hermione, "je te jure que l'on est désolés…"

"Pas maintenant Hermione, je veux être seul", dit Harry en regardant ses mains. "Laissez-moi."

Ron prit Hermione par le bras et la tira vers la porte. Il se retourna etdit doucement:

"Cédric te remercie.Je ne sais pas pourquoi mais il nous a dit de te dire que sans toi il aurait été dernier ou peut-être plus là."

Et il sortit, non sans avoir regardé Harry tristement. Harry se retrouva seul dans sa chambre silencieuse et éclata en sanglot, la tête enfouie dans son coussin.


On était samedi soir et Harry se tenait dans le Hall avec le professeur Dumbledore. Il avait été relâché de St Mangouste il y a une heure et le directeur était venu le chercher pour le ramener à Poudlard et discuter de ses rendez-vous avec Remus Lupin. Le loup-garou était venu voir Harry le jour précédent et avait été plus que ravi de discuter avec lui. Le directeur et lui s'étaient mis d'accord pour que Remus vienne parler avec Harry tous les samedi matin.

Et maintenant, Harry était de retour à Poudlard, chez lui. Il était assez fatigué mais ne rêvait que d'une chose: retourner dans la salle commune de Gryffondor qu'il avait cru ne jamais revoir deux semaines plus tôt.

"Le mot de passe est Croupton en prison", renseigna Dumbledore, un sourire aux lèvres. "Quand les Gryffondor ont appris l'identité du mangemort, ils ont tous insisté pour mettre ce mot de passe. Je dois aller discuter de quelque chose avec le ministre, je n'ai pas besoin de t'accompagner?" demanda-t-il une lueur d'inquiétude dans ses yeux bleus.

"Non merci, Monsieur, ça ira", dit Harry qui ne tenait plus sur place. "Merci de m'avoir ramené."

"Je vois que tu es impatient de retrouver tes camarades… Je vais te laisser. Bonne soirée, Harry… et ne te fatigues pas trop", conseilla-t-il avant de disparaître dans l'ombre des couloirs sombres.

Harry se dirigea le plus rapidement qu'il put vers la tour de Gryffondor. Quand il arriva devant le portrait de la Grosse Dame, il dit le mot de passe et pénétra dans la salle commune. Elle était bombée de monde et la plupart des élèves étaient penchés sur de longs parchemins ou sur des grimoires dont le contenu avait l'air ennuyeux. Les autres jouaient avec des cartes explosives ou aux échecs. Soudain, Colin Crivey leva la tête et aperçut Harry. Ses yeux devinrent grands comme des soucoupes et il cria:

"HARRY!"

Tous les élèves se tournèrent vers lui et suivirent son regard. Soudain, une bombe sembla explosée dans la salle commune. Tous les élèves s'étaient levés en même temps pour venir voir Harry. Les jumeaux étaient de nouveau montés sur une table et scandaient: "Harry! Harry! Harry!"

"Comment tu vas?"

"Qu'est-ce qu'il t'a fait?"

"Bon retour parmis nous!"

"Tu nous a manqué…"

"Trop cool avec le dragon!"

Tous les élèves avaient quelque chose à lui dire et ils étaient tous agglutinés autour de Harry. Harry les remercia du mieux qu'il put, et soudain, il éclata de rire. Tous les Gryffondor autour de lui le regardèrent bizarrement et Harry, les larmes aux yeux, leur dit simplement:

"Ca fait du bien d'être de retour."

Et tout le monde recommença à brailler. Fred commença à distribuer des bièraubeurres qu'il avait secrètement apportées de Pré-au-Lard avec George. Harry, un grand sourire aux lèvres en accepta une volontiers. George leva sa bouteille et hurla:

"A Harry! Notre chasseur de dragons!"

Tous les Gryffondor applaudirent et burent quelques gorgées du liquide pétillant. Soudain, le sourire d'Harry s'effaça de son visage et il fixa Ron et Hermione qui venaient d'arriver. Peu à peu, la salle commune devint silencieuse et Dean dit aux étudiants:

"Retournez dans vos dortoirs ou laissez-les! Ce ne sont pas vos affaires…"

La plupart des élèves, bouteilles à la main retournèrent à leur précédentes occupations, non sans jeter des coups d'œil curieux au trio, qui se regardait, l'air gêné. D'autres élèvesmontèrent dans leur dortoir chercher des friandises pour la fête qui allait se tenir dans quelques minutes. Ron ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Harry l'interrompit en levant sa main. Il avala sa salive bruyamment et leur proposa d'une petite voix:

"On oublie tout?"

Et là, Hermione laissa échapper un petit cri et se jeta dans les bras de Harry, entraînant Ron avec elle. Ils se mirent tous les trois à pleurer comme des madeleines, ne pouvant plus se retenir.

"Vous me ferez plus jamais ça, hein?" sanglota Harry en serrant Ron et Hermione dans ses bras.

"Jamais!" répondirent simultanément les deux entre deux sanglots.

"On pleure beaucoup ces derniers temps, vous trouvez pas?" dit Ron en reniflant.

Ils éclatèrent tous les trois de rire, leurs pleurs se mêlant à leurs rires. Les autres élèves les regardaient comme s'ils étaient devenus fous. Les trois se séparèrent et Hermione fit apparaître des mouchoirs. Finalement tout irait bien, n'est-ce pas? se disaient-ils.

Mais ils ne savaient pas encore à quel point ils avaient tort. Ils ne savaient pas encore que Croupton s'évaderait d'Azkaban avec les Lestrange; ils ne savaient pas que la coupe du Tournoi des Trois Sorciers serait un portoloin, que Cédric mourrait et que Voldemort renaîtrait grâce au sang de Harry.

Oh non, ils ignoraient tout cela, mais pour l'instant, ils profitaient de ce moment de bonheur, ensemble tous les trois, de nouveau les meilleurs amis du monde.

LA FIN


Voilà, j'espère que ça vous a plu et que ce n'était pas trop triste... Désolée pour ceux qui ne voulaient pas qu'ils se réconcilient mais je ne pouvais pas les laisser séparés et fachés... ça me faisait trop de peine!

Laissez-moi des reviews!

Je vous souhaite tous de très bonnes vacances et peut-être à la rentrée! A bientôt!

Emmeraude