MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Draco Malefoy aurait-il un cœur ?
Chapitre 13 :Double Punition.
Partie 1Malefoy passa une nième nuit blanche, tout était confus dans son esprit.
Les Sangs de Bourbe et les Sangs-mêlés seront les premiers à partir ! Cette phrase, qu'il avait déclarée si souvent à l'égard des Gryffondors, dans le dos des professeurs, ne le soulagea nullement ce jour-là.
En effet, ils allaient se battre et Jude serait en première ligne, dans le camp adverse. Il n'arrivait pas à démêler les sentiments qu'il éprouvait pour elle, le mépris et la haine se heurtaient au désir et à la passion en le déchirant de l'intérieur.
Il avait l'impression que la guerre vivait en lui, ses idéaux et sa raison menaient une lutte sans merci contre ses sensations et ses sentiments. Et il devait se rendre à l'évidence, il serait toujours perdant dans l'une ou l'autre des victoires.
Il grimaça alors de dégoût dans l'ombre des rideaux de son lit à baldaquin. Comment pouvait-il encore douter de ce qu'il devait faire ? Cette fille, cette demi-sorcière impure et insolente, il ne la connaissait que depuis une semaine ! Alors que ceux qui l'entouraient, ses fidèles, son père et les amis de son père, ils avaient toujours été là pour lui ! Comment trahirait-il les seules personnes qui lui aient jamais montré un peu d'estime et de respect ? Et tout ça pour qui ? Ou plutôt non, tout ça pour quoi ?
Elle pouvait très bien crever à Pré-au-Lard, cette chienne. Il n'irait pas pleurer sur sa tombe. Elle l'aimait ? Ah ! Bien sûr qu'elle l'aimait !
Si elle pouvait montrer à son père qu'elle avait réussi à charmer le fils de Lucius Malefoy et à le rallier à sa cause, elle avait tout intérêt à lui asséner ce genre de conneries !
Il n'était pas fait pour l'amour, il n'en voulait pas…et il se portait très bien ainsi !
Dans le dortoir, les Serpentards commençaient à se lever.
Pas une voix ne brisait cet étrange silence de calme avant la tempête. Ils étaient tous impatients, et en même temps, ils avaient une légère angoisse, perdue quelque part au creux de l'etomac. Cette même gêne qui, à coup sûr, les empêcheraient d'avaler quoi que ce soit au petit déjeuner.
Malefoy termina de nouer sa cravate et descendit dans la salle commune, il avait plus que jamais l'allure d'un capitaine, et les élèves étaient soulagés de pouvoir tirer de leur chef de l'assurance et de la force. Ils vinrent tous lui serrer la main, les yeux dans les yeux, sans une parole échangée. L'atmosphère était grave.
Hernani releva la tête, elle était assise à une table, près de la cheminée, et rédigeait une lettre en toute hâte.
Elle croisa le regard du Serpentard et son visage s'éclaira d'un sourire sardonique. Elle rangea ses affaires et, son parchemin à la main, traversa la salle en direction de la sortie sous les regards mauvais des futurs Mangemorts.
Draco l'interpella :
« Tu es prête pour la bataille, Hernani ? demanda-t-il avec ironie, une lueur malveillante dans ses yeux froids.
Et toi ? répondit-elle en se retournant.
Plus que jamais… »
Jude éclata de rire et balança :
« C'est pas que tu m'ennuies Malefoy, mais je suis pressée…
C'est ça, va poster ton testament pendant qu'il est encore temps… »
Les Serpentards éclatèrent de rire, de même que la jeune sorcière.
« On se retrouve sur le front, mon cœur ?
Sois sûre que je t'y attendrai ! répondit-il en serrant sa baguette. »
Hernani sortit de la salle et les Serpentards serrèrent à nouveau la main de Malefoy avec enthousiasme.
« Pas mal, le coup du testament ! ricana un petit de troisième année. »
Le seul qui ne semblait pas goûter à l'allégresse générale, c'était Nott. Il était livide et fuyait le regard de Malefoy, les mains secouées nerveusement d'un tremblement incontrôlable.
Jude monta les marches de la volière quatre à quatre, elle ne savait pas ce qui lui arriverait dans quelques heures mais elle avait tout de même écrit une lettre pour sa mère, en lui disant qu'elle guérirait et que tout irait bien. Sa mère savait qu'elle ne se trompait jamais en interprétant les cartes et elle ne pourrait qu'être rassurée.
Lorsqu'elle ouvrit la porte de la volière, Jude tomba sur Weasley, le visage un peu pâle.
« Salut, souffla-t-elle.
Salut Jude. Tu écris à ta famille toi aussi ? fit-il d'une voix se voulant calme et posée.
Ouais, répondit-elle en souriant. Hum, c'est pas très rassurant tout ça. »
Ils utilisèrent tous les deux des hiboux de l'école et redescendirent ensemble dans la Grande Salle.
« Tu restes avec nous ? demanda le rouquin en montrant sa table du doigt.
Non je…je me fais du souci pour Nott, répondit-elle tout bas. »
Ron jeta un regard à la table vert et argent et fut effectivement frappé par le mal-être du Serpentard.
« Le stress…trouva-t-il à répondre. Malefoy doit leur mettre la pression. »
Jude éclata de rire. Pourquoi pas, oui. Mais elle était sûre que, au fond, Draco devait être encore plus mort de trouille que ses troupes.
Elle s'assit entre les Serpentards, comme d'habitude, avec un sourire tranquille et confiant. Elle espérait bien que cela exaspérerait Malefoy. Pendant tout le petit déjeuner, Théo lui lança des regards inquiets et un peu coupables. Il savait que si, par malheur, Malefoy et les autres lui tombaient dessus dans une ruelle, ils se feraient un malin plaisir de la martyriser.
Jude lui sourit doucement, le regard apaiseur, mai Nott était paniqué. Dumbledore et Rogue étaient absents de la table des professeurs. Seule McGonagall veillait sur la bonne conduite de ses élèves, le visage inquiet.
La Grande Salle se vida peu à peu. Les Première et Deuxième années remontèrent dans leurs salles communes, un peu déçus, tandis que les autres sortaient dans le parc, où les diligences tirées par les Sombrals attendaient. Rusard, l'humeur massacrante, les fit monter dans les voitures par maison. Jude se retrouva avec tous les Sixième année de Serpentard, Malefoy en face d'elle.
Elle se sentait un peu mal à l'aise, tout à coup. Le silence qui reignait dans la diligence la remplissait de panique, elle avait envie de crier.
« Désolée de plomber l'ambiance…lança-t-elle avec un sourire. » Draco le lui rendit.
« Vous avez vu que Dumbledore et Rogue n'étaient pas à Poudlard, ce matin ? poursuivit-elle. Ils doivent sûrement vous attendre là-bas. A moins qu'ils ne soient partis au QG de l'Ordre ou à Ste Mangouste.
La ferme ! cria Bulstrode.
Il ne faut jamais se cacher la vérité, Milicent… »
Malefoy tressaillit.
« En tous cas, ta mission a échoué, lacha-t-il devant l'air surpris des autres élèves.
Merci Draco, je ne m'en étais pas rendue compte, railla-t-elle.
Tu as déjà perdu, fit-il avec un sourire narquois.
Quand on a plus rien à perdre, on a tout à gagner, rétorqua-t-elle.
C'est un peu utopique tout ça…
Tu crois ? ricana-t-elle. C'est parce que tu n'es pas assez intelligent pour en saisir le sens, c'est tout. »
Le Serpentard vira écarlate.
« J'espère pour toi que tu seras déjà morte quand je te retrouverai Hernani. »
Les élèves pouffèrent et admirèrent leur capitaine pour son sang-froid. La diligence stoppa et ils descendirent en tout hâte.
Les fidèles de Malefoy se placèrent derrière lui et firent face à Jude. Celle-ci avança sa main vers Draco, qui la serra avec fair-play.
« Bonne chance quand même…se moqua-t-elle.
Vous allez perdre, déclarèrent-ils à l'unisson. »
Ils se sourirent.
« C'est ce qu'on verra, lacha Jude en s'éloignant vers les Gryffondors. »
Nott se jeta à sa suite et la pria, desespéré, d'accepter la cagoule qu'il tenait sous sa robe. Hernani refusa et le serra dans ses bras.
« Surveille Malefoy, lui recommanda-t-elle en souriant. Vaut mieux pas qu'ils se croisent, Potter et lui.
T'en fais pas, je le tiens à la baguette ! Je l'ai materné comme mon propre fils, le petit Draco… »
Nott serra encore la française dans ses bras et rejoignit les siens discrètement.
« Alors, comment ça se présente ? interrogea Potter.
Ils sont plutôt confiants, répondit Jude. »
Les élèves se répandirent peu à peu dans les rues commerçantes. La plupart d'entre-eux n'était au courant de rien.
Harry délégua les équipes de patrouille et Hernani s'éloigna vers Zonko en compagnie de Ginny.
Elle aurait voulu entamer la conversation mais sa gorge était nouée.
« C'est très calme, chuchota la petite sœur de Ron.
Oui…trop, répondit Jude en grimaçant. »
Elles entrèrent dans le magazin de Farces et Attrapes, et Ginny lui fit des commentaires sur la marchandise en la comparant avec celle de ses frères. Hernani riait :
« Mais vous êtes combien dans la famille ?
J'ai 6 frères ! répondit-elle en secouant la tête avec lassitude. »
A cet instant, on entendit un cri venant de dehors et les deux sorières échangèrent un regard apeuré en blêmissant.
« On y va ! déclara Jude d'une voix ferme. Elles se précipitèrent hors de la boutique et croisèrent de jeunes élèves paniqués.
« Ne traînez pas au milieu de la rue ! se fâcha Ginny. Mettez-vous à l'abri dans les magazins. Vite ! »
La bataille faisait rage un peu plus loin.
On entendait l'écho macabre de sortilèges d'attaque et le bruit des éclairs fendant l'air.
Elles arrivèrent à une bifurcation et se séparèrent…
