MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.

Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.

Draco Malefoy aurait-il un cœur ?

Chapitre 14 : Le choix de l'amour.

De retour à Poudlard, Malefoy et Nott se précipitèrent à l'infirmerie, mais un panneau avait été accroché sur la porte « Visites interdites ». Malefoy poussa un gémissement angoissé.

« On réessaiera plus tard, promit Théo. Allez, viens. »

Il entraîna Draco avec lui dans la Grande Salle pour le déjeuner. Toutes les tables étaient silencieuses, mais surtout, toutes les tables fixaient la leur avec mépris.

« Qu'est-ce qu'on a fait, Nott ? s'épouvanta Draco.

Allez, arrête avec ça, assied-toi, répondit-il. »

Malefoy croisa le regard de Potter et détourna la tête. Il ne put rien avaler du repas, il regardait son assiette, l'expression figée, perdu dans ses pensées.

Mais pourquoi son père voulait-il connaître l'identité de Jude ? D'ailleurs, elle ne s'appelait pas Jude, mais Judith. C'était joli comme nom…Il se prit à penser aux yeux clairs de la jeune fille. Elle lui avait dit « Je t'aime », et il l'avait regardée souffrir sans broncher.

C'était lui, le monstre.

Les Serpentards faisaient tous grise mine, honteux de leur défaite, aussi le désarroi de Draco était mis sur ce compte-là. Mais lui, il n'en avait rien à foutre ! Il se sentait responsable de l'état de Jude et priait le ciel qu'ils l'empêchent de somber dans le coma.

C'était comme ci le temps s'arrêtait et reprenait par à coups.

Nous étions dimanche, et la première chose que fit Draco après s'être préparé fut de courir à l'infirmerie avec Nott, pour voir si elle était ouverte. Le panneau avait été retiré. Nott entra précipitamment, Draco sur ses talons. Le médicomage leur fit un sourire triste en désignant le lit de la Serpentard, au fond de la pièce, et laissa passer Théodore. Drao s'avança à sa suite mais l'adulte, le regard mauvais, se mit en travers de son chemin.

« Laissez-moi passer ! s'impatienta le préfet.

Non ! toi, tu restes dehors ! répondit l'autre en le foutant à la porte. »

Malefoy, de retour dans le couloir et en colère, cogna contre la porte en hurlant « Connard ! » Il se laissa glisser contre le mur et se prit la tête dans les mains. Potter arriva à ce moment.

« Qu'est-ce que tu fais là, Malefoy ? demanda-t-il.

J'attends Nott, répondit le Serpentard sans le regarder.

Dehors ? s'étonna Harry. »

Il vit une larme rouler sur la joue de son ennemi.

« Ils ne m'ont pas laissé entrer, murmura-t-il d'une voix amère.

Je suis désolé, répondit Harry sincèrement. »

Malefoy haussa les épaules, l'air de dire «Mais qu'est-ce que j'en ai à foutre ? » et Potter pénétra dans l'infirmerie. A chaque fois que la porte s'ouvrait, le blondinet sursautait, s'attendant à voir Théo ressortir. Mais Nott ne ressortit qu'au bout d'une demie heure, le visage décomposé.

Malefoy lui bondit dessus.

« Alors, quoi ? Hé ! Dis-moi ! Quoi ! s'exclama-t-il.

Coma…stade 2, répondit le brun en serrant les mâchoires.

Ca veut dire quoi, stade 2 ? s'alarma Draco.

Ca veut dire traumatisme crânien important. Si elle ne se réveille pas avant une semaine, il y aura des séquelles. Et de toute façon, au bout d'une semaine, il n'y a quasiment plus aucune chance de survie. »

Malefoy s'appuya contre le mur pour ne pas défaillir.

« C'est ma faute, s'étrangla-t-il.

Mais non voyons, tu sais bien qu'elle est têtue. Je…j'ai voulu lui donner ma cagoule quand on est sortis de la diligence. Elle a refusé.

Qu'est-ce qu'elle a dit ? demanda Draco.

Elle m'a demandé de veiller sur toi… »

Malefoy leva son visage vers celui de son meilleur ami et ouvrit la bouche, mortifié.

« C'est…c'est vrai ? articula-t-il difficilement.

Ouais, c'est vrai, répondit Nott en tentant de sourire.

Putain ! sanglota le blond en se mordant le poing. »

Théo lui donna une accolade.

« On ne peut plus rien faire maintenant, pense à autre chose. »

Se rendre en cours était quelque chose d'éprouvant pour Malefoy, mais celui de Potions se révéla être un véritable supplice.

La chaise vide à ses côtés lui donnait envie de hurler et de tout casser dans la pièce.

Potter voyait les mains de Draco trembler, il n'arrivait pas à faire sa potion.

Rogue s'en inquiéta « Il y a un problème, Malefoy ? »

Un problème ? Un problème ! Oui, il y avait un PROBLEME !

Il balança d'un geste de la main toutes ses affaires par terre et sortit en claquant la porte.

Il n'en doutait plus maintenant, si Hernani devait mourir, il mourrait avec elle, étouffé par le chagrin. Il n'en pouvait plus…

Théodore s'alarmait de la déprime de Malefoy. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, ne travaillait plus…

Il aurait voulu l'aider mais sa propre douleur, qui n'apparaissait pas en surface, était tout aussi insupportable.

Et il commençait à comprendre le dilemme de son ami, il l'aimait cette fille, il l'aimait vraiment, mais il ne pouvait vivre cette passion sans s'attirer la vengeance de son père. Leurs pères…c'étaient à cause d'eux que tout avait commencé. Ils avaient misé leur confiance en leurs fils pour servir le Maître…Mais s'inquiétaient-ils de ce que pouvaient bien en penser leurs propres enfants ? Ca leur était égal ! De belles ordures…

Ce soir-là, Potter réunit les membres de l'AD et ils établirent un bilan de la situation. Ils avaient gagné, ils s'en étaient bien tirés…si on faisait abstraction de Jude.

Et soudain, Harry comprit :

« Elle savait ce qui allait lui arriver ! déclara-t-il, effaré. Elle savait qu'elle serait la victime de sa vision mais elle avait accepté le destin sans peur, en allant au devant du danger.

Oui…Et elle savait qu'elle se réveillerait ! ajouta Weasley »

Ils échangèrent des sourires heureux.

« Elle va s'en sortir ! affirma Ron ».

Dès lors, le désespoir de Malefoy les fit sourire discrètement.

Hernani n'était pas en danger car tout se déroulait comme prévu.

Le Serpentard était éperduemment amoureux, ça ne faisait aucun doute. Après faudrait-il qu'il l'accepte…mais ça, c'était une autre paire de manches.

Les jours s'écoulèrent, mornes…Lundi…Mardi…Mercredi…

Puis vint la journée du jeudi, la journée du miracle.

Les Serpentards étaient en cours de Métamorphoses avec le professeur McGonagall. Malfeoy était toujours aussi anéanti, tandis que Nott, l'âme en ébullition, trouva la directrice de bien bonne humeur, ce qui était exceptionnel. Il eut alors la pensée folle que Jude s'était réveillée. Il fallait que ce soit ça !

Lorsque la cloche sonna, le professeur ne leur imposa aucun devoir, mais les retint un peu pour leur annoncer la nouvelle :

« Miss Jude Hernani est sortie du coma ce matin. »

Malefoy et Nott se regardèrent, sous le choc, puis ils éclatèrent de rire et sortirent en courant de la salle de classe. Ils dévalèrent les esacliers à toute vitesse, et les élèves s'écartèrent sur leur passage, étonnés. Malefoy donna un coup d'épaule à Théo, ce qui projeta Nott contre le mur, et il continua à courir, le sourire jusqu'aux oreilles. Mais le beau brun ne tarda pas à le rattraper et ils arrivèrent côte à côte devant la porte de l'infirmerie.

« Attends…fit Malefoy, essouflé. Je…j'ai le droit d'entrer, tu crois ?

On s'en fout ! déclara Nott en ouvrant la porte. »

Le médicomage leur tomba dessus. Malefot pâlit et lui lança un regard implorant.

« Tu viens finir le sale boulot, Malefoy ? siffla une élève de Poufsouffle qui avait un bras dans le plâtre. »

Draco déglutit et baissa la tête.

« S'il vous plaît, murmura-t-il en fixant ses chaussures, les sourcils froncés. »

Potter, qui était déjà près de Jude avec ses potes de Gryffondor, s'avança et posa son bras sur l'épaule du guérisseur en hochant la tête. Les deux Serpentards lui lançèrent un regard ahuri. Harry leur fit un clin d'œil, qui était apparemment davantage destiné à Théo qu'à Malefoy, et il les conduisit au chevet de la française. Les membres de l'AD s'effacèrent et Nott s'avança. Jude dormait, les joues un peu plus colorées que la dernière fois qu'il l'avait vue. Elle avait l'air d'aller mieux.

« Malefoy ? appela-t-il. »

Le blondinet était resté de l'autre côté du rideau. Il éclata de rire.

« Tu peux venir, elle dort, déclara-t-il. »

Draco passa une tête méfiante derrière le rideau et, constatant que Nott ne lui mentait pas, il s'avança à son tour, visiblement ému.

Il carressa d'une main tremblante les joues de la sorcière et prit sa main dans la sienne. Nott le regardait en souriant.

« T'as le béguin mon vieux, lacha-t-il. » Malefoy eut un sourire triste et déclara d'une voix d'outre-tombe, en secouant la tête :

« Elle ne me pardonnera jamais…

Tu en es sûr ? insista Théo.

Elle…elle m'a dit je t'aime, Nott. » Celui-ci écarquilla les yeux et fronça les sourcils.

« Bah alors ?

Alors elle m'a dit je t'aime et je l'ai frappée parce que…parce que c'est une Sang-mêlé. »

Théodore ouvrit la bouche avec stupéfaction.

« Je me suis conduit comme un con ! ragea Malefoy en se mordant la lèvre et en détournant les yeux. »

Nott ne savait pas quoi lui dire.

A ce moment-là, Malefoy sentit les doigts de Jude presser les siens et il eut un sursaut. Hernani secoua la tête et tenta d'ouvrir les yeux.

« Eteignez-moi cette putain de lumière, souffla-t-elle. »

Nott éclata de rire et lui embrassa le front.

« Comment ça va ? demanda-t-il. » Jude le regarda, la mine fatiguée, et haussa les épaules.

« J'ai mal partout…grimaça-t-elle. »

Nott lui sourit gentiment et se tourna vers Draco. Hernani suivit son regard et son visage se troubla.

« Draco…murmura-t-elle. »

Malefoy eut un pincement au cœur en voyant l'expression de son visage et baissa la tête. Jude s'assit dans son lit et lui ouvrit les bras avec un sourire timide. Le Serpentard releva la tête, n'en croyant pas ses yeux, et l'enlaça tendrement en s'asseyant au bord du lit. Il souriaient tous deux, des larmes de bonheur accrochées à leurs paupières.

« Tu as dit un jour que tu étais prête à me supporter, lui susurra-t-il à l'oreille. » Elle sourit.

« J'ai même dit que j'étais prête à supporter ton copain Nott. »

Celui-ci eut une expression faussement choquée« Hé ! se vexa-t-il. »

«Tu n'auras plus à me supporter, Jude, reprit Malefoy. Je vais changer, je te le promets, déclara-t-il la voix tremblante. »

Il s'écarta un peu pour voir sa réaction et constata qu'ils pleuraient tous deux.

Nott éclata de rire en se prenant la tête dans les mains.

« Non mais si vous vous voyiez…pouffa-t-il. »

Puis ils discutèrent de tout et de rien, comme au bon vieux temps, mais Hernani avait un tas de questions à poser et elle ne put se taire longtemps.

« Qui a gagné ? demanda-t-elle.

Vous, répondirent les deux garçons en même temps. »

Jude se laissa retomber sur son oreiller et poussa un soupir de soulagement. Elle se tourna vers Draco.

« Je te l'avais dit…sourit-elle.

J'ai pas oublié, répondit Draco.

Vous avez des nouvelles de mon père ?

Il est sorti de l'hôpital, il va très bien, déclara le médicomage en posant une potion sur la table de chevet de la jeune fille.

Dieu merci, souffla-t-elle. Au fait, on est quel jour ?

Jeudi, répondit Théo.

JEUDI ? J'ai râté l'examen d'astronomie ! paniqua-t-elle.

C'est pas plus mal, t'es pas très douée pour ça, railla Draco.

Hé ! Je te permets pas…feignit-elle de se vexer. »

Comme il commençait à se faire tard, Pomfresh mit les deux Serpentards à la porte. Le reste de la journée parut extrémement agréable à Draco, comparé à ce qu'il avait vécu ces jours-ci. Et il s'endormit, serein, dans la tiédeur de son lit à baldaquin, en pensant que Jude lui avait ouvert ses bras.

Puisque jusqu'ici, le devoir ne lui avait apporté que du malheur, il prit une décision : celle de faire le choix de l'amour.