MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Draco Malefoy aurait-il un cœur ?
Chapitre 16 : Duel.
Le matin, alors qu'ils déjeunaient tranquillement dans la Grande Salle, les Gryffondors se demandaient quelle était la cause de cette agitation chez les Serpentards.
Les plus dangereux d'entre-eux, les cagoulés, frémissaient d'impatience et se jetaient des messes basses qui ne disaient rien qui vaille à Potter. Ce qui était surprenant, c'était que Malefoy n'était pas avec eux. Mais quand on parle du loup…
Nott et Malefoy entrèrent à leur tour dans la Grande Salle, d'un même pas conquérant. Ils avaient tous deux les yeux brillants et un sourire en coin, surtout le blond d'ailleurs. Nombre d'élèves féminines (ou autres) leur trouvèrent un charisme fascinant, de cette élégance noire et dangereuse de criminels qui se dégageait d'eux.
Ils passèrent devant Douglas en lui assénant un sourire sarcastique et s'installèrent à leurs places habituelles.
Hermione pensait qu'il y avait quelque chose de dérangeant dans tout cela… Cette manière de se toiser d'un mépris déguisé et la façon dont la table vert et argent était divisée l'intriguait.
Les deux amis de Jude prenaient du recul par rapport aux autres. Plusieurs places vides creusaient un fossé entre eux et les accolytes de Douglas, comme s'il y avait des tension au sein de la maison au serpent.
« Tu ne m'avais rien dit pour ton père Théo, pourquoi ?
Tu sais Malefoy, je n'avais pas l'impression que tu étais en mesure d'écouter mes problèmes. C'est pas un reproche que je te fait, mais t'avais l'air assez mal alors… » Draco hocha la tête sans répondre.
« Ca t'a vraiment fait plaisir d'apprendre la nouvelle comme ça ? demanda-t-il avec hésitation.
Sur le coup je… Enfin, je n'arrivais pas y croire… C'est tellement stupide ! Il a été tué par un moldu avec une arme à feu.
Quoi ?
C'est con, hein ? railla Nott. Lui qui détestait les moldus…
Mais comment ça s'est passé ? s'étonna Draco.
Je sais pas trop… Je suppose qu'il était en mission quelque part et qu'il s'est retrouvé pris dans un hold-up ou un truc dans ce genre. La lettre que j'ai reçue vient du ministère. Ils y ont mis les formes, tu vois, mais on sent bien que ça leur faisait plaisir… Et après tout… »
Il ne termina pas sa phrase mais Draco sourit.
Oui, si son propre père devait mourir maintenant, il croyait bien que cela ne l'attristerait nullement… Cette ordure avait osé lever la main sur Jude !
La salle commune commença à se vider peu à peu et Gryffondors et Serpentards prirent le chemin de la cabane de Hagrid en grelottant. Les Gryffondors étaient déjà installés autour de la clôture du potager tandis que Malefoy et Nott discutaient sombrement, seuls, un peu plus loin.
Douglas débarqua quelques instants plus tard et bouscula Malefoy en passant près de lui. Le blondinet le darda du regard et empoigna sa baguette, alors que les alliés du nouveau leader les encerclèrent. Nott se posta au côté de son pote, les yeux flamboyants.
« Dis à ton chien de se retirer Malefoy, c'est entre toi et moi. »
Draco échangea un regard avec Théo et acquiesça. Nott recula et les deux ennemis, face à face, se dévisagèrent.
« Belle journée, n'est-ce pas ? fit Malefoy avec ironie alors que la situation s'éternisait.
Belle journée pour mourir, en effet, répondit Douglas. » Draco éclata de rire.
« Tu ne manques pas de prétention ! se moqua-t-il.
Pas plus que toi, mon frère. »
Ils se tournaient autour, leur baguette en main et le visage farouche.
« Ca fait quoi d'être à ma place, Douglas ? Depuis le temps que tu en rêvais…
Ca fait quoi d'avoir peur, Malefoy ?
Peur ? ironisa celui-ci. » Il se laissa désarmer par un Expelliarmus impatient et feignit d'être terrorisé.
« Hou la la, maintenant je suis mort de trouille… »
Mais Douglas ne l'écoutait pas et auscultait la baguette de Malefoy.
« La baguette d'un traître…c'est étrange, elle n'a rien de plus ou de moins qu'une autre.
Tiens donc ? Quelle découverte ! Tu t'es acheté un nouveau cerveau pendant la nuit ? » Douglas éclata d'un rire dénué de toute dérision.
« Tu as déjà perdu, Malefoy.
Ca, c'est ma réplique ! s'offusqua le blondinet. »
Le leader des Serpentards dirigea les deux baguettes sur son ennemi et Draco roula sur la côté pour éviter l'éclair de justesse. Il se releva sous les rires des futurs Mangemorts.
Néanmoins, lui aussi souriait et il clama :
« Je crois que tu oublies quelque chose… » Douglas haussa un sourcil.
« Mon nom est Malefoy ! »
Un souffle de magie l'entoura et fit voler ses cheveux alors qu'un voile noir passa sur ses yeux et que des flammes de brume sombre nacquirent dans la paume de ses mains.
Cette fois-ci, ce fut lui qui mena la danse. Douglas reculait devant Draco, dont l'aura noire troublait l'air en créant des tourbillons surnaturels.
« Aurais-tu assez d'honneur pour te battre en duel ? demanda-t-il. »
Douglas jeta les deux baguettes à Johnson avec animosité et fit apparaître une épée de brume sombre entre ses mains, de la même manière que Malefoy.
« Si je gagne, tu ne t'approcheras plus de moi et surtout pas d'elle. Et je ne veux plus entendre parler de ta sale tête de rat ! clama le blond.
Et si je gagne…
Impossible ! coupa Draco en se jetant sur lui. »
Les deux lames irréelles s'entre-choquèrent et un éclair noir zébra le ciel. La magie défendue emplissait l'air en opprimant les élèves.
Les Gryffondors s'étaient rapprochés et assistaient, fascinés, à la lutte des deux chefs.
Seuls les deux combattants ne semblaient pas être dérangés par la pression de cette abondance de magie noire dans l'atmosphère. Ils frappaient avec rage et Malefoy menait le jeu, jusqu'à ce que Douglas réussisse à faire voler l'épée de son adversaire à plusieurs mètres de là et qu'il tienne le blond à sa merci.
Théo cessa de respirer.
Le préfet ouvrit largement les bras, présentant son corps à son ennemi, et déclara avec un sourire confiant :
« Et bien frappe, qu'est-ce que tu attends ?
Je me demandais juste pourquoi tu t'entêtais à sourire comme ça, se méfia l'autre.
Ah oui ? Bonne question ! Mais c'est toi-même qui a donné la réponse, fréro, rappelle-toi. Crois-tu que Lucius Malefoy souhaiterait la mort de son unique fils et digne héritier ? »
Il éclata de rire devant la déconfiture d'Arold Douglas, qui fit disparaître l'épée de ses mains en serrant les mâchoires.
« Toujours obligé d'utiliser le nom de ton père pour te faire respecter ? cracha le perdant, venimeux.
Je crois que c'est une des vertues que ce doit de posséder tout Serpentard, rétorqua Draco en s'inclinant dans les règles. »
Douglas fit de même, le combat était terminé.
« Alors j'ai gagné ! conclut Malefoy en continuant de sourire devant l'amertume de l'autre. »
Le futur Mangemort ne répondit pas et lui tourna le dos en rejoignant Johnson. Mais Malefoy se jeta sur son épée et plaqua l'autre au sol, un pied sur son torse et la pointe de sa lame sur la joue d'Arold Douglas.
« On ne tourne jamais le dos à l'ennemi, déclara-t-il en écrasant son adversaire sous sa chaussure. Maintenant il y a quelque chose que tu vas me faire le plaisir d'imprimer, n'est-ce pas ?
…
J'ai dit N'EST-CE PAS ? hurla-t-il en accentuant la pression et la lame ensorcelée entailla même la joue du défaitiste.
Oui, grimaça l'autre avec douleur.
Bien. Que ce soit clair, ce n'est pas parce que j'ai chandé de camp que je vais devenir gentil et indulgent. Et je n'aurais aucune pitié à m'occuper de ton cas si tu manques à ta parole ! COMPRIS ?
Oui, souffla Douglas. »
Malefoy le laissa se relever et lui demanda sa baguette. Arold fit signe à Johnson de le la lui rendre.
« Enflure ! cracha le Serpentard honteux en époussetant sa robe.
Je te retourne le compliment, répondit Draco en rejoignant Nott. »
Le cercle des fidèles s'écarta sur son passage.
Théo lui donna une bourrade affectueuse.
« Beau duel ! déclara-t-il.
Merci. »
Tous deux se retournèrent en constatant le regard des Gryffondors sur eux et Malefoy demanda :
« Vous avez vu quelque chose ? » Potter secoua la tête.
« De quoi parles-tu, il ne s'est absolument rien passé, répondit-il en souriant avec complicité. »
Les deux Serpentards répondirent à son sourire et se dirigèrent vers le professeur Hagrid qui émergeait de la forêt interdite.
Le demi-géant déposa délicatement une large caisse de verre dans laquelle se trouvaient plusieurs nymphes sur une table, mais lorsque les élèves s'en approchèrent, les petites fées se débattirent avec furie, se cognant contre les vitres.
« Oh la ! Qu'est-ce qui se passe ? fit Hagrid en fronçant les sourcils. Reculez vous autres. »
Les créatures semblèrent se calmer et Hagrid lança un regard méfiant aux élèves.
« Qui peut me dire ce qui peut ainsi effrayer de telles merveilles ? demanda-t-il. » Hermione leva la main mais Ron déclara :
« La magie noire ?
C'est exact, confirma Hagrid. »
Draco recula discrètement de quelques pas. Et dire que je commençais à trouver les Gryffobdors sympathiques, murmura-t-il.
« Dois-je rappeler que l'utilisation de la magie noire est proscrite dans cet établissement ? Qui est responsable ? »
Les élèves échangèrent des regards coupables…
« Personne, vraiment ? insista Rubeus en se mêlant aux élèves et en les inspectant . »
Malefoy le vit se rapprocher de lui. Merde, merde et merde ! pensa-t-il. Le professeur s'arrêta à sa hauteur.
« Malefoy…
Oui ? répondit-il en sentant son pouls s'accélérer.
Suivez-moi. »
Hagrid empoigna le Serpentard par le bras et le traîna vers la table. Draco était pâle et il croisa le regard paniqué de Nott.
Le professeur le fit se tenir devant la caisse pendant qu'il attrappait une des nymphes de ses grosses mains bourrues.
« Je peux savoir pourquoi vous me soupçonnez ? demanda le blondinet innocemment. » Hagrid se contenta de le regarder en haussant les sourcils.
« Ouais, d'accord…fit Draco.
Tu oublies quelque chose…ton nom est Malefoy ! se moqua Johnson en provoquant le rire des fidèles.
Très drôle, vraiment…répondit-il d'une voix sombre. »
Rubeux Hagrid saisit le bras de Malefoy et lui ordonna : Ouvre ta main.
Le préfet prit une inspiration et tendit ses doigts, pendant que le démi-géant déposait une nymphe dans sa paume.
…
Il ne se passa rien, Malefoy, nerveux, lança un regard perplexe au professeur, quand la petite fée tressaillit et s'écroula.
Draco eut un mouvement de recul mais Hagrid lui tenait fermement le bras.
« Elle est morte ? demanda-t-il d'une voix cassée.
C'est vous qui l'avez tuée, répondit Rubeus en lachant Malefoy et en déposant la nymphe à terre. »
Malefoy ouvrit la bouche.
«Mais…je n'ai rien fait ! se défendit-il.
Vous expliquerez cela au professeur Dumbledore. »
La panique le gagna et il fléchit sur ses jambes .
« Quoi ? Non ! Monsieur…s'il vous plaît !
Hermione, tu l'accompagnes, trancha Hagrid. »
Granger entraîna le Serpentard avec elle avec un pincement au cœur. Pour une fois que Malefoy s'était illustré dans une bonne action ! A sa manière certes…mais bon.
Douglas leur lança un regard méprisant et et secoua la main en mimant Adieu de ses lèvres muettes.
Ils marchèrent à grandes enjambées et Hermione n'osait pas rompre le silence.
« Malefoy, si tu me le demandes, je témoignerai pour toi… »
Draco cessa de marcher et se tourna vers la Gryffondor.
« Pourquoi tu ferais ça ? demanda-t-il, déconcerté.
J'ai cru comprendre qu'on jouait dans la même cour désormais…
Sauf si je suis viré.
Dumbledore, lui, il est indulgent et gentil, fit Hermione. »
Draco sourit.
« C'est un Gryffondor ! on ne peut pas tout me demander non plus… »
Ils éclatèrent de rire et pénétrèrent dans dans le château. Lorsqu'ils arrivèrent devant la statue qui marquait l'entrée du bureau du directeur, ils virent celui-ci en sortir. Albus Dumbledore leva un sourcil étonné en voyant Malefoy et Granger ensemble et leur demanda quel était le problème.
« Heu…le professeur Hagrid m'a demandé de vous amener Malefoy monsieur, répondit Hermione, confuse. »
Dumbledore se contenta de hocher la tête et fit signe au préfet de le suivre dans son bureau.
«Bonne chance, souffla la sorcière à Draco en le regardant disparaître dans le passage secret. »
Le directeur fit asseoir son élève dans un fauteuil et prit place derrière son bureau. Malefoy évitait son regard et attendait avec angoisse la question fatidique : Comment allez-vous Mr Malefoy ?
…
Hein ? Mais ce n'était pas ça la question fatidique !
« Je vous demande pardon ? s'étonna Draco.
Je me demandais comment vous alliez Mr Malefoy.
Mais…vous ne me demandez pas pourquoi je suis ici ?
Oh, je n'ai pas besoin de vous l'entendre dire Draco, je ressens d'ici la magie noire qui vous entoure et je ne doute pas que cela ait pu déplaire fortement au professeur Hagrid. »
Le Serpentard ouvrit la bouche, impressionné, et finit par répondre :
«Ah ? Dans ce cas, euh…oui, je vais bien.
Je sais que ce doit être perturbant pour vous de venir me voir, de me parler, mais vous pouvez me dire ce qui vous tracasse. Rien ne sortira de ce bureau. »
Le sourire soulagé du garçon s'effaça et il baissa les yeux.
« Je…J'ai su que Jude travaillait pour vous et qu'elle n'était pas une Sang Pur, répondit-il au bout d'un moment. Et j'ai mal réagi... très mal, souffla-t-il la gorge nouée.
C'est votre éducation qui veut ça, vous n'êtes pas entièrement responsable.
Ni excusable ! Combien de fois avez-vous essayé de m'ouvrir les yeux ! Et moi j'étais si borné !
Vous étiez dans une postion agréable, admiré, écouté. C'est difficile de se remettre en question lorsqu'on est satisfait de la situation.
Arrêtez de me trouver des excuses, s'il vous plaît professeur ! Je me suis rendu compte où j'avais mené les alliés samedi dernier. Je n'avais pas mesuré l'ampleur de mon engagement et quand… quand mon père… »
Il frappa du poing avec fureur sur le bureau.
« Mon père est un salaud ! Je jure que je ne savais pas qu'ils en voulaient à Jude... Pourquoi doivent-ils connaître son nom, professeur ?
C'est une question qui me laisse tout aussi pensif que vous Mr Malefoy.
Monsieur… »
Le Serpentard s'arrêta et fronça les sourcils avec un poids pesant sur la poitrine.
« Je voudrais changer mais…quand les gens me regardent, ce n'est pas moi qu'ils voient, c'est mon père.
Vous avez l'air très remonté contre Lucius.
Oh ! J'éprouve plus de rancœur contre lui que je n'en ai jamais eu pour Potter ! » Dumbledore éclata de rire et Malefoy se détendit.
« Dois-je interpréter tout cela comme un changement d'avis de votre part ?
Je refuse de devenir un Mangemort, déclara Draco en hochant la tête. »
Le visage du directeur s'éclaira d'un sourire triomphant.
« J'admire votre courage, dit-il avec bienveillance.
Je n'aime pas trop qu'on me prète des vertues de Gryffondor mais merci. »
Ils se sourirent pour la première fois depuis toute la scolarité du Serpentard.
« Le jour où vous serez prêt, les portes de l'Ordre vous seront ouvertes, promit Dumbledore. En attendant, je crains que vous ne soyiez en danger. Je demanderai au professeur Rogue de faire un speech dans votre salle commune. Et…en ce qui concerne l'extérieur, des inquiétudes ?
A part le père de Jude, je ne vois pas à qui on voudrait s'en prendre.
Très bien, conclut Albus. Je vous demanderai simplement de ménager vos talents magiques pour le moment opportun, Mr Malefoy. »
Draco se leva et sourit, puis la main sur la poignée, il se retourna et dit :
« J'aurais peut-être dû commencer par cela mais…je vous présente mes excuses. »
Il ouvrit la porte et profita de se solitude pour emprunter le chemin de l'infirmerie.
