MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.
Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.
Draco Malefoy aurait-il un cœur ?
Rappel : ce chapitre est particulièrement NC-17.
Chapitre 20 :Virée au 7ème ciel.
« Jude ? Tu es là ? murmura Malefoy prudemment bien que cela ne fût pas nécessaire. »
Il avait jeté une protection magique sur les rideaux de son lit à baldaquin et aucun son ne pouvait filtrer le champ magnétique. Le blondinet fronça les sourcils et tendit l'oreille. A ce moment-là, le rire clair de la française résonna et Draco reçut le pull de Jude en pleine figure…ainsi qu'une paire de jeans…et qu'une chemise…(il commençait à avoir très chaud).
« Hé ! T'as pas le droit ! Je vois rien ! se plaignit-il avec un fou rire. »
Il bondissait à l'aveuglette sur le sommier en tentant d'attraper la fille.
« T'es où ? Jude ! Vas-y, t'es où !
Pourquoi chéri ? On a tout notre temps ! répondit Hernani d'une voix sensuelle.
J'en peux plus là…murmura Draco. »
La blonde éclata de rire.
« Hum ! Je vois ça… »
Malefoy n'eut même pas la peine de se pencher sur son entrejambe pour le constater, il savait qu'il bandait ! Ca commençait même à devenir assez douloureux.
« Justement ! Toi tu te rinces bien l'œil et… »
Il se prit une paire de soutien-gorge en pleine tête et déglutit.
« Pourquoi tu rougis comme ça, Dragon ? Ca t'excite ? poursuivit Jude, imperturbable. »
Le blond eut une furieuse envie de crier : OUI CA M'EXCITE ! ALORS MAINTENANT VIENS-LA ! J'AI ENVIE DE TOI ! ARRETE DE JOUER COMME CA, J'EN PEUX PLUUUUS !
Mais il savait que cela n'aurait fait qu'augmenter la mesquinerie de la Serpentard.
« Pff…tu crois que ça m'excite ? Un bonnet A ? lança-t-il avec un rictus en lisant l'étiquette. »
Jude le gratifia d'une insulte qui le plongea dans un fou rire et elle lui sauta dessus pour le gifler. Malefoy en profita pour saisir les poignets de la blonde. Finite Incantatem.
La sorcière poussa un cri de suprise, désormais bien réelle et visible aux yeux de Draco. Ils étaient tous deux à genoux sur le lit, face à face.
Le blondinet baissa la tête lentement, jetant un regard à ses deux mains autour des poignets de la française.
Tout d'un coup il ne se sentait plus aussi sûr de lui. La vision de la poitrine de Jude lui laissait la bouche sèche et quand il croisa le regard plein d'appréhension de sa petite amie, il détourna les yeux et sentit un frisson le secouer.
Il était pétrifié, tétanisé.
Tous ses doutes lui revenaient en pleine face avec violence et il se remémora l'expression de Nott quand il l'imitait : Je pourrais jamais, Nott.
Jude prit ses mains dans les siennes et se pencha sur Draco. Le Serpentard ferma les yeux, trembant, et se laissa embrasser en n'écoutant plus que ses sens. La langue de la blonde, timide au départ, devenait de plus en plus entreprenante, et Malefoy reprit courage.
Il se sentait enhardi et le désir recommençait à prendre le pas sur le reste. Il prit le visage de Jude entre ses mains pour approfondir encore leur baiser et la Serpentard glissa ses doigts sous sa chemise en se collant un peu plus à lui.
« Jude…
Ne dis rien, murmura-t-elle en faisant doucement glisser la main de Malefoy sur son sein. »
Leurs respirations étaient haletantes et les corps des deux amants furent parcourus d'un frisson.
Le blondinet, attisé par les caresses de la française, la fit basculer sur le dos et s'allongea sur elle, tendrement, chatouillant de sa langue son cou frêle en explorant son corps de ses mains, laissant glisser ses doigts du mollet jusqu'à la cuisse de la jeune fille.
Jude soupira et Draco lui sourit.
Il délaissa le cou de la blonde, déjà marqué par un suçon avantageur, et s'intéressa davantage à sa poitrine, la titillant de sa langue, ses lèvres, ses doigts, la faisant gonfler sous les soupirs de la Serpentard. Hernani avait placé ses bras au-dessus de sa tête et agrippait les draps en sentant la chaleur qui l'envahissait. Elle se redressa légèrement et vit Draco tracer son chemin jusqu'à son ventre, ce qui lui noua les entrailles.
Elle ne put retenir un gémissement en sentant la langue du préfèt humecter son nombril. Elle se trémoussa, ne pouvant plus supporter cette torture si douce, elle avait follement envie de lui. Jude glissa ses doigts dans les cheveux platine de Malefoy en le retenant un peu plus longtemps sur son ventre et poussa un faible cri en rejetant la tête en arrière. Elle ne pouvait plus respirer, elle était en sueur.
Draco éclata de rire et lui donna un baiser incroyablement torride avant de se pencher à son oreille.
« Je me débrouille comment ? susurra-t-il.
…Pas mal, répondit-elle avec un regard pétillant. »
Elle le renversa et s'assit sur lui.
« Je parie que je peux faire mieux…se moqua-t-elle en déboutonnant très lentement la chemise du blondinet. »
« Théo…je…je crois que je ne suis pas prêt pour ça…souffla Harry. »
Son jean glissa le long de ses jambes et Nott lui embrassa à nouveau la nuque.
« Ferme les yeux… »
Le Serpentard glissa une main froide dans le boxer du Gryffondor, entourant de ses doigts libertins le sexe de Potter, ce qui fit davantage frissonner ce dernier. Harry ne tenta rien pour se débattre.
Il sentait la chaleur affluer en lui mais ne pouvait s'empêcher de trembler. Ses sous-vêtements devinrent rapidement encombrants et Théo se chargea de l'en débarrasser. Il laissa alors Harry caler sa tête contre son épaule et entama un mouvement de va-et-vient de sa main experte.
Il avait tellement fantasmé sur cette nuit que Potter allait lui offrir ! Son corps de rêve, ses yeux intenses, l'aura mystérieuse qui émanait du Gryffondor…tout cela lui donnait envie d'en goûter plus. Il voulait le faire, il voulait coucher avec Harry Potter.
Harry gémissait dans les bras de son partenaire, au point de défaillir sous le doux frottement de la main de Nott. Des gouttes de sueur collaient ses cheveux sur son front et il lui semblait qu'il s'était égaré dans un rêve. Tout ceci ne ressemblait pas à la réalité…Le Serpentard lui lécha l'oreille au moment où il sentit le plaisir atteindre des proportions considérables.
Harry cria d'une voix rauque en arquant tout son corps et enfonça ses ongles dans l'avant-bras de Théo, qui lui ceinturait la taille. La semence laiteuse recouvrit les doigts de Théo, qui sourit devant la béatitude de Potter et nettoya tout d'un sortilège vite fait, bien fait.
Le Gryffondor laissa la pression retomber et se blottit contre Nott, des larmes noyant ses yeux verts.
Jude retira la chemise de Draco et contempla son torse, un sourire au coin des lèvres.
Bon Dieu ! Mais qu'est-ce qu'il est canon ! pensa-t-elle.
Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais resta sans voix.
« Je te plais ? demanda-t-il en souriant.
Oh que oui…souffla-t-elle en embrassant le coin de ses lèvres.
Moi j'aurais préféré un bonnet B, mais bon…Aïe ! »
Il éclata de rire et la jolie blonde le darda d'un regard de prédateur.
« Tu vas voir de quoi est capable un bonnet A ! »
Malefoy jubila intérieurement, c'était trop facile de la vexer !
La française détailla ses muscles avec ses lèvres et sa langue humide et taquina de près ses tétons, en arrachant un soupir au préfèt à son tour. Puis elle se redressa, toujours à califourchon sur le Serpentard, et lui sourit avec charme en défaisant les boutons de son pantalon.
Jude le dévêtit entièrement et lui lança un regard un peu craintif.
« C'est…la première fois que je fais un truc de ce genre…lui dit-elle.
T'en fais pas…pour moi aussi c'est une première, répondit Draco en respirant à un rythme saccadé en sentant les lèvres de la sorcière descendre le long de son ventre jusqu'à embrasser son sexe, très, très tendu. »
Potter se détacha des lèvres de Nott et ouvrit la bouche dans l'intention de parler, mais le Serpentard le devança :
« Alors lionceau, tu t'es décidé c'est ça ? souffla-t-il en esquissant un sourire.
Et bien…j'étais justement en manque d'affection ce soir et… »
Le visage de Théodore se fendit d'un large sourire et il embrassa son Gryffondor à pleine bouche.
« Et tu me demandes de te faire l'amour jusqu'au petit matin ? Ah ! Je savais que t'étais un salaud ! »
Harry éclata de rire et entreprit de se débarrasser des quelques vêtements qu'il portait encore sur le dos.
« Oh mon Dieu…gémit Draco au bord du supplice, haletant, se cabrant, envahi d'un orgasme d'une intensité au-delà de tout ce qu'il avait expérimenté jusqu'à alors. »
Il n'en pouvait plus du contact des lèvres de la blonde sur ce point si sensible de l'anatomie masculine, de la sensuelle danse de sa langue , de son souffle chaud qui le faisait frémir…
Il sentit enfin avec un soulagement et non moins une grande satisfaction que son corps libérait la tension jusque là accumulée.
Une délicieuse sensation de bien-être et de chaleur l'envahit.
Son corps était brûlant, son esprit était ardent, son âme, plus mortelle et flamboyante que le foyer des enfers. Jamais il ne s'était senti aussi vivant, comme animé par un feu intérieur que Jude allumait par sa simple présence. Ce soir, la passion de la sorcière le lacérait, le transperçait, l'embrasait… Il prit conscience de la force de leur amour, leur amour, que l'on pouvait écrire en grosses lettres rondes et roses, avec un majuscule imposante et des ornements floraux et végétaux.
Flore, végétation… ce qu'il éprouvait pour elle se développait à vitesse grand V, telle la verdure envahissante d'une jungle les plus torride et chaude. Elle l'obnubilait, elle l'obsédait, elle avait une totale emprise sur lui et il en était grandement heureux. A qui aurait-il pu mieux confier son bonheur sinon à sa tendresse, sa générosité, sa douceur ?
Il se sentait des ailes lui pousser dans le dos, l'emmenant de leurs plumes légères dans un paradis qui lui avait toujours été refusé. Il ne savait qui remercier, qui vénérer… mais quelqu'un ou quelque chose avait fait de lui, un Malefoy, un homme amoureux, et cela… il n'était pas près de laisser quiconque l'en déposséder. Ses paupières closes ne lui offraient pas un écran noir et sans fond, un néant des plus vaste comme il en est d'oridinaire, mais une source florissante d'images de bonheur simple. L'imagination et la réalité fusionnaient autant qu'il souriait, lui apportant leurs fruits les plus savoureux. Il éprouvait tellement de sensations et de sentiments divinement agréables qu'il ne savait plus quoi en faire…
La meilleure solution, c'était encore de les partager, n'est-ce pas ?
Harry était nu et avait déjà réussi à retirer un bon nombre des ses vêtements à Théo.
« On ne va pas faire ça ici ? souffla le Serpentard d'une voix fluette qui ne lui correspondait vraiment pas. »
Potter s'en étonna et sourit en lui embrassant les cheveux. En effet il y avait mieux qu'une seule de classe pour ce genre de TP (travaux pratiques…), mais cela ne semblait pas inquiéter le Gryffondor outre mesure.
Harry balaya d'un geste de la main toute la surface de la salle et le décor se tranforma instantanément sous le regard ébahi et admiratif de Théodore.
« Comment tu…tenta-t-il bien qu'il n'avait plus de voix. Sans baguette ! »
Potter éclata de rire en haussant les épaules.
« J'ai ma réputation de héros à entretenir, tu te souviens ? lança-t-il d'un ton taquin mais avec un regard de braise. » Nott n'y était d'ailleurs visiblement pas insensible.
Il détourna les yeux de la nudité excitante de l'autre en promenant son regard sur le nouvel aménagement de la pièce. Des notes chaudes et orientales réchauffaient les murs auparavant foids et dénués de couleur. Une montagne de coussins tous plus luxueux les uns que les autres formait un tapis moelleux sur lequel il était tentant de marcher pied nu. La douceur du velours rouge sombre était liée aux broderies or sur de grands voiles transparents, suspendus au plafond, qui traçaient une espèce de labyrinthe coquin en troublant la vue de cette chambre gigantesque par de merveilleux reflets irisés, nimbant l'air.
« Tu me surpendras toujours Potter ! siffla Théo.
Quant à toi, contente-toi de me surprendre ce soir…répliqua Harry en attrapant la main du Serpentard pour le tirer vers un coin de la pièce de l'aspect des plus douillet. »
Nott se retouva allongé sur Potter et resta de marbre, son visage assez rouge tandis qu'il se mordait les lèvres pour réprimer un rire.
« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry.
Je vais te dire une chose, mon petit chaton, et il faurdait que tu la retiennes coûte que coûte ! Parce que là, vraiment… non, c'est pas possible dans ces conditions…
Quoi ?
Je pourrais jamais passer à l'acte ici, y a beaucoup trop de rouge et or à mon goût ! »
Harry éclata de rire, soulagé.
« Si ce n'est que ça… fit-il en changeant à nouveau les couleurs de la décoration. Que penses-tu du rouge et vert, mon canard ? »
A cette apellation, Théo secoua la tête et explosa de rire.
« Rouge et vert… c'est un mélange des plus instable, voire explosif ! Pour ce qui est des potions en tous cas…
Erk ! grimaça Harry. Ne parlons pas de potions maintenant !
Pourquoi pas ? Après tout le professeur Rogue est vraiment bien foutu, t'es pas de cet avis ? railla le Serpentard en sachant que cela dégoûterait le Gryffondor.
Tais toi ! …Et embrasse-moi…gémit Potter en nouant ses bras autour du corps chaud de Nott. »
Draco enlaça le corps tremblant qui s'était collé à lui et ouvrit les yeux pour ce qu'il croyait émerger de la félicité sans nom dans laquelle il baignait…Et comme il se trompait !
Devant le spectacle du visage radieux et souriant de Judith, de ses yeux profonds et limpides comme de l'eau claire, de son sourire éclatant qui traçait avec encore plus de force une faussette sur sa pommette rose, il comprit que rien au monde ne lui retirerait la joie et l'amour qui étaient imprimés jusque sur ses os et gravés dans sa moelle. C'était comme ci un ange lui souriait, rien ne pouvait le rendre plus heureux, plus serein.
Ils n'échangèrent pas une parole, leurs pensées s'envolaient au delà de la futilité des mots. Il leur suffisait de plonger chacun leurs prunelles claires dans celles de l'autre pour pouvoir communiquer.
Cette douce étreinte dura quelques secondes, quelques minutes, quelques dizaines de minutes… qu'en savait-il ? Le temps ne comptait plus, la Terre s'était arrêtée de tourner. Tout flottait autour d'eux, rendant les choses alentour floues, lointaines, vagues. Seuls leurs deux corps se discernaient avec plus de précision et de sincérité que deux adolescents n'en seraient capables.
Alors, en ce moment magique sans limite et sans borne qui n'appartenait qu'à eux, Jude lui posa une question :
« Tu ne regrettes rien ?
Quoi ?
Tu…enfin, tu as sacrifié beaucoup de choses pour moi…souffla-t-elle en baissant les yeux. »
Malefoy se serra un peu plus contre elle et répondit en embrassant ses cheveux.
« Tu es ce que j'ai de plus beau dans ma vie… »
La jolie blonde lui sourit, les larmes aux yeux, et se jeta à ses lèvres avec passion et frénésie.
Désormais secoués de frissons tenant tout aussi bien à la perspective de ce qu'ils allaient faire qu'à la température relativement fraîche de la chambre, Malefoy et Hernani se plongèrent dans les draps tièdes du lit. La baguette de Draco qui leur avait procuré un faible halo de lumière disparut dans les plis des couvertures, plongeant les deux amants dans le noir. Ils étaient maintenant totalement seuls, seuls avec leur désir, leur appréhension, et leur amour.
Draco enlaça Jude avec des gestes lents et fit courir ses doigts le long du frêle cou de la jeune fille. Un frisson lui parcourut l'échine et elle tint Malefoy plus fermement pour l'attirer sur elle.
Le blond se laissa faire docilement et plongea son regard dans celui de Jude... Il faillit chanceler.
Vous connaissez le dicton ? On est jamais plus beau que dans les yeux de celui ou celle qu'on aime.
A cet instant, il se sentit le plus grand, le plus aimé de tous les hommes. Il y avait tellement d'amour dans l'éclat azur des prunelles qui le fixaient intensément, tellement d'admiration, de… Il n'arrivait pas à le qualifier. C'était fort, c'était grand, et cela planta dans son cœur la conviction qu'il tenait la femme de sa vie au creux de ses bras.
Il ferma les yeux et se pencha doucement pour déposer une simple pression de ses lèvres sur celles de la jeune fille, à laquelle elle répondit avec empressement.
Etonnament, ce contact chaste, ce baiser le plus timide peut-être qu'ils avaient échangé jusqu'alors scella quelque chose de merveilleux entre les deux adolescents.
La dernière certitude sur leurs sentiments que réclamaient leurs âmes avant d'oser unir leus corps.
Jude avait dit « oui », et Draco fit glisser doucement son boxer de dentelle le long de ses jambes.
Le calme apaisant et profond de la nuit n'était troublé que par la cadence de leurs cœurs, se faisant de plus en plus lourds dans leurs poitrines.
Malefoy plaça ses deux mains autour de la tête de son petit ange blond et s'appuya un peu plus sur la jeune fille, laquelle noua ses bras autour de son dos pâle et musclé et croisa ses mollets sur ses jambes.
Draco bascula son bassin en avant et ferma les yeux. Il sentit les doigts de Jude se crisper dans son dos en même temps qu'un gémissement sourd passait les lèvres roses de la Serpentard.
Lui-même n'était pas vraiment fier, mais il ne pouvait pas dire qu'il éprouvait de la douleur. Il était juste un peu alarmé des sensations de sa partenaire.
Prenant les choses en main et décidant d' « assurer », comme le disait Théo, il commença à bouger le plus doucement possible et, par la même occasion, à comprendre ce que l'expression « s'envoyer en l'air » signifiait.
Il était littéralement sur un petit nuage et ne put réprimer les soupirs qui se bousculaient au fond de sa gorge.
Si Jude avait ressenti de la douleur au tout début, cet instant lui semblait désormais à des années lumières.
Elle avait enfoui son visage à l'ombre du torse du jeune homme et goûtait plainement à la douce chaleur qui se diffusait dans tout son corps et la réchauffait de l'intérieur.
Elle accompagnait les mouvements du préfèt en gémissant faiblement, plantant parfois ses ongles dans la douceur de la peau du blond si le plaisir était trop fort.
Sa peau était électrisée, elle frissonnait, elle était en sueur. Leurs corps se fondaient l'un dans l'autre dans une harmonie parfaite à un rythme allant crescendo.
La mélodie de leurs souffles toujours plus rapides et courts était une musique inoubliable, qui les transporta, tous deux, au septième ciel.
Malefoy atteignit l'orgasme plus vite qu'il ne l'aurait souhaité. Il gémit d'une voix essoufflée, un simple murmure, avant de se retirer et de se laisser bercer dans les bras de sa compagne.
Jude souriait avec bonheur, un lien indéfectible s'était établi entre-eux… un amour complet, émotionnel et charnel.
Elle continua de glisser ses doigts dans les cheveux du Serpentard en écoutant sa respiration palpitante s'apaiser contre son sein.
Draco finit par s'endormir dans ce cocon brûlant d'amour et de chaleur, et les deux amants passèrent le reste de la nuit enlacés tendrement.
Nott regardait Potter dormir, sa poitrine chétive se soulevant paisiblement au rythme de sa respiration. Il avait l'air calme et détendu. La seule preuve un peu coupable de ce qu'ils avaient pu partager tous les deux ce soir-là était le mince sourire satisfait qui étirait ses lèvres.
Pour le Serpentard, cette nuit avait été l'un des plus beaux moments de sa vie. En réalité, cela faisait plusieurs années que l'image d'Harry Potter s'imposait à lui avec évidence. Ses yeux verts incroyables, sa démarche sautillante et enjouée, le terrible charme qui émanait de chacun de ses gestes… tout cela était depuis longtemps dans un coin de son esprit, lui procurant à la fois bonheur et souffrance.
Il avait quelqu'un dans sa vie, quelqu'un qui comptait pour lui, vraiment.
Ils avaient beau n'être proches que depuis peu, c'était comme-ci, à force de l'observer avec ses amis, il le connaissait au même titre que Ron ou Hermione. Il connaissait ses blagues favorites et les insultes qui le faisaient souffrir (d'autant plus que c'était souvent Malefoy qui en était à l'origine). Il savait que les moments sombres qu'il traversait parfois étaient dûs à la perte de son parrain, probablement le seul père qu'il avait jamais eu et qu'il n'aurait plus jamais.
Ce qu'il aimait chez lui, par dessus tout, c'était sa force de caractère.
Il était toujours avenant, chahuteur, voire rebelle. Et pourtant, quiconque prennait le temps de l'observer pouvait se rendre compte de la terrible douleur qui l'habitait. Elle faisait partie de lui : réminiscences de son passé, solitude, incompréhension des autres, impossibilité d'échapper à son destin…et peut-être le pire, une gloire non désirée et macabre. Il était célèbre parce qu'il était orphelin.
Ce devait être particulièrement difficile à vivre.
Nul doute que Harry était le plus noble des Gryffondors à ses yeux.
Aimer Potter s'apparentait donc à une bénédiction et à une malédiction. C'était quelqu'un de compliqué, de secret, d'impénétrable (hum…lol).
Et ce qui lui amenait les larmes aux yeux, en cet instant, alors qu'il caressait du bout des doigts la joue de cet homme, c'était que tout cela n'était pas réciproque.
Ils avaient eu une merveilleuse aventure, un folie d'un soir ou peut-être un désir inavoué qui prenait soudain vie, mais cela restait éphémère.
Potter était fermé à l'amour, il le combattait comme si cela allait le conduire à sa propre perte. Il ne ressentait rien pour lui…
Les larmes roulèrent sur les joues du Serpentard, petites étoiles éteintes qui illuminaient son visage d'un voile de tristesse.
« Théo ? »
Harry s'était réveillé et comtemplait, ahuri, le pauvre Nott qui était en train de sangloter à côté de lui.
Celui-ci eut un sursaut brusque, ne s'étant pas aperçu que le Gryffondor avait émergé d'un sommeil apaisant, et le fixa de ses yeux sombres et embués.
« Théo ! Qu'est-ce qui se passe ? s'alarma Potter en entourant de ses bras fluets les épaules carrées de Nott.
C'est…c'est rien, bégaya le Serpentard en n'ayant pas l'air très convaincu par ses propres propos.
Comment ça rien ? Quoi ? Tu… tu regrettes ?
Non ! s'exclama-t-il en secouant la tête. »
Comment pourrait-il regretter ces moments fantastiques passés avec son bien-aimé ?
« Oh mon Dieu, j'ai été nul, c'est ça ! murmura Harry en ayant vraiment l'air inquiet. »
Un début de sourire zébra le visage de Théo et une petite étincelle vint allumer l'ardeur dans ses yeux.
« Mais non ! dit-il en gloussant. Tu as été génial. »
Il rendit à son compagnon son étreinte en l'enlaçant par la taille mais vit que Potter était toujours suspicieux.
D'ailleurs, le Gryffondor le regardait fixement et cela devenait horriblement gênant. Nott déglutit quand il comprit ce que Harry tentait de faire… Trop tard.
« Comment tu peux penser ça de moi ? chuchota Potter, déstabilisé. »
Théo s'était attendu à de grands éclats de voix, à de la colère, mais pas à ce regard triste et déçu que lui renvoyait l'autre.
Il se sentit très mal.
«Tu crois que c'était juste une histoire de cul, c'est ça ? Tu crois que je vais t'oublier et dormir dans les bras de quelqu'un d'autre demain ?
Et tu dis bien me connaître !
Harry…
Moi je croyais qu'on sortait ensemble…s'étrangla-t-il d'un ton déchirant.
Mais ? …C'est toi qui as dit que tu ne voulais pas qu'on nous voit ensemble ! se défendit Nott en s'agrippant aux bras de Potter avec désespoir.
C'est parce que… parce que… parce que mes amis ne savent pas que… enfin…
Que tu es gay ? proposa Théo pour aider Harry qui s'enlisait lamentablement dans le cours de ses pensées. »
Le Gryffondor hocha silencieusement la tête.
Théodore demeura muet quelques instants, le temps qu'il fallait à ses neurones pour se connecter plus exactement, et ainsi enregistrer l'information.
Il se colla contre Harry en s'asseyant presque sur ses genoux.
« Alors tu veux sortir avec moi ! demanda-t-il avec un regard adorable de petit chaton.
Oui, répondit Harry en l'embrassant. »
La pression des lèvres chaudes et soyeuses de Potter sur son visage plongea Nott dans une euphorie débordante et communicative.
« Tu veux sortir avec moi ! s'écria-t-il avec bonheur.
Oui ! répéta Harry en éclatant de rire.
Dis-le encore !
Je veux sortir avec toi Théo.
Non, dis encore 'oui' de cette voix si sensuelle…
Pourquoi ? Ca te rappelle des bons souvenirs ? »
Ils s'embrassèrent à nouveau.
D'agréables minutes ponctuées de baisers et de caresses en tous genres s'égrainèrent, quand soudain, Harry s'exclama :
« Quelle heure il est ? »
Nott fut surpris et commença à rire mais le visage préoccupé de son petit ami le fit réagir.
Il chercha sa montre parmi les divers objets et vêtements qui traînaient par terre et annonça qu'il était deux heures du matin.
Harry n'aurait pas paru plus horrifié que s'il lui avait dit que Rogue menaçait de débarquer d'une seconde à l'autre.
« Ron… et Hermione…
Ils doivent être en train de m'attendre dans la salle commune !
Aaaargh ! Qu'est-ce que je vais leur dire ?
MAIS QU'EST-CE QUE JE VAIS LEUR DIRE ? »
Il bondit du lit de coussins et partit à la recherche de ses vêtements.
