MA METAMORPHOSE, Yoda-les-grandes-oreilles.

Rating NC-17 : humour corrosif, scènes violentes et sexuelles explicites.

Draco Malefoy aurait-il un cœur ?

NDA : Hello tout le monde ! Hé nan, je suis pas morte ! lol. J'ai toujours dit que je n'abandonnerai pas cette fic, même si les posts se font de plus en plus espacés ! Vous avez toutes mes excuses !

Bon et bien pour ceux que ça intéresse j'ai passé de bonnes vacances (c-a-d bcp de glandage et bcp de DVD et surtt bcp de fics ! gnéhéhé...)

J'ai publié un OS (ou on dit une OS :p) y a pas très longtemps et c'est un slash H/D pour ceux qui sont fans du genre, vous pouvez aller y faire un tour, vous ne serez pas déçus ! Je me suis surpassée dans le genre des supers jeux de mots vaseux ! Niark Niark...

Voici donc enfin la suite de MM, j'espère que ça vavous plaire. C'est très dur à lire, très sombre. Souvenez-vous je vous avais prévenus la dernière fois. Pour ceux qui veulent se remettre dans le bain : La vie est belle pour Jude, Malefoy, Nott et leurs nouveaux potes de Gryffondor, jusqu'à ce que Seamus ne donne un RV étrange en cachette à la française qui va la conduire tout droit dans un traquenard. Draco, lui est en train de s'inquiéter de son retard pour leur 2e réunion de l'AD et grâce à la carte des Maraudeurs de Potter, il s'aperçoit de la situation et vole ilico presto à la rescousse de celle qui l'aime...Suspense donc . Va-t-il arriver à temps ? Est-ce que Douglas va se prendre un bon coup de pied au cul (oué, lol)...

Bonne lecture !

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Rappel: rating élevé (on va dire plus ou moins M...)

Chapitre 23 : Trauma.

Où es-tu Draco ? Où es-tu ?

Les mots se formulaient sans cesse silencieusement dans son esprit sans qu'elle parvienne à maîtriser le sentiment de panique qui la submergeait. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle n'avait prononcé un seul mot, et pourtant ce n'était pas l'envie de crier sa rage et sa fureur contre Douglas qui lui manquait.

Elle ne se sentait plus la force de se battre, elle se sentait vidée, anéantie, humiliée au plus profond d'elle-même et impuissante. Son corps se laissait guider, son esprit refusait d'analyser et sa voix lui avait fait faux bond. Sa gorge était sèche à la limite de l'insupportable mais paradoxalement, tout le reste de son corps était moite, recouvert d'une pellicule de sueur froide qui lui glaçait le sang et la faisait frissonner.

Où es-tu…Un mantra, la plus puissante des formules qu'elle pouvait répéter.

Il y avait un espoir, Draco viendrait la chercher.

Il viendrait forcément la chercher, c'était sa plus grande promesse : d'être toujours là pour elle !

Alors pourquoi devait-elle subir ça ?

Pourquoi ces mains qui découvraient sa peau ?

Pourquoi ces corps pressés contre le sien ?

Pourquoi ces larmes, pourquoi ces rires?

…Pourquoi elle ?

Où es-tu Draco…

Douglas semblait penser que c'était la meilleure manière d'obtenir ce qu'il voulait.

En frappant Hernani, en l'humiliant de cette façon, il s'assurait que la force de sa peur la contraigne à obéir. Et quoi de mieux pour dégoûter Malefoy de sa petite traînée ?

A coup sûr il ne supporterait pas que d'autres mains se soient posées sur elle, même si il lui en voudrait certainement un peu au début…

Mais c'était bien son droit de se venger ! Entre frères on partage tout Malefoy, même la douleur, même la souffrance, même la haine…quoi de plus normal que de partager la française ?

Sa chemise est maintenant arrachée, ses larmes coulent, il n'y a pas un bruit.

Seraient-ce ses oreilles qui bourdonnent ? Elle voit flou, elle se perd…

Une langue chaude contre la sienne. Un visage aux traits estompés.

Qui lui vole ce baiser ?

Elle oublie tout, la tête lui tourne, elle a si peur.

Un violent coup dans l'omoplate. La chute. Et puis plus rien…Un battement de cils, deux.

Combien de temps s'est-il écoulé ?

Sa peau la brûle et pourtant elle a si froid. Sa gorge est nue.

Qu'est-ce qu'ils m'ont fait ?

Fermer son esprit, oublier. Tout oublier.

Elle suffoque. Sa bouche est pénétrée de force, elle a envie de mourir.

Draco n'est pas là.

Les rires redoublent et les visages s'allument de dangereuses expressions d'envie et de haine. L'homme qui gémit dans sa bouche les amuse.

C'est un spectacle, un divertissement.

Le spreme jaillit sur sa langue et son estomac se convulse. Une main forte et chaude est plaquée sur ses lèvres, elle doit avaler.

L'amertume qui persiste sur son palais fait écho à la détresse de son être. Qu'ils la tuent ! Mais qu'ils la tuent !

Une silouhette massive bouscule celui qui lui faisait face. Il prend sa place. La même injure, la même blessure, la même envie de vomir qui lui soulève les tripes. Quelqu'un attrape sa main et se l'enfourne sous son uniforme. Ses doigts se referment sur la verge et la parcourent frénétiquement. L'homme est excité, il se masse, s'astique, souffle et soupire.

Elle pleure.

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(POV A.Douglas)

Pour lui, c'est un torrent d'incertitudes qui lui essuie le visage de toute sa puissance.

Il repasse nonchalamment sa chemise froissée de ses doigts tremblants et regarde sans le voir le Septième année qui le remplace au chevet de leur victime.

Ses yeux sont perdus dans le lointain, dans le vague, bien au-delà de l'horreur de la scène dont il est le responsable. Car c'était son idée. La sienne. Entièrement et pleinement.

Et puis, du fin fond de ses entrailles, une interrogation muette serpente jusqu'à sa conscience, fait fléchir sa volonté et hypnotise son esprit.

Une question.

La seule qui ait de l'importance, après tout :

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Bien sûr, être témoin d'une telle scène n'a rien qui puisse ravir ses ambitions : les cris le déroutent, les rires, aussi…L'atmosphère est lourde. Il y a comme un goût de salé dans l'air, une odeur de désespoir. La fragrance la plus violente qu'il ait jamais sentie.

La tête lui tourne et en effet ses joues sont blêmes ; mais son trouble passe inaperçu dans le brouaha morbide de la pièce aux murs de basalte.

Et sinueusement, vicieusement, comme tapie dans l'ombre et prête à narguer ses derniers ramparts, ses vestiges de raison : la question revient.

Elle le percute de plein fouet. Il pourrait en tomber à la renverse, s'écrouler sur les deux genoux et s'en écorcher les deux mains en rampant à terre…mais la vérité c'est qu'il s'appuie déjà de tout son poids contre le mur.

Et l'humidité de la pierre le traverse…Et le doute le traverse.

Le remord peut-être, aussi, même s'il nel'avouerait jamais.

Il ne pense pas que ce soient les lamentations de la jeune fille qui préfère implorer sa mort plutôt que de subir ce traitement dégradant qui lui fait chavirer le cœur ; mais plutôt que son trouble tient des conséquences manifestes qui s'imposent à son esprit. A savoir : Si quelqu'un les trouvait à ce moment précis, là, dans cette violente effusion de sexe, ils seraient tous à coup sûr renvoyés, voire plus que ça : ce serait les barraux sinistres d'Azkaban qui les attendraient.

Ils étaient venus ce soir pour délivrer un message sans grand danger et se retrouvaient avec une ombre menaçante, une épée de la justice assomante et prête à se laisser choir sur leurs têtes d'inconscients, tous autant qu'ils étaient.

Il fallait que la comédie cesse ici. Il était hors de question que cette Hernani soit littéralement violée. On ne pouvait se permettre de laisser en son ventre des preuves compromettantes de leur présence forcée…Non, Hernani ne devait pas être violée.

Il fallait qu'ils arrêtent !

Il se décide à reprendre pied dans la réalité et se précipite vers la française pour l'arracher des bras d'un homme qui fait trois fois sa taille, au bas mot. La fille avait plus que jamais l'air d'une petite chose toute fragile…

Merde, ils ont déjà trouvé le temps de lui foutre les seins à l'air…Et voilà qu'elle tombe dans les pommes ! Enfin, dans mes bras en tous cas…Comment ai-je pu laisser la situation dégénérer comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

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Où es-tu ?

Ces tois malheureux mots ont jeté un froid sans limite dans son cœur. Elle a mal, elle a honte. Et personne n'est venu pour la sortir de là.

Et personne n'aurait serait-ce que soupçonné qu'elle avait besoin d'aide, qu'elle avait envie de mourir, qu'elle en voulait à la Terre entière, et plus encore. Et pire que tout, Draco n'était pas venu…Draco.

Les étoiles dansent devant ses yeux.

Elle a perdu tous ses repères, son équilibre, son amour propre. Elle n'est plus rien. Ces oreilles paresseuses ne parviennent pas à lui restituer l'ensemble des sons qui s'entrechoquent autour d'elle. C'était comme ci elle nageait dans du coton, elle ne pouvait se résoudre à croire ce qui se passait. Tout cela était surréel. Impossible. Monstrueux. Inhumain.

Mais définitivement et absolument surréel.

Elle perçoit plus qu'elle ne sent vraiment des mains la vêtir de quelque chose de chaud, un tissu très doux, sa chemise ?

Le parfum qui en émane l'apaise et lui clot les paupières. La chaleur est si réconfortante et la noie dans le sommeil. Plus qu'une fatigue saine, c'est un besoin de fuir la réalité qui l'assaille et l'endort douloueusement. Elle n'a qu'une idée en tête : que tout ceci ne soit en fin de compte qu'un affreux et stupide cauchemar, qu'elle soit en train de rêver quelque part dans quelque aisle du château et que Draco soit près d'elle, parce qu'elle peut définitivement sentir son odeur…

Un cauchemar…Faites que ce soit un cauchemar…S'il vous plaît…

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(POV A.Douglas)

Sa voix sans émotion s'élève et gronde, roule conte les murs qui pleurent et qui transpirent.

Il est écouté à contre cœur par les visages sombres qui l'entourent.

Parce que c'est lui le chef, parce que c'est lui qui décide, parce que…Ciel.

Comment parvenir à penser clairement ? Il n'était pas digne de Malefoy.

Ce qu'il venait de faire était plus que dégradant, c'était cruel. Le sang-pur n'aurait jamais fait quelque chose d'aussi radical, il en était persuadé maintenant.

Quelque part, ça faisait mal.

C'était un peu un goût d'éche qui glissait sur sa langue aux saveurs acides et coupables.

Il avait failli à ressembler à son mentor, à son frère. Il ne lui avait pas été digne, même s'il savait qu'il avait frappé très fort.

Oui…très fort. Au fond cette pensée lui remontait un peu le moral.

Le blond se montrait intouchable, impassible, invulnérable et plus froid que le marbre, comme ci rien de ce qui pouvait venir d'eux ne pouvait l'atteindre, comme ci il ne restait plus que du mépris dans son cœur à l'égard de ses anciens camardes,et amis.

Douglas l'aurait bien qualifié de…blasé.

Il les avait reniés, il les ignorait, même. Il avait banni leurs vies de la sienne.

Mais en ce jour il n'y aurait pas de répit pour les traitres, pas d'échappatoire pour les lâches.

Il allait payer.

Et la souffrance serait d'autant plus intense qu'elle n'était pas dirigée directement contre lui. Il allait se haïr pour avoir laissé se produire l'irréparable, l'agression de celle qu'il aime.

Il allait se maudire, mille fois plus encore que tous les Serpentards réunis n'auraient pu le faire.

Et l'acide de la faute allait le ronger. Creuser des trous dans sa carapce. Le faire parler, crier, implorer, pleurer, prier…Le faire revenir ? Et par la force en plus…

Un rictus carnacier déchira ses lèvres à ces pensées et lui donna l'air d'un fou et d'un criminel. L'air d'un Mangemort. Oui…toute cette petite aventure avait quelque chose de jouissif, d'orgasmique même. Et il se sentait léger et vidé, dans tous les sens du terme, maintenant qu'un point avait été mis à cette mascarade.

C'était leur victoire, c'était sa vengeance.

Les Serpentards s'activèrent docilement à remettre en ordre la salle et à rhabiller correctement la fille pour ne pas paraître trop suspects. Par mesure de précaution, on l'avait sans ménagement stupéfixée, au cas où la belle déciderait d'émerger de ses beaux rêves sans prévenir. Ils la firent léviter d'un coup de baguette habile au-dessus des bureaux, à la verticale, dans la même position qu'adoptaient les différents poltergeists du château.

Sa tête reposait, inerte, sur son épaule gauche tâchée de sang. Ce sang rouge vif qui s'était sournoisement étalé sur sa chemise à l'endroit où son omoplate avait heurté le mur.

D'une vue générale, on ne pouvait de toute façon pas dire que tout allait bien pour la française. Elle arborait plusieurs méchants hématomes qui contrastaient avec son teint cireux beaucoup trop pâle. A vrai dire, on aurait pu la croire morte, ou au moins dans le coma. Quelques ricanements étouffés pouvaient être entendus parmi les froissements de robes qui se déplaçaient pour quitter la salle. C'était vrai que ce ne devait pas être le coma qui devait faire peur à Hernani, elle y était habituée !

Ne laissant aucun doute sur les convictions politiques des agresseurs, car il était de notoriété publique que les sorts de lévitation étaient très prisés des Mangemorts, ils fuirent les lieux en silence, espérant secrètement être là quand Malefoy allait retrouver sa très chère, et surtout voir la tête qu'il allait tirer !

En cet instant, Douglas avait bien étouffé la petite voix qui le faisait avoir des scrupules, et sous l'amas d'avidité, de soif de punition et de violence, la question fut bientôt éradiquée : Qu'est-ce que j'ai fait ?

J'ai fait au mieux, j'ai toujours fait au mieux…pensa-t-il avec un visage vide de toute émotion, excepté peut-être le rictus triomphant qu'il affichait avec audace.

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«ALOHOMORA ! s'étrangla une troisième fois Malefoy en donnant de violents coups de pieds dans la porte. »

Le blond avait dépassé le stade de la folie intempestive et se brisait de toute l'ampleur de son désespoir la voix et les muscles contre l'obstacle de bois inébranlable. Il ne sentait plus le sang circuler dans ses veines ni irriguer ses tissus, à vrai dire il avait l'impression d'avoir le cœur suspendu au bord d'un gouffre. Tout ce qui l'habitait surpassait la raison, l'étouffait, le brûlait de ses ailes de feu, de ses doigts de glace, de son venin. Il avait du poison dans les veines et un trou dans la poitrine.

«MALEFOY ! hurla Nott, paniqué par la perte de contrôle de son meilleur ami. »

Il l'attrappa brutalement par les épaules et le secoua sans douceur. Tout se passait tellement vite.

«Reprends-toi ! claqua-t-il d'une voix de stentor. »

Le blond était désamparé, il hocha péniblement la tête, faisant abstraction de la chaleur cuisante qui le lançait au niveau du pied. De toute façon, tout ce qui arrivait était complètement dingue, dénué de toute logique, au-delà des limites de l'analysable et du compréhensible.

Le brouillon insipide qui engluait la situation contaminait jusqu'à l'imperturbable Potter, le souffle coupé par la terrible course qu'il venait de faire. Tout ce qu'il vit en rattrappant enfin les deux Serpentards, c'était précisemment ces deux énergumènes en train d'essayer de s'entretuer, ou presque. Il ne perdit alors pas à une seconde pour réfléchir à ce problème et se précipita devant la porte pour lancer, le cœur battant, le célèbre sort de déverrouillage à son tour.

Du moins c'est ce qu'il avait planifié, quand un blond hystérique lui sauta littéralement dessus, plutôt sauvagement effrayant…

«NON MAIS TU CROIS QU'ON A PAS DEJA ESSAYE ? TU CROIS QU'ON A PAS DEJA ESSAYE ! s'époumona-t-il avec une puissance insoupçonnée.

Draco ! s'interposa Théo avec angoisse.

ON NE PEUT PAS L'OUVRIR ! On ne peut pas l'ouvrir ! C'est fermé de l'INTERIEUR !

Du calme ! »

La voix autoritaire et magiquement amplifiée du Gryffondor dégrisa immédiatement Malefoy, qui baissa les yeux quelques secondes, se sentant un peu coupable de péter les plombs dans un pareil moment…

«Donnez-moi juste une minute, le temps que je réfléchisse à quelque chose…lança Potter. »

Malefoy leva des yeux implorants vers Théo mais ne dit rien. Il n'avait pas assez foi en Harry pour compter sur lui maintenant…mais avait-il d'autres choix ?

Il se retint de tout commentaire et donna de nouveaux coups de pied dans la porte pour se purger de son adrénaline et de sa colère. L'attente de courte durée mit Draco dans tous ses états, creusant de vastes tranchées dans le peu patience de patience qui lui restait…

Cependant l'idée du Gryffondor fut excellente : ils convinrent de combiner leurs magies en lançant ensemble un Bombarda détonnant contre le panneau de bois mort.

Cela marcha admirablement bien, des éclats de chêne transpercèrent l'air dans une onde de choc fatale et les trois amis purent enfin se précipiter à l'intérieur de la pièce.

Ce qui les frappa d'abord fut la froideur des lieux, alarmant encore plus leurs sens désagréablement titillés par une série de frissons qui leur remontait le long de l'échine. Ensuite, ils remarquèrent aussitôt l'état impeccable de la pièce, pour le moins déconcertant…Surtout l'absence des serpentards…Il n'y avait sous leurs pupilles dilatées par l'obscurité que les éternelles rangées de bureaux, disposées de part et d'autre de l'allée centrale aussi innocemment que d'habitude.

Pour Draco, ce qui le frappa surtout c'était à quel point son cœur sembla réapparaître tout d'un coup, uniquement pour cesser de battre. Ce n'était pas par terre qu'il fallait chercher Jude, mais plutôt en levant les yeux vers le plafond.

«NON ! »

Draco, Théo et Harry se précipitèrent d'un seul homme vers la forme éthérée, retenant leu souffle, leurs larmes, leur peur. Le blondinet avait l'impression d'être dans une dimension parallèle. Etait-ce vraiment sa raison de vivre, son amour, son ange qu'il recueillit maladroitement dans ses bras, ses bras faibles, ses bras tremblants ?

Etait-ce un songe ? Etait-ce réel ?

La jeune fille avait toujours les yeux clos malgré le sort de réanimation que Nott lui avait appliquée. Ses cheveux doux glissaient, fuyaient nonchalamment entre ses doigts alors qu'il la serrait contre son torse, comme s'il n'avait aucun pouvoir sur la matière volubile, comme ci son destin lui échappait. Sa beauté immobile, figée et intemporelle la faisait plus que jamais ressembler à une poupée de porcelaine.

Mais c'était une poupée brisée, un jouet usagé et oublié dans un coin d'une grande pièce austère et humide.

La délicate peau rosée et parfumée, de cette odeur de chocolat et d'épices qu'il aimait tant, était désormais colorée de fines taches de bleu aussi profond que l'encre de chine. De fascinantes esquisses sombres traçaient des dessins mystérieux sur son corps endolori, fasciantes et terrifiantes.

La beauté d'un ange déchu.

Malefoy sentit ses yeux le brûler et ne s'aperçut qu'il pleurait que lorsque ses lèvres goûtèrent à la saveur salée de ses larmes. Il porta un regard vers les deux bruns et hoqueta pour aspirer une bouffée d'air voulue salvatrice, cependant, quand la fumée d'argent accrocha le bleu tempête et l'émeraude dans un élan de soutien, les visages décomposés qu'il observa ne réduisirent en rien l'apocalypse annihilant les derniers neurones de son cerveau.

Secouant la tête et tenant de retrouver son sang froid, Malefoy se retourna et déposa le corps de Jude sur un des bureaux avec douceur. Capturant sa main dans la sienne, il frotta imperciptiblement son pouce sur ses doigts en murmurant son nom, la suppliant de revenir à elle et de lui dire que tout allait bien, que le pire n'était pas arrivé, qu'il n'était pas trop tard.

Il avait promis de la protéger…

Sans qu'il ne sache trop comment, cette vision ébranla Potter tant et si bien que ses pommettes devinrent soudainement désagéablement humides, et il se surprit à resserrer sa main sur celle de Théo sans y penser. Celui-ci se mit à bégayer d'une voix d'outre-tombe qu'il valait sans doute mieux envoyer Judith à l'infirmerie, quand la jeune fille en question fronça les sourcils et inclina la tête.

Les trois garçons sursautèrent en observant les yeux de Jude rouler dans leurs orbites sous ses paupières closes, comme ci elle était en train de vivre un cauchemar particulièrement pénible. Draco carressa affectueusement son visage et prononça son nom un peu plus fort. Il ressentit un immense soulagement devant l'état de conscience de la Serpentard, et remercia de tout son cœur sa bonne étoile pour lui avoir ramené Jude saine et sauve. Du moins ce fut ce qu'il crut jusqu'à cet instant là.

Tentant faiblement de revenir à la vie, la jeune fille pouvait sentir des mains sur elle, ces carresses maudites du plus profond de son âme, et un sentiment de terreur mêlé de colère la submergea. Elle ne se laisserait pas faire !

Va au diable Doulgas ! pensa-t-elle de toutes ses forces.

Se contorsionnant et criant avec le peu de forces qui lui restait, elle se débattit avec la rage d'un animal blessé, sans voir ce qui se passait autour, sans entendre non plus…Elle avait toujours le vertige, et un étau lui enserrait le crâne plus sûrement qu'une affreuse gueule de bois.

Draco tenta de la calmer, mais un pouvoir inhumain semblait avoir pris possession du corps de la blonde, qui griffait et cognait tout ce qu'elle pouvait atteindre.

Ce fut un coup de poignard dans le cœur pour Malefoy quand son amante se brisa la voix dans une énumération de « Ne me touchez pas ! » de plus en plus désespérés.

Il relacha la difficile étreinte qu'il exerçait sur Jude pour la rassurer et trébucha en arrière plutôt qu'il ne recula réellement. Nott avait l'air horrifié, vraiment, et c'était une expression que le blond n'avait jamais vue si pleinement inscrite sur son visage. Que s'était-il passé ?

«Hernani ! résonna la voix avec une émotion non feinte. »

Cette fois-ci le son parvint clairement aux oreilles de la Serpentard et lui fit ouvrir les yeux, toujours un peu aveuglée par les larmes qui avaient apparemment décrété de ne plus s'arrêter de couler.

Nott ? pensa-t-elle.

Elle avait tellement subi la présence imaginaire de Draco à ses côtés qu'elle n'avait pas été étonnée d'entendre jusqu'à sa voix emplir avec une délicieuse cruauté ses oreilles…mais Nott ?

Elle ancra son regard dans les yeux clairs du brun et soudain ce fut comme un poids ôté de ses épaules.

«Jude. »

La voix lui retourna le cœur. Elle la connaissait si bien…Draco. Elle s'assit maladroitement en contractant ses mucles douloureux et meurtris, et jeta un regard sur l'environnement autour d'elle. Cette salle…Plus de serpentards…Tous partis !

Potter…

Et Théo…et Draco….

Elle ouvrit la bouche dans l'espoir de dire quelque chose, même si elle n'avait absolument aucune idée de ce qu'elle avait envie de dire, et ne put rien laisser s'échapper d'autre qu'un sanglot étouffé. Elle baissa les yeux et ramena ses bras contre sa poitrine en subissant une nouvelle recrudescence de larmes laver son visage rougi.

Draco la serra alors dans ses bras chauds, et si elle lutta un moment pour retenir les émotions qui la brisaient, elle ne tarda pas à s'épancher sur l'épaule de son compagnon et à le serrer contre lui jusqu'à s'en abîmer les ongles.

Malefoy lui murmura de ces mots qui savent enflammer le cœur et la berça dans ses bras avec tout l'amour qu'il pouvait lui donner.

Nott et Harry détournèrent le regard avec pudeur et commencèrent à chuchoter entre eux, à l'écart du couple, les doutes et les pleurs qu'ils n'arrivaient pas à formuler sans ressentir une boule dans la gorge rendre leurs voix rauques.

Qu'est-ce qui était arrivé à Jude ?

Où étaient les Serpentards ?

Et ce connard de Douglas, qu'est-ce qu'il complotait encore ?

Pourquoi s'en étaient-ils pris à elle et non à Malefoy ?

Qu'est-ce qu'ils voulaient ?

Est-ce qu'il avaient…

Cette dernière question ne demandait même pas d'être posée, tant ils avaient l'impression de connaître la réponse tout en ne voulant pas la connaître. Oh mon Dieu….

Il commençaient à réaliser : ils étaient arrivés trop tard, beaucoup trop tard !

Et dire que je n'ai pas voulu prendre Malefoy au sérieux, pensa Harry.

Il avait l'impression que si sa stupide rivalité avec le blond ne l'avait pas éconduit à le taquiner et à perdre du temps, Hernani n'aurait peut-être pas été agressée…ou du moins il seraient arrivés à temps pour coincer les immondes vermines qui étaient derrière tout ça.

«Je suis là Jude, je suis là…Parle moi, s'il te plait…Je t'aime Jude, parle moi…Parle moi, reprit inlassablement la voix chaude de Malefoy.

Non…non….fut tout ce que sa bouche pouvait formuler mécaniquement en retour. »

Elle ne voulait pas raconter, elle ne voulait pas revivre ça…plus jamais.

Il ne s'était rien passé. Rien. Rien ! RIEN !

Malefoy soupira de frustration et déposa un baiser dans ses cheveux, renonçant à insister davantage.

«On va t'emmener à l'infirmerie, lui chuchota-t-il plutôt à l'oreille. »

Elle acquiesça silencieusement, le visage caché dans le creux de l'épaule duSerpentard, et ne protesta pas quand celui-ci la souleva dans ses bras pour l'emmener voir Mrs Pomfresh, bien qu'elle aurait pu marcher.

Le sombre cortège s'éclipsa furtivement de la salle et traversa les couloirs sans prononcer un mot. La jeune française s'endormit bien avant d'être arrivée, bercée par la démarche régulière de Draco et la chaleur de son étreinte.

Plutôt étrangement, Pompom ne leur posa aucune question et se contenta d'aliter Judith avec une expression grave avant de les congéider de son habituel ton aimable.

Malefoy vit la porte se refermer devant son nez et resta plusieurs minutes, là, à ruminer ses pensées devant l'entrée de l'infirmerie sans parvenir à reprendre ses moyens. Une main chaude serra amicalement son épaule et lui insuffla un peu du courage qui lui manquait : Théodore.

Il n'arriva malheureusement pas à lui rendre son semblant de sourire. Il était bouleversé.

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Quelques minutes plus tard, c'était une ébauche de dispute qui emplissait les couloirs vides d'éclats de voix furieux :

«Fais pas ton abruti de Gryffondor, Malefoy ! Tu ne vas pas aller te battre comme ça sans réfléchir ! On a besoin d'un plan ! »

Théo essayait vainement de retenir le blondinet qui ne jurait que par un seul mot : vengeance. Il allait leur faire regretter d'avoir osé s'attaquer à plus faible qu'eux. Il allait les supplier de ne pas les torturer. Il allait attaquer, blesser, tuer même…s'il le pouvait vraiment. Et surtout : que Nott n'essaie pas de se mettre en travers de son chemin !

«Draco ! tempéta Théodore. »

Il l'attrappa brusquement par le bras et l'obligea à s'arrêter. Parfois Malefoy était une véritable tête de mule ! Harry observa en retrait les deux meilleurs amis se fusiller du regard.

«Soit tu es avec moi, soit tu restes là avec ton ami Potter, mais ne m'oblige pas à te jeter un sort pour que tu me laisses y aller ! siffla Malefoy entre ses dents.

Je crois que tu n'as pas bien compris, Draco, essaya de tempérer Potter en s'interposant. Nous sommes tous furieux contre Douglas et ses accolytes ! On veut tous les castrer avec un sort de Ballsoff pour leur donner une leçon ! Pourtant ce n'est pas la solution pour régler le problème ! Au contraire, on va risquer de se faire renvoyer au même titre que les autres ! Sans compter qu'on n'a aucune preuve réelle de leur présence dans la salle où on a retrouvé Jude… »

Les yeux du blond s'étrécirent et le ton venimeux qu'il employa sembla replonger les deux protagonistes dans une de leurs nombreuses altercations passées.

«Ah oui ? Et tu as quelque chose de plus efficace à proposer peut-être ?

Ca se pourrait bien, rétorqua le brun en soupirant d'énervement. La première chose à faire c'est d'aller voir Dumbledore. Et c'est à lui qu'il reviendra de choisir une punition adéquate pour les Serpentards, pas à toi ! »

Un interlude silencieux s'immisça entre les trois élèves avant que la même grimace dubitative ne vienne orner les charmants visages de Nott et de Malefoy : « Dumby ! »

Pour un peu Harry aurait éclaté de rire si la situation n'avait pas été aussi dramatique. Il se contenta de répondre par un sourire amusé et prit la dirction du bureau du directeur avant de laisser aux deux Serpentards le temps de protester.

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Voilà ! J'ai réussi à lutter contre mes pulsions et à vous faire un fin moins sadique que la dernière fois ! Ah, j'adore écrire des cliff-hangers ! Pour être honnête c'est bcp plus marrant de tomber dessus en tant qu'auteur que lecteur, mais il faut bien se garder des ptits plaisirs dans la vie, pas vrai ?

Un grand merci à tous ceux qui prennent le temps de dire ce qu'il pense de tout ça en me laissant de très gentilles reviews ! Je vous aiiiiiiiiime !

D'ailleurs je suis en train de considérer sérieusement le fait de faire des RAR à la fin de mes chaps, laissez moi donc savoir si ça vous ferait plaisir !

Un grand merci à tous d'être là et de m'accorder du temps ! Prochain chapitre qui démêle un peu les fils de l'intrigue, et puis après zouuuuuuuuuuu : on repart dans du trip et de la rigolade, promis !

Yoda-ze-poulette.