Hum hum...
Un hiatus de...trois ans.
Que dire ?
Que la suite de cette traduction était inespérée ? Peut-être...
Que je ne pensais pas continuer cette traduction ? Probablement...
Que ce chapitre est né grâce à Ellana-San qui a repris sa fanfic Le Dernier Secret et que grâce à elle j'ai eu de nouveau envie de replonger ici ? Exactement !
Aux qui sont toujours dans le coin : hello again, ça me fait un immense plaisir de vous retrouver :
Aux : bienvenue sur cette traduction FR d'une fanfic anglophone, de Jolecyn (qui n'a jamais validé la traduction, s'étant -je pense- éloignée de cet univers). J'espère que cette histoire va vous plaire autant que moi.
N'hésitez pas à laisser des reviews si vous avez des remarques, ou juste si ce chapitre vous a plus, et sachez que je suis plus que ravie par avance de vous lire ! On se retrouve en MP, je répondrai à vos reviews sans fautes !
*Difficile à traduire ici, mais en anglais, 'sérieux' se dit 'sirious', la sonorité se rapprochant énormément de 'Sirius'
Previsously...
Harry prend des cours auprès de Remus afin de maîtriser ses émotions…
Fred est sorti de l'infirmerie, pour la plus grande joie de Peeves…
Dumbledore cherche un moyen de contrer la Torche Verte enflammée…
La vie conjugale de McGonagall devient un sujet de conversation prépondérant à Poudlard…
Harry, par le biais de cette fameuse Torche, ne rêve plus, expliquant sa fatigue et ses vertiges…
Chapitre 20 : Deeper and Darker
Entre les nouvelles protections et autres potions de sommeil, Harry pu enfin avoir un vrai sommeil pendant quelques nuits. Il était toujours entouré par ce que Ron et les jumeaux appelaient les 'sorts verts' en dehors du dortoir, mais à l'intérieur il dormait, libéré de lumière verte ou de visions. Pour rien au monde n'aurait-il voulu leur retour, même lorsque le Département des Mystères fut attaqué et que trois Langues-de-Plomb disparurent. Comme auparavant, les partisans de Voldemort ont détruit les endroits qu'ils avaient attaqués afin de cacher ce qu'ils étaient venus chercher.
D'un autre côté, avec Voldemort absent de son esprit la nuit, à la place de ses visions apparurent de simples cauchemars. Sauf que, dans le cas d'Harry Potter, ses cauchemars n'avaient rien de simples.
Il réveilla près de la moitié du dortoir plus d'une fois en criant dans son sommeil, et tentait ensuite, en vain, de convaincre Ron et Neville qu'il ne s'agissait que de simples rêves. Ron avait plus d'une fois refusé de se rendormir tant qu'il n'était pas certain qu'Harry n'en ferait pas autant, occasionnant une nuit blanche ou deux aux deux amis.
Une nuit, il provoqua un tel remue-ménage qu'en se réveillant, il se retrouva secoué avec force par Ron et Neville pendant que près de la moitié de la Tour Gryffondor s'était amassée devant la porte. Hermione se dégagea de tout ce groupe pour les retrouver.
« Harry. Tu es à la Tour Gryffondor, dans le dortoir. Quoi que tu aies vu dans ton rêve, ce n'est pas la réalité. » lui dit-elle d'une voix assurée qui lui rappelait le Professeur McGonagall.
Harry se détendit progressivement et découvrit qu'il s'était enroulé dans les draps. Neville lui tendit ses lunettes. « Par la barbe de Merlin, Harry, tu m'as griffé ! »
« Désolé. » murmura Harry, souhaitant pouvoir à cet instant sauter par la fenêtre.
Ron, qui se frottait la joue là où un hématome était déjà en train de se former, lui demanda « Ca va mieux, vieux ? »
Harry acquiesça, tout en remarquant malgré lui qu'il tremblait encore. Foutus cauchemars. Il avait rêvé du Voile et de… « Désolé. »
Plusieurs des élèves amassés dans l'entrebâillement de la porte chuchotaient entre eux, et Harry entendit distinctement quelqu'un dire « Sirius*. » Son sang se glaça.
« De quoi rêvais tu ? » lui demanda Hermione à haute voix. « Tu n'arrêtais pas de dire 'écoutez moi, c'est sérieux*'. »
Harry entendit plusieurs personnes dans la pièce retenir leur respiration, et se força à réfléchir. « Hum…bah…c'est…c'était l'année dernière, quand j'essayais de convaincre tout le monde que Voldemort était de retour. » Quelques élèves grimacèrent. « Ils ne m'écoutaient pas, bien que des gens étaient en train de mourir. »
Il osa lancer un regard dans le dortoir faiblement éclairé par quelques lampes que certaines personnes avaient pris. A son grand soulagement, la plupart crurent à son histoire et quelques-uns parurent même honteux. « Harry. » intervint Ginny. « Est-ce qu'il faut aller chercher le Professeur McGonagall ? »
Harry hésita, puis secoua la tête. « Non, pas cette fois. C'était juste un cauchemar ordinaire. »
Quelqu'un chuchota « Ordinaire, tu parles ! » puis grogna, vraisemblablement à la suite d'un coude qui atterrit dans ses côtes.
Au soulagement d'Harry, ses amis n'insistèrent pas. Hermione hocha la tête. « Très bien, alors. Allez tout le monde, au lit ! Il n'y a rien à voir, pas d'inquiétude ! »
Ron la suivit du regard alors qu'elle pressait tout le monde hors du dortoir, et sourit à Harry. « Elle me rappelle ma mère, parfois. »
Harry se força à sourire. « Oui, moi aussi. Je vais à la… »
« …salle de bains. » le coupa Ron. Il se leva pour l'accompagner. Harry soupira, et ferma la porte. « Sirius, encore ? »
Harry hocha la tête. « Le Département des Mystères. Je n'arrive jamais à le rejoindre à temps. » Ce n'était pas vraiment la totale vérité : dans son rêve, Sirius l'appelle à l'aide, et Harry échoue. Encore et encore. La même chose avec Cédric et l'oncle Vernon. Ils l'ont tous appelé à l'aide, mais il n'était jamais assez fort, assez rapide, assez intelligent pour les sauver.
« Tu es sûr que ce sont juste des cauchemars ? »
« Oui. » répondit-il, tentant de calmer son cœur qui battait à tout rompre. « Oui. Ce sont des souvenirs, pas des visions. J'en suis sûr. Et de toute façon, avec les nouvelles protections…enfin bref, bien joué là-bas. Merci d'avoir assuré mes arrières. »
« Pas de soucis, t'inquiète. Mais tu devrais peut-être parler à Remus de ces cauchemars. » lui dit Ron, assis sur un coin de la baignoire. « Ou Dumbledore, peut-être. »
Harry émit un long soupir, comme souvent dernièrement. « Ron, je…je ne pense pas qu'il n'y ai quoi que ce soit que Dumbledore ou l'Occlumencie puissent faire…ni quoi que ce soit dans la magie, d'ailleurs. »
« Qu'est-ce que t'en penses, alors ? »
Tentant en vain d'arrêter de se mordiller la lèvre, Harry se pencha devant un lavabo et répondit sèchement. « Ce sont juste…des cauchemars. Sur… » Il sentit ses lèvres se crisper malgré elles et souffla dans un soupir « C'est ma faute, Ron. C'est ma faute s'il est mort. »
Ron bondit sur ses pieds. « Ne dis pas ça, Harry ! Ce n'était pas ta faute ! » lança-t-il.
« Tu n'en sais rien ! » gronda Harry dans un murmure. « J'ai fait exactement ce contre quoi Hermione me mettait en garde. Essayer d'être un héros, de sauver les gens ! Voldemort n'attendait que ça, et maintenant Sirius, maintenant il… » Il secoua la tête et se détourna. « Voldemort ment toujours, Ron. C'est comme ça que je sais que ce qu'il m'envoie, ce ne sont pas des rêves. Mais ces cauchemars là, ce qu'ils disent…ce ne sont pas des mensonges. C'est la vérité ! Je pourrais tout aussi bien l'avoir poussé à travers cette arche moi-même ! »
« Harry, non ! Sirius ne voudrait pas que tu… »
« Évidemment, il ne voudrait pas ! » répliqua Harry, espérant que Ron ne remarquerait pas les larmes qui perlaient de ses yeux. « Il voulait juste que je sois plus-comme-mon-père – bon sang ! » Sa gorge nouée ne lui permit pas d'en dire plus, donc il se mit à frapper du poing le lavabo aussi fort qu'il osa.
Ron le fixa, désemparé, puis passa à l'action. Il se dirigea vers le lavabo voisin, ouvrit le robinet d'eau glacée. Lorsque l'eau atteint la moitié du lavabo, il saisit Harry par le dos et plongea sa tête dans l'eau, tout en lui retirant ses lunettes juste avant. « Ca va te rafraîchir les idées ! »
« Blurgllellagll ! » Harry crachota, surpris, alors qu'il était plongé des cheveux jusqu'au oreilles dans l'eau glacée. « Mgfliggle ! Blurpfh ! Pbbtbtb ! Aah ! Ron, arrête ! » A force de se débattre, il réussit à se dégager de l'emprise de Ron et fit un pas en arrière, seulement pour glisser et se retrouver allongé de tout son long sur le sol de la salle de bains.
Ron se pencha par-dessus lui et croisa les bras, le faisant étrangement ressembler à Hermione. « Ca va mieux ? » Il lui lança une serviette.
Harry le fixa d'un regard noir, puis tenta vigoureusement de se sécher les cheveux. « Merci. » répondit-il sèchement. « Rien de mieux d'une petite hypothermie pour me remettre les idées en place. »
« Oh, arrête voir ! » lui répliqua Ron. « Je devais trouver un moyen de te changer les idées. Tu te sens mieux ? » Et bien, si avoir les dents que s'entrechoquent est un signe de mieux…Harry acquiesça. « Bien. Maintenant va au lit ! Si tu t'endors demain en Potions, tu es foutu ! »
« Oui Monsieur, ô grand et puissant Préfet ! »
« C'est l'homme qui fait le badge, mon vieux, c'est l'homme qui fait le badge ! »
« Hé, Fred et George avaient raison, tu prends ça trop au sérieux ! » lui lança Harry en le suivant hors de la pièce. « Je vais devoir les prévenir de tester leurs blagues sur toi plus sérieusement ! »
« Ne t'y avise même pas ! »
Durant l'Occlumencie la semaine précédant le match de Quidditch, Snape se montrait étrangement silencieux et fermé. Ce qui était finalement une bonne chose, puisque les cauchemars laissaient Harry constamment ébranlé, et Snape ne cessait de les faire remonter. « Potter, prenez-vous toujours des leçons auprès de Lupin ? » demanda-t-il avec impatience après une nouvelle tentative vaine d'Harry de le bloquer.
« Oui. » lui répondit-il.
Snape le savait. Évidemment. « Si vous ne parvenez pas à apprendre à vous détacher de souvenirs perturbants, vous laisserez au Seigneur des Ténèbres une porte grande ouverte dans votre esprit. »
« J'essaye ! »
Snape le fixa d'un regard dur. « A en juger par l'ampleur de l'attention dont le Seigneur des Ténèbres vous accorde, vous feriez mieux de faire davantage que d'essayer. » Il brandit à nouveau sa baguette, mais soudainement une pensée frappa Harry.
« Maintenant… » débuta Snape.
« Professeur, attendez, je… » Il fronça les sourcils, plongé en pleine réflexion.
« Quoi ? » fit Snape en s'arrêtant, au grand étonnement d'Harry.
« Je…il y a quelque chose que j'avais oublié. » En vérité, il y avait plusieurs choses qu'Harry avait grandement essayé d'oublier avant que les cauchemars ne les lui rappellent.
« Une autre vision ? » demanda Snape d'un ton exaspéré.
Harry secoua la tête. « Non, ça s'est passé lorsque Voldemort… »
« Potter ! »
« Désolé, lorsque Vous-Savez-Qui me retenait, l'été dernier. » Pourquoi son cœur ne cessait de battre à tout rompre ? Frustré de ce fait et de ses mains moites au souvenir de cette période, Harry prit une grande inspiration et tenta de se recentrer. « C'était au début. » débuta-t-il lentement. Centre. Rien ne va m'arriver. C'est juste un souvenir. Respire. Cela l'aida légèrement. Mais ses mains tremblaient encore. « C'était avant…Avant que vous n'arriviez, et…j'avais oublié. » dit-il faiblement. Il n'appréciait pas se souvenir de cette nuit. Du tout. Il sentait son cœur battre dans ses oreilles, en dépit de tout ce que Lupin lui avait appris.
L'expression de Snape avait perdu son air renfrogné. « Continuez. » lança-t-il calmement.
Harry déglutit. « Ce n'est sûrement pas très important. »
« Laissez-moi en juger. Que s'est-il passé ? »
Sa bouche était incroyablement sèche. « Quand il m'a interrogé la première fois sur la prophétie, il m'a regardé…je pensais qu'il essayait de…je veux dire, je sais qu'il essayait de rentrer dans ma tête, et j'avais trop p…je ne pouvais pas fermer mon esprit, donc…je me suis mis à penser au sang de dragon. Puis, il a juste commencé à me torturer, comme s'il n'avait pas réussi à découvrir la prophétie. »
Snape semblait dérouté. « Le sang de dragon ? »
« J'avais fini votre devoir d'été le jour même. » expliqua Harry d'un air absent. « Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il…enfin, j'étais tellement…je me doute bien que je ne l'ai bloqué. Mais il n'a pas…enfin je ne sais pas. »
Snape semblait si perturbé qu'il s'assit sur le coin du bureau, les yeux fixés sur les bocaux alignés sur les étagères. « Bien que vos émotions lui permettent un accès sur votre esprit, » dit-il lentement, « il les trouve également hautement répulsives. Considérant la torture comme une alternative plus efficace, et sachant qu'il vous avait entièrement en son pouvoir, il a pu vraisemblablement renoncer à attaquer votre esprit. »
« Vous l'aviez persuadé assez facilement que je ne savais rien. » ajouta Harry. « Il y a peut-être cru dès le début et m'a torturé pour le plaisir. »
« Cela ressemblerait bien à son idée de plaisir, en effet. » dit Snape pensivement sans vraiment parler à Harry. « Vous avez été face à lui en pleine possession de ses pouvoirs à quatre reprises. A-t-il déjà tenté une attaque sérieuse contre votre esprit ? »
« Bah, il y a eu le Département des Mystères. Il m'a assuré qu'il savait que je disais la vérité sur la prophétie à Bellatrix Lestrange. Mais sinon, à part me posséder et m'envoyer des visions fausses, non. Et quoi qu'il en soit, il a arrêté de m'empêcher de rêver. »
Snape se redressa soudainement. « Baissez votre baguette, Potter. Rappelez à votre esprit ce souvenir de possession. »
Harry se figea. « Pourquoi ? »
« Cela pourrait expliquer pourquoi il n'hésite pas à vous attaquer de cette manière sans avoir véritablement produit un réel effort de Legilimencie contre vous. »
Harry recula d'un pas. Il ne voulait PAS revivre ça. Snape fronça les sourcils, et Harry lança, d'une toute petite voix : « C'est obligé ? »
« Potter... »
« Monsieur ? »
Snape soupira, passablement ennuyé. « Nous avons besoin de réponses, Potter. Faites ce que je vous dit. »
« Très bien. » soupira Harry tout en baissant sa baguette. « Quel souvenir, le dernier, dans le bureau de Dumbledore ? »
« Non, la première fois, dans le Département des Mystères. »
« Non, pas celui là ! » laissa échapper Harry dans la panique. Cette fois là avait été la pire pour une multitude de raisons.
« Potter, je n'ai pas le temps pour de telles amabilités. Legilimens ! »
Et Harry se retrouva dans l'atrium, pris au piège par une créature aux yeux rouges, terrifié et aveuglé, aux portes de la mort, tout son être encore sous le choc terrible de la perte de Sirius quelques minutes auparavant...il sentait la créature l'utiliser à ses fins, dire à Dumbledore à travers lui de le tuer...il aurait voulu mourir, la douleur de… Sirius…
« NON ! » Harry contra le sortilège instinctivement, et, sans lever sa baguette, vit Snape trébucher en arrière et se retirer soudainement.
Un homme aux cheveux noirs avec dans ses bras un corps inanimé surgit d'un long couloir sombre, et il réalise que le garçon ne respire plus...avec un juron, il allonge la fine silhouette au sol et formule des sorts, les mains tremblantes, le corps crispé…
« POTTER ! » Harry vacilla. Snape le fixait durement. « Qu'est-ce que je vous ai dit sur... »
« Désolé, je ne voulais pas faire ça ! » lança Harry en balbutiant, encore secoué de ce qu'il venait de voir dans les souvenirs de Snape. Il connaissait ces sortilèges, ils les avaient pratiqués pendant la session de l'AD cette semaine. C'était des sorts de Réanimation. Il leva les yeux vers Snape. « Est-ce que...je suis...mort ? »
Snape esquissa un très léger mouvement, presque comme un tressaillement, avant de reprendre son rictus méprisant. « Ne soyez pas si mélodramatique. Votre système cardio-respiratoire s'est arrêté pendant moins de trente secondes, je vous ai réanimé et nous avons poursuivi la fuite. »
« Oh. Mais pourquoi mon cœur s'est arrêté ? »
« L'effet secondaire d'avoir précipité votre réveil alors que vous étiez sous l'effet du Philtre de Mort Vivante. » lui répondit sèchement Snape. « J'avais pris en compte cette éventualité et j'y étais préparé. »
Tout ça avec les Mangemorts et Voldemort à nos trousses.
Sans le vouloir et avant d'y réfléchir, Harry laissa échapper un « Merci. » Il fut difficile de dire lequel des deux était le plus choqué. Snape le fixa pendant près d'une minute, puis décida manifestement d'ignorer totalement ce dernier mot. « Il semblerait qu'en vous possédant, le Seigneur des Ténèbres a tenté d'écraser votre esprit au point de vous faire perdre votre conscience mentale. Mais vos émotions l'ont forcé à en sortir. »
« C'est pour ça que ça fait aussi mal ? » demanda Harry, un air douloureux sur le visage.
« Oui. Si votre esprit s'était totalement écroulé, votre corps serait en son contrôle. Mais jusqu'à maintenant ça n'a pas été le cas. »
« J'imagine que les émotions sont bonnes à quelque chose, finalement. » ne pu s'empêcher de dire Harry.
Snape lui lança un regard noir. « Les dernières activités récentes du Seigneur des Ténèbres nous indiquent qu'il parviendra bientôt à repousser son dégoût de vos émotions et ce afin de vous contrôler. Cette barrière ne tiendra pas bien longtemps. »
« C'est sûr. » soupira Harry. « Cela dit...j'ai essayé de fermer mon esprit quand je l'ai senti arriver dans le bureau de Dumbledore, mais ça n'a absolument pas fonctionné, pas même au début. C'était différent, cependant. Différent de la Légilimencie. »
« Peut être faudrait-il tenter d'autres méthodes afin de protéger votre esprit. Il nous faudra l'expérimenter d'ici quelques temps. » Snape lança un regard vers l'horloge, « Assez pour ce soir. Veillez à videz votre esprit avant de dormir. »
« Oui, Monsieur. » lui répondit Harry en se dirigeant vers la porte. Arrivé à mi-chemin des escaliers, il se rendit compte, en riant, que leur conversation à la fin de la leçon avait été ce qu'on pourrait décrire comme courtoise ! Mais soudainement, sa vision se brouilla d'une vision verdâtre. Oh non...Il s'assit lourdement, tentant de faire passer le vertige, en vain.
Près d'une heure plus tard, M. Rusard retrouva Harry inconscient dans les escaliers.
Le jour suivant, la Gazette rapporta une nouvelle effraction dans le Département des Mystères. Hermione avait donné carte blanche à Rita Skeeter pour relater toutes les nouvelles sur les attaques de Voldemort, si toutefois ses sources étaient fiables, et ce pari s'est avéré gagnant : Voldemort avait été vu, en personne, dans une pièce nommé la Chambre de la Mort.
« On devrait peut être juste me remplacer par Ginny. » lança misérablement Harry à Ron durant l'entraînement. « Franchement, on n'a pas vraiment besoin d'une redite de la dernière fois. »
« La dernière fois, on a été attaqués, ce n'était pas ta faute. » lui répondit Andrew Kirke.
« Jack n'est pas tout à fait d'accord avec toi. » soupira-t-il. Jack Sloper refusait toujours de croiser son regard dans les couloirs.
« Jack a besoin de quelqu'un à blâmer pour la mort de Joe, et malheureusement ça tombe sur toi. » le rassura Ginny. « Allez Harry, reprends-toi ! Moi, je veux jouer Poursuiveur ! »
« Si je me prends un sort vert pendant la partie, on va perdre ! » insista-t-il. « Je n'arrive pas à les arrêter, et on n'a que trois jours avant le match ! Qui nous dit que cela ne va pas empirer ? »
Hermione se tenait près d'eux et les écoutait avec les jumeaux. Depuis peu, elle s'était mise à venir les voir aux entraînements. Harry pressentait qu'elle le faisait pour Ron, et il appréciait le geste. Elle savait à quel point c'était important pour Ron, étant capitaine cette année. Elle rejoint le groupe en se faufilant. « Il faudrait peut être trouver une solution pour l'éviter. »
« Du genre ? » lui demanda Ron avec enthousiasme.
« Et bien, on sait que ces sorts verts viennent de Voldemort -oh, ça va, arrêtez ça !- Et on sait qu'ils empêchent Harry de rêver à proprement parlé. » Elle sortit de son sac le manuel de Défense. « C'est donc une sorte d'attaque magique contre son esprit. »
« Et ? » lui demanda Fred.
« Donc… » Elle se mit à feuilleter les pages. « On devrait être capables de trouver un moyen de l'arrêter. Seulement pour un court instant, mais cela devrait durer au moins le temps du match. » Elle leur lança un regard déterminé. «On va devoir essayer des sorts de détection pour savoir ce que c'est, ou au moins de quel type d'attaques il s'agit. »
« Bon, qu'est-ce qu'on attend, alors ? » demanda Viny Watson. « Allons-y ! »
« Qu'est-ce que je dois faire ? » demanda Harry, légèrement anxieux.
Hermione lui répondit, un air peiné sur le visage : « Tu dois me laisser t'endormir. » Devant son air abasourdi, elle poursuivi « Vu que cela se produit toujours quand tu dors. »
« Hmm...bon bah très bien, alors. » Pourquoi le monde entier est si enclin à me voir dormir ces deniers temps ? « Là, ici, maintenant ? »
« Si tu sens assez confortable. » lui répondit-elle avec une moue interrogative. Il acquiesça. « Assieds-toi et essaye de te détendre. » lui ordonna-t-elle doucement. « Durmius ! »
Sa vision prit à nouveau cette teinte verdâtre, mais lorsqu'il se réveilla, elle était toujours présente cette fois-ci, « Bon sang ! » lança Ron dans un souffle.
Harry vit une sorte de brume verte s'enrouler et onduler autour de lui. Ses amis et camarades s'éloignèrent de lui avec un air craintif. « C'est quoi, ça ? » chuchota Seamus.
« Ce que Voldemort a lancé à Harry. » lui répondit-ele sans lever les yeux de son manuel. « N'ayez pas peur, ça a toujours été là, le sort l'a juste révélé. »
« On dirait un serpent. » lança George.
« Ca fait sens. » rebondit Harry. Ils sursautèrent tous lorsque Hermione referma brusquement le lourd grimoire et d'un geste de la baguette, annula son sort.
« Je pense en être capable. » déclara-t-elle.
« Faire quoi ? » lancèrent-ils tous en choeur.
Hermione leva les yeux vers Harry, un air spéculatif sur le visage. « Bloquer le sort, temporairement. Autrement dit, couper la connexion. »
« Comment ? Une sorte de barrière ? » s'interrogea Ginny.
« Quelque chose dans ce genre, oui. Je vais créer une amulette. »
Protéger Harry pendant la partie fût le projet spécial de Ginny et Hermione. La plupart des ingrédients nécessaires pouvaient être obtenus depuis le placard d'approvisionnement des élèves – et Harry et Ron n'osèrent pas demander où elles s'étaient fournies ceux qui ne s'y trouvaient pas.
Le reste de la semaine précédant le match, les sorts verts continuaient d'oppresser Harry, à tel point qu'aucun de ses amis ne le laissaient aller nulle part seul. « La dernière chose dont on a besoin, c'est que tu t'évanouisses dans un couloir et qu'un Serpentard te trouve. » lui répondit Hermione en insistant pour l'accompagner à la Tour Gryffondor pour récupérer son manuel oublié.
« Y a des chances pour que ton amulette soit définitive ? » lui demanda-t-il.
Hermione fit non de la tête. « Pas contre Voldemort. La raison pour laquelle je pense qu'elle tiendra pendant quelques heures, c'est uniquement parce qu'il pense plus grand. Une amulette, c'est vraiment une protection basique. Ca pourrait contrer son sort pendant un moment avant qu'il ne comprenne. »
« Et après, il se passera quoi? »
« Elle cessera de fonctionner. » répondit-elle en haussant les épaules. « Et tu perdras connaissance à nouveau, probablement. »
« Ah. Charmant. »
Ils refusèrent de laisser Harry essayer la protection et même la voir avant samedi. « On ne veut pas que le vieux casse-pied nous prenne à revers. » expliqua Ginny au petit-déjeuner le jour du match.
« Je me demande s'il est vraiment pertinent de gâcher une telle protection juste pour un jeu. » songea Hermione en fouillant dans la trousse qu'elle avait rapporté.
« Quoi ? » s'exclama Ron, vexé. « Comment ça, gâcher ? »
« Et bien...je sais que le Quidditch est important pour vous, mais ça ne marchera qu'une fois, peut être deux. On devrait peut être garder ça pour... »
Harry secoua la tête. « Je ne vais pas laisser ce scroutt mutant aux yeux rouges gâcher ma vie ! » l'interrompit-il. Ca fait plus d'un an que je n'ai pas joué un match complet, Hermione. Laisse-moi au moins avoir ça ! »
Hermione soupira mais arborait un demi-sourire amusé. « Je savais que tu allais dire ça. Fais comme tu le sens. Je te la donnerai aussitôt que tu rentreras sur le terrain. En attendant, mange ! »
Harry avala avec obéissance une fourchette pleine d'œufs brouillés. Le sourire jusqu'aux oreilles, il se disait que rien ne pourrait gâcher ce match.
Pour assurer la partie, des Aurors étaient postés tout autour du terrain et du stade. Tonks fit un signe à Harry à son passage, et souleva ses robes rouges pour révéler un T-shirt à l'effigie de l'équipe de Gryffondor. « Bonne chance à vous ! » leur lança-t-elle discrètement.
Arrivés aux vestiaires, Hermione dévoila son sac. « Tu risques de peut être te sentir un peu bizarre pendant une minute ou deux, ça dépendra d'à quel point l'emprise du sort est forte sur toi. »
« Ca va durer tout le match ? » demanda Ron.
« Probablement, mais il vaudrait mieux attraper le Vif d'Or rapidement si j'étais vous. » les avertit Hermione. Elle ouvrit son sac et en sortit un tour de cou en lanières tressées avec un pendentif rond en métal doré gravé de runes.
« C'est vraiment de l'or ? » s'exclama Ron.
Ginny acquiesça. « On a eu un mal fou à trouver un endroit pour le fondre et le mouler à la forme voulue. »
« Les toilettes de Mimi Geignarde ? » imagina Harry avec un petit sourire. Ginny acquiesça avec un léger rire.
« C'est parti. » les coupa Hermione en entourant le cou d'Harry avec le tour de cou. Il ressentit soudainement la sensation qu'une main l'entoura avec force puis le lâcha complètement. Il tituba une fraction de secondes. « Tout va bien ? » lui demanda-t-elle, une main dans le dos pour le stabiliser.
Harry se frotta les yeux. « Oui. Je crois que oui ! »
Ron emprisonna Hermione dans une étreinte extatique. « Tu est une sainte, Hermione Granger, une sainte ! Je t'aime d'amour ! » Réalisant simultanément tous deux ce qu'il venait de dire, une teinte écarlate leur montèrent aux joues. Ginny tourna la tête vers Harry et ils s'éclipsèrent un peu plus loin.
« Voilà. » fit-elle en enfouissant l'amulette sous ses robes de Quidditch.
« Merci. Pour tout. »
« Ne t'en fais pas pour ça, essaye juste de gagner aujourd'hui ! »
Ron les rejoignit et ils allèrent tous trois à la rencontre des autres joueurs à la sortie des vestiaires. « La Gazette est là ! » s'exclama Dennis.
Ginny fronça les sourcils. « C'est bizarre. Qu'est-ce qu'ils veulent ? »
« Ils veulent peut-être montrer que tout est revenu à la normale à Poudlard. » répondit Katie.
« Depuis quand la Gazette s'intéresse à ce qui est normal ? » pouffa Ron. « Non, non. Ils espèrent que quelque chose va arriver à Harry. »
« Tu parles d'une attaque, ou de moi qui m'évanouis et tombe de mon balai ? »
« Je suis sûr que les deux leur conviennent. » répondit Andrew.
Ron réclama l'attention en frappant des mains. « Allez, assez de tout ça ! Ignorez-les, le seul spectacle qu'on va leur donner, c'est la défaite qu'on va infliger à Poufsouffle ! En route ! »
Ils obéirent joyeusement et plongèrent vers le terrain sous les exclamations du public. Le cœur d'Harry palpita au son du vent qui cinglait son visage et des balais qui tranchaient les airs. Il ressenti un sentiment de liberté qu'il n'avait pas éprouvé depuis un long moment. « Tu t'es déjà imaginé jouer la Coupe du Monde de Quidditch ? » lui demanda Ron alors qu'ils se rassemblaient au milieu du terrain.
Harry ria. « Quand on est allé la voir, oui carrément. Mais, pour le moment... » Il pointa son doigt vers l'inratable bannière Weasley est notre Roi « Je me contenterai de ça ! »
Ron brandit son poing en direction de la tribune Gryffondor en prenant position. « Les joueurs prennent leur place pour ce qui est le premier match de la saison ! » annonça Dean Thomas. « Gryffondor contre Poufsouffle ! » Une tornade d'exclamations et de clameurs montèrent des tribunes, où des Aurors patrouillaient en balai.
La balle fut lancée, et Harry entreprit son habituel schéma dans le terrain alors que Jacob s'était positionné à l'autre bout du stade. « La balle passe par Bell, qui fait une passe à Ginny Weasley – et voilà qu'arrive Finch-Fletchley- ooh ! Très belle esquive de la part de Weasley ! Ils se dirigent à présent vers la zone de tirs – Watson bloque un Cognard qui se dirigeait vers Creevy, Weaslet arrive devant les buts, elle tire – et but pour Gryffondor ! »
La tribune rouge et or explosa :
Weasley est notre reine
Weasley est notre reine
Elle frappe toujours au bon endroit
Weasley est notre reine
Le sourire aux lèvres, Harry redoubla de vigilance. Quelques minutes plus tard, Ron sauva deux frappes de suite, et la version masculine du chant des supporters se fit entendre. Puis Harry sembla entendre un autre chant, nouveau
Les Weasley font la paire
Elle tire des buts
Il bloque les anneaux
Tous les Gryffondors chantent
Les Weasley sont rois et reines
Harry vit en jetant un regard par-dessus son épaule un Ron cramoisi qui regardait sa sœur, tous deux un sourire radieux aux lèvres. Il perçut soudainement un éclat doré près des anneaux de but Gryffondor. Ginny le vit également et se mit aussitôt dans la ligne de vision de Jacob.
Merci Ginny ! se dit Harry en se précipitant à la poursuite du Vif d'Or.
« Fais gaffe ! » lui lança Ron le doigt pointé vers un Cognard qu'Harry parvint à éviter de justesse. Mais déconcentré, il perdit le Vif d'Or de vue.
« Raté de peu pour Potter ! » déclama Dean, mais Harry entendit un chœur de voix, venant très probablement des tribunes de Serpentard, se mettre à chanter.
Comment épeler LOSER ? P-O-T-T-E-R !
Harry ne fût pas le seul à éclater de rire incrédule. Il vit Ginny foncer, Souaffle en main, vers Zacharias, et lui lancer un regard estomaqué par ce si mauvais chant de supporter. Il sembla acquiescer, c'en était si médiocre que c'en était risible. Harry jeta un coup d'œil vers la tribune Gryffondor et les vit pliés de rire. Les exclamations venant des Serpentards s'évanouirent progressivement, visiblement déçus de l'effet qu'ils avaient produit avec leur slogan.
« Houla ! Finch-Fletchley passe la défense de Weasley, et but pour Poufsouffle ! »
Les Serpentards explosèrent en acclamation. Près de leur tribune, Harry aperçut à nouveau le Vif et s'engagea à sa poursuite, il était plus près que Jacob. Il entendit les chants des Gryffondor littéralement noyer les exclamations des Serpentards.
Potter à la rescousse
Quand on est dans la panade
Potter à la rescousse
C'est lui qui chope le Vif
Harry en fut si surpris qu'il faillit presque perdre le Vif du regard. Presque. A aucun moment Jacob n'a été capable de le rattraper. Les Gryffondors reprirent leur chant de plus belle. C'était assez distrayant, mais dans un bon sens. Harry était si concentré sur le Vif qu'il le suivit à travers les anneaux de but de Poufsouffle.
« Oh ! Combien de points gagne Gryffondor si leur Attrapeur passe dans leurs buts ? » plaisanta Dean, la voix couvrant à peine les exclamations ravies des tribunes.
Personne n'eut le temps de réfléchir à la question ; Harry attrapa le Vif
Les tribunes explosèrent de joie comme s'ils avaient gagné la Coupe. Harry fut presque bousculé de son balai par Andrew et Lavina, suivis de près par Ginny et Ron qui virevoltaient vers eux. « Et c'est une victoire décisive pour Gryffondor ! » déclara Dean avec un grand sourire, mais il fut à peine entendu à travers le brouhaha et les chants de Weasley est notre reine, Weasley est notre roi, et Potter à la rescousse.
Une fois le pied à terre, Harry se retrouva enseveli sous ses coéquipiers qui le hissèrent sur leurs épaules. Telle une fanfare, ils quittèrent le stade avec le reste de leur Maison, qui chantaient à pleins poumons sur le trajet.
Il bloque les anneaux Weasley est notre roi
« Tu en as raté un, pourtant ! » lança Ginny à Ron. « Après le chant des Serpentards ! »
« Evidemment, parce que je n'ai pas pu m'empêcher de rigoler ! »
« On pourrait penser qu'ils ont perdu l'inspiration. » répliqua Harry. « Comment on épelle Loser ? »
« S-E-R-P-E-N…quelque chose comme ça, non ? » répondit Ron. « Hey ! Fais attention à ta tête ! »
Trop tard, Harry se baissa pour éviter le dormant de la porte sous laquelle ils passèrent. Il prit un coup solide sur le crâne et en perdit ses lunettes. En hâte, ses camarades le reposèrent au sol doucement. « Aïe ! Harry ! Est-ce que ça va ? » s'inquiéta Hermione.
Harry secoua la tête. Sa vision était obscurcie par de petites étoiles. « Aïe, c'est le mot oui. Quelqu'un a vu mes lunettes ? »
« Voilà – oh mince…Reparo ! Ginny lui tendit lorsqu'il se remit sur ses pieds. « Voilà. Comme neuves ! »
« Merci. » Harry les prit en main, mais sa tête se mit soudainement à tourner, et il les lâcha à nouveau.
« Harry ! Reparo ! Vraiment, tu… Harry ? »
Ses yeux ne parvenaient pas à la fixer. « Hermione…je crois que…l'amulette…faut l'enlever… »
« Oh bon sang. Assieds-toi, vite ! » Les robes rouges de Quidditch se rassemblèrent autour de lui.
« Ca va, Harry ? » Ron était à sa droite, Hermione à sa gauche.
Ginny leva les mains vers son col et voulu tirer sur l'amulette. « Oh, c'est chaud ! On devrait peut-être l'enlever ? »
« Non, laisse là. J'aimerai essayer quelque chose. » lui répondit Hermione.
« Hermione… » Harry se sentait à cours de souffle, sa vision s'étrécissait. Il n'arrivait pas à respirer.
« Tiens bon. » lui dit la forme indistincte devant lui. « Je ne pourrais pas le bloquer complètement, mais je vais peut-être pouvoir l'atténuer un peu. » Hermione se mit à réciter une incantation, et Harry sentit sa respiration s'alléger, bien que son vertige était toujours là.
« Au moins il a attendu de s'évanouir après avoir gagné le match. »
« La ferme, Seamus ! » répliqua Ron, si sèchement qu'il récolta des regards étonnés. « Tiens le choc, Harry ! »
« Hermione, ce truc est brûlant. »
La vision d'Harry fût verte à nouveau. « Ca…revient… »
« Je n'aime pas ça ! » fit la voix de Ron juste derrière lui.
« C'est plus violent que prévu. Allez chercher un professeur, vite ! Je suis désolée, Harry, c'était une erreur ! »
Harry ne l'entendait plus. Le rideau vert se fermait devant ses yeux, il sentit à peine Ron et Ginny l'allonger avec douceur et appeler son nom, paniqués, et finit par se faire engloutir par le brouillard verdâtre.
La lueur verte ondulait autour de lui, froide et humide, le faisant frissonner. Le sol était mouillé sous son dos, mais l'amulette était brûlante sur son torse.
Il cligna faiblement des yeux, tentant de retrouver une vision claire. La brume verdâtre vacillait. Il ne parvenait pas à bouger ses membres.
De longs doigts blancs se fermèrent soudainement autour de l'amulette dorée. Confus, Harry les fixa alors qu'ils se mirent à la tirer, puis sa vision suivit la main puis les bras qui sortaient de manches noires, puis, dans la pénombre, des yeux qui rougeoyaient, si près de lui.
« NON ! » La panique le transperça comme un éclair.
Voldemort retroussa ses lèvres et tira d'un coup sec sur l'amulette autour de son cou et brisa la lanière-
« AAAAAAAHHHHH ! NON ! NON ! » Harry se débattit et lança ses membres dans tous les sens.
Des bras le maintenaient sur le sol, il frappa à l'aveugle. Comment a-t-il pu…que s'était-il passé – « HARRY ! Harry, tu es là ! Tu es là ! »
Il prit quelques minutes pour comprendre ce que lui disait cette voix féminine. De soulagement, il prit une grande inspiration et cessa de se débattre. Il ouvrit les yeux ; sa vision était nette. Il était allongé sur le sol dans la grande entrée de l'école. Et sa tête reposait sur les genoux de Ginny Weasley. Il tenta de se relever à la hâte, heureusement ils semblaient tous trop alarmés pour le remarquer. « Harry, mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? » lui demanda Ron.
« Une…une vision, je crois, mais… » il balbutiait, toujours tremblant. Voir Voldemort si proche de lui avait ravivé des souvenirs déplaisants.
« Pas sûr. On pensait que tu étais mort ! » s'exclama Neville.
Harry le fixa, et Ron poursuivi. « Je ne t'ai jamais vu avoir une vision comme celle là. On aurait dit que tu devenais… »
« Immatériel. » conclut Ginny. Harry se retourna vers elle avec effroi, et elle acquiesça en croisant son regard. « Comme un fantôme. Et l'amulette a disparu complètement. »
Le cœur d'Harry se gela dans sa poitrine. Il tâta avec des mains tremblantes ses robes de Quiddicth, l'amulette avait effectivement disparu, et il sentit autour de son cou une dermabrasion douloureuse, comme si la lanière avait été arrachée avec force. Il se mit à trembler de plus belle. Et le dos de son uniforme était trempé, et ceci alors que le sol sous lui était sec.
